Bonjour le Sud
Les voici donc dans l’hémisphère sud, poussés par un vent d’est-sud-est d’une quinzaine de noeuds et une belle houle de 2 à 3 mètres. A bord, la chaleur est intense et rend difficile les conditions de vie à l’intérieur des bateaux où la température dépasse parfois les 30 degrés, comme en témoignaient les équipages contactés à la vacation officielle cet après-midi.
Le passage de l’équateur est toujours un moment symbolique pour les marins qui ont coutume de faire quelques offrandes à Neptune. Et même si les concurrents de la Barcelona World Race n’en sont pas à leur premier franchissement du degré zéro de latitude, certains n’ont pas oublié de faire un petit geste. Jean Luc Nélias et Roland Jourdain ont donc partagé leur ration de coca cola avec le Dieu de la Mer. A bord de Delta Dore, on s’apprêtait à ouvrir une simple bouteille d’eau minérale… mais ce ne sera pas pour tout de suite en ce qui concerne Jérémie Beyou et Sidney Gavignet, 4e à 261 milles des leaders.
Comme Hugo Boss, Temenos II et Mutua Madrileña, Delta Dore est sorti – au grand soulagement de son équipage – de la zone de convergence intertropicale. «On vit penché depuis la nuit dernière » précise Jérémie Beyou. « Nous avons 15 à 20 noeuds de vent au 140, le bateau avance entre 11 et 13 noeuds ». Les voilà partis à la poursuite du groupe de tête dans une course de vitesse jusqu’au Brésil qui ne promet pas de grands bouleversements dans la hiérarchie, largement dominée par PRB et Virbac-Paprec 2.
Deux cavaliers seuls
Car seuls ces deux bateaux ont réussi un passage du pot au noir sans douleur, creusant ainsi l’écart avec le gros de la troupe. Troisième sur la liste, à 175 milles, Veolia Environnement ne peut en dire autant. En 24 heures, Jourdain et Nélias ont perdu 100 milles sur les hommes de tête…mais restent encore détachés d’un peloton composé de Delta Dore, Hugo Boss, Temenos II et Mutua Madrileña.
Estrella Damm toujours dans le pot
L’équipage qui a le plus souffert ces derniers jours est sans nul doute celui d’Estrella Damm. Après avoir perdu plus de 170 milles en une journée, Guillermo Altadill et Jonathan Mc Kee sont dans une piètre position (à 448 milles des leaders) et tentent actuellement une option en se décalant à l’est. Aujourd’hui, ils n’étaient toujours pas sortis du pot au noir, tandis qu’Educacion Sin fronteras y faisait son entrée.
Prochaines manoeuvres : Sainte Hélène
Pour espérer revenir dans la danse, tous ces poursuivants devront faire preuve de patience. Car jusqu’à la porte de Fernando de Noronha, petite île brésilienne de 18 km² située au large de Natal, il n’y a plus grand-chose à tenter : ce sera un grand tout droit, au largue, dans les alizés de l’hémisphère sud.
Plus au sud, en revanche, ce pourrait être les « grandes manœuvres » de l’anticyclone de Saint Hélène (termes employés par Jérémie Beyou). Les navigateurs se penchent déjà sur les cartes météo pour savoir comment franchir au mieux ce barrage naturel et être le premier à attraper le train des dépressions qui balayent le Grand Sud.