Yann Eliès (Generali) : « Ce matin j’étais bien placé. Je suis passé 4ème ou 5ème au phare du Fastnet et je grappillais progressivement des places. On ne voyait personne derrière nous même aux jumelles… et ce soir ils nous passent devant sur la ligne d’arrivée ! Quand on se dépense autant, que l’on donne autant pour si peu de résultat, c’est décevant. Nous avons eu des moments durs où l’on se demandait ce que l’on faisait là. Trois jours de près dans 17 à 24 nœuds de vent, c’est incroyable comme cela peut être dur ! Mais cela fait du bien de se battre et de se dépasser. J’ai fait trois ou quatre changements de voiles, mais je suis rodé et bien organisé ! A l’entrée de la baie j’ai été obligé de mouiller l’ancre par 60 mètres de fond car je reculais. Dix minutes plus tard le vent revenait et il fallait la remonter ! »
Pietro d’Ali (Nanni Diesel) : « je commets une petite erreur au départ, où je prends un peu de retard. Mais je reviens bien la première nuit et la deuxième, où j’étais très proche des 10 premiers. J’ai joué un peu au milieu au Fastnet, car il n’y avait pas de vent à la côte. Ensuite, la troisième nuit a été étrange, la météo ne correspondait pas à ce qui était prévu, et puis le vent est complètement tombé deux fois, il y avait de la brume très épaisse, on ne voyait strictement rien, et ce fut ce final incroyable où n’importe quel bateau aurait pu gagner. »
Kito de Pavant (Groupe Bel) : « J’ai le dos en compote ! Cette étape était éprouvante avec beaucoup de près et de la mer. J’ai un sentiment un peu « amer » si l’on regarde le résultat brut même si en temps les écarts sont très faibles. Malgré un départ moyen, j’étais revenu dans le groupe de tête. On s’était bien décroché de la flotte pour se retrouver bloqués à 20 milles de l’arrivée. Tout le monde est revenu par l’arrière et franchement j’ai cru rêver en voyant les feux des bateaux se presser sur la ligne. C’était plus serré qu’au départ ! Après le mal que l’on s’est donné pour arriver jusqu’ici c’est frustrant. »
Damien Seguin (AltéAd – Région Pays de la Loire) : « Depuis le début de cette course, il y a beaucoup de choses qui m’ont plu et qui m’ont rassuré. J’ai trouvé le bon rythme dans une troisième étape pas facile. Je suis allé vite 24 heures sur 24 et ce genre de comportement me met en confiance. J’ai réussi à bien faire marcher le bateau, même la nuit j’arrivai à passer du monde. Je suis content parce que je suis dans le rythme et que j’ai accroché tout le temps. Tactiquement j’ai voulu faire un coup et je m’y suis tenu. Je suis content de l’avoir fait. Les parcours proposés sur cette course méritent à chaque fois réflexion et je trouve qu’il y a peu de prise d’initiative. Je suis heureux d’avoir fait partie de ceux qui ont osé."
Gildas Morvan (Cercle Vert) : "Les filles ont fait un très beau match. Liz a eu une très belle trajectoire et Jeanne a super bien navigué. Elles travaillent toutes les deux beaucoup et ont un très bon rythme. Ca ne m’étonne pas de les voir arriver là. La première étape m’a souri et je l’emporte après la pénalité dont écope Gérald Véniard. Sur la deuxième nous avons pris un véritable coup de massue et tous les rêves sont tombés à l’eau ; un peu comme si on te montre tes cadeaux de Noël et qu’on te dit que finalement il n’y aura pas de Noël cette année ! La troisième étape est bien partie et elle fini en mistoufle à l’arrivée. C’était un jeu de dés et je ne suis pas le meilleur au casino. Quoi qu’il en soit, aujourd’hui je suis onzième au classement général et il y a encore moyen de gagner des places en navigant bien. Ce n’est pas fini ! »
Charles Caudrelier (Bostik) : "J’ai été beaucoup trop passif dans mes choix tactiques alors que j’avais de bonnes sensations. J’étais suiveur au lieu d’être leader et, pour ça, je m’en veux beaucoup. Pendant ce temps, Jeanne Grégoire s’est comportée en véritable chef. J’aurai vraiment aimé qu’elle l’emporte car elle le méritait largement. Je crois que c’est la première fois qu’une femme fait état d’une telle supériorité dans des conditions vraiment dures. Chapeau !!!"
Marc Emig (AST Groupe, 5ème) : « Ce résultat arrive à point nommé. Cela me rassure nettement après la déconvenue que j’ai connu lors de la 2e étape. Depuis St-Gilles, je me suis assez longtemps retrouvé en milieu de flotte. Dans les derniers milles, à la faveur d’un coup de vent au large des côtes Irlandaises, je me suis retrouvé aux avants postes avec quelques autres et j’ai même été leader. A 10 milles de l’arrivée j’étais second et au final je coupe la ligne 5e. C’était vraiment la loterie… mais quand on se retrouve à batailler pour la gagne à quelques milles de l’arrivée on est forcément un peu déçu de ne pas l’emporter mais je suis très content de ma performance, ma meilleure sur la Solitaire. »
Jeff Pellet (Lubexcel) : « J’ai toujours voulu partir à gauche de la flotte. Sur les fichiers météo, le vent devait forcir en venant du large et c’était juste (…) avant le Fastnet, nous avons reçu un nouveau bulletin annonçant une bascule au Nord-Est. J’ai alors laissé glisser le bateau vers la droite et j’a recroisé devant les autres. Avec du recul, en continuant dans l’Ouest une heure de plus, j’aurais presque pu prendre la tête. Lâcher une flotte de figaristes est toujours risqué, si ça passe, c’est le jackpot mais tu peux aussi aller au « carton ». Là, je n’ai pas douté. »