La route de la septième édition de la Transat Jacques Vabre est mythique : il s’agit de rallier la « Porte Océane » au Brésil en souvenir de la vie des marchands de café, au 17è siècle qui s’élançaient du Havre, premier port caféier de France à destination de Salvador de Bahia au Brésil, premier pays producteur de café. Ce parcours unique et original amènera les dix trimarans de 60 pieds inscrits à descendre dans l’hémisphère Sud et à franchir l’équateur dans un rythme de haut niveau affrontant deux systèmes météo inversés appartenant aux deux hémisphères de la planète. Pierre Lasnier, météorologue marin chez société MétéoMer, sera en charge du routage du trimaran Banque Populaire. Ce spécialiste hors pair explique le parcours.
Spithill, le mercenaire aux dents longues
Quels étaient tes critères pour rejoindre Luna Rossa ?
Pour moi, il fallait que ce soit une vraie équipe au sein de laquelle les navigants prennent des décisions, sans ego démesuré, et que tout le monde soit considéré au même niveau. J´ai beaucoup de respect pour Francesco de Angelis et pour les autres gars de l´équipe. Je me sens vraiment bien et heureux au sein de ce groupe. Evidemment, Prada a eu beaucoup d´histoires, mais il semble que ce soit désormais pour eux un nouveau départ. Nous sommes dans un nouveau site pour la Coupe, avec un tout nouveau groupe, qui a une nouvelle philosophie. C´est un moment très excitant. Il ne s´agit pas seulement de revenir dans une énième campagne pour la Coupe.
Quelle est la langue officielle à bord ?
Si toutefois vous pouvez parler ! Non, plus sérieusement, c´est l´anglais et les Italiens parlent plutôt bien cette langue après deux campagnes à Auckland.
Est-il juste de dire que c´est Young Australia qui a fait de toi ce que tu es ?
Nous étions arrivés sur Young Australia avec une équipe qui avait navigué au maximum sur des 50 pieds, sur un bateau qui avait terminé dernier de la précédente Louis Vuitton Cup… alors je crois que nous nous sommes pas mal débrouillés. Nous n´avons pas fini derniers et nous avons battu l´équipe de Jochen Schuemann (Be Happy), qu´elles qu´en soient les raisons. Nous avons fait peur à plusieurs équipes, nous n´avons pas fait de bêtise, blessé personne, et avons gagné du respect pour cela. Cela a donné l´opportunité à certains équipiers d´aller plus loin et de continuer avec la Coupe ou la Volvo Ocean Race. C´était vraiment une rampe de lancement pour nous.
Arrivée ce soir
C’est une véritable lutte pour la victoire d’étape que sont en train de se livrer les deux leaders. Un Alex Pella qui appuie sur l’accélérateur comme il le peut en tentant de contenir un petit matelas d’avance et un Corentin Douguet qui sait qu’il ne doit pas terminer à plus de 9 heures 38 derrière l’Espagnol. Et si Corentin, vainqueur de la première étape peut entrer en vainqueur d’étape dans la Baie de Tous les Saints, ce ne serait certainement pas pour lui déplaire. Maintenant, Alex va tout faire pour gagner cette étape, lui qui avait terminé 3e au classement général, il y a deux ans. Quoi qu’il en soit ce duo a sacrément creusé l’écart avec la troisième qui est Isabelle Joschke (Degrémont). Une Isabelle qui reste rivée à la troisième place à près de 80 milles derrière sachant qu’elle a dans son tableau arrière un Adrien Hardy (Brossard) survitaminé qui navigue à plus de 9 nœuds lors du dernier relevé satellite. Adrien est ce soir à moins de 5 milles de la troisième place au général. Pour ce qui est Stanislas Maslard (Crédit Agricole Skipper Challenge), il conserve une très belle troisième place de l’étape. Intéressant de voir les options suivies par les uns et par les autres. Une option près des côtes de nuit peut être hasardeuse compte tenu du manque de vent. Une option légèrement décalée dans l’est pourrait peut-être préserver quelques nœuds de vent supplémentaires. A suivre, mais Stanislas pourrait très bien sortir comme un diable de sa boîte !Maintenant, ce sera certainement ce jour en début de soirée que l’on devrait découvrir le vainqueur de cette Transat 6,50 Charente-Maritime/Bahia. Inutile de sire que Corentin Douguet a toutes les cartes en main pour remporter cette édition 2005. Inutile de rappeler les mésaventures de Sam Manuard et de Jonathan Mc Kee lors de la précédente édition, rappelant qu’une course ne se termine qu’une fois la ligne d’arrivée coupée… Mais, il est clair que ce qui devrait être leur dernière nuit en mer va revêtir un goût particulier. Une envie d’en finir comme une envie de ne pas quitter ce bateau avec lequel ils auront vécu une nouvelle aventure hors du commun. Mais le compte à rebours est bel et bien lancé ! Maintenant concernant les conditions météo à venir, le vent devrait souffler de secteur de nord-est pour la journée Ainsi, il ne serait pas étonnant de voir arriver les premiers sous spi dans la Baie d’arrivée de Salvador de Bahia.
A donf’ sur le canal !
Pour la génération des années 80 passionnée de planche à voile, Björn Dunkerbeck est avec Robby Naish, une véritable légende de la planche à voile. Celui-ci, après de nombreuses tentatives à Port Saint-Louis en 2004, a donc décidé de venir faire glisser son flotteur sur le magnifique canal des Saintes-Maries de la Mer en Camargue. Il devra faire face à Finian Maynard, actuel homme le plus rapide à la voile de la planète sur 500 mètres. Ces deux hommes sortent d’une saison de haut niveau et sont à ce jour les riders les plus rapides sur une courte distance. Finian Maynard a battu, la semaine dernière, le record du Monde sur 1 mille avec un run à 39,97 nœuds à Walvis Bay en Namibie. Björn arrache, cette année un nouveau titre mondial en vitesse. Il est le windsurfer le plus titré de tous les temps avec 35 titres mondiaux. L’émulation interne risque de faire des ravages ! Björn va-t-il repousser Finian dans ses retranchements ? De nombreux observateurs retiennent leurs souffles pour ce duel de vitesse au sommet.
Du pain sur la planche pour les Pirates
Cela faisait un bout de temps que je ne m’étais pas confronté à un type de bateau nécessitant de ma part un apprentissage autour de 3 bouées. Le VO70 m’est totalement inconnu – c’est aussi le cas pour le reste des Pirates – et il faut entamer un véritable processus de découverte. Ce n’est pas fréquent pour des médaillés olympiques, vainqueurs de la Cup, vainqueurs de la Volvo, d’avoir à repartir de zéro pour assimiler le mode d’emploi d’un bateau…
Des nouvelles de K-Challenge
Dimitri Nicolopoulos, Coordinateur du Design Team, explique les atouts de CTA, étant donné que l’équipe travaille actuellement à Gandia sur la finalisation des plans de son nouveau bateau :« CTA possède une expérience importante de la simulation numérique de structures dans les domaines aéronautique et défense. De plus CTA a déjà participé à des projets nautiques, nous parlons un langage commun et allons pouvoir rapidement profiter de leur expertise pour participer au développement de la structure de notre nouvel ACC ». CTA est une filiale de Mecalog Group qui a pour vocation de fournir aux industriels une gamme de logiciels (en particulier le code de calcul RADIOSS) et de services à forte valeur ajoutée dans le domaine de l’Ingénierie Assistée par Ordinateur, plus précisément de la simulation numérique de phénomènes non linéaires en Mécanique Appliquée. Depuis 15 ans, CTA propose des prestations de service en conception et en dimensionnement de structure pour les industries aéronautique, spatiale et navale. S’appuyant sur des compétences métier fortes en dynamique rapide, fatigue, vibro-acoustique ainsi qu’en matériau composite, CTA conçoit et optimise des structures. Olivier GAUCHER, Directeur Général Adjoint de CTA/Mecalog, revient sur les raisons qui l’ont motivé à rejoindre K-Challenge : « L’association à K-Challenge a pour but de renforcer notre image en tant que spécialiste des composites et du dimensionnement de structure. De plus un projet aussi ambitieux que K-Challenge correspond à nos valeurs et à notre sens de l’innovation et nous permet de nous impliquer dans la réalisation d’un produit de haute technologie. Nous allons apporter au défi K-Challenge notre expertise et notre expérience dans la simulation de structure composite. Nos 15 années d’expérience et notre participation à de grands projets aéronautique, spatial et naval nous permettront d’aider les équipes de K-Challenge à optimiser la structure du bateau. »Source K-Challenge
Victoire en vue
Il ne reste sans doute plus que deux journées et une nuit à Corentin Douguet pour aller au bout de son rêve : remporter la Transat 6.50 Charente-Maritime – Bahia. Gagner la Transat ! Le Graal des Ministes, l´Epreuve ultime avec un « E » majuscule. Celle qui a donné le goût du large à Miss Ellen Mc Arthur, celle que VDH considère comme la plus belle des épreuves, celle que Michel Desjoyeaux n´a pas encore réussi à accrocher à son palmarès extra-terrestre. Gagner la Transat et en prime pulvériser le record de l´épreuve, jusqu´ici détenu par son copain de cœur (et de Team Defimer) Armel Tripon, vainqueur de la dernière édition en 29 jours, 13 heures et 15 minutes, alors qu´à un jour et demi ou deux de la fin, Corentin en est à 23 jours et 12 heures ce mardi midi. « Gagner, serait une belle histoire, le Trophée resterait dans la famille &! #187;, souriait Corentin bien avant le 17 septembre, date de départ de la dernière épreuve. Le moins qu´on puisse dire est que c´est fort bien parti pour avoir une sublime occasion de danser la Samba dans les chaumières nantaises et du côté de La Rochelle, où Corentin Douguet a choisi de s´installer pour préparer sa course.
Ultime suspense pour l´étape
Ce mardi matin, à 9h, le skipper d´E.Leclerc-Bouygues Telecom pointe en 2e position, à 8 milles de l´espagnol Alex Pella qui lui a repris le leadership dans la nuit, au jeu des virements de bord le long de la côte brésilienne. Mais cela peut encore changer puisqu´au moment du pointage, Alex Pella semblait être sur le bord approchant et Corentin Douguet sur l´autre… En tous cas, les deux navigateurs étant désormais calés sur des longitudes similaires, on voit mal Corentin perdre d´ici l´arrivée l´intégralité de son avance de 9h38´ acquise sur le brillant Espagnol lors de la première étape.
Reste que jusqu´au bout ces deux là vont se livrer une bagarre impitoyable pour la victoire d´étape. A moins que Corentin n´ait déjà décidé d´assurer et de gérer son avance sans trop tirer sur son bateau qui a tout de même encore 345 milles à parcourir. C´est l´équivalent d´une étape de La Solitaire Afflelou Le Figaro, par exemple. Un dernier coup de collier à ‘échelle de la Transat. Un dernier sprint à tenir, tenir et encore tenir pour couper enfin la ligne d´arrivée, sans doute demain soir mercredi, au pire jeudi. Et rentrer ainsi par la grande porte dans l´histoire de la course au large.
On n´en n´est pas tout à fait encore là, bien sur, et les nerfs sont mis à rude épreuve en cette fin de course, mais franchement on ne voit plus comment la victoire pourrait lui échapper. Il faudrait une catastrophe, une casse matérielle, une de ces maudites fortunes de mer que Corentin a su parfaitement prévenir et éviter jusque là. Et l´on sait bien que malgré l´excitation de son probable triomphe, le skipper d´E.Leclerc-Bouygues Telecom restera concentré jusqu´au bout. « Tant que la ligne n´est pas franchie, il faut être dessus » a coutume de dire Corentin. C´est le moment de mettre l´adage en pratique. Rester concentré. Repousser tant bien que mal l´euphorie. La conserver pour mieux la laisser exploser au ponton de Salvador de Bahia, demain ou après-demain, quand viendra l´heure de claquer la pogne d´Alex Pella et de tomber dans les bras des proches. L´heure de savourer l´exploit.
Corentin Douguet fera-t-il le grand chelem ou pas ? Remportera-t-il aussi cette deuxième étape express qu´Alex Pella et lui méritent tout autant l´un que l´autre quand on voit qu´il faut aller chercher à 85 et près de 100 milles les 3e et 4e du moment : l´excellente Isabelle Joschke et le non moins talentueux Adrien Hardy, qui dispute la 3e place au général à son suivant immédiat, Phil Sharp ? Ce serait extraordinaire, bien sur, mais à choisir…
Il reste quelques dizaines d´heures à naviguer – toujours entre sept et huit nœuds de moyenne selon le dernier pointage – pour se tirer sans dégât des ultimes pièges de la côte brésilienne : vent souvent perturbé, bancs de sable, pêcheurs nombreux et mal signalés. Quelques poignées d´éternité pour – on l´espère – s´offrir la plus belle des victoires. On y croit fort. Très fort, comme le skipper d´un certain bateau N°433 qui doit bouillir d´impatience mais qui n´a pas encore tout a fait fini de faire tourner nos turbines à rêves.
Source site Corentin Océan
Les chevaliers de Malte
Mouillée entre le Royal Malta Yacht Club et l´imposante muraille défensive de La Valette, la ligne de départ a offert aux spectateurs massés le long du rivage, un magnifique spectacle. Dans la catégorie des petits voiliers et premiers à s´illustrer, John Ripard Jnr et Andrew Calascione, vainqueurs lors de l´édition 2002, ont réussi le meilleur départ, virant en tête la première marque de parcours à la sortie du port. Le second départ a été l´occasion pour trois voiliers maltais de s´illustrer. Simon et Timmy Camilleri sur leur X-40, XL, Martin Scicluna sur son Bénéteau 40.7, Maltese Falcon, et RMYC Commodore George Bonello Dupuis sur Primadonna ont fait honneur au drapeau maltais en partant en tête de la flotte, XL au commandement.
A l´inverse des deux premiers départs pour lesquels l´ensemble des participants a été relativement sage sur la ligne de départ, la troisième procédure a été plus disputée. Un peu trop pressés d’en découdre, Carlo Gullotta sur Imagination, Cristiano Lombards à bord de Veronix et le vainqueur de l´édition 2001, Strait Dealer, ont été contraints de refranchir la ligne.
Spithill, roi des Bermudes
Lors du premier duel de la finale, James Spithill débute pourtant mal en perdant dès le coup de canon du départ, malgré un retour impressionnant au près. S’il gagne la seconde manche, il perd de nouveau la troisième face à Russell Coutts, déjà sept fois vainqueur de la King Edward VII Gold Cup… En s’imposant lors de sdeux départs suivants, James Spithill s’impose dans des conditions météo idéales (15-20 nœuds) après un début d’épreuve caractérisé par les petits airs très variables. Pour la petite finale, le Finlandais Staffan Lindberg battait clairement l’Américain Ed Baird, deux victoires à zéro.
Programme chargé pour Petitjean-Douroux
« Après le championnat du monde de San Francisco, en août dernier, nous avons eu un stage mi-septembre pour faire le bilan de la saison 2005 et organiser la saison 2006, explique Ingrid Petitjean. Ce stage s’est déroulé dans les Alpes au Mont Cenis, avec les coureurs, entraîneurs, et la directrice des équipes de France. Il a permis d’organiser le fonctionnement des équipes féminines et masculines de 470 pour la saison à venir. Nous avons ensuite repris l’entraînement début octobre à Marseille, en entraînement individuel et avec d’autres coureurs de la même série comme Nicolas Charbonnier et Olivier Bausset. Nous avons essentiellement travaillé la technique pour les départs de course ».Ingrid et Nadège participent cette semaine à un stage d’entraînement à Maubuisson. Ce stage sera suivi d’une régate nationale. « Les axes de travail sont essentiellement les départs de course, explique la barreuse. Nous aborderons également la technique et quelques essais de matériel. Le départ est une phase primordiale de la régate qui conditionne la tactique du bord de près. Nous pouvons encore nous améliorer sur ce point, que ce soit techniquement ou tactiquement. »