Jimmy Pahun : « le virus du Dragon » Il suffit de se promener sur les pontons du port de Tréboul pour comprendre que Jimmy Pahun n’est pas venu à Douarnenez pour faire de la figuration. Perceuse en main et manches relevées, les préparatifs font rage. Pour ce skipper, multiple vainqueur entre autres du Spi Ouest-France, l’objectif est clair : « La famille Urvois m’a communiqué le virus du Dragon et depuis j’essaye d’être présent à tous les rassemblements. C’est un bateau passionnant où chaque détail compte. Le plateau est exceptionnel, mais si on est régulier, on peut peut-être faire quelque chose. Être dans le premier quart du classement serait une belle performance. »
Bruno Peyron : « zéro pression, mais… » La présence à Douarnenez du skipper du bateau le plus rapide du monde est loin d’être le fruit du hasard. Bruno est un fidèle des évènements douarnenistes. Déjà présent lors des Grands Prix et Défis Petit Navire, il se devait d’être là pour ce Championnat du Monde Open de Dragon : « c’est un véritable plaisir de retrouver Douarnenez. J’ai la chance de pouvoir participer à cette Gold Cup qui oppose les meilleurs spécialistes de Dragon. Cela va être un véritable challenge à relever de se confronter à ces ténors mais on a fait quelques bons résultats avec Jimmy et «P’tit Louis», et j’espère que l’on pourra de nouveau rivaliser un peu avec les autres. De toute façon, on connaît nos points faibles. Mais comptez sur nous pour tenter de les corriger ! Quoi qu’il en soit c’est un plaisir de régater avec ces marins car j’aime beaucoup l’esprit de cette classe. Ce sont des passionnés et malgré la compétition, il y a sur l’eau un véritable « Gentlemen’s Agreement ».
Louis Urvois «Junior» : le souci du détail Être au milieu de deux géants de la voile n’est pas évident. Pourtant P’tit Louis a un rôle essentiel sur le bateau. « C’est un spécialiste du Dragon, souligne Jimmy Pahun, il a le souci du détail et c’est essentiel sur ce genre de bateau. Avec Bruno, on a vraiment besoin d’être conseillé et c’est un rôle que remplit à merveille Louis. » Un « P’tit Louis» manifestement ravi de se retrouver en si bonne compagnie : « j’ai vraiment de la chance de pouvoir naviguer avec Jimmy Pahun et Bruno Peyron. J’avoue que les premières fois, j’étais un peu impressionné. Mais maintenant, on se connaît bien et chacun à un rôle bien déterminé. Bruno apporte son feeling à la barre, Jimmy son expérience de régate et moi, j’essaye d’être le lien entre toutes ces compétences et d’adapter ces talents aux spécificités du Dragon. Si tout marche bien, on peut peut-être accrocher le Top 20. En tout cas, on va tout faire pour ! »
Au général, il devance d’1h56 son ami Thierry Chabagny (Littoral). Les deux hommes ont su préserver une partie de leur avance acquise lors de la deuxième étape historique entre Santander et Sant-Gilles-Croix de Vie. Gérald Véniard et son Scutum se hissent à la 3e place, jusqu’ici occupée par Armel Le Cléac’h (Brit Air). Au ponton, où l’attendaient sa femme, tous ses amis de Plougasnou, de la baie de Morlaix et un essaim de journalistes, le grand vainqueur de La Solitaire avouait avoir encore du mal à réaliser.
La première impression ? Je suis très fier, pour tout le monde qui est là. Je suis heureux. Je ne réalise pas encore, je crois. Mais je suis comblé. C’est énorme, énorme…C’est pour des moments comme celui-là qu’on fait ça… c’est magique. Extraordinaire.
As-tu eu peur de tout perdre, dans la pétole ? Ce matin, quand le vent a commencé à refuser, je me suis dit qu’on était maudits, que Gérald (Véniard) et les bateaux de devant allaient passer tout droit au reaching pendant qu’on se retrouverait à tirer des bords. Et là, il ne manquait plus qu’une petite molle de vent… mais c’était juste un moment. Je n’ai pas eu tellement peur en fait, j’étais juste pressé d’arriver. Le seul que je craignais vraiment c’était Thierry (Chabagny), c’était lui le danger pour moi. Dans la pétole hier, je ne regardais même pas trop Scutum et les autres. Je ne pensais qu’à Thierry. C’est pour ça que j’ai fait un petit recadrage de contrôle hier, pour me placer de nouveau entre lui et l’arrivée. C’était ça, ma course. Et puis, heureusement le vent est rentré hier soir…
Elle était dure, cette étape ? Très dure. Hier, je crois qu’on a battu des records de lenteur, avec 30 milles seulement de parcourus en une journée. Au départ de Dingle (premier à la bouée Radio France, ndr), j’avais fait un bon truc, j’avais mis la pression et même pour moi aussi c’était important de me prouver que j’étais dans le match, que j’étais bien. Après on a eu une première nuit stressante : c’est monté à 35 nœuds de vent et c’était un peu chaud, avec cette hantise de casser du matériel. Et puis, hier, il y a eu toutes ces heures passées à chercher la moindre risée… c’est La Solitaire, une course extraordinaire, ce n’est pas juste une école pour faire le Vendée Globe… il y a un niveau tellement élevé, c’est un tel régal. Et on a l’air de rigoler comme ça quand on nous voit au ponton, mais je peux vous dire que sur l’eau, on se bat jusqu’au bout. C’était bien beau d’avoir de l’avance, mais il fallait encore savoir la conserver…
Es-tu conscient d’entrer aujourd’hui au Panthéon de la course au large ? Je ne vais pas trop me regarder le nombril, mais aujourd’hui la vie est belle. Quand j’étais petit, je regardais surtout les transatlantiques des grands multicoques. Et puis est venue ma passion pour La Solitaire… et quand je vois le niveau qu’il y a ici, c’est un peu bizarre de me dire que je suis devant. Si on m’avait dit qu’un jour je participerai à cette course et que je la gagnerai, je ne l’aurais jamais cru. J’ai gagné une Transat AG2R et La Solitaire Afflelou Le Figaro, maintenant c’est bon je peux arrêter ! (il éclate de rire)
Justement, quels sont les projets de Nicolas Troussel ? Je verrai ça avec mon sponsor Financo, grâce à qui je suis là. Nous déciderons ensemble. Moi j’ai toujours dit qu’un jour j’aimerais bien faire le Vendée Globe, mais ce n’est pas exclusif, des beaux projets de voile, il y en a plein…
La première envie en débarquant sur le quai? (Hélène, sa femme, arrive et lui tombe dans les bras. Elle pleure. C’est silencieux d’un seul coup au ponton. Un ange passe. Grosse émotion, puis Nicolas reprend) : « je vais boire une bière comme d’habitude, décompresser car je suis encore dans la course, là… Maintenant, c’est sûr qu’on va essayer de bien le savourer ce moment-là…"
Sur le cercle Alpha, belle journée pour le groupe français de Melges 24, et notamment pour Partners & Partners, qui après un premier jour en demi-teinte, gagne une manche et finit second à une autre. Les champions du monde 2004 de la catégorie s’imposent devant les italiens de Gebl et le Team Gill lors de la première manche.
La performance du jour est à mettre au crédit de Christophe Barrue, à bord d’Eurovoiles, vainqueur de la seconde manche du jour. Le bateau, avec à la tactique Denis Infante, président de l’association française des Melges 24, montre que sa place de second de la veille n’était pas une coïncidence et qu’il entend bien jouer sa chance à fond. Pour Christophe Barrue, « c’était chaud ! On a été devant dès le début, on allait plus vite sous spi mais on se faisait rattraper au près. On a tenu bon, c’est génial ! ». Eurovoiles l’emporte devant Partners & Partners, et Full Throttle de Brian Porter. Sogeti Ville de Hyères finit 4ème.
Mêmes conditions de vent sur le cercle Bravo, avec un Eole bien en forme. Alors que Poizon Rouge a mené presque tout le long la première course du jour, c’est Pegusus de Brian Lee qui s’impose finalement devant No women No cry. Gill de Quentin Strauss complète le podium. Les bateaux suisses Blu Moon et Poizon Rouge finissent respectivement 5ème et 7ème.
La seconde course du jour a vu Blu Moon s’imposer, confirmant ainsi ses bons résultats obtenus au Pre-Worlds de jeudi. Pegusus finit second et Le Tocco troisième. Poizon Rouge reste dans la course en terminant la manche 4ème.
Au classement général, ce sont les champions du monde 2004 Partners & Partners qui prennent la tête, avec 7 points d’avance sur Poizon Rouge et Sherekhan. Les deux Melges locaux, Eurovoiles et SOGETI Ville de Hyères montrent qu’ils faudra aussi compter sur eux, en se classant respectivement 5ème et 6ème de ce championnat du Monde 2006.
Demain, fin des phases de qualification avec les deux dernières manches du round robin. Les bateaux seront à disposition du comité de course à partir de 11 heures sur l’eau.
Fin de l’aventure. A 16h43, 6h30 après le vainqueur, Jimmy Le Baut (Port-Olona) prenait l’ultime place au ponton de Concarneau. Ce dernier acte a été particulièrement intense, comme en témoignent les mines exténuées des marins à l’arrivée. Crevés, usés, beaucoup avouaient ne pas avoir vraiment dormi pendant 67 heures. C’était la dernière, alors ils ont tout donné pour tenter un coup d’éclat, que ce soit dans la ‘baston’ des trente premières heures de course ou dans la pétole, la veille de l’arrivée.
Veniard, l’homme aux (presque) trois victoires Nicolas Troussel et Gérald Veniard resteront les deux hommes qui ont marqué de leur sceau cette 37e édition. Le premier pour son coup fumant entre l’Espagne et Saint-Gilles-Croix-de-Vie, le second pour ses (presque) trois victoires. Presque. Car à Santander, à l’issue de la première et la plus longue des quatre étapes, Gérald Veniard se voyait déclassé suite à une pénalité de 24 minutes infligée pour cause d’excédant de poids embarqué (pesés trois heures avant le départ et retirés illico). Il n’empêche que dans les esprits, il restera celui qui a coupé le premier la ligne d’arrivée en Espagne. Par deux fois, le skipper de Scutum a réitéré l’exploit. Lors de la troisième manche à Dingle après un finish hallucinant dans la pétole à 10 milles de l’arrivée. Et il y a quelques heures à Concarneau après un parcours exténuant. Le Rochelais a toujours très bien navigué et en plus, il est rapide, « il va même trop vite » selon les mots de son dauphin du jour Oliver Krauss. Cette avalanche de succès, l’intéressé en revient à peine : « je suis le premier surpris de toutes ces bonnes choses accumulées. Je suis super heureux, tout me réussit, je vais vite, au portant, au près, et j’ai toujours choisi les bonnes options. Avec toute cette réussite, j’aurais pu gagner La Solitaire. » Seulement voilà, il ne s’agit pas d’un classement au point, mais bien au temps, une particularité qui fait le charme de celle que l’on nomme « la reine des courses en solitaire ».
Troussel, l’homme de l’ouest Cette année, il fallait être bon entre Santander et Saint-Gilles-Croix-de-Vie, pendant les 314 milles de l’étape 2, la plus courte mais aussi la plus punitive. Troussel a été l’homme de la situation. Il s’engouffre d’abord sur les traces de son copain Thierry Chabagny (Littoral), premier concurrent à tenter sa chance dans l’ouest lors de la remontée du golfe de Gascogne. Ils vont y trouver fortune. Le navigateur de Financo pousse l’option à l’extrême et y déniche du vent frais pendant que le reste de la flotte s’est encalminée. C’est lui qui pointe en tête au petit matin sur les côtes vendéennes, à 1h31 de son compagnon de route Chabagny. Grâce à leur expédition au large, ces deux-là parviennent à creuser des écarts impressionnants avec le reste des concurrents (plus de 4 heures avec le troisième Armel Le Cléac’h, 5 heures et au-delà sur la plupart des favoris). Ils réussiront à conserver leur avance jusqu’au bout. « Je suis très fier, pour tout le monde qui est là. Je suis heureux. Je ne réalise pas encore, je crois. Mais je suis comblé. C’est énorme, énorme. C’est pour des moments comme celui-là qu’on fait ça… c’est magique. Quand je vois le niveau qu’il y a ici, c’est un peu bizarre de me dire que je suis devant. Si on m’avait dit qu’un jour je participerai à cette course et que je la gagnerai, je ne l’aurais jamais cru ! » déclarait Troussel à son arrivée à Concarneau.
Question niveau, le Finistérien n’a pas tort. Ce plateau 2006 était particulièrement relevé et très homogène pour une grande moitié de la flotte. Les Le Cléac’h (Brit Air), Eliès (Groupe Generali assurances), Caudrelier (Bostik), Tabarly (Iceberg Finance), Krauss (AXA Plaisance), Drouglazet (PIXmania.com), de Pavant (Groupe Bel) ou Duthil (Brossard) ont été très réguliers sans que cela n’éclate au classement général. De nombreux coureurs ont eu leur heure de gloire à commencer par les bizuths qui formaient un groupe très solide : Erwan Israël (Delta Dore), Gildas Mahé (Le Comptoir Immobilier), Corentin Douguet (E.Leclerc–Bouygues Telecom) sans oublier leur lauréat Christopher Pratt (Espoir Crédit Agricole). D’autres encore ont marqué ces quatre étapes pour avoir mené la danse ou être longtemps resté dans le trio de tête : Jeanne Grégoire (Banque Populaire), Liz Wardley (Sojasun), Laurent Pellecuer (Cliptol Sport), Nicolas Berenger (Koné Ascenseurs), Marc Emig (A.ST Groupe)… pour ne citer qu’eux.
Cet après-midi, une fois posé le pied à terre, ils ont refait leurs dernières heures course, ceux qui ont dû mouiller l’ancre, connu des soucis techniques, attendu sans oser dormir de retrouver du vent. Demain viendra le temps de l’analyse. En attendant, il est temps d’aller dormir…
Le Chantier Pixis (anciennement Universail) et son Kouign Amann 5,50 seront présents au Grand Pavois de La Rochelle du 20 au 25 septembre, ainsi qu’au Salon Nautique de Paris.
Le “Kouign Amann”, de 5,50m , au nom du célèbre et typique délicieux gâteau breton, est destiné à l’usage de tous, de la promenade à la régate conviviale, en passant par la petite croisière. On pourra y tirer ses premiers bords en rivière comme en mer, en famille avec les enfants, en solitaire, ou entre amis, sans investir les budgets doublés de ses grands frères concurrents.
Pour un petit budget (17300 Euros* ttc sans les voiles), Kouign Amann ouvre les portes de la navigation cotière pour tous. Insubmersible avec ses réserves de flottabilité intégrées, il a été dessiné stable pour un meilleur confort et plus de sécurité. Dans le même esprit, il bénéficie d’un tableau arrière fermé pour une meilleure surveillance des enfants, au port comme en ballade.
ttention au classement de 4h ce matin : calculé à 0h30, il est encore plus ou moins en phase avec les rangs des bateaux – Armel Le Cléac’h (Brit Air) est toujours en tête – mais il ne reflète pas la réalité des choses sur l’eau quant aux vitesses des monotypes. Car voilà : la flotte est encalminée. Le vent est quasi totalement tombé, inférieur à 5 nœuds. A encore plus de 100 milles de l’arrivée à Concarneau, les Figaro Bénéteau ne progressent plus qu’à de très faibles vitesses, de l’ordre de 3 nœuds maximum, en tirant des bords au vent arrière… quand une risée le permet. L’autre donnée est qu’ils sont actuellement à la première heure d’une marée qui engendre un courant défavorable supérieur à 1,5 nœuds. Le tout n’est pas très reluisant. Ils vont peut-être même devoir jeter l’ancre pour ne pas reculer ! « On risque de mettre beaucoup de temps pour arriver à la maison », résume bien Erwan Tabarly (Iceberg Finance) : « on a 5 nœuds de vent plein vent arrière, on est contre le courant… on n’avance pas beaucoup et on va peut-être même sortir le grappin pour mouiller dans peu de temps. Il peut se passer encore beaucoup de choses !» D’autant que la flotte est encore très groupée (les 20 premiers en 5 milles). Le contraste est saisissant avec la furieuse nuit d’entame et la journée d’hier à glisser sous spi. Pour l’heure il n’y a guère de danger pour les trois leaders du général, respectivement pointés en 8e position à 2 milles (Nicolas Troussel/Financo), en 18e position à 4,7 milles (Thierry Chabagny/Littoral) et, donc en tête (Armel Le Cléac’h). Mais Dieu qu’elle est éprouvante cette Solitaire qui ne veut pas en finir ! Il faut rester éveillé malgré la fatigue, être aux aguets pour tenter d’exploiter le moindre souffle et progresser tant bien que mal, retarder le plus possible le moment redouté où il faudra peut-être jeter l’ancre pour ne pas reculer. Espérer enfin un souffle salvateur pour enfin progresser sur la route. Les petites voix entendues tôt ce matin à la vacation radio en attestent : les nerfs vont être mis à rude épreuve. Ils le sont déjà. Les échos du large Nicolas Troussel (Financo) : « on ne va pas tarder à reculer » « Je suis dans le bon paquet de devant, il faut positiver. On fait pour le mieux mais on ne va pas tarder à reculer je pense… Il n’y a pas beaucoup de gradient et un petit fond orageux. On verra bien ces heures prochaines en espérant avoir un petit peu de vent quand même. On va tâcher de rester éveillé pour faire avancer le bateau. »
Thierry Chabagny (Littoral) : « week-end fatiguant ! » « Il est vraiment fatigant ce week-end… et contrasté ! Après le vent fort du départ, les empannages dans la brise, la mer celtique avalée à 10 nœuds de moyenne et encore les glissades sous spi hier, voici maintenant la pétole où on se retrouve en train de tirer des bords. Heureusement, pour une fois ça ne part pas trop par devant et les position font du yo-yo. Alors le classement général n’est pas entamé, mais j’espère que le vent ne va pas trop traîner …»
Armel Le Cléac’h (Brit Air) : « un peu stressé pour le final » « C’est pas simple. Ça rappelle des souvenirs d’autres étapes où c’est déjà arrivé qu’on mouille ici, au large de Sein. Il y a un peu de clapot, les voiles claquent un peu. Je viens juste d’empanner pour anticiper le passage de cargos. Le moral va bien j’arrive pour l’instant à contrôler mes principaux adversaires. Un peu stressé tout de même pour le final, mais les écarts ne bougent pas trop pour l’instant. On est à la pointe Bretagne, pas loin de chez nous, c’est sympa quand même : y’a la régate, les cargos, les pêcheurs, tout le monde y va de son petit train-train en mer.. » Erwan Israël (Delta Dore) : « ne pas s’isoler » « Les conditions sont un peu difficiles, on préférait la journée d’hier à glisser sous spi ! Il faut chercher les risées dans la nuit et on commence à être fatigués. Dans la molle, si tu dors, tu perds très vite quelques mètres. Je bois de l’eau et je mange des chocolateries en essayant de rester au contact des autres, il ne faut surtout pas s’isoler dans son coin. Il y a des feux partout… J’ai hâte que le vent revienne, on ne va tout de même pas rester une semaine de plus sur l’eau ! »
Erwan Tabarly (Iceberg Finance) : « c’est compliqué » « Cette nuit, c’est compliqué et on ne va pas beaucoup dormir. Je vois quasiment les trois-quarts de la flotte, j’en ai plus derrière que devant, c’est plutôt bon signe… Je vois les trois premiers devant moi, pas très loin… il peut se passer encore beaucoup de choses surtout que le vent n’est pas prévu très fort. On n’est pas loin, mais on risque de mettre beaucoup de temps à arriver à la maison »
Marc Emig (A.ST Groupe) : « je vais jouer » « J’essaye de dormir, mais la météo ne nous aide pas avec cette pétole. J’ai perdu le fil. Ca va être pénible mais les prévisions on peut se les mettre dans la poche et gérer le moment. Ca va se jouer jusqu’au bout et il va falloir être bon, être un fin tacticien. Je n’ai pas grand chose à perdre au classement général, donc je vais jouer. »
Thomas Rouxel (Défi Santé Nutrition) : « la flotte s’est bien resserrée » « On n’est pas loin de Brest, on voit les feux s’éclairer, ça fait du bien de voir la terre. Le départ était super, jusqu’à la première nuit. J’ai voulu recharger les batteries, mais l’alternateur ne voulait pas marcher. J’étais sans électricité, sans pilote pendant 24 heures, c’était sport ! Gérald (Veniard ndr) m’a pas mal aidé et d’autres aussi, c’est vraiment sympa de leur part, c’est l’ambiance Figaro. Cette nuit j’ai enfin trouvé la panne, je vais pouvoir manger et dormir un peu. Jusqu’à maintenant je n’ai pas pu me reposer, j’ai très peu mangé et je n’ai pas pu profiter des superbes conditions de la nuit dernière. C’est pas violent, mais ça devrait rentrer. Comme le vent a molli, la flotte est bien resserrée, je vois environ une vingtaine de bateaux. »
Charles Caudrelier Bostik) : « c’est un peu la foire » « C’est un peu la foire, y’a pas grand chose à comprendre. Je navigue moyen, je ne suis pas super satisfait. Tout ce qu’on a fait jusqu’à présent ne sert à rien, c’est parti dans tous les sens. J’ai dormi 20 minutes maximum, c’est dur, je suis un peu dans le coltard, je fais des bêtises, je ne navigue pas très bien. On va faire avec. Je vous quitte, je vais empanner… »
Première constatation : les leaders n’ont eu à encaisser aucune avarie importante sur cette deuxième étape, certes marquée par les petits airs, mais aussi tout de même par une sortie des Açores plutôt musclée et un final extrêmement rapide dans le golfe de Gascogne. Avec vingt à vingt-cinq nœuds au près dans une mer très courte, très hachée, les corps étaient sollicités mais aussi le matériel : trois concurrents revenaient d’ailleurs au port de Faïal, Fabien Despres (Soitec) pour réparer la déchirure de son génois, Hugo Ramon (Emotion) suite à la rupture de sa fixation d’étai, Pierre Brasseur (Peinture Ripolin) pour des problèmes électriques et de pilote.
Ensuite, les hautes pressions ont surtout fatigué les nerfs quand les vitesses culminaient à un nœud pendant des heures… La sanction a été immédiate : ceux qui ont réussi à mettre du charbon dès l’île de Graciosa dans leur tableau arrière, ont toujours bénéficié d’un petit flux de secteur Nord-Est à Nord qui leur permettait de devancer l’anticyclone des Açores. Mais le gros de la flotte, et en particulier les voiliers de série qui ne pouvaient pas suivre le rythme des prototypes, se sont faits coiffer : plus au moins au Nord ou au Sud de la route directe, ils n’ont pu éviter les calmes. Il n’y avait donc rien à faire, si ce n’est prendre son mal en patience ou tenter un coup clairement au Nord, mais changer de stratégie en milieu de parcours n’est jamais une mince affaire !
Petits bobos et avaries résolues
Les premiers soucis sont venus essentiellement des pilotes automatiques et des circuits électriques. Une panne d’alimentation devient extrêmement dure à gérer sur ces voiliers de 6,50 mètres qui sont très sensibles aux réglages et peuvent difficilement tenir leur route sans barreur ou sans pilote. Le pire a été vécu par Sébastien Picault (Groupe Royer) sans électricité trois jours après le départ de Horta, puis Grégory Magne (20 minutes) à 800 milles de l’arrivée et Adrien Monsempes (SAS) : tous les trois terminent à petite vitesse. Peter Laureyssens (Ecover) a aussi eu du mal à se recaler à l’atterrissage sur la Vendée sans énergie, sans GPS, sans pilote… D’autres ont connu des problèmes plus délicats comme Dominique Barthel (Yamm) qui a cassé son safran bâbord quatre jours après le coup de canon, tel Andrew Wood (domosofa.com) qui a rompu une barre de flèche depuis six jours…
Et du côté des arrivants, les petits bobos touchent essentiellement les bouts dehors, les pilotes, les safrans à cause d’objets flottants, les voiles déchirées lors des rafales brusques du golfe de Gascogne. Mais au final, sur les 69 partants le 30 juillet des Sables d’Olonne, 59 arrivaient à Horta dont Clay Burkhalter (Acadia) sous gréement de fortune. Comme l’Américain ne pouvait pas réparer avant le départ, ce sont donc 58 solitaires qui prenaient le chemin du retour le 16 août. Et normalement, tous devraient franchir la ligne d’arrivée aux Sables d’Olonne avant le temps limite (96 heures après le premier arrivé de chaque catégorie). Cette première édition a donc démontré tout son intérêt dans le calendrier Mini et surtout confirmé que ce parcours allie diversité stratégique et météorologique, rythme intense, bouleversements de classement et retournements de situation…
Les étrangers en force
Sur la ligne de départ, le dimanche 30 juillet à 12h30, ils étaient vingt-quatre étrangers représentants quatorze nations : deux Australiens, trois Espagnols, deux Britanniques, un Polonais, deux Slovènes, trois Allemands, deux Américains, deux Belges, deux Néerlandais, deux Tchèques, une Singapourienne, un Portugais, un Suisse… et une armada de Français venus de nombre de épartements de l’Hexagone. Et au final, les étrangers font une entrée en force dans le circuit Mini avec la victoire du Portugais Francisco Lobato (BPI) et celle de l’Espagnol Gerard Marin (Escar l’escala-CN Llanca) en voilier de série pour la première et la deuxième étape, la troisième place au classement général du Slovène Andraz Mihelin (Adria Mobil Too) chez les prototypes. La venue aussi de nombre de jeunes coureurs issus de la filière du dériveur comme Adrien Hardy (Brossard), de Gerard Marin, de Francisco Lobato, de Jean-François Quélen (Galanz)… a rehaussé le niveau technique. Enfin, cette course a aussi montré que les Minis sont menés de plus en plus loin et vite, même pour les voiliers de série, puisque le record de distance en 24 heures a été établi lors de la deuxième étape par Hervé Piveteau (Jules) sur un Pogo-2, avec 259,4 milles à la moyenne de 10,80 nœuds sur un voilier de 6,50 mètres de long !
Plouf plouf, amstram gram, qui va gagner cette quatrième étape ? Les vieilles comptines de l’enfance doivent revenir, dissonantes, aux oreilles de nos 44 solitaires, scotchés dans le calme blanc et dans l’expectative depuis le milieu de matinée au large de Sein. Après 24 heures de navigation spécialement concoctées pour les durs à cuire, les voilà stoppés dans leur élan. La résistance nerveuse a pris le pas sur les capacités physiques. Mais ce cocktail contrasté puise dans les ressources et plombe le moral des troupes. Les voix fatiguées et lasses entendues à la vacation de 13h30 en témoignent. Sous le soleil qui inonde désormais le plan d’eau, certains font contre mauvaise fortune bon cœur… Trois grandes questions les taraudent. Quand et où le vent va t-il revenir ? Faudra t-il jeter l’ancre pour ne pas reculer ? Ai-je pris la bonne option ?
Patience et longueur de temps
A 14h00, en effet, Éole avait de nouveau déserté les côtes bretonnes et le courant contraire s’était invité. « Je suis quasiment arrêté. Le courant s’inverse dans la baie, je suis en train de repérer une bouée de pêcheur pour m’y accrocher au cas où » commentait Gérald Veniard. Les maigres risées qui striaient le plan d’eau restaient aléatoires en direction. Kito de Pavant (Groupe Bel) : « Je suis bâbord amures et à 100 m de moi, il y a un bateau qui avance dans la même direction, mais tribord. Ca part un peu dans tous les sens… »
La flotte attend avec impatience le flux de sud-ouest annoncé… mais qui tarde toujours à faire porter les voiles. Frédéric Duthil (Brossard) : « Il y a une heure, je me suis dit génial, ça rentre du sud-ouest et ben non ! C’est pas comme ça que ça se passe. A la limite, la pétole de cette nuit, on s’y attendait. Ce matin, j’étais assez optimiste… mais apparemment, ça veut pas. C’est un Figaro bizarre. C’est agaçant de voir que comme sur la 3e étape, tout le travail réalisé pendant les premiers jours est réduit à néant. C’est démoralisant. Mais bon, je ne suis pas le plus à plaindre »
Gérald Veniard, toujours du bon côté
Il n’a pas tort. Les plus à plaindre s’appellent Armel Le Cléac’h (Brit Air) et Yann Eliès (Groupe Generali assurances), partis de concert chercher fortune près des côtes… à leur grand désarroi. Cet après-midi, le skipper de Brit Air ne pouvait que constater son erreur. Leaders hier soir, les voilà 21e et 22e à 7,4 milles de la tête de course. Le Cléac’h lorgne désormais sur celui qui peut lui prendre sa troisième place au classement général, l’éternel Gérald Veniard. Sur les conseils (avant départ) du spécialiste météo et navigateur Marcel Van Triest, et pour contrecarrer ses adversaires, le Rochelais a décidé de prendre le large aux côtés de Marc Emig et d’Oliver Krauss (Espoir Crédit Agricole). Les voilà récompensés. Ce trio devance de 2,6 milles un groupe qui navigue plus proche de la route directe, composé de Kito de Pavant, 4e, Erwan Tabarly (Iceberg Finance), 5e, Charles Caudrelier (Bostik), Eric Drouglazet (PIXmania.com), Frédéric Duthil et le leader du classement général Nicolas Troussel (Financo). Ce dernier ne peut s’empêcher de surveiller son rival Thierry Chabagny (Littoral), certes relégué 5 milles plus loin, mais qui avançait un nœud plus vite au dernier pointage…
La voie du large
La morale de cette histoire est probablement qu’une fois de plus, quand le vent est absent, c’est la voie du large qu’il faut suivre. On l’a vu lors des deux précédentes étapes. Le plus extrême dans cette stratégie est actuellement Christophe Lebas (Armor Lux) qui remonte le classement au fil des heures. Mais avant de tirer des conclusions hâtives, encore faudrait-il que le vent revienne et permette d’y voir plus clair dans la hiérarchie. Peut-être dans quelques heures. Les concurrents sont toujours attendus à Concarneau entre 8h00 et 11h00 lundi matin.
Comme prévu ça va vite. Très vite. Les six leaders du pointage de 4h sont flashés par la patrouille en excès de vitesse, à plus de 11 nœuds de moyenne. Le vent de nord-ouest qui monte à plus de 30 nœuds dans les rafales permet d’allonger la foulée et autorise en prime de longs surfs grisants… mais pas sans risques. Eric Peron (Cigo) en a déjà fait les frais : dans un empannage il a déchiré son grand spi et est contraint de faire route avec le petit, beaucoup moins performant dans ces conditions. Christopher Pratt (Espoir Crédit Agricole) n’a pas de pilote automatique depuis le départ et a déjà commencé son chemin de Groix : il est obligé de coucher volontairement le bateau pour pouvoir empanner ! En tête, abonné aux bons débuts de course au départ de l’Irlande – voir l’an dernier à Cork – Armel Le Cléac’h (Brit Air) mène la danse des 44 solitaires en route pour l’ultime combat vers Concarneau. Le bizuth Erwan Israël, décidément formidable sur Delta Dore, lui mène la chasse à 0,2 mille. Nicolas Bérenger, qui s’amuse comme un fou dans le vent fort et la longue houle, est en troisième position à 0,4 mille. Il est à égalité avec le leader du classement général Nicolas Troussel qui galope lui aussi à onze nœuds de moyenne en la saine compagnie d’un Yann Elies (Groupe Generali assurances) remonté à bloc. Les gros bras sont là. Alors que le leader Le Cléac’h est pointé à 371 milles de l’arrivée (déjà 85 milles d’avalés depuis le départ d’hier à 15h !) les écarts sont encore limités, puisque pas moins de 37 bateaux tiennent en moins de 5 milles d’écart au but. Le deuxième au général Thierry Chabagny (Littoral) est lui aussi parfaitement dans le match, à moins de deux milles de la tête de course. A fond dans la nuit noire, les 44 solitaires progressent comme prévu à des vitesses plus que respectables. Avec la hantise de déchirer une voile, casser du matériel… ou rencontrer un mammifère marin, mésaventure qui vient d’arriver à Eric Dourglazet, le navigateur de PIXmania.com. Rien n’est joué. Les échos du large Eric Drouglazet (PIXmania.com) : « Je me suis pris une bestiole d’une douzaine de mètres ! » « C’est sympa, ça va vite au but. Il faut être dessus, on prend 30 nœuds, donc il faut être vigilant quand même. C’est un peu chaud. On exploite les bascules de vent. Je me suis pris une bestiole d’en gros douze mètres de long, ça a cogné très fort, bel arrêt buffet ! Charles (Caudrelier) a vu l’aileron de la bestiole derrière, c’est assez impressionnant, je suis tombé sur le winch avec l’arrêt mais ça va… J’ai fait un départ à l’abattée, j’ai eu peur pour le spi mais j’ai réussi à récupérer le bazar, je ne sais pas trop comment. On se reposera demain.»
Nicolas Bérenger (Koné Ascenseurs) : « la grande éclate ! » « C’est la grande éclate ! Une nuit géniale… Le vent est monté, l’empannage était un peu chaud avec 25 nœuds. J’ai mis un coup la bôme dans l’eau, un coup le tangon dans l’eau, c’était chaud mais c’est passé. J’ai vu 17 nœuds de vitesse du bateau au speedo… J’ai le leader devant moi dans l’axe, je pense que c’est Armel Le Cléac’h. Je pense être dans le groupe de tête. Je n’ai pas lâché la barre, il n’est pas question de dormir. » Christopher Pratt (Espoir Crédit Agricole) : « sans pilote ! » « J’ai pas de pilote depuis le départ, j’apprends à empanner sans pilote dans 25 nœuds et c’est pas simple. J’ai tout de même réussi à attraper le sac de nourriture qui était à portée de mains. Pour empanner, je me mets au tas volontairement et puis je me remets ensuite sur la route. C’est un peu chaud mais pour l’instant ça marche. Je vais me battre, en restant vissé à la barre. On a eu une petite histoire sur la VHF des gars dans la montagne qui ont survécu longtemps à plus de 6000 m dans la montagne, c’était impressionnant et ça m’a boosté, je me suis dit que par rapport à ça, ne pas avoir de pilote sur une étape de La Solitaire ce n’était pas si grave. »
Eric Peron (Cigo) : « j’ai éclaté mon grand spi » « Sur le premier empannage, j’ai merdé un peu et j’ai éclaté mon grand spi.. Donc là je suis sous petit spi. Et j’ai les boules ! Du coup, je vais moins vite que les autres. Alors, je m’accroche. » Robert Nagy : « des bouffes à 33, 34 nœuds » « Ça gigote pas mal, des bouffes, à 33, 34 nœuds, c’est un peu rock’n’roll. Pas de souci pour l’instant. Le groupe de tête est juste devant, je pense que je suis encore dans les 10 premiers, donc ça va. C’est plus rigolo que ce qu’on a fait dans l’autre sens ! Y en a pour un bout de temps comme ça encore. Trois empannages sans souci pour l’instant ça va … »
Ce solitaire est un roc ! Cet Ibère est inoxydable… Ce Catalan a de l’élan. Gerard Marin est la grande révélation de cette première édition de la course Les Sables-Les Açores-Les Sables. Déjà quatrième à Horta, ce discret solitaire n’a jamais douté de sa stratégie et a dès le départ des Açores, décidé de partir au Nord chercher les vents d’Ouest, plutôt que de suivre la meute qui virait de bord rapidement pour suivre la route directe vers les Sables d’Olonne. Et l’option a été plus que payante ! Elle a même failli lui permettre de remporter au scratch ce retour vers la Vendée… Pourtant ce jeune Espagnol de 24 ans n’avait jamais pratiqué la course océanique et n’avait à son actif en solitaire et sur un Mini, que deux courses d’avant saison : la Mini Max et la Mini Solo… Formé à l’école du dériveur, il est incontestablement un excellent barreur et sa course démontre, progressions à l’appui, qu’il a toujours tiré le maximum de son voilier de série, un Pogo-2. A preuve, des moyennes de plus de dix nœuds pendant des heures, des pointes à plus de treize nœuds !
Seul au monde
Privé de contact radio longue et courte portée (BLU et VHF), le skipper de Escar l’escala-CN Llanca n’a donc jamais su avant d’arriver aux Sables d’Olonne qu’il était bien placé, et même en tête de la flotte des voiliers de série. En partant à 90° de la route directe, l’Espagnol a perdu énormément de terrain les premiers jours de course au point d’être classé 54ème sur 58 partants deux jours après le départ de Horta. Il a même concédé plus de 200 milles au premier prototype ! Et pourtant, dès qu’il a touché les vents portants d’Ouest, Gerard Marin a pris le train en route et n’a fait qu’accélérer au point d’avoir plus de 120 milles d’avance sur le second voilier de série, celui d’Hervé Piveteau (Jules)… Et il n’était alors qu’à une vingtaine de milles du premier prototype, une journée avant l’arrivée ! Bref, ce Catalan a du talent au point de terminer largement devant son dauphin au classement général, le Portugais Francisco Lobato (BPI) plus d’une demie journée derrière et devant le troisième voilier de série, celui de Hervé Piveteau (Jules) qui a fait un finish éblouissant à plus de dix nœuds de moyenne sur la dernière journée de mer… Ce samedi soir, la moitié de la flotte des 58 partants de Horta (Açores) sera dans le port des Sables d’Olonne. Le dernier de la flotte, Grégory Magne (20 minutes) qui connaît des problèmes électriques depuis deux jours, était à l’entrée du golfe de Gascogne ce samedi après-midi, soit à une journée et demi des Sables d’Olonne : tous les solitaires seront donc présents pour la remise des prix de mardi 29 juillet. Interview de Gerard Marin, premier au classement général voiliers de série sur le Pogo-2, Escar l’escala-CN Llanca. Que penses-tu de ta course ? A la base, la route Nord me plaisait plus, elle m’allait bien en fait. Et comme les autres se sont retrouvés sans vent, j’ai eu beaucoup de chance. Je voulais faire une belle course, sans pour autant faire la différence, mais comme les autres n’ont pas eu de vent… Tu as décidé dès le départ que tu irais au Nord ? Oui, avant le départ et même avant. Cela fait des mois que j’étudie les cartes, et l’option Nord me paraissait meilleure que le Sud. Tu t’es vite retrouvé tout seul. Oui, je n’avais pas de contact VHF, et je ne captais pas la BLU, je ne savais rien avant d’arriver. En ici, j’ai entendu les bateaux qui arrivaient et tous ceux qui restaient. Là, j’ai su que j’étais plus ou moins bien, mais je n’avais pas idée du résultat réel. Tu savais ce qui se passait un peu quand même ? Non, je savais seulement que j’étais plus au Nord, mais je pensais qu’il y avait trente milles de différence : quand je suis arrivé et que j’ai vu qu’il y a eu jusqu’à cent milles, j’ai été très surpris ! Mais ta place n’est pas si surprenante, tu étais arrivé 4ème de la première étape ! Oui, déjà la quatrième place m’allait super bien. Je signais tout de suite pour finir quatrième. Je suis très content, car je n’ai pas beaucoup d’expérience sur ce type de course. Tu sais que tu étais presque dernier et que tu as failli gagner le classement scratch ? Non, je ne recevais rien, je ne savais pas plus que j’étais dernier que troisième. Je n’avais vraiment aucune idée de ce qui se passait et quand je me suis retrouvé scotché dans le Nord, là je me suis dit que j’allais rester là une semaine et qu’à mon arrivée, tout le monde serait déjà rentré à la maison. Ensuite, quand le vent a commencé à souffler, j’ai atteint le cap Finisterre en quatre jours, et ce fut un des meilleurs moments parce que ce passage a été très rapide, ensuite, il y a l’arrivée… Seul, sans aucune information, tu allais quand même très vite. En fait, ça a été très rapide samedi et cela a duré quatre jours. Je me suis éclaté et j’espérais que cela dure. Mais tu termines 6ème de l’étape ! J’ai eu beaucoup de chance que les autres se retrouvent sans vent. Ca a bien marché pour moi. Je ne vais pas me plaindre…
Arrivées de la deuxième étape des Sables-Les Açores-Les Sables (1 270 milles) : 1-David Sineau (Bretagne Lapins) en 8 jours 19 heures 58 minutes 14 secondes, à six nœuds de moyenne 2-Adrien Hardy (Brossard) en 8j 20h 35’ 18’’, à 37’ 04’’ du vainqueur 3-Andraz Mihelin (Adria Mobil Too) en 8j 22h 15’ 54’’, à 2h 17’ 40’’ du vainqueur 4-Isabelle Joschke (Degrémont) en 8j 22h 32’ 20’’, à 2h 34’ 06’’ du vainqueur 5-François Salabert (Aréas Assurances) en 8j 23h 23’ 09’’, à 3h 24’ 55’ du vainqueur 6-Fabien Despres (Soitec) en 9j 01h 15’ 18’’, à 5h 17’ 04’’ du vainqueur 7-Gerard Marin (Escar l’escala-CN Llanca) en 9j 01h 13’ 04’’, premier voilier de série 8-Nicholas Brennan (Rafiki) en 9j 06h 58’ 01’’, à 10h 59’ 47’’ du vainqueur 9-Peter Laureyssens (Ecover) en 9j 07h 02’ 25’’, à 11h 04’ 11’’ du vainqueur 10-Kristian Hajnsek* (Adria Mobil) en 9j 08h 54’ 12’’, à 12h 55’ 58’’ du vainqueur 11-Hervé Piveteau (Jules) en 9j 10h 19’ 12’’, à 9h 06’ 10’’ du vainqueur voilier de série 12-Olivier Cusin (NégaWatt) en 9j 13h 29’ 39’’, à 17h 31’ 25’’ du vainqueur 13-Ronan Deshayes (PCO Technologies) en 9j 14h 25’ 10’’, à 18h 26’ 56’’ du vainqueur 14-Francisco Lobato (BPI) en 9j 16h 03’ 57’’, à 14h 50’ 53’’ du vainqueur voilier de série 15-Xavier Haize (Carben Composites) en 9j 16h 32’ 03’’, à 20h 33’ 49’’ du vainqueur 16-Thomas Ruyant (Faber France) en 9j 20h 24’ 59’’, à 1j 00h 26’ 45’’ du vainqueur 17-Yoann Vadeleau (Owl) en 9j 21h 59’ 28’’, à 1j 02h 01’ 14’’ du vainqueur 18-Mathieu Girolet (Le roi du matelas) en 9j 22h 14’ 31’’, à 21h 01’ 27’’ du vainqueur voilier de série 19-Elodie Riou (KPMG) en 9j 22h 21’ 36’’, à 21h 08’ 32’’ du vainqueur voilier de série 20-Fabrice Lucat (Hakuna Matata) en 9j 22h 31’ 30’’, à 1j 02h 33’ 16’’ du vainqueur 21-Jean-Marie Vidal (Jason) en 9j 22h 32’ 16’’, à 1j 02h 34’ 02’’ du vainqueur
Temps cumulé sur deux étapes de la course les Sables-Les Açores-Les Sables : Adrien Hardy (Brossard) en 16j 18h 16’ 58’’ David Sineau (Bretagne Lapins) en 16j 20h 15’ 56’’, à 1h 58’ 58’’ du vainqueur Andraz Mihelin (Adria Mobil Too) en 16j 21h 21’ 09’’, à 3h 04’ 11’’ du vainqueur Isabelle Joschke (Degrémont) en 16j 23h 37’ 05’’, à 5h 20’ 07’’ du vainqueur François Salabert** (Aréas Assurances) en 17j 00h 54’ 25’’, à 6h 37’ 27’’ du vainqueur Fabien Despres (Soitec) en 17j 00h 57’ 53’’, à 6h 40’ 55’’ du vainqueur Gerard Marin (Escar l’escala-CN Llanca) en 17j 06h 08’ 40’’, premier voilier de série Nicholas Brennan (Rafiki) en 17j 10h 20’ 03’’, à 16h 03’ 05’’ du vainqueur Kristian Hajnsek* (Adria Mobil) en 17j 13h 33’ 37’’, à 19h 16’ 39’’ du vainqueur Olivier Cusin (NégaWatt) en 17j 18h 29’ 46’’, à 1j 00h 12’ 48’’ du vainqueur Francisco Lobato (BPI) en 17j 19h 38’ 22’’, à 13h 29’ 42’’ du vainqueur voilier de série Hervé Piveteau (Jules) en 17j 21h 0’ 40’’, à 14h 52’ 00’’ du vainqueur voilier de série Peter Laureyssens* (Ecover) en 18j 03h 09’ 35’’, à 1j 08h 52’ 37’’ du vainqueur Ronan Deshayes (PCO Technologies) en 18j 03h 19’ 35’’, à 1j 09h 02’ 37’’ du vainqueur Jean-Marie Vidal (Jason) en 18j 04h 10’ 29’’, à 1j 09h 53’ 31’’ du vainqueur Elodie Riou (KPMG) en 18j 09h 11’ 24’’, à 1j 03h 02’ 44’’ du vainqueur voilier de série Xavier Haize (Carben Composites) en 18j 11h 30’ 41’’, à 1j 17h 13’ 43’’ du vainqueur Yoann Vadeleau (Owl) en 18j 12h 45’ 13’’, à 1j 18h 28’ 15’’ du vainqueur Thomas Ruyant (Faber France) en 18j 15h 16’ 47’’, à 1j 20h 59’ 49’’ du vainqueur Fabrice Lucat (Hakuna Matata) en 18j 23h 58’ 45’’, à 2j 05h 41’ 47’’ du vainqueur Mathieu Girolet (Le roi du matelas) en 19j 00h 30’ 23’’, à 1j 18h 21’ 43’’ du vainqueur voilier de série
*Avec pénalité lors de la première étape ** Avant jury