Depuis sa mise à l’eau en Australie il y a un an quasiment jour pour jour, le maxi trimaran Sodeb’O a déjà parcouru près de 40 000 milles à travers le monde. L’hiver dernier, Thomas tentait de battre le record autour du monde en solitaire. 20 jours après le départ le skipper bat le record de vitesse sur 24 heures à 25,8 nœuds de moyenne, soit 619,3 milles parcouru en 24 heures. Quelques minutes plus tard, le maxi Sodeb’O perd une de ses étraves et contraint le skipper à abandonner sa tentative de record autour du monde. Déçu mais jamais rassasié, Thomas regagne l’Afrique du Sud. Après plus d’un mois de remise en état à Cape Town sur la base de l’America’s cup de Shosholosa, Thomas Coville et son équipage ont quitté les côtes sud-africaines. Direction New York. Depuis le début du mois, les Sodeboys ont configuré le bateau en mode record. Les bannettes des équipiers ont été retirées, la boîte à outil allégée, le réservoir de gasoil vidé et l’arbre d’hélice du moteur démonté. «Thomas n’a plus qu’à mettre son ciré et partir !» se réjouit Thierry Briend, le «boat captain» du Team Sodeb’O.
New York (USA) – Cap Lizard (GB) en moins de 6 jours, 4 heures, 1 minute et 37 secondes
12 jours et 4 heures pour traverser l’Atlantique Nord, c’était il y a un siècle et c’était un exploit. Pour propulser sa goélette de 56 mètres, le skipper Charlie Barr était accompagné par 50 hommes d’équipage.
En 2008, l’objectif de Thomas Coville est de rejoindre le Cap Lizard en solitaire et en moins de 6 jours, 4 heures, 1 minute et 37 secondes, temps établi par Francis Joyon à bord de son trimaran IDEC en 2005. « C’est vrai que la barre est haute. La route de Francis est une nouvelle fois exceptionnelle. Mais maintenir le maxi Sodeb’O à plus de 19,75 nœuds de moyenne sur 2 980 milles pendant 6 jours reste une performance réalisable » confie confiant le skipper de Sodeb’O. Traverser l’Atlantique sur un multicoque de 105 pieds (32 mètres) en solitaire relève de l’extrême. « On agit comme un métronome pour manoeuvrer, manger, slalomer… le tout est d’avoir le bon tempo. Je m’attends à être à 200% pendant 6 jours ! ».
Attendre la bonne fenêtre météo
« L’idéal est de partir devant une dépression et qu’elle nous pousse jusqu’à l’arrivée, c’est pour cela que choisir la bonne fenêtre météo est compliqué. Il y a deux ans, nous avons attendu ces conditions idéales trop longtemps. Cette fois-ci, nous aurons plus d’audace » confie le skipper. Les routeurs Thierry Douillard, Christian Dumard et Richard Silvani guettent désormais leurs écrans pour décortiquer et analyser les fichiers météo à l’affût des moindres mouvements dépressionnaires. C’est pourquoi dès qu’ils repèreront cette fameuse fenêtre météorologique favorable, Thomas sautera dans le premier avion pour New York. Le navigateur disposera alors de quelques jours pour se remettre du décalage horaire pendant que ses équipiers s’occuperont de caréner le maxi-trimaran. Il faudra enfin charger deux jours en nourriture fraîche, le reste étant déjà à bord sous forme lyophilisée, barres de céréales ou boissons énergétiques.