« Ce n’est pas idéal en ce moment avec une mer très courte et croisée qui secoue pas mal ! Je ne sais pas si ça va se calmer parce que nous sommes dans un régime dépressionnaire avec un vent qui a tourné au Nord mais sur une houle d’Ouest qui affronte une houle qui vient de l’Est et il y a des vagues de Sud-Ouest qui viennent de Ouessant… Même si ce n’est pas très haut, c’est pyramidal et très chaotique. J’espère qu’en se rapprochant des côtes, la mer va s’organiser.» indiquait Franck Cammas ce lundi midi.
Lizard en milieu de nuit
Progressant encore à plus de vingt-huit noeuds de moyenne, Groupama 3 garde toutefois une bonne marge de manoeuvre pour franchir la ligne du record devant le Cap Lizard avant mardi 04h 27m 49s (heure française). Car si Franck Cammas et ses neuf équipiers ont dû rallonger leur route au milieu de l’Atlantique pour suivre la courbure de l’Anticyclone a contrario de Orange 2 l’an passé, le trimaran va pouvoir finir en ligne droite tandis que Bruno Peyron avait dû enchaîner deux empannages sous l’Irlande, ce qui avait ralenti son rush final. Pour battre le record de la traversée de l’Atlantique, Groupama 3 devrait aligner une moyenne légèrement inférieure à 19 noeuds jusqu’à l’arrivée. Or, malgré la dureté de la mer qui oblige l’équipage à lever un peu le pied sous deux ris dans la grand voile et foil en partie relevé pour limiter les chocs et préserver la structure, le trimaran géant maintenait encore ce lundi midi une moyenne supérieure au minimum requis de près de dix noeuds…
« On a cassé deux bannettes à l’intérieur tellement ça remue… On doit terminer avec du vent de travers donc à ce rythme, on envisage une ETA (heure d’arrivée) entre 23h00 et 2h00 (heure française). Si tout tient le choc et si la mer se calme, ça devrait le faire mais pour l’instant, ce n’est pas gagné ! Par rapport à des conditions de mer régulières, nous avançons à cinq noeuds moins vite… On essaye d’adapter la vitesse en ne chargeant pas trop le bateau pour ne pas risquer un problème de structure. Nous sommes un peu obligés de subir parce que nous ne sommes plus très loin du but et que nous ne pouvons pas infléchir notre trajectoire pour aborder les vagues plus sereinement. Nous avons l’avantage que Bruno Peyron avait dû tirer un bord avant la pointe de l’Angleterre : cela va nous permettre de gagner en distance puisque nous allons finir en ligne droite… Cela nous permet d’espérer battre le record, mais il faut suivre le plan de route et la mer nous contrarie. » concluait Franck Cammas.
Même si rien n’est encore joué à moins d’une demi journée du but, le record de Bruno Peyron (4j 08h 23′ 54”) établi le 6 juillet 2006 pourrait bien être amélioré de plus de cinq heures !