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Le lapin porte bonheur !!

Bretagne Lapins
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Sous la bruine, dans une brise de secteur Sud-Ouest 5-8 nœuds, vent qui avait sérieusement molli en atterrissant sur les côtes vendéennes, le plan Magnen-Nivelt de 2001 s’approchait sous solent et grand voile vers l’arrivée devant la digue des Sables d’Olonne. David Sineau à la barre, encapuchonné sous son ciré en raison d’une pluie fine mais tenace, franchissait la ligne à 11 heures 38 minutes 14 secondes (heure française) : Bretagne Lapins s’imposait après une rude bataille la nuit dernière où sept solitaires étaient encore dans le match pour la victoire de cette deuxième étape! Le solitaire a ainsi mis 8 jours 19 heures 58 minutes 14 secondes pour parcourir les 1 270 milles entre Horta et la Vendée.
 
Une route très rectiligne
 
Cette seconde étape a été caractérisée par un bord de près musclé pour sortir des îles açoriennes il y a huit jours, puis par du petit temps, voire des calmes prolongés pendant six jours. Il a fallu attendre l’entrée du golfe de Gascogne pour que la météo s’anime avec d’abord le passage d’un front froid jeudi matin, puis l’arrivée d’une perturbation la nuit dernière qui a propulsé le vainqueur jusqu’aux Sables d’Olonne. David Sineau avait choisi de virer parmi les premiers dans l’archipel en passant entre les îles de Sao Jorge et de Graciosa dans une brise de Nord-Est 20 nœuds. Puis cette brise contraire s’est progressivement essoufflée à moins de dix nœuds en passant parfois au secteur Nord : le solitaire avait opté pour la route directe vers les Sables sur une trajectoire très rectiligne vers l’Espagne. Il arrivait à décrocher les autres leaders il y a cinq jours et à grappiller des milles jusqu’à en posséder une vingtaine d’avance sur un groupe constitué par Adrien Hardy, Isabelle Joschke, François Salabert, Andraz Mihelin.
 
Alors que le skipper de Brossard choisissait à la mi-parcours, de rompre le contact pour aller chercher du vent au Nord, David Sineau persévérait sur la route directe et arrivait à déborder, toujours sur le même bord, la pointe espagnole. Rentrant dans le golfe de Gascogne avec un petit cousin d’avance, le solitaire voyait poindre le danger par le Nord et incurvait sa route pour contrôler ses poursuivants. Poursuivants qui profitaient du passage d’un front pour refaire entièrement leur retard ! Bretagne Lapins perdait même son leadership à la veille de l’arrivée au profit de la navigatrice Isabelle Joschke… Mais David  avait conservé suffisamment d’énergie pour refaire le trou lors de l’ultime nuit et pour arriver avec une petite heure d’avance sur Adrien Hardy aux Sables d’Olonne. Bravo !
 
Un podium quasiment acquis
 
David Sineau a ainsi fait le break lors de cette dernière nuit et possédait une dizaine de milles d’avance sur Adrien Hardy vendredi matin : un écart insuffisant pour déboulonner de la victoire finale, le jeune vainqueur de la première étape, Adrien Hardy attendu une heure plus tard. Le skipper de Bretagne Lapins était en effet arrivé quatrième aux Açores, 2h 36’ 02’’ plus tard que Brossard. Mais la seconde place au classement général se jouait toujours entre David Sineau et Andraz Mihelin (Adria Mobil Too) qui concédait vingt milles au leader de l’étape. Cette fois, le différentiel semblait suffisant pour que le skipper de Bretagne Lapins vise la seconde marche du podium au classement général puisqu’il n’avait qu’une heure et 23 minutes de retard sur le Slovène.
Enfin, si ce dernier a peu de chances d’être inquiété plus au général en s’octroyant la troisième marche du podium final, il n’était pas encore sûr de s’adjuger la troisième place de l’étape : Isabelle Joschke (Degrémont) et François Salabert (Aréas Assurances) étaient très proches de lui par rapport au but et rien n’était joué pour ce sprint final.

source: Les sables-les Açores-les Sables

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Adrien Hardy remporte la première Les Sables-Les Açores

Brossard Adrien Hardy
DR

Adrien Hardy est arrivé à 12h 15’ 18’’ (heure française) avec seulement trente-sept minutes de retard sur le vainqueur de la seconde étape, David Sineau (Bretagne Lapins) aux Sables d’Olonne. Cette belle performance permet au skipper de Brossard de s’adjuger la victoire au classement général car Adrien Hardy avait plus de deux heures et demie de marge aux Açores. Le jeune solitaire (22 ans) qui s’alignait au départ le 30 juillet dernier parmi les favoris, a impressionné tous les concurrents par sa détermination et sa capacité à tirer le maximum de son prototype. Il avait ainsi parcouru 256,84 milles en 24 heures à 10,70 nœuds de moyenne lors de la première étape ! Il a été pointé la nuit dernière à plus de treize nœuds sur quelques flots Argos…
C’est dire si ce Nantais est l’une des grandes révélations du circuit Mini. Et à l’étude de sa trajectoire, Adrien Hardy démontre une grande maturité dans son analyse météorologique du plan d’eau et de la stratégie : il avait ainsi à mi-parcours de cette deuxième étape entre Horta et la Vendée, choisit délibérément de rompre le contact avec la tête de la flotte qui persévérait sur la route directe. Parti plein Nord pour traverser la dorsale anticyclonique et retrouver la brise d’Ouest avant d’entrer dans le golfe de Gascogne, il avait non seulement rétrograder sérieusement au classement mais surtout concédait plus de cent milles au leader d’alors, David Sineau…
 
Le coup a payé même s’il a dû laisser passer un solitaire devant lui sur cette seconde étape… Adrien Hardy avait déjà fini cinquième de la Mini Transat 2005 sur le même prototype, pour sa première course océanique en solitaire. Il confirme ce jour, sur ce parcours finalement très technique voire plus sollicitant et plus difficile que la Transat 6.50, qu’il se positionne parmi les jeunes espoirs de la voile océanique en solo.
A suivre, la troisième place de cette étape se joue entre Isabelle Joschke (Degrémont), Andraz Mihelin (Adria Mobil Too) et François Salabert (Aréas Assurances), attendus vers 13-14 heures ce vendredi.
 
Arrivée de la deuxième étape des Sables-Les Açores-Les Sables (1 270 milles) :
1-David Sineau (Bretagne Lapins) en 8 jours 19 heures 58 minutes 14 secondes, à six nœuds de moyenne
2-Adrien Hardy (Brossard) en 8j 20h 35’ 18’’, à 37’ 04’’ du vainqueur
 
Temps cumulé sur deux étapes de la course les Sables-Les Açores-Les Sables :
1- Adrien Hardy (Brossard) en 16j 18h 16’ 58’’
2-David Sineau (Bretagne Lapins) 16j 20h 15’ 56’’, à 1h 58’ 58’’ du vainqueur

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Areva Challenge recrute

America's Cup 2007 Valencia Louis Vuitton Act 12 Areva Challenge France
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C’est après un processus de  recherche et de sélection intensif impliquant tous les membres d’AREVA Challenge, que Tom McLaughlin (Etats-Unis) et Fabrice Levet (France) ont été  choisis pour renforcer les rangs de l’équipe, respectivement comme Sailing Team Coordinator et Coach du Sailing Team AREVA Challenge.
 
Le palmarès de Tom McLaughlin (dit  « Tomac ») est très riche et varié. Il a notamment fait partie de  l’équipe America II qui représentait le New York Yacht Club dans l’America’s  Cup en 1985-1986 à Fremantle (Australie). Il travaille depuis 1987 pour North  Sails, où il s’est spécialisé dans les projets de compétition, en particulier  sur le choix et l’utilisation de voiles. Il accompagne ses clients dans  la gestion, le travail d’équipe et la technologie pour les amener au  meilleur niveau. Il aura pour mission d’assurer la gestion globale du Sailing  Team d’AREVA Challenge, le planning sportif et la coordination avec le  Design Team et le Shore Team. Tom est réputé pour ses qualités humaines et sa  capacité à motiver un groupe.

Tom McLaughlin : “AREVA Challenge se trouve dans une position  parfaite pour progresser rapidement et être une vraie surprise dans  l’America’s Cup. Je rejoins l’équipe parce qu’avant  tout, je crois en l’approche de Stephane Kandler pour cette 32e  America’s Cup : créer une équipe multiculturelle, avec un effectif  réduit, mais avec un talent énorme. Contrairement à certaines grosses  équipes, cette structure est plus flexible, elle permet un apprentissage  rapide, et la mise en place de solutions créatives à l’approche de la  Louis Vuitton Cup (et sans perdre le plaisir de régater !).

C’est sur  le plan d’eau que l’on gagne la course, donc au printemps  prochain, ce sera à qui a le plus envie de gagner, et quels sont les  équipages qui sont vraiment prêts. AREVA Challenge  a la structure pour s’améliorer vite, l’équipe technique pour  produire la vitesse, et l’ingrédient le plus important, le talent en  navigation pour gagner. Je vois mon rôle comme celui d’un Chef dans une  cuisine qui aide à marier tous ces ingrédients dans un délai raisonnable pour  célébrer l’America’s Cup ! »
 
Fabrice Levet vient quant à lui de  l’Ecole Nationale de Voile qui dépend du Ministère de la Jeunesse et des Sports, qui a permis son détachement auprès de l’Equipe de France. Il a une  très grande expérience du match racing, en tant que navigant, mais aussi en  tant qu’entraîneur. Il a notamment remporté de nombreux succès, dont 2 titres  de Champion du Monde aux côtés de Bertrand Pacé. Il a participé aux 3  derniers Challenges Français dans l’America’s Cup, que ce soit à des postes  de navigant ou d’encadrement. Il devient le coach du Sailing team avec lequel  il travaillera en particulier sur la tactique, la communication, la coordination des 17 postes à bord et plus généralement l’encadrement du  Team AREVA Challenge sur le plan d’eau.
Fabrice  Levet : « je suis d’abord  très fier et très honoré de la confiance placée en moi par la direction et le team AREVA Challenge. Mon rôle sera d’organiser les entraînements sur l’eau,  de coordonner le planning avec les impératifs techniques, d’être à l’écoute  de tout l’équipage et plus particulièrement de la cellule arrière, de façon à  progresser vers le niveau d’exigence requit pour rentrer dans le dernier  carré de la Louis Vuitton Cup 2007. J’ai bien conscience du fait que cet  objectif est très élevé, mais je connais aussi la plupart des acteurs de  l’équipe : la somme de talent présents rend ce challenge réaliste. Les huit mois  qui nous attendent devront être faits de travail bien sûr, mais aussi de  solidarité et d’esprit d’équipe indispensables à la construction de la  confiance. Un moment clé  sera sans doute la réception de notre bateau en novembre, son apprentissage.  Sa fiabilisation et son amélioration seront alors notre quotidien.
A nous d’affûter  cette arme et de la confronter à la concurrence dès que possible. »
 
Ensemble, Tom et Fabrice vont  évaluer, conseiller et améliorer le Sailing Team AREVA Challenge.
 La configuration de la cellule  arrière prévue pour la reprise des entraînements d’AREVA Challenge sur  le plan d’eau de Valence en septembre sera la suivante : Sébastien  Col à la barre, Thierry Peponnet à la tactique, Tanguy Cariou à la stratégie,  Nicolas Charbonnier dans le mât  (wind watcher) et Jean-François Cuzon au poste de navigateur.
 
Après avoir été nommé au poste de  barreur, Sébastien Col est parti s’entraîner sur le circuit de match racing, où il a obtenu de très bons résultats, notamment en remportant deux  événements de Grade 1 : les Internationaux de France de Match Racing et  le Danish Open. « Sebastien sera prêt  à prendre la barre du Class America, et avec l’aide de Thierry au poste  de tacticien, nous travaillons pour continuer à améliorer nos  performances », ajoute Dawn Riley.
 
Source Areva Challenge

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Palerme – Monaco, Amer Sports One domine la seconde édition

Palerme - Monte Carlo 2006 VO60 Amer Sports One
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Véritable carton plein pour le VOR 60, Amer Sport One, emmené par Agostino Randazzo qui remporte l’édition 2006, en temps compensé IMS. Victorieux également en temps réel (2 jours 7 heures 25 minutes et 15 secondes, avec une moyenne de 8,5 noeuds), il bat de plus de 17 heures le record établi l’an dernier. En IRC, Dharma à Giovanni Pitruzella, avec à la tactique Mauro Pelaschier arrive en tête et remporte ainsi le « Trofeo Giuseppe Tasca d’Almerita ».
 
“Nous sommes très heureux du résultat obtenu en temps réel et pour la belle performance réalisée tout au long de la régate”, commente le skipper et barreur d’Amer Sport One, qui a tenu à être présent à bord malgré une jambe dans le plâtre. “Nous avons pu maintenir une vitesse de croisière très élevée grâce au libeccio (NDLR : vent dominant de direction sud-ouest, sur la partie nord de la Corse) soutenu. Le bateau a été à la hauteur de nos espérances, naviguant à 18-20 noeuds au cours des deux dernières heures de la course avec des pointes à 29 noeuds. Nous avons établi un nouveau record à 55 heures mais nous espérons bien le battre à nouveau l’année prochaine !”.
 
Un résultat sans appel pour l’équipage du Circolo della Vela Sicilia, qui n’était pourtant pas si prévisible. Le suspense aura duré jusque dans les dernières 12 heures de la course ; Amer Sport One et Amer Sport Too, les deux VOR 60, aux coudes à coudes en-tête de la course, se sont livrés un véritable bras de fer dans les 420 premiers milles du parcours. La fin de course aura été fatale au jeune équipage d’Amer Sport Too du Yacht Club de Monaco, qui en raison d’un choix tactique courageux mais risqué, s’est retrouvé dans la pétole, au nord-est du Cap Corse, se faisant ainsi dépasser par les concurrents qui avaient opté pour une route plus à l’ouest. L’équipage monégasque qui arrive quatrième en temps réel (8 heures après son sister-ship), s’octroie la quatrième place en temps compensé. « Naviguer sur une telle bête de course est une expérience inoubliable qui nous ouvre de nouveaux horizons !, explique Emmanuel Sanchez, jeune équipier du YCM. Actuellement, 6ème au Classement national des coureurs laser, Emmanuel est un « pur produit » de la section sportive du YCM, où il tira ses premiers bords en Optimist à l’age de 7 ans. « C’était la première fois que je participais à une régate hauturière, le travail de groupe est si différent de celui du Laser ! Un premier essai que j’espère bien pouvoir transformer l’année prochaine ».
 
C’est The Meter Rule, le deuxième bateau du YCM, récent vainqueur de la Bénéteau Cup à Porqueroles et de la Route du Jasmin, skippé par Luc Van Keirsbilck, associé à Fredy Niggeler, Philip Edwards et Grégory Anger qui ferme la marche. Pour l’Oceanis 52.3, cette course constituait avant-tout un véritable test : «  Cette régate nous a permis de tester le matériel et les hommes. C’était une régate dans la régate, car notre prochain grand objectif est une traversée de l’Atlantique ».
 
La remise des prix est programmée, le vendredi 25 Août à 18h30, dans les salons du Yacht Club de Monaco.

Source YC Monaco

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Qualif en poche pour Bidégorry

trimaran Banque Populaire IV Bidégorry
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Premières impressions ?
PB : La qualification est faite et c’est une bonne chose. J’étais très concentré sur tout ce qui se passe à bord, en solo il faut comprendre qu’il faut être plus vigilant. Il faut se gérer physiquement car c’est une débauche d’énergie très importante.

La navigation en solitaire ?
PB : J’ai découvert les difficultés de la navigation en solitaire, il y a plus de dix ans, en Figaro et j’ai essayé d’adapter l’exercice du solitaire au  multicoque. C’est certes ma première navigation seul à bord d’un 60 pieds mais ça ne l’est pas sur un bateau de course, j’ai de l’expérience en solitaire et j’ai même réussi à gagner* ! J’essaye d’être très cartésien et de mettre mon expérience du solo au service de cette course. C’est la première fois que la qualification arrive à un moment donné où il y a eu une préparation spécifique en aval. Pour moi, c’est un aboutissement des entraînements effectués ces derniers temps. Je l’ai faite sous la forme d’une répétition grandeur nature : bateau en configuration et assistance météo… La différence entre le double et le solitaire, c’est la gestion du sommeil : il faut pouvoir dormir et faire confiance au pilote automatique. Pour le sommeil justement, cela s’est bien passé. Je m’y prépare particulièrement depuis le début de l’année avec rigueur. J’ai effectué des tranches de sommeil de 15 à 30 minutes en fonction de la vitesse du bateau et de la visibilité radar : je suis quelqu’un de responsable et je sais que la navigation en solitaire sur ces bateaux est très délicate…

L’homme avant tout …
PB : J’ai vraiment pris du plaisir à naviguer seul à la barre de BANQUE POPULAIRE IV. On s’est attaché à soigner particulièrement des petits détails concernant le confort à bord, très éphémère certes mais à mon sens primordial. Alors pour être à 100% 24 heures sur 24, il s’agit de trouver le point d’équilibre entre la gestion du bonhomme et le niveau de performance du bateau souhaité. Le petit confort sur un trimaran comme BANQUE POPULAIRE, très humide car bas sur l’eau, c’est de pouvoir faire la sieste, bien manger et trouver la bonne ergonomie.  Aujourd’hui, j’ai une connaissance du multicoque, de la course au large, du solitaire alors à moi d’être clairvoyant et de trouver le bon niveau où mettre le curseur selon la météo, l’état de la mer, la gestion du bonhomme et du bateau. La priorité sera d’optimiser les qualités du skipper afin  d’être dans un état de lucidité indispensable pour parvenir à mener au bout cette course. Quelque soit la marque, l’architecte, la conception du support, le fond du débat c’est la gestion de l’homme.

J-66 avant le coup de canon de départ, comment parviens-tu à concilier la préparation de la Route du Rhum et ton nouveau projet ?
PB : On a un planning arrêté depuis le Trophée du Conseil Général des Alpes Maritimes. On est dans le respect de ce timing avec une liste de travaux à faire d’ici le 29 octobre. Mais dès aujourd’hui, ce sont des tâches de l’ordre du réglage car on n’a jamais été aussi prêts et affûtés. Je suis plus préparé que l’an dernier, j’ai bien fait attention à ma préparation physique et à mon hygiène de vie. J’ai fait beaucoup de cardio-training et je suis en grande forme, je me sens très bien. Après les 4 jours de qualification, j’ai fait du sport pour me « décrasser » et récupérer, ensuite je vais alterner les séances de navigation et celles de préparation physique avec, en parallèle, le travail au chantier. Le projet Maxi BANQUE POPULAIRE V avance et je ne mélange pas tout, je parviens à faire abstraction du reste pour m’y consacrer. On a un team constructif, consciencieux et compétent sur lequel je me repose et c’est une vraie satisfaction. Il est certain que ce nouveau challenge est un moteur important pour mon équipe et moi.

Source Banque Populaire

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Parnaudeau à flot !

Class 40 Benoît Parnaudeau Jardin Bio Equitable Nacira
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Ca y est ! Le projet de Benoît Parnaudeau, le class 40 Nacira sponsorisé par Jardin bio navigue, se met au point, renavigue, se remet au point …! C’est pour l’instant dans les Pertuis entre les îles autour de La Rochelle que les sorties en mer s’effectuent, et c’est dans le vieux port de La Rochelle que la base technique s’est établie en attendant le départ pour la qualification pour le Rhum. Rhum qui visiblement comptera de nombreux class 40 dans sa prochaine édition.

Le Jardin Bio, au gréement assez reculé comparé à ses petits copains, a logiquement une GV trés allongée avec un avantage donné à la puissance en ayant maximisé de la surface de Solent. La jauge de la class 40 imposant une surface de toile au prés max de 115 m², libre aux architectes et skippers de choisir la répartition GV/Solent. Nous avons beaucoup travaillé sur cette répartition ainsi que sur les surface d’appendices avec Michel Kermarec, aero/hydrodynamicien notoire, qui nous accompagne sur bon nombre de nos projets. Benoît a lui aussi beaucoup participé à la la conceptualisation de son bateau. Que cela soit au niveau du plan de forme, de l’intérieur, et bien entendu du pont Benoît a apporté ses idées, ses visions pour son voilier. Nacira Design s’était aussi entouré d’Olivier Gouard pour la mise en plan générale. Construit en strip planking à l’Ecole Supérieure du Bois pour ceux qui ne le savent pas, ce sloop a navigué pour la 1ere fois il y a quelques semaines dans 30 noeuds de vent… malheureusement le speedo n’était pas encore branché car cette première navigation a été fêtée avec quelques beaux surfs entre Oléron et l’ile de Ré!  Le chantier Marc Pinta (La Rochelle) propose aujourd’hui une réplique de ce proto qui sera exposé au grand pavois.

Le safrans sont escamotables, et Benoît ayant également un programme de balade, nous avons intégré un système de quille relevable qui n’a pas encore été mis au point point. Mais l’objectif principal aujourd’hui étant la route du Rhum, les vérins et tuti quanti seront intégrés après cette course mythique. Celle-ci approche à grand pas alors souhaitons bon vent à Benoît, navigateur engagé au long cours, et sa compagne Anne Mai (qui derrière lui s’est occupé de structurer le projet médiatiquement et administrativement et tout ce qui va avec). A l’heure d’écrire ces quelques lignes un autre proto NACIRA, le Soitec de Fabien Despres (qui a fait une belle 3eme place à la première étape de la course les Sables-Les Acores-Les Sables) fait partie de ceux qui avaient parié pour la deuxième étape sur une option Sud. Un choix bien moins avantageux que la louche au-dessus de l’anticyclone ! Mais il ne lâche pas le morceau, puisqu’il semble réussir à s’accrocher à sa huitième position à 260 miles de l’arrivée, avec au dernier pointage la meilleure vitesse sur 60 partants. NACIRA a aujourd’hui un 47 pieds de course/croisière high tech en construction au chantier naval Artech, et en projet de construction un day sailor rapide de 30 pieds accompagné de plus en plus de demandes d’avant projets… avec du coup en ligne de mire l’agrandissement de sa famille, en embauchant une nouvelle recrue qui sort d’un grand cabinet d’architectes navals français. Bref, c’est la rentrée l’heure d’acheter et affûter de nouveaux crayons de couleurs !

Axel de Beaufort
 

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Sensations garanties pour la dernière étape

brit air 2006
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Figures libres en perspective
C’est la dernière. Ultime occasion de briller pour les déçus de cette Solitaire Afflelou Le Figaro, ceux dont les résultats ne sont pas à la hauteur des espérances. Ils n’ont plus grand chose à perdre, pas d’autres choix que d’attaquer. Ils vont en avoir l’occasion. Le menu météorologique pour les 24 premières heures de course est épicé et va leur permettre d’exprimer leur habileté de descendeurs, au moins pendant les premiers 250 milles de course. Ce sera du spi, au largue puis au vent arrière, avec 20 à 25 d’ouest-nord-ouest dans une houle de 2 à 3 mètres. Sensations garanties à chaque empannage, susceptible de se transformer en figure libre. Concentration nécessaire pour cette partie de tactique au portant. Heures de barre obligatoires pour maintenir la cadence et l’équilibre du bateau. Heures de sommeil en souffrance, et l’avarie, le problème technique, à éviter à tout prix. Le risque de déchirer son grand spi et la perspective démoralisante de finir avec le lourd dans les petits airs prévus à l’approche des côtes françaises font partie du jeu.
 
Attaquer pour espérer briller
Les 24 premières heures de course seront donc rapides (autour de 10 nœuds de moyenne) et délicates, avec deux passages un peu chauds au Fastnet et aux Scilly – à laisser à tribord- dans une mer probablement difficile. Les fanas de la brise et les marins les plus expérimentés feront certainement la différence en conduite et en résistance. «Yann Eliès, Armel Le Cléac’h, Gildas Morvan, Eric Drouglazet sont plutôt bons dans ces conditions » admet Charles Caudrelier (Bostik), pas mécontent non plus du programme. Charles fait partie de ceux qui, selon ses propres termes, sont « libérés » pour tenter quelque chose. « Un homme qui n’a rien à perdre est toujours un homme dangereux » devise Corentin Douguet (E.Leclerc-Bouygues Telecom) qui s’inclue au passage dans cette catégorie. « Je suis 31e à 3 heures du premier bizuth, je vais tout faire pour briller sans cette étape. »
Ils sont nombreux à prétendre à cet ultime accessit avant que le rideau ne tombe sur cette 37e édition.
 
Conserver sa place sur le podium
Les écarts vertigineux de la 2e étape ont pratiquement fermé l’accès au podium du classement général. Ses actuels occupants, dans l’ordre Nicolas Troussel (Financo), Thierry Chabagny (Littoral) et Armel Le Cléac’h (Brit Air) feront tout pour y rester, avec en fond des risques et des enjeux différents pour chacun d’eux.
Pour Thierry Chabagny, Nicolas Troussel est l’homme à battre et pour Nicolas Troussel, Thierry Chabagny est l’homme à surveiller. Les deux adversaires et amis sont à 1h31 l’un de l’autre. Le skipper de Financo annonce la couleur : « Les concurrents, je ne m’en préoccupe pas. Le seul que je vais surveiller, c’est Thierry Chabagny. Ce sera du marquage, quand Thierry sera quelque part, je ne serais pas loin, du moins j’espère. » Son rival affichait davantage de décontraction : « Le classement général, je verrais ça dans le chenal de Concarneau… enfin c’est peut-être plus facile à dire qu’à faire » Quant à la troisième place d’Armel Le Cléac’h, elle est convoitée par au moins deux concurrents dont le retard est d’environ 1 heure. Le vainqueur de l’édition 2003 devra surveiller dans son rétroviseur.
Gérald Veniard (Scutum) en pleine spirale vertueuse et Yann Eliès (Groupe Generali assurances) qui a faim de résultat pour sa dernière apparition dans La Solitaire avant longtemps.
 
Ouessant : une occasion de bouleverser la donne ?
Les opportunités de creuser des écarts ne seront pas légion dans cette étape, mais elles existent bien,  notamment à l’approche des côtes françaises. C’est la deuxième grande phase de la course et peut-être le tournant de cette quatrième étape. Après avoir avalé les milles au portant vendredi et samedi, les 44 concurrents, qui devraient se trouver à proximité de la bouée Racon Ouessant dimanche au petit matin, vont alors buter dans une zone de transition constituée de vent faible et variable.
Ils continueront à plonger vers le sud avant de faire le tour de l’île de Groix (à laisser à bâbord) pour un finish probable au louvoyage avec toutes les difficultés inhérentes à la navigation côtière. Cette dernière portion de 120 milles (entre Ouessant et Concarneau) pourrait donc réserver quelques surprises.
Les marins ont eu droit à quatre jours de récupération à Dingle pour se préparer à ce dernier affrontement.
 
Les échos des pontons
 
Nicolas Troussel (Financo, 1er) : « je vais rester proche de Thierry Chabagny »
« J’ai hâte de partir et envie d’arriver le plus vite possible. Je vais essayer de rester assez proche de Thierry (Chabagny), de ne pas créer de décalage. Je ne vais pas jouer pas la victoire d’étape. Comme les conditions seront sportives, on essaye de bien préparer le bateau, vérifier la visserie, le mât, les aériens… Il y aura des manœuvres à faire sous spi et il faudra éviter de se mettre en vrac. Ca va aller vite, on n’aura pas trop le temps de réfléchir, on sera au taquet, beaucoup à la barre.»
 
Thierry Chabagny (Littoral, 2e) : « tenter de faire abstraction du général »
« Sur cette 4e étape, il va falloir faire preuve de lucidité. On part dans du vent soutenu et portant au moins jusqu’aux Scilly et je doute qu’il puisse y avoir de gros écarts sur cette première partie du parcours. En revanche, ça peut mollir dès Ouessant et la remontée après Groix peut être bien plus tendue aussi. Il faudra aller vite. En ce qui me concerne, je vais m’efforcer de faire la meilleure course possible, en faisant abstraction du classement général. Je ne vais pas chercher à marquer Armel (Le Cléac’h) ou à attaquer Nico (Troussel) comme un fou… et que toute la flotte en profite pour passer. »
 
Gérald Veniard (Scutum, 4e) : « finir proprement »
« Je ne me projette pas sur le podium. Je veux finir la course proprement mon objectif est toujours le même : finir dans les 10 premiers. J’ai un peu d’appréhension car sur cette étape, il va y avoir du vent très fort, on n’est pas à l’abri de casser quelque chose, donc je ne veux pas prendre de risques inconsidérés. Le truc qui m’inquiète c’est un passage de front qui peut créer des écarts énormes, comme l’an dernier à l’occidentale de Sein, où en l’espace d’une nuit, certains ont pris 30 milles.
On sait qu’il faut être dans le coup d’entrée de jeu pour ne pas risquer ce phénomène d’accordéon… mais en même temps je ne vais pas attaquer comme un fou au risque de me faire mal et de faire mal au bateau. Je vais rester conservateur, je ne vais pas changer ma façon de faire. »
 
Charles Caudrelier (Bostik, 7e) : « Je suis un peu déçu de mon Figaro, j’ai envie de me racheter, de gagner cette étape, c’est important pour le moral. Je n’ai pas grand chose à perdre au classement général.  Les gens vont attaquer, porter le spi haut. Le tout sera de ne pas éclater le grand spi. Certains coureurs sont bons dans ces conditions : Yann Eliès, Armel Le Cléac’h, Gildas Morvan, Eric Drouglazet… De mon côté, j’aime bien ces situations et je suis libéré pour attaquer. »
 
Jeanne Grégoire (Banque Populaire, 12e) : « les compteurs sont remis à zéro »
« Je me dis que chaque étape succède à une autre. Les compteurs sont remis à zéro et c’est pareil pour moi. Ca va être assez musclé au portant, mais ce qui est bien c’est qu’on rentre à la maison. J’ai appris des choses sur l’étape précédente. Je ne suis pas assez bonne en marquage des adversaires à 80 milles de l’arrivée. Donc, il ne faut pas que je perde ma lucidité sur la fin. Mon rêve serait d’arriver à Concarneau un après-midi avec du thermique pour pouvoir rentrer sous spi dans le chenal avec le public et mes amis autour… mais ce ne sera peut-être pas le cas ! »

Source: La Solitaire Afflelou Le Figaro

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Faites vos jeux…

Isabelle Joschke
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Qui d’Isabelle Joschke, nouvelle meneuse de jeu, de David Sineau, de François Salabert, d’Andraz Mihelin, de Peter Laureyssens, d’Adrien Hardy ou de Gerard Marin va émerger le premier à l’horizon, au large du phare des Barges, vendredi ? Après-midi, soirée ou nuit de vendredi à samedi ? Difficile de l’annoncer aussi parce que sur l’eau, au milieu du golfe de Gascogne, les Minis avancent à plus de neuf nœuds, puis s’arrêtent à moins de trois nœuds, pour repartir à cinq nœuds… alors que ces sept solitaires sont groupés à moins de trente milles les uns des autres. Certains mêmes naviguent à vue, après plus de 1 000 milles de course ! Car la nuit n’a pas été de tout repos avec le passage d’un front froid : du vent devant, pas de vent derrière.
 
Un exemple : à 21h TU mercredi, Adrien Hardy (Brossard) progressait à plus de dix nœuds de moyenne ; à 9h TU jeudi, le jeune skipper avançait à 3 nœuds, à 13h TU à plus de 11 nœuds, et à 15h TU à 7 nœuds ! Et la situation est assez semblable pour ses concurrents plus au Sud. Calé depuis la sortie des Açores il y a huit jours, sur la route directe, la franco-allemande Isabelle Joschke (Degrémont) en a profité pour prendre le commandement d’une légion… étrangère : le Belge Peter Laureyssens (Ecover) est revenu très fort, le Solvène Andraz Mihelin (Adria Mobil Too) est dans ses basques, l’Espagnol Gerard Marin (Escar l’escala-CN Llanca) est toujours en embuscade, sans compter les trois Français David Sineau (Bretagne Lapins) longtemps leader, François Salabert (Aréas Assurances) et Adrien Hardy.
 
Arrivée pluvieuse, arrivée heureuse
 
Et tout peut être redistribué avec l’arrivée d’une perturbation prévue pour la nuit de jeudi à vendredi : elle va amener une bonne brise de Sud-Ouest et… de la pluie sous le front chaud. Mais cela ne va pas durer puisque le vent va de nouveau basculer à l’Ouest et au passage du front froid, au Nord Ouest. Bruine, puis averses, puis grains, rafales, molles, rotations du vent : le cocktail va être très sollicitant pour les solitaires après plus de huit jours de course !
Il faudra être très réactif cette nuit avec une visibilité réduite et pas de lune, ce qui ne facilite pas les manœuvres. Il ne faudra pas casser. Il ne faudra pas rater un nuage. Il faudra surveiller la route. Il faudra veiller les bateaux de pêche. Il faudra garder les yeux ouverts. Il ne faudra pas oublier de s’alimenter et de boire. Il faudra rester lucide. Bref, quand la  pression de six autres concurrents, dont la position sur l’échiquier est loin d’être certaine, monte à son paroxysme, pas aisé de rester quiet, zen, décontracté mais concentré !
 
Et si le rythme va brutalement s’emballer en tête de la flotte, les choses vont aussi changer pour le peloton : la nuit dernière, les retardataires se sont même fait secouer violemment par un brusque coup de vent au passage d’un front froid. Des rafales à plus de 40 nœuds, obligeant à prendre une route au Nord Est pour certains, en fuite… Et un peu de casse à réparer. Le Britannique Andrew Wood (domofosa.com) est toujours handicapé par une barre de flèche cassée et navigue sous génois et grand-voile arrisée. Bertrand Castelnérac (Alan France) a son bout dehors cassé : il a mis en place d’une solution de secours qui a de nouveau rompue… Fabien Sellier (Surfrider Foundation) a éclaté son spi de capelage, et endommagé son bout dehors. Stéphan Bonvin (Marcel for Ever) connaît des problèmes de transmission de barre et son étambrai est fragilisé. Jean-Marie Vidal (Jason) a cassé sa drisse de spi de capelage et ne peut donc plus envoyer de spi de brise, ni de gennaker. Karen Leibovici (Tam Tam) a cassé son bout dehors et Romain Vidal (Bingo) a déchiré son petit spinnaker. Dominique Barthel (Yamm) continue quant à lui sa route avec un seul safran, direction Les Sables d’Olonne. Et Sébastien Picault (Groupe Royer) progresse tant bien que mal sans pilote automatique… Bref, après les calmes redoutables, voici les vents violents !
 
Mais tout devrait rentrer dans l’ordre ce vendredi : un flux de Nord Ouest d’une vingtaine de nœuds va permettre de progresser rapidement vers les Sables d’Olonne et plus de la moitié de la flotte devrait être au port avant la « fièvre du samedi soir »… En tout cas, Gerard Marin, l’Espagnol qui a changé la face de la course avec son option radicale, courageuse et solitaire au Nord juste après les Açores, est quasiment assuré de la victoire dans la catégorie des voiliers de série, tant pour l’étape que pour le classement général. Pour les autres, la hiérarchie aux Sables d’Olonne aura de sérieuses répercussions sur le classement cumulé sur les deux étapes.
 

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Paroles de solitaires

La solitaire 2006
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Yann Eliès (Generali) : « Ce matin j’étais bien placé. Je suis passé 4ème ou 5ème au phare du Fastnet et je grappillais progressivement des places. On ne voyait personne derrière nous même aux jumelles… et ce soir ils nous passent devant sur la ligne d’arrivée ! Quand on se dépense autant, que l’on donne autant pour si peu de résultat, c’est décevant. Nous avons eu des moments durs où l’on se demandait ce que l’on faisait là. Trois jours de près dans 17 à 24 nœuds de vent, c’est incroyable comme cela peut être dur ! Mais cela fait du bien de se battre et de se dépasser. J’ai fait trois ou quatre changements de voiles, mais je suis rodé et bien organisé ! A l’entrée de la baie j’ai été obligé de mouiller l’ancre par 60 mètres de fond car je reculais. Dix minutes plus tard le vent revenait et il fallait la remonter ! »

Pietro d’Ali (Nanni Diesel) : « je commets une petite erreur au départ, où je prends un peu de retard. Mais je reviens bien la première nuit et la deuxième, où j’étais très proche des 10 premiers. J’ai joué un peu au milieu au Fastnet, car il n’y avait pas de vent à la côte. Ensuite, la troisième nuit a été étrange, la météo ne correspondait pas à ce qui était prévu, et puis le vent est complètement tombé deux fois, il y avait de la brume très épaisse, on ne voyait strictement rien, et ce fut ce final incroyable où n’importe quel bateau aurait pu gagner. »

Kito de Pavant (Groupe Bel) : « J’ai le dos en compote ! Cette étape était éprouvante avec beaucoup de près et de la mer. J’ai un sentiment un peu « amer » si l’on regarde le résultat brut même si en temps les écarts sont très faibles. Malgré un départ moyen, j’étais revenu dans le groupe de tête. On s’était bien décroché de la flotte pour se retrouver bloqués à 20 milles de l’arrivée. Tout le monde est revenu par l’arrière et franchement j’ai cru rêver en voyant les feux des bateaux se presser sur la ligne. C’était plus serré qu’au départ ! Après le mal que l’on s’est donné pour arriver jusqu’ici c’est frustrant. »

Damien Seguin (AltéAd – Région Pays de la Loire) : « Depuis le début de cette course, il y a beaucoup de choses qui m’ont plu et qui m’ont rassuré. J’ai trouvé le bon rythme dans une troisième étape pas facile. Je suis allé vite 24 heures sur 24 et ce genre de comportement me met en confiance. J’ai réussi à bien faire marcher le bateau, même la nuit j’arrivai à passer du monde. Je suis content parce que je suis dans le rythme et que j’ai accroché tout le temps. Tactiquement j’ai voulu faire un coup et je m’y suis tenu. Je suis content de l’avoir fait. Les parcours proposés sur cette course méritent à chaque fois réflexion et je trouve qu’il y a peu de prise d’initiative. Je suis heureux d’avoir fait partie de ceux qui ont osé."

Gildas Morvan (Cercle Vert) : "Les filles ont fait un très beau match. Liz a eu une très belle trajectoire et Jeanne a super bien navigué. Elles travaillent toutes les deux beaucoup et ont un très bon rythme. Ca ne m’étonne pas de les voir arriver là. La première étape m’a souri et je l’emporte après la pénalité dont écope Gérald Véniard. Sur la deuxième nous avons pris un véritable coup de massue et tous les rêves sont tombés à l’eau ; un peu comme si on te montre tes cadeaux de Noël et qu’on te dit que finalement il n’y aura pas de Noël cette année ! La troisième étape est bien partie et elle fini en mistoufle à l’arrivée. C’était un jeu de dés et je ne suis pas le meilleur au casino. Quoi qu’il en soit, aujourd’hui je suis onzième au classement général et il y a encore moyen de gagner des places en navigant bien. Ce n’est pas fini ! » 

Charles Caudrelier (Bostik) : "J’ai été beaucoup trop passif dans mes choix tactiques alors que j’avais de bonnes sensations. J’étais suiveur au lieu d’être leader et, pour ça, je m’en veux beaucoup. Pendant ce temps, Jeanne Grégoire s’est comportée en véritable chef. J’aurai vraiment aimé qu’elle l’emporte car elle le méritait largement. Je crois que c’est la première fois qu’une femme fait état d’une telle supériorité dans des conditions vraiment dures. Chapeau !!!"

Marc Emig (AST Groupe, 5ème) : « Ce résultat arrive à point nommé. Cela me rassure nettement après la déconvenue que j’ai connu lors de la 2e étape. Depuis St-Gilles, je me suis assez longtemps retrouvé en milieu de flotte. Dans les derniers milles, à la faveur d’un coup de vent au large des côtes Irlandaises, je me suis retrouvé aux avants postes avec quelques autres et j’ai même été leader. A 10 milles de l’arrivée j’étais second et au final je coupe la ligne 5e. C’était vraiment la loterie… mais quand on se retrouve à batailler pour la gagne à quelques milles de l’arrivée on est forcément un peu déçu de ne pas l’emporter mais je suis très content de ma performance, ma meilleure sur la Solitaire. »

Jeff Pellet (Lubexcel) : « J’ai toujours voulu partir à gauche de la flotte. Sur les fichiers météo, le vent devait forcir en venant du large et c’était juste (…) avant le Fastnet, nous avons reçu un nouveau bulletin annonçant une bascule au Nord-Est. J’ai alors laissé glisser le bateau vers la droite et j’a recroisé devant les autres. Avec du recul, en continuant dans l’Ouest une heure de plus, j’aurais presque pu prendre la tête. Lâcher une flotte de figaristes est toujours risqué, si ça passe, c’est le jackpot mais tu peux aussi aller au « carton ». Là, je n’ai pas douté. »

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Le grand échiquier

David Sineau Proto 348 Bretagne lapins
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Euclide nous l’a affirmé dans ses Eléments au 3ème siècle avant JC, dans son quatrième postulat : « par deux points ne passe qu’une seule droite ». Mais depuis, la géométrie elliptique a infirmé cette définition en observant que sur une sphère, le plus court chemin est une courbe. Une courbe dénommée « orthodromie » ou « route directe » et qui sert de référence pour calculer la distance d’un parcours océanique. Pour la course Les Sables-Les Açores-Les Sables, la deuxième étape entre Horta et le port vendéen est de 1 270 milles. Mais sur l’eau, la ligne droite (ou courbe) est une abstraction, une vision onirique, une définition conceptuelle : d’abord, l’océan est loin d’être lisse comme une boule de billard. Ensuite, un navire même à moteur ne progresse qu’en lacets à cause des vagues. Enfin, un voilier est propulsé par le vent et ne peut donc pas naviguer face à lui : il doit tirer des bords. Et en sus, la brise d’un jour n’est pas celle du lendemain, ce qui complique encore l’affaire, puisqu’il faut aller chercher des vents parfois bien loin de la route directe pour avancer  plus vite…
 
Mathématiques maritimes
Dans cet « ensemble flou », la probabilité que la trajectoire définie par un routeur (spécialiste météo qui intègre les prévisions à court et moyen terme, et fait tourner un logiciel informatique pour tracer une voie optimale) soit juste sur huit jours de course océanique, est pratiquement nulle, sauf si les données sont perpétuellement remises à jour. Ce n’est pas le cas pour les Minis qui n’ont pas la possibilité de contacter la terre, donc d’affiner leur option plusieurs fois par jour. Partis de Horta il y a une semaine avec un routage bloqué, les solitaires ont vite compris au bout de deux jours, que la situation sur l’eau n’avait plus rien à voir avec la simulation virtuelle.
 
Alors certains ont construit leur stratégie dès le départ comme l’Espagnol Gerard Marin (Escar l’escala-CN Llanca) au Nord ou Hervé Piveteau (Jules) au Sud, d’autres ont suivi à la lettre leur routage et : Boum ! En plein dans l’anticyclone des Açores… Plombés par les calmes (le gros de la flotte). D’autres encore ont suivi leur instinct en privilégiant la route la plus directe tel David Sineau (Bretagne Lapins) ou Isabelle Joschke (Degrémont), d’autres enfin ont changé leur fusil d’épaule en cours de course comme Adrien Hardy (Brossard) ou Olivier Cusin (NégaWatt) en se recalant vers le Nord.
 
A moins de deux jours de l’arrivée aux Sables d’Olonne, la course a donc pris un autre visage : celui de quatre prétendants à la victoire (Sineau, Joschke, Marin, Hardy) avec trois outsiders qui peuvent encore s’intercaler (Laureyssens, Salabert, Mihelin). Près des côtes espagnoles, David Sineau, voit son avance décroître au fil des heures : propulsé par une petite brise de secteur Nord-Ouest huit nœuds, il va se planter dans un faible flux portant de moins de cinq nœuds jusqu’à jeudi matin. Une dure nuit pleine de doutes s’annonce pour le premier, leader depuis quatre jours, qui peine à atteindre quatre nœuds de vitesse et va voir son compteur encore descendre au coucher du soleil. S’il ne réagit pas en remontant vers le Nord (et en s’écartant des côtes et donc de la route directe), il devrait être en ballottage dans 24 heures à peine !
 
Au large, au milieu du golfe de Gascogne, Gerard Marin continue son grignotage de rongeur pour avaler le « Lapin breton »… Cinquième au scratch (et largement premier en voilier de série), l’Espagnol semble bien connaître les pièges hispaniques : il navigue sur le 45° Nord, soit à plus de 120 milles des côtes, et ne cesse d’accélérer avec l’arrivée d’un front froid générant plus de quinze nœuds de vent, puis vingt, enfin vingt-cinq nœuds jeudi. Avec une vitesse moyenne supérieure à huit nœuds ce mercredi après-midi, il gagne des dizaines de milles par jour depuis son virage à droite où il concédait alors plus de 225 milles au premier ! Quatre jours plus tard, il n’est plus qu’à une cinquantaine de milles du leader… Et derrière l’Ibère, le jeune Adrien Hardy met du charbon : le vainqueur de la première étape a eu le courage de rompre le contact il y a deux jours pour partir au Nord et croiser derrière Gerard Marin. Et avec le vent qui rentre, il navigue à près de dix nœuds et revient comme une balle…
 
Putter sur le golfe
Enfin, sur une route intermédiaire, Isabelle Joschke (Degrémont) peut arriver à éviter les molles espagnoles et à toucher rapidement la brise nouvelle. Mais elle devra aussi se méfier d’un retour de François Salabert (Aréas Assurances) peu éloigné de son tableau arrière, de Peter Laureyssens (Ecover) calé nettement plus au Sud dans la roue du leader, et d’Andraz Mihelin (Adria Mobil Too) qui allonge la foulée ces dernières heures. Et comme par hasard (sic !), cinq d’entre eux (Hardy, Mihelin, Sineau, Joschke, Salabert) terminaient dans les six premiers aux Açores, avec moins de quatre heures d’écart à Horta à l’issue de la première manche. Donc non seulement la victoire d’étape se joue en ce moment sur le terrain du golfe… de Gascogne, mais en sus, le classement général parmi les prototypes est voué à vaciller ! Le putt ultime pour le dernier trou pourrait permettre d’empocher le trophée.
Finalement, par deux points, il passe un nombre infini de courbes, de sinusoïdes, de paraboles, d’hyperboles, d’ellipses, de conchoïdes, de serpentines, de spirales, de trochoïdes… La voie euclidienne optimale est loin d’être mise en équation !
 

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