Pour l’instant, la flotte longe toujours le Brésil, plongeant toujours plein sud afin d’éviter une large zone de calmes qui s’étale au milieu de l’Atlantique. Chaque équipage attend que son navigateur lui donne l’ordre de mettre un coup de barre à gauche et de mettre le cap sur Bonne Espérance.
Pour l’heure, les hommes (et la seule femme embarquée comme navigatrice sur Brasil) sont enfin au sec mais fatigués comme en témoignent les photos diffusées sur les sites de la Volvo et d’ABN AMRO. Les bateaux ont été inspectés de fond en comble avant de partir à l’assaut de cette deuxième partie de course.
A une cinquantaine de milles derrière ABN AMRO ONE, trois poursuivants, Ericsson, Brasil 1 et ABN AMRO TWO, se battent toujours comme des chiffonniers pour savoir, d’un relevé de position à l’autre, qui prendra les accessits laissés par l’équipage de Mike Sanderson. Avec un léger avantage pour les plans Farr (Ericsson et Brasil1) plus à l’aise dans le petit temps qui préside depuis quelques jours.
A bord d’ABN AMRO TWO, Sébastien Josse, lors d’une vacation hier, saluait le “Team Spirit” de son équipage qui fait preuve d’autant de cohésion et d’efficacité que de sens de l’humour. « Depuis le début de cette manche, nous avons été vraiment heureux de constater que nous pouvions affronter les autres équipages à armes égales, même si nous sommes globalement moins expérimentés en course au large. A bord, l’ambiance est formidable. Si nous sommes tous concentrés sur ce que nous avons à faire, cela se fait dans une ambiance super détendue. Nous rigolons tout le temps. Je pense que nous avons l’équipage le plus décontracté de la flotte, ce qui ne nous a pas empêchés de mener nos adversaires pendant quelques jours après avoir quitté Vigo. Nous connaissons bien les limites du bateau après avoir essuyé le mauvais temps du départ et nous en tirons le maximum, même si le petit temps n’est pas vraiment ce qui convient le mieux à ABN AMRO TWO… Le bateau est extrêmement sain et nous envisageons les navigations dans le Sud à venir avec sérénité. »
Pourtant les maîtres de la vitesse ont soif de rééditer leurs exploits du printemps 2005 et de novembre 2004 mais cette fin d’année n’est toujours pas propice à la vitesse en planche à voile. Un seul record est tombé. Celui de la femme la plus rapide en planche à voile en class A à savoir avec une voile de plus de 10m2. Il est à mettre à l’actif de Allison Shreeve avec un run chronométré à 27,70 nœuds. 0,49 nœuds plus vite que l’ancien record.
“J´ai attendu un mois dans le Sud de la France pour avoir des conditions de record. Elles ont été très bonnes pour un record de Class A (voile de plus de 10 m²). Le vent soufflait à 20/25 noeuds. Avec l´équipement que j´avais, et avec le bon angle de vent sur le Canal, j´ai eu du mal à tenir la planche dans les rafales. Alors avec ma NeilPryde RS5 de 10,7 m² et ma planche de slalom F2 FX106L, j´ai eu du succès dans ma course en battant le record qui était de 27,21 noeuds. J´ai fait mieux que le nouveau record deux fois d´affilés avec 27,3 noeuds, et finalement j´ai fait 27,70 noeuds. Je suis très contente d´avoir ce record, et je remercie toute l´équipe du MOS pour son soutien et pour m´avoir donner cette merveilleuse opportunité. Merci aussi à mes sponsors : NeilPryde, F2, Deboichet et Linfox. Je suis venu ici en pensant avoir une chance de battre le record du monde de vitesse dans la catégorie femmes, et je continuerais d´attendre patiemment les vents les plus forts pour me donner à fond pour l´événement principal. » explique l’Australienne.
Pascal Maka, coordinateur : « On ne choisit pas les conditions. L’anticyclone est actuellement assez haut et il fait très froid aux Saintes-Maries de la Mer. On peut repartir rapidement dans un cycle normal de Sud-Ouest. Il reste 30 jours pour taper un record important. Concernant le record de Allison, il est très intéressant. Il prouve qu’elle navigue bien et qu’elle peut aller plus vite que Karin Yaggi qui détient le record du Monde de vitesse féminin en planche à voile ».
A noter : Selon les conditions météos sur le canal, l’équipe des Masters of Speed sera présente sur le salon nautique de Paris le 8 décembre vers 17h00 au stand de la région PACA en présence de la vice-présidente au conseil régional PACA chargé de la Mer et du directeur de l’office de tourisme des Saintes-Maries de la Mer.
Ce n’est pas la première fois que ces deux-là traversent l’Atlantique ensemble. Un duo d’amis qui fonctionne bien. “Avec Marc, c’est passé comme une fleur. On se connaît bien, ça fait trois fois qu’on fait la traversée ensemble. Et ça s’est toujours bien déroulé””, précisait Eric Drouglazet. Figariste accompli et solitaire dans l’âme, ce teigneux apprécie aussi de naviguer en double, surtout sur des montures comme “”Pro-Form”” : “” En double, c’est sympa, on a le temps de manger correctement, de dormir et, pour les manœuvres, c’est plus facile même si ces monocoques 60 pieds sont très physiques. C’est fatiguant certes mais, depuis le temps que l’on fait ça, on a l’habitude de se faire mal. En même temps, c’était tellement bon””.Un bilan de course satisfaisant “”Pro-Form”” n’est pas un bateau très récent, ce plan Lombard a été mis à l’eau en août 1998. C’est l’ancien bateau de Catherine Chabaud (“”Whirlpool””) qui est ensuite passé dans les mains de Simone Bianchetti avant d’être optimisé par “”Captain Mark””. Et avec un tel mono, Drouglazet était satisfait de leur performance : “”Je suis satisfait. On arrive 6e à moins de 24 h du premier. On ne gagne pas certes mais on fait une belle course. Avec le potentiel du bateau, je pense qu’on ne pouvait pas faire mieux. Parfois, il y a des victoires qui sont moins glorieuses que des sixièmes places. Et celle-ci me paraît satisfaisante. On a bien navigué, on a pris les bonnes options météos qui se présentaient à nous. On a été comme les autres à fond tout le temps””.Des étincelles dans les yeuxParce qu’il n’y a pas que les premiers qui se sont donné corps et âme. Il y a eu des courses dans la course et le duo de “”Pro-Form”” s’est battu avec les monocoques de sa génération : “”Les bateaux qui sont de la même génération que “”Pro Form”” sont derrière. Hervé Laurent et Laurent Massot à la barre de “”UUDS”” et “”Roxy”” des filles Anne Liardet et Miranda Merron sont à quelque 600 milles de nous. Je pense que l’on peut être content””.Pour Marc Thiercelin, qui revenait à Salvador de Bahia après 20 ans, la joie était aussi immense : “”Je suis presque chez moi. J’ai dû mal à me rendre compte de ce qui se passe parce que je suis encore un peu en mer. On a vécu de tellement bons moments””.En effet, ça se voit, les yeux sont encore remplis d’étincelles qui brillent de bonheur. Il n’est vraiment pas obligatoire de gagner pour prendre du plaisir et rêver. Et ces deux-là le prouvent bien.Aline Merret”
« Ce n’est pas exactement la façon dont je souhaitais remporter le titre parce que pour nous un podium était tout à fait jouable et nous sommes déçus par notre course, mais cela reste un accomplissement tout à fait honnête de le gagner deux années à suivre,» a affirmé Mike aujourd’hui à Salvador de Bahia au Brésil.« Je suis déçu de notre course parce que cela ne reflète pas ce qui s’est passé à bord et ce que nous sommes capables de faire, mais bon, c’est comme ça. Nous sommes en plein débriefing actuellement et nous allons passer en revue ce qui a échoué pour que nos handicaps soient répertoriés pour l’avenir et que nous apprenions notre leçon. Au près, ça va bien en terme de vitesse mais je pense que nous avons un problème au reaching. Nous avons définitivement plus de travail à faire de ce côté là, mais c’est faisable. »« Je ne pense pas que nous avons fait beaucoup d’erreurs mais nous n’avons jamais pu revenir dans le match une fois le safran et l’emmagasineur cassés. Ca a été un vrai handicap parce que nous devions affaler et envoyer les voiles d’avant à l’ancienne et cela voulait dire qu’il fallait être doublement certain de ce que nous étions en train de déployer. Nous étions lents sur la fin à cause de cela. Les changements de voile étaient lents. C’était un peu une mission à chaque fois de changer de voilure, il fallait être très prudent et très sélectif. » Mike a résolu l’issue du choc reçu par ECOVER. « C’est quelque chose qui arrive de temps à autre. On peut dire qu’on a été chanceux que ce ne soit pas pire surtout après avoir regardé les dégâts de plus près. Un tiers de l‘extrémité du safran manque et il y a une fissure en longueur sur la coque. Si nous avions été alertés, nous ne serions pas allés dans cette zone, nous étions à trois milles de Groupama seulement. Nous aurions empanné et serions sortis de là. Il y a eu une erreur de faite. Si quelqu’un avait appelé, nous aurions dévié notre route immédiatement. Je ne peux pas savoir si c’était des débris de Groupama ou pas, mais c’était une erreur de ne pas nous informer. Le fait est qu’il y avait 15 à 20 nœuds de vent, il faisait nuit noire sans lune ni visibilité et Franck Cammas était sur un bateau à l’envers. »« A mon avis, c’était une vraie erreur et je peux vivre avec ça. J’étais énervé sur le coup parce que je trouvais qu’ils essayaient d’économiser de l’argent en envoyant des e-mails plutôt que de passer par l’irridium. Mais maintenant, après avoir discuté avec le comité de course, je sais que c’était une erreur. Je peux faire avec, on fait tous des erreurs. » Mike est satisfait que la course ait apporté un nombre de choses positives pour l’avenir en termes d’amélioration sur ECOVER. « Nous avons appris beaucoup de choses. Nous savons que des changements majeurs sur nos voiles et nos dérives feront la différence. Notre bateau est bien pensé pour le près mais nous avons besoin d’un meilleur compromis, et je suis sûr que c’est faisable. Nous avons tous les deux beaucoup appris et nous savons quelle direction prendre après cette course. J’ai des idées que j’espère pouvoir essayer. » Côté stratégie, le plus grand regret de Mike est de ne pas avoir empanné à l’Ouest et suivi Virbac-Paprec et Sill & Véolia : « Même avec deux heures de retard, cela nous aurait permis de rester plus au contact mais pour être honnête, c’était une erreur tactique et notre problème a été la vitesse du bateau. Je pense que peut-être les autres ont plus progressé au cours des mois suivant le Vendée Globe alors que nous très peu. Nous avons été un peu pré-occupés. La perte de la quille nous a coûté entre 80 et 90 000 £ qui auraient pu être dépensés en développement. Malheureusement à ce niveau, c’est une question d’argent. Je ne pense pas que les autres aient fait des changements spécifiques, certains avaient été faits avant, mais je suis très conscient que nous semblons n’avoir qu’un seul mode et nous avons besoin de deux configurations de voilure différentes. » Mike pense que l’ORMA a besoin de faire des changements rapidement pour améliorer la sécurité des trimarans après cette course.« Après la Route du Rhum, je pense qu’ils ont décidé de ne rien changer dans les règles mais de permettre à l’évolution de s’occuper du problème, mais les problèmes sont restés. Maintenant je pense qu’ils doivent faire une vraie remise en question pour que l’ORMA avance dans la bonne direction, et ça devient urgent avant que le rideau ne tombe. Ils n’ont pas de temps à perdre et doivent prendre les bonnes décisions rapidement. Le pire qu’ils puissent faire, c’est ne rien faire. »
ement plus sud. D’ailleurs, c’est Servane et Bertrand qui devraient couper les premiers l’équateur vers 9h30 ce matin avec une petite demi-heure d’avance sur leurs adversaires directs. Même si Artforms, plus récents, est logiquement plus performant, on peut compter sur le duo Escoffier-de Broc pour leur mener la vie dure jusqu’à l’arrivée. « Nous espérons faire route de collision avec Artforms et pouvoir faire joujou avec lui jusqu’à Salvador, histoire de déterminer le potentiel de notre fier navire » a écrit cette nuit Bertrand de Broc. Ce duel témoigne du niveau croissant chez les monos Classe 2.Devant, Joe Harris et Josh Hall (Gryphon Solo), solides leaders de cette Classe 2, sont à la lutte avec Jean-Baptiste Dejeanty et Alexandre Toulorge (Maisonneuve – Région Basse Normandie), avant-dernier mono 60, qui ne possèdent que 6 milles d’avance sur le duo anglo-américain. JB et Alexandre passent actuellement à moins de 4 milles de l’île de Fernando de Noronha qu’ils doivent apercevoir.Pas de chance en revanche pour Dany Monnier et Pierre Dupuy (Victorinox), dernier multi 50 à 2384 milles de l’arrivée, soit entre Les Canaries et le Cap-Vert. Depuis plusieurs jours, Dany et Pierre sont englués au cœur d’un anticyclone qui ne les lâche pas. Ce matin à 6h, ils progressaient à 0,7 nœud avant de toucher une petite risée vers 8h qui leur permettait d’atteindre 3,5 nœuds. Lors des dernières 24 heures, ils n’ont parcouru que 52 milles, soit 2,2 nœuds de vitesse moyenne. Courage Victorinox !source Transat Jacques Vabre
Quand on est déjà qualifié pour la prochaine, on suit forcément d’un œil particulier l’édition qui est en cours. Ce suivi nécessairement attentif oscille entre le fait de grappiller toutes les infos qui permettront de faire la meilleure course possible, et l’appréhension de découvrir par procuration à quelle sauce on va être mangé.
La Brestoise et la Britannique avaient la même envie au départ du Havre : “Faire une course propre et se faire plaisir en mer””. A voir leurs visages lumineux au ponton, elles ont rempli le contrat. Emue quasiment aux larmes, Anne Liardet racontait : “”Ça s’est super bien passé. Le bateau est extraordinaire, on s’est fait des descentes de vagues mieux que Kelly Slater ! Je suis très contente qu’on soit arrivée de l’autre côté de l’Atlantique avec un bateau intact””. Maudit Cap Vert A la barre du monocoque de 60 pieds, double vainqueur du Vendée Globe (avec Michel Desjoyeaux en 2001 et Vincent Riou en 2005), Les filles de “”Roxy”” ont livré un beau duel face aux hommes de “”UUDS””. “”Un chassé-croisé passionnant””, avait même dit Hervé Laurent, quelques heures plus tôt. Anne Liardet tempère : “”Ça s’est joué au Cap Vert, on est resté scotchées dans une monstrueuse pétole. On a vu “”UUDS”” partir devant et on a su que c’était fini, que l’on ne reviendrait pas. C’est dommage, mais c’est la course””.Cependant, elles sont heureuses et ça se voit. A la lumière d’un projecteur, Miranda Merron ne peut cacher sa joie. Dans un français parfait, elle lance : “”Merci d’être venus. Nous avons eu des débuts difficiles et peu de temps de relâche. On a réussi à mettre de la musique à bord seulement aujourd’hui ! Mais il y a eu des milles et des milles de glisse. On ne peut vraiment pas se plaindre””. Mal de mer Et pourtant… Si tous les bateaux ont souffert lors des premiers jours de course, ça a été encore plus éprouvant à bord de “”Roxy””. La Brestoise a été victime d’un mal de mer pendant 48 heures l’empêchant de barrer. “”Je me forçais à manger des bananes, j’allais manœuvrer et je m’écroulais au fond du cockpit. C’est Miranda qui a assuré. Si on n’oublie pas ces moments, ils s’estompent et ça rentre dans l’histoire””, précisait-elle, lançant un regard complice à sa coéquipière. Sur un bateau refait à neuf après son tour du monde avec Vincent Riou, Anne Liardet pouvait avoir des ambitions et espérer lutter avec les meilleurs : “”C’est un super bateau, une véritable luge. Il est hyper sain. Je sais que l’on aurait pu faire mieux. Je n’ai pas encore mesuré toutes les possibilités de cet engin. On a dépassé les limites parfois. Dans des surfs à 27-28 nœuds, on s’est fait un peu peur. On a même été obligé de réduire une fois. Mais pour cette première transat à bord, je voulais en prendre la mesure et c’est chose faite même si j’ai encore beaucoup à découvrir. Mais la vie est belle et je n’ai aucune amertume””. Aline Merret “
« Roxy est vraiment un bateau fabuleux et je suis satisfaite de l’avoir ramené sans casse. Avec Miranda (Merron), tout s’est super bien passé. Il y a eu de grands moments, des surfs incroyables à 27 ou 28 nœuds, façon Kelly Slater ! Une fois, j’ai même dit à Miranda : là, on va vraiment beaucoup trop vite…» Anne Liardet a raconté hier soir avec passion la course de Roxy, 8e monocoque Imoca à boucler cette Transat Jacques Vabre, en attendant Mare Verticale demain matin, puis le Maisonneuve Région Basse Normandie de Jean-Baptiste Dejeanty et Alexandre Toulorge (pointé à 586 milles de l’arrivée à 16h), sans doute jeudi. Enfin, à bord de Galileo, le seul bateau brésilien de la course (à 919 milles de Bahia) lourdement pénalisé par une longue escale technique à Vigo, Walter Antunes et Raphaël Coldefy mettent toute leur énergie à rentrer au pays pour vendredi et être présents à la remise des prix. Chez les multis 60’, le Gitana X de Thierry Duprey du Vorsent et Erwan Le Roux a encore 480 milles à boucler dans un alizé de Sud-est à Est de 15 à 20 nœuds pour gagner Salvador et boucler le classement des trimarans Orma, sans doute demain soir mercredi. Trois catégories ayant déjà désigné leurs vainqueurs, l’intérêt de la Transat se focalise désormais davantage sur les « petits » 50 pieds (15 m) et notamment les monocoques. Si Top 50 Guadeloupe et Polarity Solo ne peuvent plus prétendre à la victoire avec plus de 675 milles de retard au leader, en tête deux équipages anglo-américains et le « double-mixte » de Vedettes de Bréhat se disputent le podium. Tous trois sont désormais dans l’hémisphère sud et naviguent dans un alizé de sud-est qui devrait enfin se renforcer et les pousser jusqu’au Brésil.L’avantage évident est toujours au Gryphon Solo de l’Américain Joe Harris et l’Anglais Josh Hall. A 591 milles de l’arrivée au pointage de 16h, ils ont encore plus de 256 milles d’avance et toutes les cartes en main pour s’adjuger la victoire finale. « Nous sommes très contents des performances de notre bateau », expliquait ce midi Josh Hall, nous avons de très bonnes conditions de navigation en ce moment et espérons arriver jeudi soir à Bahia, peut-être vendredi matin. Nous faisons la course contre Maisonneuve-Région Basse Normandie (mono 60’, NDR) et espérons le doubler avant l’arrivée.”La lutte pour la deuxième place est intense en revanche entre le tandem Kip Stone-Merfyn Owen d’Artforms et le Vedettes de Bréhat de Servane Escoffier et Bertrand de Broc. A peine 24 milles de distance au but séparent ces deux concurrents qui vont lutter jusqu’au bout. « Nous espérons faire route de collision avec Artforms et pouvoir faire joujou avec lui jusqu’à Salvador, histoire de déterminer le potentiel de notre fier navire…Le Pot au Noir a été plus pluvieux que venteux et assez agité en changements de voiles, maintenant il faut affiner tout cela pour rejoindre Bahia et profiter avec vous des plaisirs locaux » écrit Servane Escoffier, dans un mail envoyé cette nuit. Chez les multis 50’, Victorinox ferme la marche au prix d’une belle galère : englué à plus de 1280 milles de l’arrivée dans l’anticyclone qui s’est reformé entre les Canaries et les îles du Cap Vert, le catamaran de Pierre Dupuy et Dany Monnier affiche une moyenne inférieure à 3 nœuds et doit trouver le temps bien long. Reste qu’après la superbe victoire de l’intouchable Crêpes Whaou ! des Escoffier père et fils, la bagarre est jolie aussi pour la deuxième place entre le Gifi de Dominique Demachy et Philippe Langlois, encore à 1055 milles de l’arrivée, et le Jean-Stalaven de Pacal Quintin et Raphaël Sophier, 85 milles derrière. Mais Jean-Stalaven pourrait bénéficier d’un décalage à l’est, comme l’explique Pascal Quintin : « Gifi nous donne encore du souci. On espère un petit renforcement du vent et profiter de notre position à l’est pour lui abattre dessus. Maintenant, c’est la dernière ligne droite vers Bahia. On souffre un peu de la chaleur, nous les Bretons. On fait des petits sauts de vagues, ça fait du bruit, le bateau est assez raide. On a hâte de boire une petite bière à l’arrivée ! » Bruno Ménard Classement de la Transat Jacques Vabre 2005 Trimarans Orma1-Banque Populaire (Pascal Bidégorry &Lionel Lemonchois) en 14 jours 01 heure 46 minutes 29 secondes soit 15,37 nœuds.2-Gitana 11 (Frédéric Le Peutrec &Yann Guichard) en 14 jours 04 heures 50 minutes 15 secondes soit 15,23 nœuds, à 3 heures 03 minutes 46 secondes du premier3-Géant (Michel Desjoyeaux &Hugues Destremau) en 14 jours 05 heures 27 minutes 44 secondes soit 15,20 nœuds, à 3 heures 41 minutes 15 secondes du premier Monocoques Imoca1-Virbac-Paprec (Jean-Pierre Dick &Loïck Peyron) en 13 jours 09 heures 19 minutes 02 secondes soit 13,51 nœuds.2-Sill &Veolia (Roland Jourdain &Ellen MacArthur) en 13 jours 09 heures 54 minutes 03 secondes soit 13,48 nœuds, à 35 minutes 01 seconde du premier3-Bonduelle (Jean Le Cam &Kito de Pavant) en 13 jours 19 heures 29 minutes 52 secondes soit 13,09 nœuds, à 10 heures 10 minutes 50 secondes du premier4-Ecover (Mike Golding &Dominique Wavre) en 14 jours 00 heure 46 minutes 25 secondes soit 12,89 nœuds, à 15 heures 27 minutes 23 secondes5-Skandia (Brian Thompson &Will Oxley) en 14 jours 01 heure 14 minutes 11 secondes soit 12,87 nœuds, à 15 heures 55 minutes 19 secondes6-Proform (Marc Thiercelin &Eric Drouglazet) en 14 jours 03 heures 5 minutes 06 secondes soit 12,77 nœuds, à 18 heures 35 minutes 06 secondes du premier 7-UUDS (Hervé Laurent &Laurent Massot) en 15 jours 20 heures 14 minutes 22 secondes soit 11,41 nœuds, à 2 jours 10 heures 55 minutes 20 secondes du premier8-ROXY (Anne Liardet et Miranda Merron) en 16 jours 7 heures 17 minutes 42 secondes, soit 11,09 nœuds, à 2 jours 21 heures 58 minutes 40 secondes du premier. Multicoques 50 pieds1 -Crêpes Whaou ! (Franck-Yves &Kevin Escoffier) en 12 jours 06 heures 13 minutes 59 secondes soit 14,75 nœuds. Source Transat Jacques Vabre”
Le rythme à bord : Michel Desjoyeaux : « Je n’ai pas souvent fini une course de 15 jours avec les poignets en vrac comme aujourd’hui. Nous n’avons pas non plus eu beaucoup le temps de sécher. Il y a deux jours, on était encore en ciré. D’habitude dans le Pot au Noir, on peut prendre des douches. Avec ces bateaux là, à 25 nœuds, la douche, c’est à l’eau salée en permanence ! Sinon, nous nous sommes relayés toutes les 2 ou 3 heures. Hugues étant un bon barreur de nuit, je l’ai parfois laissé barrer pendant 3 ou 4 heures de suite. Moi, je faisais souvent le début d’après-midi.
Le rythme de la course : MD : « Cette édition a vraiment été difficile. Ce parcours en double, je ne le ferai jamais en solo. A deux, tu peux pousser le bateau sans prendre trop de risques. Le but du jeu est de s’approcher des limites. En double, on y arrive en étant raisonnable.»
Le résultat : MD : «Le problème, c’est qu’il y a deux bateaux devant nous. Cela signifie que nous n’avons pas encore la bonne solution. Mais avant de gagner, il faut finir. C’est ce que nous avons fait. Mais puisqu’il y a deux bateaux devant nous, cela signifie peut être que nous n’avons pas assez appuyé sur l’accélérateur. »
Hugues Destremau : « On est un peu déçu du résultat. 15 milles, c’est pas assez pour ne pas avoir de regrets. »
Les avaries en multicoques : MD : « La limite, ce n’est pas un trait dessiné sur une feuille de papier. Ce serait trop facile. A l’arrivée, j’ai fait un peu le pitre mais ce n’est pas des figures qu’on fait en mer. Ce que je remarque, c’est que les quatre bateaux qui arrivent on fait tout le championnat. La voile est un sport mécanique, la casse fait partie du jeu. Si on ne veut pas prendre ce risque, il ne faut pas faire de sport mécanique. Aujourd’hui, les gens voudraient de l’aventure, c’est-à-dire « au petit bonheur la chance, en espérant que ça le fasse », cela va à l’encontre de ce que veulent nos partenaires, de la rigueur, du professionnalisme, du bon usage de ce qu’ils nous allouent. »
La navigation avec Hugues : MD : « C’est un vrai plaisir de naviguer avec Hugues. Il te rappelle sans cesse, au cas où tu l’aurais oublié, que naviguer sur ces bateaux là est un vrai privilège. »
La navigation avec Mich Desj : HD : « Avec Mich, je crois que nous avons des limites proches. On réduit au même moment. On a souvent les mêmes idées. »
La navigation à bord du multicoque 60’
Hugues Destremau : « C’est un privilège unique de naviguer sur ces bateaux. Etre tout seul sur le pont, mesurer tout ce que ça représente, l’investissement financier, l’investissement de toute une équipe… c’est incroyable. C’est pour toutes ces raisons qu’on se dit qu’il ne faut pas casser. »
Les erreurs stratégiques ou tactiques HD : « On perd la course entre Madère, les Canaries et le Cap Vert. Un bord de reaching où il fallait être à fond. C’est ce qu’a fait Banque Populaire mais il a mis la barre très haute. »
MD : « Nous avons aussi fait une erreur ce matin. Nous avions la porte grande ouverte par rapport à Gitana XI. Nous n’avons pas percuté assez vite sur l’opportunité qui nous était offerte. On s’est fait avoir. D’autant que nous ne savions pas que Gitana XI avait un problème de gennaker. »
L’état du bateau à l’arrivée MD : « Le bateau est nickel. Du moins, nous n’avons rien vu d’anormal mais nous n’avons pas non plus tout inspecté. Par exemple, nous n’avons pas regardé le dessous des bras. Mais nous n’avons pas déchiré de voile, pas cassé une latte. On a fait du bateau à voile, c’était sympa ! »
La première de Hugues HD : « Pour moi, c’était une première transat à bord d ‘un multi 60’. Quand on navigue la nuit à 30 nœuds avec comme seul repère les yeux rivés sur les compteurs, cela fait accélérer le palpitant ! Une fois, de quart, j’ai fait une grosse bêtise. On a failli foutre le bateau sur le toit. Il y avait seulement 15 nœuds de vent. Là, on se dit qu’on est vraiment sur le fil en permanence. »
MD : « Après ça, il a compris à quoi ça servait de choquer l’écoute de gennaker. Et il a ramené les écoutes au taquet près de la barre ! »
HD : « Mais la première chose que je devrais dire, c’est le bonheur que j’ai ressenti du début à la fin de cette transat. Vraiment, cette transat Jacques Vabre a été un GRAND MOMENT DE BONHEUR !»
’est dans un alizé nettement moins soutenu que pour les leaders, que Hervé Laurent et Laurent Massot sont arrivés à Salvador de Bahia après un peu plus de quinze jours et demi de course. Rappelons que UUDS est l’un des plus anciens monocoques Imoca du circuit puisqu’il a été mis à l’eau en 1992 pour Christophe Auguin. Le bateau, vainqueur du Vendée Globe 1996 a ensuite été repris par Bernard Gallay pour le même tour du monde en 2000, puis par Hervé Laurent en 2004. Cette septième place est donc une très belle performance pour ce monocoque qui ne peut plus rivaliser en vitesse pure face à la dernière génération architecturale. Encore sur l’Atlantique, treize équipages naviguent dans les alizés ou au cœur du Pot au Noir. Roxy, le voilier féminin d’Anne Liardet et Miranda Merron devait arriver en milieu d’après-midi brésilienne ce lundi, soit vers 19h00 française : le voilier double vainqueur du Vendée Globe s’est bagarré pendant plus des trois quarts du parcours avec UUDS alors que les écarts atteignent plus d’une journée et demie entre les autres monocoques Imoca encore en mer. Mare Verticale du Dunkerquois Joe Seeten et de l’Italienne Cecilia Carreri devrait arriver à Salvador de Bahia dans la matinée de mercredi, suivi jeudi par Maisonneuve-Basse Normandie de Jean-Baptiste Dejeanty et Alexandre Toulorge tandis que le voilier brésilien Galileo de Walter Antunes et Raphaël Coldefy espère en finir avant la remise des prix de vendredi soir : il est le dernier des 60 pieds à traverser le Pot au Noir ce lundi après son arrêt prolongé à Vigo qui l’a sérieusement pénalisé.