Le calendrier IMOCA ne comporte qu’une seule course en 2006 : la Route du Rhum ?
Il y a aussi la Velux 5 Ocean race (Bilbao-Fremantle-Floride-Bilbao) en solitaire qui se télescope, comme d’habitude, avec le Rhum dont le départ est donné à St-Malo une semaine après celui de Bilbao. Faute de combattants nous avons dû annuler la course initialement proposée entre Londres et la Chine. L’idée est bonne mais venait trop tôt !
Et en 2007 ?
Le calendrier est plus chargé avec la Calais Round Britain Race (équipage), le Fastnet (équipage), la Transat Jacques Vabre (double) et la Barcelona World Race (Barcelone-Barcelone) en double.
La aussi, il faudra choisir entre le Tour du Monde et la Transat ?
Certes. Le tour du monde est un peu un pari qui répond à la volonté de l’IMOCA d’internationaliser la compétition océanique et d’attirer des bateaux et des skippers qui n’étaient pas dans la flotte auparavant. Ca a commencé avec le Vendée Globe. Notre but est de faire venir les meilleurs marins de la planète au 60 pieds IMOCA et on pense que cette épreuve autour du monde en double peut les séduire.
Combien de bateaux vous voyez au départ de ce nouveau tour du monde ?
J’espère une dizaine,… Au moins 8. Il y a déjà PRB, Sill et Veolia, Virbac Paprec, pour citer les premiers engagés que j’ai en tête, et aussi des étrangers.
Vous ne pensez pas que c’est trop près du Vendée Globe. Surtout en cas de pépin ?
Non, je crois que quoi qu’il arrive, les bateaux pourront être remis en état pour le tour du monde suivant.
Donc pour 2008 et son point d’orgue Les Sables-Les Sables ?
Précédé de The Transat au mois de juin (solitaire transatlantique).
Quelle participation prévoyez vous au prochain Vendée Globe ?
Je table sur le maximum autorisé, c’est à dire 27 bateaux, je crois… Ce chiffre n’est pas encore officiellement arrêté.
Combien de nouvelles unités ?
J’en vois une douzaine, plus les quatre meilleurs bateaux de la génération passée ayant encore un fort potentiel. Ca va faire une jolie course !
Maintenant que l’organisation du Vendée Globe rétrocède aux concurrents les droits d’inscription, on dit que l’IMOCA exige « la gratuité » de la part des autres organisateurs. Est-ce exact ?
C’est effectivement un souhait de l’IMOCA mais au-delà de ce point spécifique, on demande – et c’est d’ailleurs accepté par la grande majorité des organisateurs de course – de discuter ensemble de l’avis de course avant son émission.
Ce qui n’a pas été le cas avec la Route du Rhum !
Oui, je le regrette. Mais nous devons reparler de tout cela avec les organisateurs de cette épreuve pas plus tard que demain…
Venons-en au Talbourdet, chef de projet Virbac Paprec. Vous avez choisi de construire votre nouveau bateau en Nouvelle Zélande, comme le premier d’ailleurs. Pourquoi ?
Ca coûte moins cher. Vous savez, nous fonctionnons comme une petite entreprise avec ses règles économiques. On a fait un appel d’offres mondial et la Nouvelle Zélande reste le pays le mieux placé avec les compétences qu’on lui connaît.
Il se dit que votre lecture préférée est le taux du dollar kiwi par rapport à l’euro?
C’est plutôt une bonne nouvelle : l’euro se renchérit par rapport au dollar.
C’est quoi la différence ?
Un bonus de pas loin de 20% comparé au prix d’un bateau identique en France.
Jean-Pierre Dick a choisi de participer au circuit Figaro avant le Rhum en 60 pieds. Pour quelle raison ?
Il avait annoncé l’an dernier qu’il courrait sur Figaro pour se perfectionner en solitaire. Comme il ne fait pas les choses à moitié, il a carrément inscrit l’ensemble du programme solitaire à son actif en plus de la gestion de ses deux 60 pieds… Et pour commencer, il prend dimanche le départ de la Transat AG2R (en double, ndlr) avec Bruno Jourdren.
Que fait le 60 pieds existant ?
Il sera remis à l’eau dans les dix jours qui viennent, puis il va aller en Méditerranée où nous avons de nombreux partenaires (à commencer par Virbac, ndlr) avec à la clé de nombreuses opérations de RP.
Quand sera lancé le nouveau ?
En février 2007. Jean-Pierre le ramènera par la voile en Europe depuis la Nouvelle Zélande, mais cette fois en passant par le Cap Horn, partie en équipage, partie en solitaire. Il courra les épreuves du calendrier 2007.
Et que devient le Virbac Paprec actuel ?
Il est déjà vendu et sera disponible après le Rhum en fin d’année.
Et peut-on savoir à qui ?
Je suis tenu à la confidentialité. La seule chose que je peux vous dire est qu’il s’agit d’un excellent navigateur océanique.
Après 5 ans à la tête de Team Virbac-Paprec, quel est votre sentiment ?
Je me régale ! C’est passionnant d’appliquer des méthodes d’entreprise à un projet sportif (Luc dirigeait une entreprise avant de rejoindre Jean-Pierre Dick, ndlr). De plus, nous sommes les armateurs de notre projet, ce qui nous donne la force de prendre des décisions rapidement. Enfin Team Virbac Paprec a grandi. C’est devenu une écurie : une équipe de huit permanents, une base technique digne de la Coupe de l’America et une organisation d’entreprise.
Propos recueillis par Patrice Carpentier