Code OrangeDepuis le temps qu’il l’attend, elle semble enfin vouloir se développer. Elle. La dépression en formation sur la côte Est du continent américain et en route pour un grand voyage transatlantique. Attisée par un anticyclone des Açores bien en place, elle sera le carburant dont s’alimentera goulûment IDEC, le grand trimaran de Francis Joyon pour rejoindre le vieux continent. « L’idée est simple » explique placidement Joyon. « Il « suffit » d’accrocher l’avant de la dépression et ses vents soutenus de secteur Sud Ouest et de cavaler au portant, en essayant de ne pas se faire dépasser. » Simple, n’est ce pas ? Rester 7 jours durant au grand largue dans 20 à 25 nœuds de vent, en exploitant l’extraordinaire potentiel du grand multicoque (27 mètres) pour glisser sous gennaker à la même vitesse que le système dépressionnaire vers les côtes de France. Le tout en solitaire. Le tout dans les brumes des Grands Bancs, au milieu des pêcheurs Nord Américains et qui sait, de quelques « glaçons » en villégiature estivale au large de Terre-Neuve.Pas le droit à l’erreur donc, dans cette tentative très convoitée sur le mythique parcours ouvert il y a plus d’un siècle par Charlie Barr. Le 26 mai dernier, Francis choisissait ainsi de faire demi tour après quelques heures en mer, le vent attendu n’étant pas au rendez-vous. Ellen Mac Arthur elle-même et son redoutable plan Irens Castorama n’ont pu abaisser la barre établie par Laurent Bourgnon. Elle échouait au printemps dernier d’une heure et 15 minutes. « Le Primagaz de Laurent Bourgnon était un 60 pieds léger et plus facile à manœuvrer en solo » poursuit Francis. « IDEC est certes plus long. Il est aussi plus lourd et donc pénalisé en cas de petit temps. Il me faut du vent soutenu pour profiter à plein de l’inertie du bateau, capable de tenir longtemps la toile dans du vent fort. En partant devant la dépression, on maximalise les chances de bénéficier d’une mer encore plate. »Jean-Yves Bernot vient donc d’inviter Joyon à rejoindre son trimaran à la marina de North Cove au pied de Manhattan. Le skipper d’IDEC va consacrer cette journée de mardi à nettoyer la carène du bateau. Il sera ensuite dans les starting blocks pour un feu vert attendu à partir de mercredi soir.Francis, vainqueur de la transat anglaise dans le sens Est-Ouest va retrouver ce redoutable Atlantique Nord qu’il connaît si bien. IDEC est un trimaran surpuissant. Le record est Herculéen… une aventure bien à l’échelle de Francis.Le record en directVous pourrez suivre la progression de Francis Joyon sur le site www.trimaran-idec.com, grâce à une actualisation de la position du bateau toutes les deux heures, et une comparaison avec le tableau de marche de Laurent Bourgnon, détenteur du record.*Record Atlantique : les chiffres à retenir• Parcours New York – Cap Lizard (distance théorique calculée par le WSSRC) : 2925 milles (5 417 km)• Record en solitaire : Laurent Bourgnon, Primagaz, 7 jours 2 heures 34 minutes 42 secondes (Juin 1994)• Record des 24 heures en solitaire : Laurent Bourgnon, Primagaz, 540 milles (Juin 1994)
Francis Joyon sur le départ du record de l’Atlantique
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