Guillermo Parada (barreur), son frère Mariano (stratège), Francesco Bruni (tacticien), Steve Hayles (navigateur) et leurs acolytes ont laissé éclater leur joie au passage de la ligne d’arrivée. Et pour cause ! Ce dimanche matin, avant de quitter les pontons du port d’Alicante, Matador figurait au quatrième rang du classement général, avec une grosse carte à jouer. A condition d’exceller. Or, le suspense est resté entier jusqu’au bout.
Car à l’issue de la manche 8, impeccablement remportée par Dean Barker et ses 14 équipiers,Emirates Team New Zealand se hissait en tête du classement général avec trois et quatre points d’avance sur ses poursuivants Quantum, Artemis et Matador. Connaissant le niveau et la précision du team kiwi, leur victoire semblait acquise. C’était sans compter sur la motivation des Argentins qui naviguent cette année sur un des trois nouveaux bateaux du circuit et qui constituent une des équipes les mieux préparées.
Après un très bon départ et une tactique irréprochable orchestrée par l’Italien Francesco Bruni,Matador enroule en tête la bouée au vent de l’ultime régate. A ce stade, Emirates Team New Zealand est encore dans le match. Mais faute de contrôler ses concurrents dans le premier bord de spi, les Néo-zélandais vont rétrograder. Ils vont perdre trois places au fil des bords et par la même leur couronne espagnole. Les hommes de Matador peuvent être très satisfaits ce soir, voilà deux ans qu’ils n’avaient pas remporté une étape de la MedCup.
Islas Canarias sur le fil
Il faut dire que l’Audi MedCup s’apparente parfois à un jeu de qui-perd-gagne. Les GP42 en ont eux aussi fait l’expérience aujourd’hui. Alors qu’ils dominaient largement la classe, les équipages italiens d’Airis et de Roma se sont perdus dans une lutte fratricide ce dimanche, laissant la porte grande ouverte aux Espagnols d’Islas Canarias Puerto Calero, finalement sacrés vainqueurs.
Au final, ce Trophée de la Ville d’Alicante qui réunissait douze TP52 et six GP42, a tenu ses promesses à plusieurs titres. Avec neuf manches disputées sous le soleil, dans une brise thermique légère, le programme sportif a été respecté. Les débats ont prouvé que le niveau de compétition était monté d’un cran cette année, avec une flotte légèrement moins importante mais très dense en terme de qualité. Le fait que sept équipages différents se partagent les victoires de manche en témoigne.
Rendez-vous à Marseille le 9 juin pour le deuxième acte du Circuit Audi MedCup, en espérant que les conditions de navigation soient aussi réjouissantes qu’en 2008.