Cheyenne : les circonstances de l´accident

Cheyenne à l´arrivée du record autour du monde
DR

« Il est 7:09 du matin heure locale lorsque le désastre nous frappe. Le carbone explose bruyamment, et le mât tombe sur le côté. 5 secondes qui mettent un terme à notre course autour du monde.

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Après avoir conquis les mers australes et doublé le cap Horn la veille, nous étions en route pour notre prochain way-point, vers Punta Del Este, poussés par des vents favorables. Jamais nous n’aurions imaginé ce qui allait se produire. Nous sommes accablés…

Nous avons rassemblé tout le monde sur le pont, puis nous sommes assurés qu’il n’y avait pas de voie d’eau. Personne n’a été blessé, ce qui est le plus important. Constat : le mât pend sur tribord, et émet d’affreux craquements, mais ne met pas l’intégrité de la coque en danger. La mer est plate, et il y a 25 nœuds de vent, ce qui rend le travail de découpe des haubans et du gréement courant aisé.

L’équipe qui était de quart au moment de l’accident relate que le bas-hauban a cédé, et que le mât est ensuite tombé sous le vent. Une inspection plus approfondie révèle qu’au point d’ancrage du hauban en question, l’aluminium est complètement cisaillé. Nous avons de la chance que la pièce n’ait pas cédé il y a une semaine, dans le Grand Sud. Cela aurait pu se produire à n’importe quel moment.

Pour l’heure, nous sommes à 240 milles à l’est des côtes argentines, en attente d’un navire argentin qui doit nous mener au port le plus proche. La maîtrise de la langue espagnole de David (qui a vécu 10 ans en Argentine) nous est cruciale pour communiquer avec les garde-côtes et le capitaine du bateau qui fait route vers nous. Il se trouve à 140 milles de notre position, et pense être à nos côtés ce soir (…)

Avons-nous trop tiré sur le bateau ? Aurions-nous pu faire quelque chose pour éviter cela ? Ces questions traversent les esprits de tout le monde, mais resteront probablement sans réponses. Nous avons fait de gros efforts pour préserver le bateau sur le parcours, mais les énormes charges qu’il subit ne peuvent être évitées. Au moment du démâtage, nous n’étions pas dans des conditions casse bateau, cela est certain. Nous pouvons avoir l’esprit tranquille, dans la mesure où nous avons fait le maximum, mais les prochaines semaines vont être difficiles à vivre, j’en suis sûr.

Tout le monde est sain et sauf, et c’est bien là le plus important. »

Traduction JB