Des conditions plus clémentes …

Charles Caudrelier-Bostik
DR

Les nuits s’enchaînent mais ne se ressemblent pas pour les 26 équipages encore en course dans cette 8e Transat AG2R. Cette quatrième nuit de mer était beaucoup plus calme que les précédentes, même si des lignes de grains sont venues traverser la flotte. Des grains aux allures de Pot au noir. Pétole ou rafales à 20 nœuds ? C’est un peu la loterie. Le vent est si différent à quelques milles près, que les prochains classements pourraient réserver bien des surprises. Dans ces conditions plus clémentes, les marins en profitent pour se refaire une santé. Les dos fourbus par les nombreuses heures de barre se détendent un peu. Le sommeil est profond et les repas plus réguliers et équilibrés. Mais certains équipages vont traîner jusqu’à Saint-Barth les séquelles des premiers jours de course. « Un spi déchiré, c’est un joker grillé » résume Gildas Morvan (Cercle Vert). Pour les équipages dont toutes les voiles sont encore intactes, l’avantage psychologique n’est pas négligeable. A moins de 3000 milles de l’arrivée, il peut encore se passer bien des choses, et mieux vaut avoir encore tous ses atouts dans son jeu.
 
Ils ont dit à la vacation de 5h00 ce matin…
Nicolas Bérenger (Bostik), leader :  « La nuit a encore été mouvementée, mais différemment des précédentes. On a traversée des lignes de grains avec de la pétole sous les grains. Finalement, nous n’avons pas vraiment les conditions annoncées par nos fichiers de vent. Dans ce cas, mieux vaut être devant car on a plus de chances que cela reparte pour les premiers et tamponne derrière, même si tous les scénarios sont possibles. Mener la flotte est plus un soulagement qu’une pression. C’est plus facile psychologiquement, car cela montre qu’on navigue bien. »
 
Dominic Vittet (Atao Audio System), 2e ce matin :  « Cette nuit, on a fait des gros dodos, grave ! La mer s’est énormément calmée. Elle est plate et il n’y a quasiment plus de bruit. Cela nous permet de bien vivre, bien dormir et faire des vrais repas. Au Cap Finisterre, on a eu des problèmes de spi qui nous ont fait mal au moral. On pensait en faire venir un autre à Madère, mais on n’a pas le droit. Donc, maintenant, le spi est étalé dans la salle à manger, et dès qu’on a 5-10 minutes c’est ambiance “papa pique et maman coud !“ à l’intérieur du bateau… A part ça, la gazinière ne fonctionnait pas jusqu’à présent mais je l’ai réparée hier soir. Et on a un problème avec les batteries qui tiennent très peu longtemps. Il va peut-être falloir qu’on fasse une transat à l’économie d’énergie. »
 
Gildas Morvan (Cercle Vert), 3e ce matin :  « On attendait du vent mollissant et finalement, il est plus fort que prévu. En ce moment, on devrait être à 3-4 nœuds et en réalité on file encore à 8 nœuds. Deux fois plus vite ! Alors, les prévisions, hein… Sinon, on commence un peu à mettre le pilote pour régler les écoutes et se décontracter, car on a mal au dos d’avoir barré non-stop depuis le départ. »

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