IMOCA

Les quinze monocoques de la Transat Ecover-BtoB ont pu bénéficier de la bascule du vent au secteur Est pour passer à la bordée la pointe de Recife. Les huit premiers naviguent désormais à plus de onze noeuds en direction de l'équateur et le rythme ne devrait que s'accélérer...

La flotte de la transat Ecover-BtoB s'est après 48 heures de course, scindée en deux groupes : le premier se présente très groupé pour un passage de l'équateur programmé pour dimanche soir, le second s'étire déjà entre le chasseur Maisonneuve et le retardataire Aviva...

La bataille fait toujours rage en tête de flotte tandis que derrière ça cravache dur pour tenter d'attraper des systèmes météo favorables et revenir sur les premiers. Des orages associés à un vent instable donnent du fil à retordre aux skippers avec de nombreuses manouvres à la clé, mais côté stratégie, la route semble être tracée pour tous : il faut contourner la « bulle » Sainte Hélène.

Le classement de 14h00 GMT révélait la reprise de pouvoir du tandem Dick - Foxall à bord de Paprec-Virbac 2... affichant un avantage d'un petit mille en termes de distance au but par rapport à PRB ! Ecart infime dans le contexte d'un tour du globe et des 20 000 milles qu'il reste à courir, il n'en reste pas moins que les réflexes des régatiers invétérés sont en alerte permanente, et que personne n'est décidé à concéder la moindre parcelle de terrain. Mais si au sein de la course se jouent trois duels passionnants, le tandem de leaders semble bien parti pour continuer à distancer ses poursuivants.

Plein travers dans 20 à 25 noeuds d'un alizé de sud est bien établi, les bateaux de tête allongent la foulée et semblent bien partis pour creuser encore plus l'écart avec le reste de la flotte. "On revit", indiquait Vincent Riou, en tête, lors de la vidéo conférence quotidienne. La situation météo paraît claire pour les jours à venir et la boîte à outils n'a pas quitté son rangement - ajoutez à cela du soleil pour obtenir un des meilleurs cocktails dont un marin puisse rêver. Même son de cloche à bord de Paprec-Virbac 2, qui cet après-midi ne concède que 10 milles à PRB en termes de distance au but !

PRB, Paprec-Virbac 2 et Veolia Environnement ont franchi l´équateur et filent à 13/16 noeuds de moyenne au reaching en direction de la porte 3 du parcours de la Barcelona World Race. A 17h15, Vincent Riou et Sébastien Josse n´étaient qu´à 20 milles de Fernando de Noronha pour un passage prévu vers 18h30. L´équipage de Paprec -Virbac 2 devrait leur emboîter le pas aux alentours de 21 heures.

Huit des neuf concurrents ont passé l'archipel du Cap Vert, chacun selon sa propre logique. La majorité de la flotte a choisi de le contourner par l'ouest tandis que trois bateaux ont pris le pari de s'engouffrer à travers les îles, au risque d'y trouver moins de vent (dont Paprec-Virbac 2 qui n'a pas réussi à faire fructifier son écart avec PRB), ou au contraire beaucoup plus, sous l'effet d'une l'accélération entre les 'cailloux'. C'était le cas de Delta Dore dont l'équipage s'est fait surprendre la nuit dernière par 35 noeuds de vent.

Paprec-Virbac 2, PRB et Veolia Environnement, les trois bateaux de tête de la Barcelona World Race, sont entrés dimanche dans la zone de convergence intertropicale, plus communément appelée pot au noir. Le changement de décor est radical : pluie, grisaille, vent instable, parfois aux abonnés absents. A l'arrière, le reste de la flotte vivait ses dernières heures sous spi dans les alizés de l'Atlantique Nord. Neuvième, 687 milles plus au nord, Educacion Sin Fronteras était tout juste en train de doubler par l'ouest l'Archipel du Cap Vert.

Après discussion avec les quinze représentants des monocoques Imoca, la Direction de Course de la Transat ECOVER BtoB a fixé le départ devant le Yacht Club de Salvador de Bahia en fin de matinée jeudi 29 novembre. Ce parcours de 4 200 milles en direction de la Forêt-Fouesnant ne comporte aucune marque de parcours et devrait être bouclé en une douzaine de jours.

La flotte, toujours menée par le tandem Dick-Foxall, poursuit sa progression sous grand-voile haute et grand spi, poussée par un alizé d´une vingtaine de nœuds. Les quatre bateaux de tête, dont la vitesse ne descend pas au dessous des 15 nœuds, ont laissé cette nuit les îles du Cap Vert dans leur sillage et ont réorienté leur trajectoire pour mettre cap au sud. A bord, pour exploiter au mieux le potentiel des monocoques de 18 mètres, c´est « 100% du temps à la barre, soit 12 heures de barre chacun » comme l´expliquait Damian Foxall à la vacation de ce samedi matin.