Les premières arrivées devraient avoir lieu ce dimanche, TeamWork (Nils Palmieri et Julien Villion) tient toujours son avantage.
Les sudistes pensaient chercher des alizés profonds et constants. Les nordistes, eux, espéraient éviter les sargasses et savaient le pari plus osé. Il s’est avéré payant, les zones de molle se sont estompées plus rapidement qu’annoncées, les grains les ont moins ralentis et un duo en a profité plus que les autres : TeamWork. Nils Palmieri et Julien Villion ont pris la tête de la course il y a deux jours. Ils comptent toujours une avance précieuse (17 milles) quelques heures avant d’aborder le contournement de l’île. La suite des événements semble également favorable : « ce sera tout droit, avec un vent stable, ce qui va nous permettre de nous reposer un peu avant d’aborder le contournement de l’île ». « Sur les derniers routages, Teamwork a un petit matelas d’avance », complète Francis Le Goff, le directeur de course. « Et quand on connaît la qualité du duo, on sait qu’ils ont la capacité de tenir jusqu’au bout. »
Derrière en revanche, la bagarre s’annonce intense pour les places d’honneur. Tanguy Le Turquais et Corentin Douguet (Quéguiner – Innoveo), eux aussi partisans du nord, sont actuellement 2e mais sous la menace des sudistes, notamment Tom Laperche et Lois Berrehar (Bretagne – CMB Performance), Pierre Leboucher et Thomas Rouxel (Guyot Environnement – Ruban Rose), Gildas Mahé et Tom Dolan (Breizh Cola). Au total, ils sont 12 à être situés à moins de 30 milles de Quéguiner-Innoveo ! Les arrivées devraient donc se succéder à Gustavia tout à l’heure et ce n’est pas nouveau : lors de la dernière édition, en 2018, les sept premiers en avaient terminé en moins de 9 heures. Record battu tout à l’heure ?
LES MOTS DU BORD DE LA NUIT
Tom Laperche et Lois Berrehar (Bretagne-CMB Performance) : « On a vu les nordistes prendre l’avantage ces derniers jours. Notre état d’esprit n’a pas changé : comme depuis le départ, on va tout donner avec la même envie. Là, on essaie surtout de gérer les bascules de vent que l’on a, sans trop s’attarder sur le classement. On espère bien finir notre course : je pense qu’on peut être contents de la trace qu’on a faite et de notre gestion de la course. »
Fabien Delahaye et Anthony Marchand (Groupe Gilbert) : « Ça fait un moment que l’on voit qu’un boulevard s’est ouvert devant le groupe du nord et on s’est fait une raison. Notre seul espoir est de pouvoir recoller un peu et jouer avec quelques bateaux d’ici l’arrivée. Ce qui nous préoccupe en ce moment, c’est de rejoindre Saint-Barth. Vivement l’arrivée ! »
Violette Dorange et Alan Roberts (Devenir) : « L’option nord va sûrement passer pour les premiers du groupe mais nous ne sommes pas sûrs de croiser si facilement devant. Ça va être très disputé jusqu’à la fin. On espère croiser devant les sudistes. Forcément, c’est notre ambition. En ce moment, c’est assez compliqué : le vent est faible et très changeant, il dépend des passages de nuages. C’est physique mais on est toujours à fond et on essaie de se ménager pour tout donner jusqu’au bout ! »
| Estelle Greck et Laurent Givry, les bobos du bord
À l’arrière du duel entre les nordistes et les sudistes, les 4 duos qui sont à leur poursuite doivent composer depuis plusieurs jours avec quelques pépins. Jérôme Samuel et Nicolas Salet (ERISMA – GROUPE SODES – Fondation TARA OCEAN) ont ainsi fait face à la casse de leur étai le week-end dernier. Une poignée de jours plus tard, les frères Livory ont colmaté une voie d’eau à bord d’Interaction. Et on a appris ces dernières heures les mésaventures d’Estelle Greck et Laurent Givry (RLC Sailing), actuellement 15e.
Estelle raconte : « Laurent s’est réveillé un matin avec la main enflée. Il a dû prendre des anti-inflammatoires pendant trois jours et tout est rentré dans l’ordre. » La navigatrice, elle, s’est « arraché un morceau de peau sur un doigt ». « J’ai fait un petit malaise, ça ne m’était jamais arrivé. Depuis, la plaie a bien cicatrisé. Plus de peur que de mal ». Par ailleurs, ils ont dû s’attarder à réparer leur J2, déchiré au Cap Finisterre. Mais comme tous les autres, Estelle et Laurent poursuivent leur route. L’ensemble des concurrents présents au départ est donc toujours en course : un exploit en soi à apprécier comme il se doit avant les premières arrivées.
Le pointage de 18h
- Teamwork (Nils Palmieri / Julien Villion) à 251,5 milles de l’arrivée
- Bretagne – CMB Performance (Tom Laperche / Loïs Berrehar) à 20,9 nm des leaders
- (L’égoïste) – Cantina St Barth (Eric Péron / Miguel Danet) à 21,7 nm
- Région Normandie (Alexis Loison / Guillaume Pirouelle) à 22,3 nm
- Quéguiner – Innovéo (Tanguy Le Turquais / Corentin Douguet) à 23 nm
- Breizh Cola (Gildas Mahé / Tom Dolan) à 28,5 nm
- GUYOT Environnement – Ruban Rose (Pierre Leboucher / Thomas Rouxel) à 29,9 nm
- Bretagne – CMB Océane (Elodie Bonafous / Corentin Horeau) à 34,5 nm
- Gardons la vue (Martin Le Pape / Yann Eliès) à 36,3 nm
- MonAtoutEnergie.fr (Arthur Hubert / Clément Commagnac) à 37,3 nm
- DEVENIR (Violette dorange / Alan Roberts) à 38,6 nm
- CYBELE VACANCES TEAM PLAY TO B (Pep Costa / Will Harris) à 40,9 nm
- Skipper Macif (Pierre Quiroga / Erwan Le Draoulec) à 46,8 nm
- Groupe Gilbert (Fabien Delahaye / Anthony Marchand) à 49,4 nm
- RLC Sailing (Estelle Greck / Laurent Givry) à 133,3 nm
- ERISMA GROUPE SODES – Fondation TARA OCEAN (Jérôme Samuel / Nicolas Salet) à 439,1 nm
- INTERACTION (Yannig Livory / Erwan Livory) à 567,9 nm
- KRISS-LAURE (Nicolas Bertho / Romuald Poirat) à 667,5 nm