La valse des leaders continue sur cette 8e Transat AG2R, dont les 26 équipages encore en lice sont en proie depuis 24 heures au manque de vent. Au large du Maroc, le peloton de tête d’hier avec le Bostik de Charles Caudrelier et Nicolas Bérenger, le Veolia de Roland Jourdain et Jean-Luc Nélias et le Groupe Bel de Kito de Pavant et Pietro D’Ali bute dans une bulle sans vent. A la vacation de 5h ce matin, Nicolas Bérenger raconte « une mer glacis, avec un gros grain devant dans lequel on ne sait pas ce qui va se passer». On dirait un Pot au noir des mauvais jours… Du coup, légèrement décalés dans l’est par rapport au gros de la flotte, Yannick Bestaven et Ronan Guérin (Aquarelle.com) sont passés en tête au pointage de 4h. Mais ne fanfaronnent pas pour autant, car comme dit joliment Ronan Guérin : « on est en tête avec zéro mille d’avance ». Sous les nuages, entre les grains, on joue à chasse risée pour atteindre poussivement au final des moyennes comprises entre 4 et 5 nœuds, presque trois fois moins rapides que pendant la furie des trois premiers jours de course. Et Saint-Barth’ est encore à 2775 milles… Les bateaux légèrement attardés en ont profité pour recoller et les positions aux classement pourraient bien encore jouer au yoyo au moins toute cette journée de vendredi. L’espoir ? La dépression peu active qui génère cette panne de vent devrait se décaler lentement vers l’est et des vents de 5 à 10 nœuds pourraient s’établir par l’ouest.
Ils ont dit à la vacation de 5h00 ce matin… Ronan Guérin (Aquarelle.com), leader : “On est premiers avec zéro mille d’avance ! Maintenant c’est sur qu’il vaut mieux être ici que derrière. On navigue dans des conditions de pétole, sous des grains, c’est un peu mou l’histoire ! Mais on réussit tout de même à avancer sur l’objectif de Porto Santo et ce matin on est accompagnés de dauphins. A part ça, on navigue un peu comme on joue à la console de jeux : avec la télécommande du pilote automatique, on cherche le meilleur angle au degré près. Mais le plus compliqué reste à venir : il n’y a pas d’alizés établis après Madère donc la route directe vers Saint-Barth’, c’est fichu ! Il y aura des dépressions, de la pétole, un peu de tout !
Nicolas Bérenger (Bostik), 3e à 0,6 milles : « Depuis 24 heures, c’est la cata complète, on est dans la pétole… La mer est glacis, on a un énorme grain devant nous et je ne sais pas ce qui va se passer. On butte dans une bulle et ça tasse par l’arrière (les bateaux de derrière reviennent, ndr). On a Veolia à droite et Groupe Bel à gauche et ce sera la loterie pour voir qui sortira le premier. Ce serait injuste que ce ne soit pas un de nous trois qui passe premier à Madère, car c’est nous qui naviguons le mieux depuis le début, je trouve. »
Les leaders à 4h00 1 – Yannick Bestaven/Ronan Guérin (Aquarelle.com) à 2775,3 milles de l’arrivée 2 – Kito de Pavant/Pietro D’Ali (Groupe Bel) à 0,5 milles du premier 3 – Charles Caudrelier/Nicolas Bérenger (Bostik) à 0,6 milles de l’arrivée
Bientôt une semaine de course sur cette 8ème édition de la Transat AG2R et rien n’est joué. Alors que les premiers jours ont été musclés, le manque de vent entraîne maintenant un regroupement des bateaux en tête de course. La valse des leaders risquent de continuer pendant encore un bon moment. Point sur la situation depuis le bateau Brossard avec Fred Duthil, ce matin à 7 heures.
« Cette nuit, c’était très mou, avec un vent erradique qui n’arrêtait pas de changer en direction et en force, on avait 4-5 nœuds pas plus ! Du coup on est resté à la barre et aux réglages comme la nuit dernière. Une position pas facile car il faut être sans cesse sur le coup.
Ce matin, le vent est 140-130°, au Sud Est donc, c’est ce qui était annoncé. Pour le moment l’option a l’Est s’avère la moins mauvaise puisque le vent adonne ! Maintenant d’ici demain, il va y avoir une bascule à l’Ouest donc on va se retrouver en dessous à nouveau. Logiquement, c’est le peloton à l’Ouest qui devrait passer devant.
On a retouché un peu de vent depuis ½ heure, ça monte doucement. On est sur la route, au près. Nous avons environ 10 nœuds de vent et on commence à ouvrir les voiles ! C’est bon signe.
Il reste une centaine de milles avant Porto Santo, on devrait y arriver d’ici demain dans la soirée ou en milieu de nuit. Je ne me risquerai pas à faire des pronostics.
Nous gardons le moral, cette première portion de course est incroyable. Je pense qu’il va y avoir un retour à la case départ assez rapidement ». Fred Duthil
Avant de partir Larry Rosenfeld estimait que : « aller de San-Francisco à Yokohama, c’est prendre l’autoroute à contresens. » Jusque hier, la route empruntée par Geronimo était pourtant plus proche du chemin de traverse que de la Route 66. Pas d’air sur la ligne, une mer cassante pour s’éloigner des côtes californiennes, les débuts de ce parcours entre San Francisco et Yokohama n’auront donc pas été de tout repos pour l’équipage de Geronimo. Un mal nécessaire selon les propres termes d’Olivier de Kersauson : « Ce n’est jamais simple de sortir des côtes californiennes. À cause du relief et du désert, les dépressions restent souvent bloquées le long des côtes. Je savais que le début du parcours allait être difficile. La mer était dégueulasse avec une houle de quatre à cinq mètres sur une fréquence très courte qui nous a obligés à être extrêmement vigilants. Maintenant, nous sommes sortis de cette zone nous allons normalement pouvoir profiter d’une fenêtre météo qui ne se représentera pas avant 15 jours. » Pour rejoindre Yokohama et le Japon, Geronimo plonge pour le moment vers le Sud pour trouver des vents et des courants portants. « La voie directe n’est pas envisageable, » nous précise le skipper du maxi trimaran qui, aidé du routeur américain Larry Rosenfeld, détermine la route à suivre. « Larry connaît bien le Pacifique et dispose d’informations assez complètes. Malgré l’étendue de la zone à couvrir, le Pacifique est un zone relativement bien surveillée et les informations que Larry obtient son globalement très fiables. » Ce matin, après un peu plus de 36 heures de course, Geronimo progressait à une vitesse moyenne de 20 noeuds toujours dans une option très au Sud de la ligne directe afin d’éviter les nombreuses dépressions creuses et rapides situées plus au Nord tout en profitant d’un flux d’est à partir de 30° nord.
La météo ? Roland Jourdain : « Je pense que nous sommes sortis du trou de vent. Là, nous bénéficions d’un vent stable de 5 – 6 nœuds de Sud Ouest. Cette nuit, ça a tourné dans tous les sens, nous avons changé de voiles et d’amure (position et réglage des voiles par rapport au vent, ndr) plusieurs fois. Il y avait même de l’orage. Mais je pense que le plus dur est passé. »
Le moral ? Roland Jourdain : « Nous avons bien géré la course depuis le début en enchaînant beaucoup de petites siestes. La journée d’hier a été un peu plus difficile : nous étions contents d’être en tête le matin, et nous avons vu arriver tout le monde sur nous, c’est un peu dur pour les nerfs. Finalement, la flotte est restée bloquée. Nous essayons de rester zen. A nous deux, il y en a toujours un pour rappeler à l’autre telle ou telle course au schéma similaire, ça aide à prendre du recul. »
Après Madère ? Roland Jourdain : « Il semblerait qu’il y ait un peu de vent, mais rien de très fort ni franchement établi. Se serait plutôt du vent portant (vent soufflant de l’arrière, ndr) faible. Nous ne prévoyons donc pas de nous arrêter à Madère pour prendre de l’eau mais nous avons déjà commencé à nous rationner en nourriture – et c’est dur ! – et nous récupérons l’eau de pluie. »
Content d’être en course en Figaro ? Roland Jourdain : « C’est génial ! La régate au contact est passionnante, on s’éclate vraiment. C’est une bagarre tactique et technique de haut niveau. Les deux premiers jours sous spi furent du pur plaisir ! »
L’équipage Veolia pointait en 7ème position ce vendredi matin à 86 milles de Madère. Le duo Roland Jourdain / Jean-Luc Nélias estime passer la marque de parcours obligatoire au large de Porto Santo (Archipel de Madère, au large du Maroc) vers 3 – 4 heures du matin, demain, samedi.
Au programme ce matin, vent faible, voire inexistant (moins de 1 nœud) de secteur Nord-Est à Sud-Est. Les 500 bateaux sont néanmoins sortis ce matin pour rejoindre la baie de Quiberon, le coefficient de marée les obligeant à quitter le port à l’heure prévue. L’attente sur l’eau a duré près de trois heures. «Les prévisions changent trois fois par jour. Cela va tellement vite que c’est extrêmement compliqué de réaliser une prévision à peu près fiable, même à court terme» poursuit Gilles Bricout, le monsieur météo de la Société nautique de la Trinité-sur-Mer. Samedi, la météo devrait mieux se prêter au jeu de la régate. De quoi réaliser plusieurs courses dans la journée. « Pas plus de trois et peut être moins, confie Christophe Gaumont. Nous préférons lancer deux belles courses qu’en faire courir trois tordues… ». A 12 heures 30, Jean-Paul Vallégant, le président du comité de course du rond C qui rassemble les IRC 1, IRC 2, IRC 3 et IRC 4, les « gros » bateaux de la flotte, a pu lancer toutes ses procédures de départ dans cinq à six nœuds de vent. La flotte est partie pour le parcours côtier « numéro 2 » des instructions de course. Un parcours de 20 milles emmenant la flotte devant Houat, la Sud Méaban , avant de la ramener vers le bateau comité. Sur les Ronds A et B, Christophe Gaumont et Bernard Richomme ont attendu que le vent rentre pour envoyer les premières manches des monotypes et des petits IRC. A 14 heures, toutes les zones de course ont touché de l’air. Sur le Rond A dernier servi, Bernard Richomme a pu donner son premier départ pour les IRC 5 et les First Class 8. Ils ont couru sur un parcours « super banane » dans un vent très léger de 3 à 4 nœuds.
Un plateau varié et relevé Pas moins de dix séries engagées sur le Spi Ouest France Bouygues Telecom s’affrontent en baie de Quiberon. Petit état des forces en présence:
Monotypes : 52 J 80 et une trentaine de First class 8 vont se disputer la victoire. L’équipe de France militaire ainsi que Benoît Charon semble idéalement placés pour truster les premières places. IRC 1 : Catégorie reine où les favoris sont pléthores. Stéph ane Nevé sur le Sinergia 40 Paprec Recyclage semble de nouveau affûté pour l’emporter mais il faudra compter sur le nordiste Gery Trentesaux, l’ancien figariste, à la barre de son First 44,7. D’autres matchs passionnants sont annoncés notamment le duel entre les IMX 45 et les Swan 45. IRC 2 : 50 engagés dans cette classe. Mais un trio infernal risque de monopoliser l’attention. Le First 34,7 TBS mené par Pierre Follenfant, l’A 35 de Cyril Legloahec et Erwan Dubois sur son JPK 1100 devront cependant se méfier d’adversaires qui ne se laisseront pas distancer si facilement. IRC 3 et 4 : Le rochelais Philippe Massu fait figure de favori ainsi que Jean-Michel Carpentier dans des classes marquées par la domination des JPK 960 et la participation record des First 31,7. IRC 5 : Avis aux nostalgiques des premiers « Spi ». Dans cette classe, on court au nom du souvenir. A suivre : Jean-François Nouel sur le Super Arlequin Hakuna Matata, Jean-Michel Viant sur le Super Challenger Ginko et le Nicholson 33 Iromiguy barré par Jean-Yves Château. Open 7,50 : La classe des « stars ». En effet, le public pourra sur cette série croiser de grands noms de la voile. Thomas Coville, Franck Cammas, Yann Eliès ou Marc Guillemot notamment seront présents sur le plan d’eau, ce qui augure quelques belles joutes en perspective. Grand Surprise : 46 inscrits cette année dans cette série en plein essor. Parmi eux, de nombreux régatiers amateurs qui devront se méfier d’un équipage exclusivement féminin de très haut niveau mené par Claire Leroy, nominée parmi l es quatre meilleures régatières de l’année 2005 par l’ISAF. Mumm 30 : Les prétendants à la victoire au Tour de France à la voile seront presque tous là avec en tête de la flotte Pierre-Loïc Berthet, le champion du Monde, qui tiendra, sans aucun doute, à faire honneur à son rang.
Yannick Bestaven et Ronan Guérin (Aquarelle.com) ont pris les commandes de la Transat AG2R, à la faveur d’une option à l’est qui s’avère payante, après 24 heures de calmes. Vers minuit on pourrait bien assister à un tassement quasi général à la bouée de Porto Santo, où sera jugé le prix intermédiaire Top Cap’AG2R. A 16h, le trio de tête est complété par le Banque Populaire de Jeanne Grégoire et Gérald Véniard et Les Mousquetaires, le Figaro Bénéteau de Bertrand de Broc et Benoît Petit.
Rendez-vous minuit Porto Santo pour 2e départ Transat AG2R et remettre compteurs à zéro avant traversée Atlantique. Ce pourrait être le titre de la petite annonce passée par Yannick Bestaven et Ronan Guérin (Aquarelle.com), qui ont pris ce matin la tête de la Transat AG2R. Fort bien inspirés, les deux complices se sont recalés devant tout le monde après leur petite escapade à l’est. Une option osée… et payante, au moins pour l’instant. Le vent de sud-sud-ouest a succédé à la pétole. Il souffle à nouveau faiblement mais pourrait bien se renforcer en soirée (façon de parler, autour de 10 nœuds) et surtout tourner ouest, ce qui – chacun son tour – avantagerait les bateaux de l’ouest, ceux du flanc droit de la flotte.
Pour l’instant, à 16h, Aquarelle.com, donc, mène la danse. « C’est sympa, on fait une belle trajectoire et depuis quelque temps on prend des milles. On grignotait depuis deux jours et on savait qu’aujourd’hui serait une belle journée. On sera dans la nuit à Porto Santo et on a la balle ! » sourit Yannick Bestaven. Quelques encablures derrière, Bertrand de Broc, lui, ne s’émeut pas plus que ça de sa 3e place au pointage : «nous ne faisons pas tout à fait la route et nous avons de l’écart latéral à refaire par rapport à ceux qui sont à notre vent. Alors on se considère dans le paquet de tête, c’est tout », tempère le navigateur des Mousquetaires. Grosse ambiance en revanche à bord de Banque Populaire, revenu de la 14e place à 16h hier soir à la 2e aujourd’hui ! « C’est super, on a fait comme dans les livres sous deux gros nuages noirs cette nuit et ça a marché » rigole Gérald Véniard.
« Même enlevés par des extraterrestres… » Humeur plus légère, voix plus détendues à la vacation, plaisanteries qui fusent (Jean-Luc Nélias, Veolia: « on parle de s’arrêter 15 jours à Porto Santo en attendant une météo moins aléatoire pour traverser l’Atlanqique»), le moral est revenu en même temps que le vent sur la flotte. Alors qu’hier, personne ne se voyait avant samedi dans la journée à Madère, tous parlent plus volontiers maintenant de cette nuit. « Et ce sera quasi comme un deuxième départ j’ai l’impression », lâche Armel Le Cléac’h (Brit Air, 8e à 6,8 milles), bien revenu dans le match. « Si ça se trouve, on va se retrouver à 15 à passer la porte en l’espace d’une heure, c’est sympa de se retrouver tous comme ça », s’amuse Corentin Douguet (E.Leclerc-Bouygues Telecom, 6e à 6 milles).
A 70 milles du passage à Porto Santo qui marque la fin des premiers 1000 milles de course (sur 3710 au total) et le début de la grande traversée, l’effet entonnoir joue à plein : Brossard (Fred Duthil-Sam Manuard), pourtant 12e, n’est qu’à 9,5 milles du leader et ce n’est qu’un exemple. Quoiqu’il se passe d’ici la bouée les écarts resteront faibles : « et la course se joue à Saint-Barth’, pas à Porto Santo !» rappelle Jean-Luc Nélias. Christophe Bouvet (Guy Hoquet Immobilier 20e à 30 milles) est bien de cet avis : « A l’échelle d’une Transat, nos 30 milles de retard ne me paraissent pas grand-chose. »
En outre, même un « arrêt au stand », comme celui qu’annoncent Servane Escoffier et Christophe Lebas (Armor Lux – Salaün Holidays) et Objectif Océans (Pierre-Emmanuel Pavageau-Nicolas Bertho) pour réparer leurs spis sont loin d’être rédhibitoires, même si obligatoirement d’au moins trois heures. Stanislas Maslard et Liz Wardley, les géniaux bricolos de Donneurs de Vie-All Mer acquiescent à distance. Ceux là peuvent s’arrêter pour réparer (remplacement de l’étai brisé prévue demain matin), il ne peut plus leur arriver grand’chose. « Notre étai de fortune tient bien la route, la preuve, on grignote », s’amuse Stan, « Entre les spis déchirés, l’étai qui casse et autres bricoles en tous genres, on est devenu de vrais Mac Gyver à bord. J’ai l’impression que même si on se fait enlever par des extra-terrestres ou même si une baleine coupe en deux notre bateau, on finira cette course ! » Et puis, « devant ils peuvent très bien coincer au début de la traversée, alors trois heures de retard… » Devant ? « Un alizé léger semble s’établir. Il convient d’être un peu moins pessimiste que ces derniers jours », assure le directeur de course, Jean Maurel. Marc Thiercelin (Siemens) reste méfiant : « a priori la deuxième partie du parcours sent un peu la difficulté. Tant mieux, ça ne me dérange pas ». En attendant qui passera le premier cette nuit à Porto Santo et empochera le Top CAP’ AG2R ? Il y a des récompenses pour les trois premiers. La nuit sera chaude du côté de Madère.
Ils ont dit : Gérald Veniard (Banque Populaire) : « C’est super bien, on est très contents ! On a croisé juste devant le groupe et E.Leclerc-Bouygues est juste derrière dans notre axe. On a bien travaillé cette nuit, on a fait comme dans les livres en entrant dans deux gros nuages bâbord amures pour en ressortir tribord amures et je crois que ça a payé. Jeanne (Grégoire) avait dit qu’on serait dans les trois premiers hier, alors je l’ai écoutée, on est allés où elle disait et ça a marché. Allez, si tout va bien, si le vent tourne ouest et se renforce un peu, on sera à Porto Santo entre 22h et minuit »
Corentin Douguet (E.Leclerc/ Bouygues Telecom) : « C’est notre meilleur classement depuis le départ, on est forcément contents notre trajectoire médiane est intéressante. Je vois Bostik, ATAO, Delta Dore… c’ est de la navigation au contact, c’est vraiment sympa de se retrouver tous là et si ça se trouve il va passer 15 bateaux en une heure dans la porte. Nous sommes à fond tout le temps, Je prépare des pâtes au thon et je vais faire ma sieste. Après Porto Santo, ce n’est pas simple, pas l’autoroute, il faudra trouver la bonne solution. »
Christophe Bouvet (Guy Hoquet Immobiler) : « La première partie de course a été très rapide dans des conditions musclées. Là, on vient de passer deux jours galères à chercher le vent. On accroche la queue du peloton. Le moral est bon, on est très content. C’est très serré, rien n’est fait pour le moment »
Marc Thiercelin (Siemens) : « On sort tout juste d’une nuit de lutte comme je les aime. C’était magnifique, un ciel assombri, de la lune, à se battre avec parfois seulement 1 à 1,5 nœud de vent. Moi j’aime bien, c’était intéressant ! Maintenant, le vent est un peu rentré, on a du sud-ouest pour environ 7 nœuds, au près, à moins de 80 milles de Porto Santo et ça devrait tourner vers l’ouest. Franchement, avec Oliver on s’est bien battus cette nuit, moi je ne déteste pas ces combats de petits temps à la limite de la crise nerveuse… et à priori la deuxième partie du parcours sent un peu la difficulté, ça ne me dérange pas.»
Jean-Luc Nélias (Veolia) : « A priori, la course ne se joue pas à Porto Santo mais à Saint Barth’ ! Alors on reste philosophes, c’est revenu par l’arrière dans la pétole, on est habitués à ce genre de situation. Aquarelle.com fait un truc intéressant mais de toutes façons avec nos infos nous n’aurions pas tenté ce qu’ils ont fait. L’Atlantique ? Le dernier à Porto Santo peut encore faire premier à Saint-Barth’ et au vu des prévisions on va lancer un truc avec la VHF : avec quelques autres concurrents on se disait que ce serait bien de s’arrêter 15 jours à Porto Santo en attendant un alizé mieux établi. On a réunion à ce sujet… »
Yannig Livory (Entreprendre au Pays de Lorient) : « Top Chrono AG2R du jour ? Super, il y a une prime qui va bien nous aider côté budget ! Tout va vraiment bien à bord, ça redémarre tranquillement après une nuit de pétole, on regrette juste nos deux premiers jours de course où on n’a pas assez poussé nos choix, mais là on a bien recollé et il y a du plaisir. » Stanislas Maslard (Donneurs de Vie All Mer) : « Nous allons nous arrêter à Porto Santo pour changer notre étai qui arrive demain matin et en profiter pour recoudre un spi. On a réussi a bricoler quelques chose qui fonctionne bien puisqu’on reprend des places. Je crois que maintenant il ne peut plus rien nous arriver, on peut être enlevé par des extraterrestres ou être coupé en deux par une baleine, je crois qu’on finira cette course et on a bon espoir de recoller sur la traversé de l’Atlantique. On a la gnak ! Et Liz progresse en Français… (derrière, depuis la banette on entend la charmante voix de Liz et son accent des antipodes qui se marre en criant : « je crois qu’Armor Lux a été mangé par un requin ! ») Jean-François Pellet (Lubexcel) : « Beau temps belle mer, depuis ce matin, c’est mieux ! On voit bien que ça va être serré au passage de Porto Santo, ce sera un peu comme un deuxième départ, j’aimerais bien voir arriver le vent d’ouest le plus tôt possible. En tous cas nous on est opérationnels à 100% pour attaquer la traversée de l’Atlantique ».
Les nuits s’enchaînent mais ne se ressemblent pas pour les 26 équipages encore en course dans cette 8e Transat AG2R. Cette quatrième nuit de mer était beaucoup plus calme que les précédentes, même si des lignes de grains sont venues traverser la flotte. Des grains aux allures de Pot au noir. Pétole ou rafales à 20 nœuds ? C’est un peu la loterie. Le vent est si différent à quelques milles près, que les prochains classements pourraient réserver bien des surprises. Dans ces conditions plus clémentes, les marins en profitent pour se refaire une santé. Les dos fourbus par les nombreuses heures de barre se détendent un peu. Le sommeil est profond et les repas plus réguliers et équilibrés. Mais certains équipages vont traîner jusqu’à Saint-Barth les séquelles des premiers jours de course. « Un spi déchiré, c’est un joker grillé » résume Gildas Morvan (Cercle Vert). Pour les équipages dont toutes les voiles sont encore intactes, l’avantage psychologique n’est pas négligeable. A moins de 3000 milles de l’arrivée, il peut encore se passer bien des choses, et mieux vaut avoir encore tous ses atouts dans son jeu. Ils ont dit à la vacation de 5h00 ce matin… Nicolas Bérenger (Bostik), leader : « La nuit a encore été mouvementée, mais différemment des précédentes. On a traversée des lignes de grains avec de la pétole sous les grains. Finalement, nous n’avons pas vraiment les conditions annoncées par nos fichiers de vent. Dans ce cas, mieux vaut être devant car on a plus de chances que cela reparte pour les premiers et tamponne derrière, même si tous les scénarios sont possibles. Mener la flotte est plus un soulagement qu’une pression. C’est plus facile psychologiquement, car cela montre qu’on navigue bien. »
Dominic Vittet (Atao Audio System), 2e ce matin : « Cette nuit, on a fait des gros dodos, grave ! La mer s’est énormément calmée. Elle est plate et il n’y a quasiment plus de bruit. Cela nous permet de bien vivre, bien dormir et faire des vrais repas. Au Cap Finisterre, on a eu des problèmes de spi qui nous ont fait mal au moral. On pensait en faire venir un autre à Madère, mais on n’a pas le droit. Donc, maintenant, le spi est étalé dans la salle à manger, et dès qu’on a 5-10 minutes c’est ambiance “papa pique et maman coud !“ à l’intérieur du bateau… A part ça, la gazinière ne fonctionnait pas jusqu’à présent mais je l’ai réparée hier soir. Et on a un problème avec les batteries qui tiennent très peu longtemps. Il va peut-être falloir qu’on fasse une transat à l’économie d’énergie. »
Gildas Morvan (Cercle Vert), 3e ce matin : « On attendait du vent mollissant et finalement, il est plus fort que prévu. En ce moment, on devrait être à 3-4 nœuds et en réalité on file encore à 8 nœuds. Deux fois plus vite ! Alors, les prévisions, hein… Sinon, on commence un peu à mettre le pilote pour régler les écoutes et se décontracter, car on a mal au dos d’avoir barré non-stop depuis le départ. »
Après six ans d’abstinence en 60 pieds, ça doit faire plaisir ce nouveau Generali ! Non je ne le vois pas comme ça. Cela fait 40 ans que je dessine des bateaux… Je les dessine pareil, toujours aussi c… D’autres confrères ont dessiné des bateaux similaires même un peu plus pires parfois… Nous on suit quand même une certaine logique. Dessiner un bateau Open, c’est faire un peu plus que l’autre (plus de voilure, plus de stabilité, plus d’études,…). Plus sérieusement, oui ça me fait très plaisir et à Pascal aussi. Nous avons travaillé avec succès par le passé pour Patrick Eliès, le père de Yann. C’est un copain et avec Gilles Ollier on se connaît de longue date aussi.
Quoi de neuf sur le plan de la conception du bateau ? On a eu plus de moyens que d’habitude pour étudier le bateau, faire de essais en bassin de carène, des simulations informatiques sur des carènes. On regarde aussi ce qu’ont fait les autres (architectes, ndlr) ces dernières années. Ca fait réfléchir.
Les outils d’analyse ont progressé ? Ah oui, c’est sans commune mesure. En bassin on a découvert des choses, certaines que je connaissais déjà, mais mieux quantifiées. Aux essais en bassins sont associés des codes. Ca donne des éléments !
La jauge IMOCA a changé ? Sur le plan de la sécurité un peu. Ca a mis des limites à la quantité d’eau embarquée dans les ballasts. Mais à mon avis c’est encore insuffisant.
Au détriment de la puissance des voiliers ? Non. La tendance semble aller à des bateaux plus raides encore que les précédents.
Le Generali sera globalement un super PRB. Non. Pas du tout. Pascal Conq a fait des améliorations profitables au voilier pour le dernier Vendée Globe mais il y avait des choses, à commencer par la coque, qu’on ne pouvait pas changer.
On va poser la question différemment. C’est comment un bateau gagnant au Vendée Globe ? Un bateau qui arrive au bout.
D’accord mais en combien de temps. 80 jours ? Ah oui c’est faisable sans problème !
Avec une prédilection pour certaines allures ? Generali ira plus vite que nos précédents IMOCA à toutes les allures.
Combien de 60 pieds avez vous dessiné avant Generali ? Je ne sais plus exactement. Le 15ème je crois. Peut-être plus…
Le premier s’appelait justement Generali, construit pour Alain Gautier engagé dans le premier Vendée Globe. Absolument. Il était en aluminium et pesait 13.5 T
Aujourd’hui, c’est deux fois plus léger et ça va deux fois plus vite ! Ah non, vous exagérez. Aujourd’hui, on rêve aux 8 tonnes et le bateau va 20 à 30% plus vite. Ca dépend évidemment des allures ! Je me souviens à l’époque on arrivait à atteindre la vitesse du vent vers 13 nds. Maintenant par 16 nds de vent, on atteint 16 nds et + au speedo. Avec un bateau plus grand on arriverait à 20 nds de vitesse avec un vent de 20 nds.
Les paramètres de performance n’ont pas changé ! Non. Ce sont le rapport poids/puissance, un minimum de traînée et toujours plus d’ergonomie et de facilité d’usage.
La technique a évolué ? Pas vraiment. Le bateau sera construit avec les mêmes matériaux (sandwich carbone) que ceux utilisés pour PRB. Il y a des variantes au niveau des structures, des modifications de ci de là mais rien de révolutionnaire.
Un mot sur le chantier ? Multiplast a beaucoup de savoir faire. En plus il a une grosse qualité… Il est à 100 m de nos bureaux (installés depuis l’an passé à Vannes, ndlr). C’est la première fois que je vais construire un voilier aussi près de mon lieu de travail.
Le prochain Vendée Globe s’annonce d’un niveau encore jamais atteint avec une pléiade de candidats à la victoire. Ca vous inquiète ? Je m’en f… Nous on essaye de faire le meilleur bateau, compte tenu du règlement et des souhaits du coureur. Le reste m’est indifférent. Ce qui m’inquiète plutôt, c’est la volonté délibérée, et aussi bien compréhensible, des coureurs d’allers toujours plus loin, plus vite… Il faut rester modeste devant le Vendée Globe.
Une dernière question. Comment se répartissent les tâches au sein du cabinet entre Finot et Conq ? Jean-Marie…, il ne fait pas grand-chose… C’est Pascal qui fait tout. Disons que Pascal est méticuleux et qu’il aime bien aller au bout de ce qu’il a commencé. Et moi j’essaye de voir l’ensemble des problèmes, de classer les choses dans l’ordre, bref d’avoir une vision globale… J’amène mon petit grain de sel dans l’histoire… Je fais un peu plus de recherche, j’observe. En un mot, heureusement que Pascal est là car il n’y aurait pas grand-chose qui se ferait…
« Il y a un mur devant nous ». Le mot est de Gwen Riou, (Suzuki Automobiles). Il résume brutalement la situation : panne d’énergie motrice. Vent quasi inexistant ou si faible qu’on ne sait plus quelles voiles choisir pour tenter d’avancer encore un peu. Au classement de 16h ce jeudi, un coup d’œil aux moyennes de vitesse confine à la cruauté : à peine plus de 3 nœuds pour la majorité des 26 Figaro Bénéteau encore en course. Oubliées les moyennes supérieures à 10 nœuds. En équation terrestre, ils avancent à 5km/h, alors qu’il reste plus de 5200 kilomètres à courir (2823 milles pour le leader)…
Le leader, c’est encore Bostik justement. Décidément très régulier aux avants postes, le monocoque de Charles Caudrelier et Nicolas Bérenger, a repris l’avantage sur le Veolia de Roland Jourdain et Jean-Luc Nelias et sur le Cercle Vert de Gildas Morvan et Erwan Tabarly pour… 0,5 milles, soit 900 mètres. A la vacation de ce midi, derrière la voix de Roland Jourdain alors en tête, on entend le bruit caractéristique des voiles qui claquent en cherchant d’où vient le vent… « On n’a pas la tête déformée par la vitesse, c’est sûr !» rigole Bilou, « en fait on n’avance pas et je ne sais pas combien de temps ça va durer ».
On avait raison hier d’annoncer qu’aucun écart n’était décisif. C’est encore davantage le cas aujourd’hui, puisque ceux de l’arrière, qui ont bénéficié de vent établi plus longtemps, en ont profité pour refaire une grande partie de leur retard. Ce soir, sur une flotte de 26 bateaux, 18 se tiennent en moins de 9 milles d’écart !
« Style pot-au-noir »
«Depuis la nuit dernière, on a des conditions style pot-au-noir», résume Alexia Barrier (Roxy), « il y a des grains un peu dans tous les sens, de la pétole. Nous sommes à côté de Brit Air et Siemens et c’est la loterie sous les nuages pour les uns et les autres ». Ca s’en va et ça revient. A chasse risée, un coup on gagne, un coup on perd…. « Tiens, Cercle Vert a un poil plus d’air que nous, ils sont en train de nous passer », raconte Roland Jourdain. A bord du bateau concerné, Erwan Tabarly acquiesce : « on a touché une risée, 5 nœuds de vent ». Pas de quoi s’enflammer.
Jeanne Grégoire (Banque Populaire) fait contre mauvaise fortune, mot d’algèbre: « il n’y a plus que 180 milles pour Porto Santo, mais on va peut-être mettre autant de temps pour l’atteindre que celui qu’il nous a fallu pour venir ici » (880 milles parcourus, NDR). « Autour de nous, tout le monde a changé cent fois de jeux de voiles et au final, il n’y en n’a pas un plus performant que l’autre ». Sous spi pour les uns, sous génois pour d’autres, chacun cherche son salut en priant sa bonne étoile.
Après ? « La dépression peu active se forme entre les Açores et Madère et les concurrents en subissent les effets », annonce Louis Bodin, le météorologue de la course. « Le vent qui tournera au secteur Est ne dépassera guère 5 nœuds La nuit prochaine s’annonce donc très délicate ». Et la nuit prochaine.
Demain vendredi, cette même dépression peu active engendrera des vents toujours très faibles. « Il est possible que le vent revienne par l’ouest pour s’établir plus régulièrement ensuite de secteur nord à nord-ouest, 5 à 10 nœuds, mais je parle au conditionnel », poursuit Louis Bodin. Traduction brutale : bien malin qui pourrait dire quand les premiers arriveront à Porto Santo. Et s’ils pourront en ressortir facilement car « après, ça parait bien aléatoire aussi » soupire Jeanne Grégoire. Après les longs runs de vitesse, place à la guerre des nerfs et aux micro-réglages. En veille sur le pont à l’affût du moindre souffle. Au menu de la flotte ce soir, c’est nuit câline nuit d’échine.
Ils ont dit :
Adrien Monsempes (Port Olona) : « Très belle journée, ça se passe très bien. On a encore 10 nœuds de vent. Le début de course a été très très rapide, on a eu un peu de mal à rentrer dedans et à suivre le rythme mais depuis, on essaie de rattraper et on va essayer de profiter du fait que ça mollit devant. Ce sera pour tout le monde pareil mais on va tenter de profiter de la journée. On a un peu de mal à réaliser, c’est notre première traversée »
Damien Seguin (Des pieds et des mains), papa d’un petit Etann depuis avant-hier : « C’est vraiment génial ! J’ai pu recevoir une photo du petit et sa maman, c’était la séquence émotion ! Après les deux jours difficiles du départ, ça m’a donné du soleil, regonflé le moral à bloc.. C’est un peu dur de se concentrer sur le moment avec une nouvelle pareille, mais on a rebordé les voiles et on est reparti. Ça donne envie d’arriver encore plus vite en Guadeloupe (c’est l’émotion ! la course va bien à Saint Barth’ NDR) pour les retrouver. C’est ce qu’on fait, sous spi très serré, à encore 8, 9 nœuds. »
Alexia Barrier (Roxy) : « On a des conditions style pot-au-noir merdique. Faut prendre patience… Il y a des grains un peu dans tous les sens, de la pétole. On est à côté de Siemens et Brit Air et c’est un peu la loterie sous les nuages pour les uns et les autres mais au final il n’y a pas trop de changements. Pour ma première course en Figaro, j’ai un bon prof : elle est cool, patiente, on a fait quelques bêtises sous spi au début mais maintenant ça va. On s’est calées sur une ou deux heures de barre suivant l’état de fatigue et on manœuvre à deux, d’ailleurs j’entends qu’il faut que j’y aille… à bientôt ! »
Yannick Bestaven (Aquarelle.com) : « A l’est c’était pas trop mal ces dernières heures, j’ai vu ce matin qu’on avait repris 20 milles sur le premier. On a encore de l’air, au reaching sous génois. Ce matin on a eu un petit arrêt-buffet mais pas trop long et on est repartis. On a sorti les shorts. Les nuits sont tranquilles bien reposés, on va arriver à Porto Santo en forme pour la traversée de l’Atlantique, ça risque d’être pétoleux aussi. Si on est arrêté devant Porto Santo, j’irai peut-être à la nage faire les courses et acheter du pain ! Les derniers modèles nous font passer à Porto Santo dans la nuit du 14 au 15, ensuite… on va vers de la molle donc c’est très aléatoire de définir une ETA précise »
“Le calme après la tempête !“ S’il n’y a pas eu tempête sur la flotte de la 8e Transat AG2R – mais un fort coup de vent de force 8 tout de même ! – le calme est bien au programme des prochains jours. Ce qui a tendance à inquiéter les marins qui n’aiment pas le côté aléatoire de ces situations météo trop floues pour savoir exactement quelle sera la bonne route à suivre. Imaginer qu’à quelques milles près, un adversaire puisse bénéficier d’un vent providentiel alors qu’on est soi-même dans la pétole est on ne peut plus stressant et frustrant. Mais au-delà de l’impertinence des prévisions météorologiques, c’est aussi l’allongement possible de la durée de la course, et ses répercussions sur les vivres du bord, qui inquiète Jean-Luc Nélias (Veolia) ce matin. D’après lui, les alizés ne sont pas établis, et ne semblent pas prêts de l’être. Après des records de vitesse les deux premiers jours, la flotte des 26 concurrents encore en course va-t-elle se lancer dans des records de lenteur ? Ils ont dit à la vacation de 5h00 ce matin… Charles Caudrelier (Bostik), leader : « C’est calme, le vent a molli à 20-25 nœuds. C’est plus reposant, mais aussi plus stressant par rapport à la météo. Pour l’instant, ça se passe bien pour nous, mais les prochaines heures vont se compliquer. La situation est très aléatoire. Les vents faibles en course sont toujours angoissants pour les régatiers. Un bateau décalé de quelques milles peut attraper une risée sans savoir pourquoi et fausser compagnie à tout le monde. En bateau, la route la plus courte n’est pas forcément la plus rapide. Pour notre part, nous avons décidé de passer par l’ouest, en espérant que le rallongement de milles sera compensé par une meilleure vitesse. »
Jean-Luc Nélias (Veolia), 2e ce matin : « On a du mal à appréhender ce qui va se passer les prochains jours. On essaye de construire dans du flou. On sait que ça va être tordu, compliqué, aléatoire. Prévoir la météo revient à lire dans le marc de café. On entre dans une zone sans vent pour un petit bout de temps. Il n’y a rien d’établi au niveau des alizés, et c’est assez préoccupant par rapport à la bouffe et l’eau. On sera peut-être tous obligés de s’arrêter à Madère pour refaire le plein d’eau, quitte à prendre 3 heures de pénalité ! »
Erwan Tabarly (Cercle Vert), 3e ce matin : « On a un peu moins de vent que les nuits précédentes et la mer est beaucoup moins grosse. Les deux premières nuits, on était souvent en surf sur les vagues, ce qui est beaucoup moins le cas maintenant. On met toujours un peu de temps pour entrer dans le rythme, mais ça y est, on est bien à l’attaque, on mange bien et on dort bien. »
Les leaders à 4h00 1- Charles Caudrelier/Nicolas Bérenger (Bostik) à 3085,2 milles de l’arrivée 2- Roland Jourdain/Jean-Luc Nélias (Veolia) à 5,5 milles du premier 3- Gildas Morvan/Erwan Tabarly (Cercle Vert) à 6,4 milles du premier