Cette fin d’année 2009 donne naissance à une nouvelle marque de voiles : la voilerie Alta Sails est née de la rencontre de 2 voiliers et d’un coureur. Pascal Allain, voilier à Piriac sur Mer depuis 7 ans, Philippe Guillomet, voilier à Brest depuis 10 ans et Damien Seguin, coureur Paralympique 2 fois médaillé des JO en 2.4 à Athènes puis Pékin.
La voilerie Alta Sails conçoit et fabrique ses voiles pour des propriétaires, des structures sportives et des chantiers aux bateaux personnalisés. Du dériveur au croiseur habitable toute taille, du mono au multicoque, de la régate autour de 3 bouées à la course océanique, de la croisière côtière à la croisière hauturière. Le positionnement choisi est qualitatif, il répond autant à la demande de voiles classiques à fort rapport qualité/prix, qu’aux voiles techniques réfléchies et spécifiques faisant appel à un savoir-faire et à des technologies de pointe maîtrisées.
Pour la croisière, la Gamme Alta Easy propose des voiles prévues pour une utilisation côtière, faciles à utiliser, résistantes et économiques. Alta Offshore propose des voiles de croisière prévues pour une utilisation hauturière. En Racing, la gamme Alta Racing développe des voiles de course pour des parcours de type banane ou pour la course au large, le profil, le choix du tissu et les finitions pensés pour vous faire naviguer plus vite et plus longtemps. Enfin, la Gamme Alta One Design pour des voiles haute performance de courses exclusivement conçues dans le respect des jauges. Damien Seguin et Armel Tripon sont d’ailleurs arrivés 4èmes de la Solidaire du Chocolat sur leur Class 40 Cargill MTTM Ville de Guérande avec une Grand Voile Alta Racing en Membrane D4 Kevlar renforcée Alta Offshore.
La voilerie Alta Sails vous convie à son inauguration au Nautic le Dimanche 6 Décembre à 18 heures sur le Stand de la Région Pays de la Loire : Hall 1 Stand R83.
Hier faute de vent les courses n’ont pas pu être disputées. Aujourd’hui c’était avec un vent très faible qu’une partie de l’épreuve a pu être organisée, avec cinq flights mais sans finale. Néanmoins les résultats de la journée ont été comptabilisés et un classement officiel établi. La journée a mal débuté pour Dean Barker et Artemis avec un souci de gouvernail lors du pré-départ dans le match face à Team Sea Dubai. Markus Wieser, à la barre du bateau de l’équipe locale a profité de la situation en infligeant une pénalité sur son adversaire, ce qui lui a permis de gagner la course, malgré les efforts d’Artemis. En effet, Barker a mis en place une barre de secours qui ne lui permettait pas d’être à l’aise.
Certes l’équipe technique a réparé l’avarie, mais il semble évident qu’Artemis en a souffert toute la journée, car les résultats étaient bien inférieurs à ce que nous avons l’habitude de voir de cette équipe. Ironie du sort, c’était Rod Davis, l’entraîneur d’Artemis, qui prenait exceptionnellement la barre de Ceeref à cause de l’indisponibilité du barreur habituel Sébastien Col. En tout cas sa performance était exceptionnelle avec des moments très forts comme lors de la rencontre avec Team Aqua, lorsqu’il a pu dévoiler tout son talent, et l’équipe a terminé la journée sans avoir perdu un seul match.
La déception était immense aussi du côté de Team Aqua, qui termine cette journée en dernière place, ce qui engendrait une chute au classement final de la saison de la troisième à la septième place. A noter en revanche la bonne prestation de Karol Jablonski (Organika) après sa victoire avec Synergy dans le Louis Vuitton Trophy à Nice.
Demain, place aux courses en flotte. C’est Artemis qui est actuellement en tête avec deux points d’avance sur Team Aqua après sa belle victoire à Portoroz le mois dernier. Mais après les résultats de cette journée, la tension monte sûrement d’un cran chez les leaders…
RC 44 Gold Cup de Dubaï – Match-race 1) CEEREF, Rod Davis, 4 points 2) Islas Canarias Puerto Calero, José Maria Ponce, 3 points 3) Organika, Karol Jablonski, 3 points 4) No Way Back, Ray Davies, 2 points 5) BMW ORACLE Racing, Morgan Larson, 1,5 points (including 0,5 point penalty) 6) Team Katusha, Paul Cayard, 1 point (including 2 points penalty) 7) Team Austria, Christian Binder, 1 point 8) Team Sea Dubai, Markus Wieser, 1 point 9) Artemis, Dean Barker, 1 point 10) Team Aqua, Cameron Appleton, -2 points (including 3 points penalty)
Championnat RC 44 – Match-race: 1) CEEREF, 13 points 2) No Way Back, 20 points 3) Organika, 24 points 4) Artemis, 27 points 5) BMW ORACLE Racing, 28 points 6) Islas Canarias Puerto Calero, 29 points 7) Team Aqua, 32 points 8) Katusha, 45 points 9) Team Sea Dubai, 45 points 10) Team Austria, 51 points 11) Jelik, 65 points
Marc, cette transat est-elle un moment fort de ta carrière nautique ?
C’est ma première grande victoire sur une course océanique : il faut être tenace ! C’est avant tout une victoire partagée avec Charles, mais aussi avec les designers, l’équipe technique et le groupe Safran. Et c’est une grande satisfaction que Groupe Bel termine second : nous ne serions pas allés aussi vite après les Açores sans sa pression constante. Nous nous sommes tous les deux imposés un rythme très élevé.
Il y a trois ans, le choix des architectes était original !
Il y a une petite fierté à avoir monté un collectif architectural comme celui de Safran, avec Guillaume Verdier, Marc Van Peteghem et Vincent Lauriot-Prévost. C’est aussi une satisfaction qu’un grand groupe technologique ait accepté ce concept hors des sentiers battus avec ces architectes, ce constructeur (Thierry Eluère), cette équipe technique. Être précurseur sur tous ces secteurs était aussi novateur et risqué.
Embarquer plutôt des jeunes équipiers, est-ce un choix délibéré pour toi ?
Je pense que deux coureurs du même âge ont une expérience nautique similaire : il y manque la complémentarité dans l’approche et la perception. Quand j’en ai la possibilité, je préfère choisir un navigateur issu de la Solitaire du Figaro (Armel Le Cléac’h, Charles Caudrelier Benac…) ou de l’olympisme (Sidney Gavignet, Yann Guichard…), pour apporter un vrai plus au projet.
Qu’est-ce que l’association avec Charles t’a apporté ?
Charles m’a imposé la recherche permanente de la performance : je suis plus focalisé sur la gestion du bateau et du long terme. Ces dernières années, je n’ai pas eu l’occasion de courir au contact, sur des épreuves très exigeantes à court terme. En course océanique aujourd’hui il faut aussi être très concentré sur la constance de la vitesse, l’optimisation des trajectoires, le contrôle de ses concurrents. Sortant de la Solitaire du Figaro, Charles y est extrêmement bien préparé.
Charles, comment navigue-t-on avec un marin plus expérimenté que soi ?
Marc m’a apporté une plus grande rigueur, surtout dans l’attention constante qu’il faut porter au bateau. Par exemple, j’avais oublié de bloquer la drisse de gennaker au winch après l’avoir envoyée et mis au taquet de mât : si Marc n’avait pas été à l’affût, on aurait arraché le taquet et le gennaker était à l’eau ! La vigilance est fondamentale sur ces bateaux.
Comment s’est déroulée cette transat en termes de rythme ?
« Il y a eu quatre phases dans cette Transat Jacques Vabre : la sortie de Manche, la décision de rester sur l’orthodromie au cœur de la dépression, l’atterrissage sur les Antilles et la mer des Caraïbes, avec une zone complexe à 200 milles de l’arrivée. Cette dernière phase nous a imposé de bien négocier une dépression tropicale sur la Colombie avec les derniers milles dans du vent faible et instable ».
Marc, il y a eu un choix essentiel deux jours après le départ…
Nous n’avions rien défini au départ du Havre en termes de fonctionnement à bord : Charles s’est attelé naturellement à la tactique, au défrichage des fichiers météo. Quand au bout de deux jours de mer, il a fallu choisir entre la route de l’Ouest ou celle du Sud, la décision a été rapide : nous ne voyions pas de porte de sortie par le Sud et nous étions certains de la fiabilité de Safran. L’Ouest était donc la voie logique.
Charles, quelle différence par rapport à la première Transat, où vous aviez terminé à la deuxième place ?
Le parcours de cette édition est nettement plus intéressant : une transat Nord-Sud n’offre pas beaucoup d’opportunités stratégiques contrairement à une traversée Est-Ouest. Il y a deux ans, lorsque j’ai participé à la Transat Jacques Vabre avec Marc, Safran sortait tout juste du chantier ! On ne connaissait pas encore ses spécificités alors qu’aujourd’hui, après deux saisons et un Vendée Globe, Safran est totalement fiabilisé, à 100% de son potentiel.
Juan Kouyoumdjian l’architecte franco-argentin qui a dessiné les bateaux vainqueurs des deux dernières éditions de la Volvo Ocean Race : Les deux ABN-Amro il y a quatre ans et les deux Ericsson, cette année. Le puissant 60 pieds IMOCA Pindar est également sorti des cartons de sa société. Au fil du temps et de ses réalisations, JYD a assis une solide réputation de créateur de design innovateur qui dépasse largement les limites de la technologie et de l’imagination. Basée à Valence, en Espagne, la société de Juan Kouyoumdjian est composée d’un team multiculturel spécialisé dans le design haute performance appliqué à la course à la voile. JYD compte parmi les bureaux d’études les mieux équipés en terme de calculateurs et de logiciels de CAO. La société est aujourd’hui à l’avant-garde du design et de l’ingénierie des bateaux à voile.
Construit chez Décision, en Suisse !
Autre originalité du projet : la construction chez Décision SA, en Suisse. De nombreux projets d’envergure, tels que les maxi-voiliers UBS Switzerland, Merit, les fameux catamarans D35, ou encore les célèbres monocoques rouges du Défi Suisse Alinghi vainqueurs de la Coupe et tout récemment le multicoque géant d’Alinghi pour le Dog Match ont vu le jour chez Décision SA. Si le chantier n’est pas à proprement parler un spécialiste des 60 pieds, son savoir faire en matière de composites et de bateaux rapides n’est plus à démontrer. Et n’oublions pas que Bernard Stamm est Suisse…
Un volet scientifique
Le 60 pieds IMOCA de Bernard Stamm servira également de plate-forme d’études scientifiques des océans. Un comité scientifique piloté par Océanopolis a été créé pour cela, regroupant des personnalités du monde de l’étude des mers et de l’Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne. Dans un premier temps, ce groupe d’experts va définir le ou les projets retenus pour les accompagner sur plusieurs années. Outre Océanopolis qui en sera le chef d’orchestre avec l’école polytechnique fédérale de Lausanne, on y retrouvera des experts de l’institut de recherche pour le développement, de l’école nationale supérieure d’ingénieurs, du pôle mer Bretagne, de l’institut universitaire européen de la mer, d’IFREMER, de Climsat et de Météo France.
Le soutien de la famille Landolt
C’est Marc Edouard Landolt qui a permis à Bernard de construire son premier 60 pieds avec lequel il avait pris le départ du Vendée Globe en 2000. Les deux hommes se connaissaient depuis longtemps. Pour la petite histoire, Bernard Stamm travaillait au chantier ‘l’abordage’ de Pully, après ses années de marine marchande, il préparait le bateau de Marc Edouard Landolt que Bertrand Cardis, le directeur de Décision S.A, skippait… Pierre Landolt, le frère de Marc Edouard, aujourd’hui disparu, a pérennisé le soutien de son frère et décidé, au travers de la fondation familiale, de construire ce nouveau bateau. Quand Bernard Stamm et Pierre Landolt ont pensé à Décision S.A. pour la construction du 60 pieds, la chose est apparue naturelle. C’est donc la famille Landolt qui sera armateur du nouveau 60 pieds et, aussitôt que le bateau sera construit, un autre partenaire fidèle rejoindra le projet pour accompagner le programme sportif de Bernard. Il s’agit de Cheminées Poujoulat, sponsor du skipper suisse depuis de longues années.
Michel Desjoyeaux : « Depuis que le groupe du Nord est redescendu d’en haut et fait du Sud, nous connaissions notre place. En allant en bas on a fait six heures à plus de 40 nœuds, c’est tout. Peut-être qu’on n’aurait pas souffert en haut mais on savait qu’ils prendraient plus cartouche que nous en bas. Prendre 50 nœuds au portant ne me pose aucun souci, mais 50 nœuds au bon près, ça ne m’amuse pas. On a passé les nuits sous la casquette en pantalon de ciré, pas besoin de veste contrairement aux autres. Mike Golding est sorti quasiment en même temps que les deux premiers mais il est sorti cuit. On n’a pas fait la même course. On s’est fait influencer par Jean-Yves Bernot qui ne nous envoyait pas sur la route Nord, disant qu’elle était bonne mais casse bateau. Ils sont passés bravo ! C’est celui qui gagné qui a raison… »
Jérémie Beyou : « On pouvait imaginer qu’ils passeraient mais pas aussi vite. Ils se sont peut être retrouvés en avant par rapport à la météo et ça s’est barré par devant. On serait sorti avec 200 milles de retard c’était jouable. En route directe ça faisait 500 milles. Mais sur ça tu n’as pas la visibilité à 8 -10 jours. A près 5 jours on savait. Hugo Boss et 1876 sont partis tout en haut, en haut… Ils ont pris des risques alors qu’il y avait d’autres solutions. »
Habitué à une place sur le podium, Michel Desjoyeaux devait accepter la quatrième place hier, car Mike Golding l’a précédé de 7 heures et 15 minutes. « Avant qu’on passe en mode furtif, je pense qu’on aurait pu les taper. Il a raccroché les wagons et il a bien fait. Le mode furtif maintient de suspense jusqu’au bout. Sur le principe, je trouve que c’est drôle. On aurait pu imaginer un regroupement beaucoup plus proche des Açores et ensuite re-éclaté. On aurait pu se retrouver en milieu de course avec un réel intérêt pour le mode furtif. »
Une déception, certes, mais Michel a conclu avec cette phrase laconique : « Je pense que je ferai de la voile l’année prochaine… »
Comme les skippers qui les ont précédés, la tempête dans l’Atlantique est restée un des moments inoubliables de cette transat. Mike Golding : « Sur les fichiers, elle paraissait moins importante mais en fait, nous avons eu 50 nœuds de vent soutenus et les pointes maxi étaient à 67 nœuds avant que nos instruments à vent ne s’envolent. C’était donc très venté. Tu vois des tempêtes comme ça dans le Grand Sud mais tu es au portant alors que là, au près sur ces bateaux, c’est assez fou. Les dégâts subis, les instruments à vent et des trucs comme ça, tu ne peux pas vraiment les éviter. C’était une grosse tempête, très importante et qui a duré longtemps. On a eu l’impression que ça n’allait jamais en finir. Nous étions prêts à tout et avions enfilé les gilets de sauvetage et attaché nos harnais ».
Avec ce passage difficile et la perte des instruments Golding tenait à expliquer cette place qui leur revient sur le podium. « Je pense que c’est la même chose pour les trois premiers bateaux qui sont ici. Nous sommes tous des bateaux du Vendée Globe et pour diverses raisons nous avons tous eu une expérience difficile sur le Vendée Globe alors c’est un bon feeling pour nous d’exorciser ce démon. C’est un bon résultat pour Javier et moi. Notre association s’est vraiment faite à la toute dernière minute et nous nous sommes lancés têtes baissées dans notre préparation pendant les quelques semaines qui restaient avant la course. Donc c’est un bon résultat pour nous deux. Nous n’avons pas eu beaucoup de temps pour nous entraîner. Le bateau n’a pas navigué cet été et l’équipe technique a fait un super boulot de préparation mais nous n’avons pas passé de temps sur l’eau. Si on regarde Groupe Bel et Safran, on voit deux bateaux qui méritent leurs première et seconde places. Ils ont été testés, bons équipages, bons bateaux. Dans d’autres circonstances, on aurait pu faire mieux, mais troisièmes pour nous, c’est un bon résultat. »
Une satisfaction partagée par l’Espagnol, Javier Sanso : « La course a été relativement difficile et nous sommes satisfaits du résultat. C’est sûr que si je regarde en arrière et je nous revoie au Havre en train de regarder le niveau de le compétition avec toutes les rock stars de la classe IMOCA, je suis très satisfait d’être ici et d’être troisième. Oui, c’est un peu frustrant, on a eu nos problèmes qui nous ont ralentis, l’électricité, les batteries et les problèmes de moteur. Mais au final, c’est un bon résultat dont nous pouvons être fiers. »
14h30 : le coup de canon libérateur est donné du Havre pour les 14 monocoques engagés dans la Transat Jacques Vabre direction le Costa Rica.
Lundi 9 novembre
La Manche a été avalée d’un trait sous gennaker ou sous solent, par un vent de nord qui a soufflé jusqu’à 30 nœuds. La grande histoire du jour est la traversée d’une dorsale anticyclonique, mais c’est surtout l’heure du premier et plus important choix stratégique de la course. Dans la nuit, Foncia est le leader d’un groupe qui met cap au sud. BT est premier, il choisit une route ouest, tout comme Safran et quelques autres. Le lendemain, la flotte des 14 concurrents est scindée en deux groupes presque égaux.
Jeudi 12 novembre
A la mi-journée, Safran s’empare de la pole position au détriment de BT. Il ne la lâchera plus… Depuis 48 heures, les passages de front se succèdent, l’anémomètre descend rarement en dessous des 30 nœuds, la mer est démontée. Le lendemain matin, Marc et Charles ont accentué leur avance sur l’ensemble de leurs poursuivants alors qu’il y a 55 nœuds établis. Une déferlante aura raison de la solidité de BT, avec un équipage heureusement hélitreuillé rapidement. Lors de la conférence de presse d’arrivée, Marc dira : « Avec Charles, nous avions la maturité suffisante pour aller chercher cette grosse dépression et en Safran, nous avions toute confiance ».
Dimanche 15 novembre
La jonction avec l’alizé est faite, le mauvais temps est derrière, tout comme l’ensemble de la flotte. Les sudistes payent l’addition de leur option : 300 milles de retard pour le premier d’entre eux, Foncia. Ils ne sont plus que deux à s’accrocher au sillage de Safran : Groupe Bel est à 20 milles, Mike Golding Yacht Racing à 30. Après une première semaine passée principalement au près serré, une course de vitesse pure, au portant, commence.
Vendredi 20 novembre
Marc et Charles entrent en mer des Caraïbes après 11 jours et 18 heures alors que le jour n’est pas encore levé de ce côté de l’Atlantique. Le passage dans le canal des Saintes, entre Guadeloupe et Dominique, ne sera pas de tous repos. Empannages et grains puissants compliquent la tâche. Dans la bataille, le grand spi blanc rendra l’âme, ce sera la seule avarie majeure de toute la course. En fin de journée, le bilan reste néanmoins positif : Groupe Bel est toujours relégué à 50 milles. Mike Golding Yacht Racing a depuis longtemps décroché et le clan des sudistes, toujours emmené par Foncia, est à plus de 500 milles.
Lundi 23 novembre
La pointe nord du Venezuela a été contournée à plus de 18 nœuds de moyenne, avec pas moins de six empannages à la clé. A une telle vitesse, la navigation ne peut être reposante et le stress, lié à une possible casse, est permanent. Mais le résultat est là : Groupe Bel pointe au classement de 8 heures à 90 milles de Safran, l’arrivée est à moins de 200 milles. Juste après débute une impitoyable partie de cache-cache alors que l’alizé n’est plus qu’un souffle parsemé de grains sous un ciel zébré d’éclairs. Les deux possibles vainqueurs ont déclenché le mode furtif, histoire de mettre un peu plus les nerfs à rude épreuve.
Mardi 24 novembre
L’attente à terre est longue, en mer, cela tourne presque au supplice. Quand Safran coupe dans la nuit noire la ligne d’arrivée, les premiers mots de Marc résumeront à eux seuls les 15 jours et 19 heures passés en mer. « On est épuisé, je ne me suis jamais autant donné sur une course ». Charles, lui, aura ses mots. « Je savais que Safran était un bateau exceptionnel. On a réussi à être à sa hauteur ».
Carrefour entre le continent Nord Américain, l’Amérique latine et les îles des Caraïbes, Saint Barthélémy a depuis toujours inscrit la compétition nautique au registre de ses traditions et de son savoir faire. La volonté de créer un événement propre à Saint Barth, soutenue par François Tolède, Membre du Comité du Tourisme de Saint Barth et chargé de l’Evénementiel au Saint Barth Yacht Club, s’inscrit dans la longue histoire colorée du Yachting de l’île, depuis les Loulou’s regatta qui, dans les années 70, rassemblaient jusqu’à 200 voiliers. Fort de son savoir faire dans l’accueil des grands yachts et des voiliers de course, Saint Barth propose une grande semaine de compétition dans le meilleur esprit de la régate aux plus beaux yachts présents en cette partie du globe. "Nous attendons les grands voiliers américains qui naviguent l’hiver dans les Caraïbes" explique Luc Poupon, directeur de course. "Nous nous adressons aux plus beaux voiliers de monde, de type Maxi Yachts, et Racing-Cruiser, et nous ambitionnons pour cette première édition pas moins d’une centaine des plus belles unités Classiques et Modernes."
C’est donc bien le fleuron de la voile régatière haut de gamme et internationale qui se précipitera au début du printemps 2010 vers Gustavia. "80% des marins seront anglo-saxons" précise encore "Lucky" poupon. "Mais les bateaux nous viennent du monde entier, USA bien sûr, mais aussi Mexique, Amérique du Sud, et même des demandes émanent de Pologne et de Hong Kong. Ce sera véritablement l’occasion de découvrir des yachts dont beaucoup ne naviguent pas en Europe."
Convivialité et fête seront au programme à terre, en dehors des régates, avec un village dédié aux coureurs et aux sponsors. "Nous avons prévu de nombreuses animations à terre, afin de favoriser les rencontres ludiques entre ces centaines de marins du monde entier." poursuit François Tolède. "Notre spécificité insulaire fait que nous drainerons des gens motivés qui viendront à Saint Barth pour les charmes de l’île et l’attrait des voiliers en compétition durant toute une semaine." Des zones de départ adaptées à chaque taille de yachts seront mises en place afin de favoriser l’équité des débats. "Nous disposons, depuis notre zone de départ sous le vent de l’île, d’une grande variété de parcours, devant Gustavia ou autour des îles, qui permettent à chaque Classe de lutter équitablement et dans le meilleur esprit sportif" explique encore Luc Poupon. "Les alizés tendent à faiblir en avril, et on peut raisonnablement espérer une quinzaine de noeuds de vent d’est constant". De quoi lancer de superbes manches sous le soleil.
Les plus beaux voiliers du monde, des yachts Classiques aux Maxi yachts, souvent barrés par d’immenses personnalités de la voile hauturière ou régatière (Peter Holmberg, Russell Coutts….), des parcours ventés, attractifs et spectaculaires à souhait, une ambiance à terre dédiée aux plaisirs de la vie… les Voiles de Saint Barth vont ainsi concentrer, sous le parrainage du grand photographe Patrick Demarchelier, les valeurs de tradition des voiliers Classiques et la spectaculaire modernité des plus récents Racing-Cruiser, pour offrir aux amoureux des belles coques, un rendez-vous que la Collectivité de Saint Barthélémy souhaite pérenniser dans l’agenda du yachting international.
Yachts invités :
Les Super Yachts Ils sont différents les uns des autres alors difficile de les classer. Un système de temps compensé est mis en place en fonction des caractéristiques comme la taille du bateau, la surface des voiles ou le poids. Certains d’entre eux participent à la Bucket Regatta.
Les Classics Un bateau classique doit avoir au moins 35 ans et sera répertorié dans différentes classes. Pour les départager, un système de temps compensé est mis en place en fonction des caractéristiques comme la taille du bateau, la surface des voiles ou le poids.
Les Racing Voiliers de course monocoque construits spécialement pour la régate côtière ou hauturière. Souvent construit en carbone ou autres matériaux dit « exotique », leur surface de voilure est imposante et leur équipage nombreux pour participer au rappel .
Les Racing Cruiser Le plus souvent ce sont des bateaux de série, armés aussi bien pour la croisière ou la course.
Les Racing Multihulls Multicoque de régate, trimaran ou catamaran, d’une longueur comprise entre 30 et 60 pieds en moyenne, Ils sont très léger et rapide.
Le Programme de la course 2010
• Mardi 6 avril 2010 : Ouverture officielle du bureau des inscriptions (journée) Remise du programme officiel Cérémonie d’ouverture Quai Général de Gaulle Cocktail au village de la course
• Mercredi 7 avril 2010 : 1er jour de course Salle de la capitainerie 10H00 Briefing des skippers 11H00 Départ des premières courses 16H00 Retour des participants à terre 17H00 Animation son et lumière Quai Général de Gaulle Ouverture de l’espace météo : cocktail des sponsors
• Jeudi 8 avril 2010 : 2e jour de course 10H00 Départ des bateaux 11H00 Lunch «ligne de départ» – espace météo 16H00 Retour des participants à terre 17H00 Animation village de la course : son et lumière
• Vendredi 9 avril 2010 : 3e jour de course 10H00 Départ des bateaux 16H00 Retour des participants 17H00 Animation village de la course : son et lumière
• Samedi 10 avril 2010 : Dernier jour de course 10H00 Dernier jour de course : départ des bateaux 17H00 Remise des prix et cocktail 20H00 Grande soirée de clôture des Voiles de St Barth Diner des sponsors – Espace météo
• Dimanche 11 avril 2010 : 10H00 Départ Régate Colombier 13H00 Grand pique-nique
KITO DE PAVANT : Le finish : " Le dernier jour a été très difficile avec un grain dans lequel nous sommes restés « scotchés » presque 7 heures. On se disait que les autres arrivaient à fond derrière, qu’ils allaient nous doubler. Vraiment pénible." La course : " C’était une transat dure, très dure. Nous avons poussé le bateau comme jamais. On s’est fait mal. On s’est fait peur aussi. Notamment lorsque ce tuyau de ballast s’est déconnecté. J’avais de l’eau jusqu’à la taille. On s’est dit que le bateau avait cassé, que tout était fini." La lutte avec Safran : " Nous savions que nos bateaux étaient rapides et qu’il fallait les pousser vraiment loin pour faire craquer l’autre. Nous avons été souvent proches de la rupture mais notre leitmotiv est resté : prudence et efficacité. Je suis très content pour Marco et Charles, ils le méritent énormément. Je les félicite. Leur course est admirable." Le duo : " François, il est incroyable. Il m’a impressionné tous les jours. Sa capacité d’analyse, son énergie, sa bonne humeur permanente. Il a 26 ans et sait tout faire sur le bateau. C’est un super gars. Je peux vous dire que vous entendrez longtemps parler de lui et qu’il a un paquet de Transat Jacques Vabre devant lui. Qu’est ce que j’aurais aimé faire ça à son âge ! " Un moment clef : " Le 3e jour, nous étions concentrés sur notre stratégie à long terme et nous avons loupé un coup à court terme qui a permis à Safran et BT de s’échapper. On a toujours des regrets lorsqu’on arrive deuxièmes mais c’est la course et globalement c’est une grande satisfaction."
FRANÇOIS GABART : « Moi, ça a été 100% de bonheur, 24 heures sur 24. Je ne peux dire que merci. Je sais que Kito est un marin exceptionnel et un homme très généreux. Nous nous sommes vraiment régalés. Ces bateaux dessinés par VPLP et Guillaume Verdier sont extraordinaires. J’ai retrouvé des sensations que j’avais en dériveur ou en Tornado (catamaran de sport). L’humidité permanente fut l’une des choses les plus difficiles à supporter avec la pression de la compétition comme la peur de la casse, des sentiments qui ne te lâchent jamais. Mes plus beaux moments resteront sans aucun doute ces surfs à 20 nœuds dans la grande houle d’alizé. J’ai vraiment pris mon pied. "
« Le vent était bien différent de ce que nous avons connu sur le circuit européen et avec deux nouveaux membres dans l’équipage nous sommes contents d’avoir obtenu ce résultat. On ne s’attendait pas à remporter l’épreuve ! Nous avons maintenant hâte de courir à Singapour », a déclaré Pete Cumming à l’issue de cette victoire. A bord de Masirah, le jeune Omanais Khamis Al Anbouri confiait également sa satisfaction : “Je pense que je suis le premier Omanais à naviguer à Hong Kong depuis Sinbad. Je suis vraiment heureux de participer à cette série professionnelle avec des marins talentueux. C’est une grande expérience pour moi et je crois que désormais je suis un marin pro ! » Nick Moloney (BT) termine donc second, mais peut se consoler après sa victoire lors du prestigieux tour de l’île le week-end dernier. Le duel au sommet entre Masirah et BT a bien eu lieu. Derrière, une lutte s’est également engagée entre China Team et Rumbo Almeira, skippé par la double médaillée d’or Shirley Robertson. Lors de la dernière course, il fallait que l’équipe chinoise menée par le Français Thierry Barot termine devant Robertson pour obtenir une place sur le podium. En terminant second dans cette course qui comptait double, China Team s’est emparé de la troisième place au classement général. La prochaine étape de ce nouveau circuit asiatique se disputera à Singapour du 11 au 15 décembre. La troisième et dernière étape aura lieu à Muscat en février.
Classement final 1 Oman Sail – Masirah 104 points 2 BT 93 points 3 China Team 71 points 4 Rumbo Almeira 62 points 5 The Wave, Muscat 57 points 6 Red Bull Extreme Sailing Team 54 points