L’espoir de voir tomber le record de la Sydney-Hobart s’amenuise, bien que les météorologues soient encore loin d’être certains des conditions qui attendent la flotte. Ils affirment même que la situation est tellement complexe que les navigateurs devront s’adapter aux évolutions possibles pendant le voyage de Sydney vers la Tasmanie. Un des navigateurs les plus expérimentés de la flotte avec onze éditions de la course mythique à son actif, Will Oxley, qui officiera sur Yendys, a peur de voir de nombreux bateaux englués dans des calmes au large de l’Australie pendant des heures, mais estime que les maxis vont être les premiers à sortir de cette zone difficile en évitant le pire… avant de se retrouver englués à leur tour près des côtes de la Tasmanie.
Les derniers routages indiquent que le deux RP100, Wild Oats XI et Alfa Romeo devraient être en tête de la flotte dans de telles conditions, et que le grand perdant sera sans doute le Farr 100, ICAP Leopard. Son skipper avoue être déçu : « C’est très bien si on avait effectivement un vent de face fort pendant les douze premières heures de la course, mais quand on regarde les cartes on voit des calmes partout, où il se peut que nous restions englués pendant cinq heures. J’ai déjà vécu cela dans les années 90, quand des bateaux qui sont allés plus au large ont pu profiter d’un autre système météo pour terminer six heures avant nous ».
Le tacticien de Ran, Adrian Stead accepte aussi que son travail va être compliqué, mais précise que la situation ne cesse d’évoluer : « Ce ne sera pas une course de vitesse. Il va falloir bien réfléchir. On verra une large gamme de conditions, ce qui est bien, car beaucoup de bateaux sont très typés pour une allure en particulier et cela nous permettra de disputer une course plus ouverte et équilibrée. »