Anne Liardet & Miranda Merron, deux filles dans le vent

Arrivée de Roxy à Bahia
DR

La Brestoise et la Britannique avaient la même envie au départ du Havre : “Faire une course propre et se faire plaisir en mer””. A voir leurs visages lumineux au ponton, elles ont rempli le contrat. Emue quasiment aux larmes, Anne Liardet racontait : “”Ça s’est super bien passé. Le bateau est extraordinaire, on s’est fait des descentes de vagues mieux que Kelly Slater ! Je suis très contente qu’on soit arrivée de l’autre côté de l’Atlantique avec un bateau intact””. Maudit Cap Vert A la barre du monocoque de 60 pieds, double vainqueur du Vendée Globe (avec Michel Desjoyeaux en 2001 et Vincent Riou en 2005), Les filles de “”Roxy”” ont livré un beau duel face aux hommes de “”UUDS””. “”Un chassé-croisé passionnant””, avait même dit Hervé Laurent, quelques heures plus tôt. Anne Liardet tempère : “”Ça s’est joué au Cap Vert, on est resté scotchées dans une monstrueuse pétole. On a vu “”UUDS”” partir devant et on a su que c’était fini, que l’on ne reviendrait pas. C’est dommage, mais c’est la course””.Cependant, elles sont heureuses et ça se voit. A la lumière d’un projecteur, Miranda Merron ne peut cacher sa joie. Dans un français parfait, elle lance : “”Merci d’être venus. Nous avons eu des débuts difficiles et peu de temps de relâche. On a réussi à mettre de la musique à bord seulement aujourd’hui ! Mais il y a eu des milles et des milles de glisse. On ne peut vraiment pas se plaindre””. Mal de mer Et pourtant… Si tous les bateaux ont souffert lors des premiers jours de course, ça a été encore plus éprouvant à bord de “”Roxy””. La Brestoise a été victime d’un mal de mer pendant 48 heures l’empêchant de barrer. “”Je me forçais à manger des bananes, j’allais manœuvrer et je m’écroulais au fond du cockpit. C’est Miranda qui a assuré. Si on n’oublie pas ces moments, ils s’estompent et ça rentre dans l’histoire””, précisait-elle, lançant un regard complice à sa coéquipière. Sur un bateau refait à neuf après son tour du monde avec Vincent Riou, Anne Liardet pouvait avoir des ambitions et espérer lutter avec les meilleurs : “”C’est un super bateau, une véritable luge. Il est hyper sain. Je sais que l’on aurait pu faire mieux. Je n’ai pas encore mesuré toutes les possibilités de cet engin. On a dépassé les limites parfois. Dans des surfs à 27-28 nœuds, on s’est fait un peu peur. On a même été obligé de réduire une fois. Mais pour cette première transat à bord, je voulais en prendre la mesure et c’est chose faite même si j’ai encore beaucoup à découvrir. Mais la vie est belle et je n’ai aucune amertume””. Aline Merret “

- Publicité -