Course à trois dans le Pot au noir

veolia
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Paprec-Virbac 2 sous la menace de PRB
Paprec-Virbac 2 a été logiquement le premier à ressentir les effets de cette zone de transition. Dès le petit matin, le plan Farr était ralenti dans sa progression  A midi, le coup de frein était plus radical  puisque le 60 pieds mené par Dick et Foxall n’avançait plus qu’à 5 nouds.
Conséquence immédiate : le retour tonitruant de PRB dans leur tableau arrière. Au pointage de 16h00 TU, Vincent Riou et Sébastien Josse n’étaient plus qu’à 7 milles des leaders (un gain de 40 milles en 24 h) ! Légèrement décalé dans l’ouest de Paprec-Virbac 2, l’équipage du bateau orange n’a jamais été totalement stoppé, comme le révélait Vincent Riou à la vidéo conférence du jour : « ça ressemble au pot au noir, mais pour l’instant, nous n’avons pas encore croisé le garde-barrière. Nous n’avons pas vraiment perdu de vitesse, nous ne sommes même jamais descendus en dessous des 10 nouds». Jean Pierre Dick et Damian Foxall, brillants éclaireurs depuis le passage de Gibraltar sont désormais sous la menace directe de PRB. Or, on sait que le premier à sortir du pot au noir risque de prendre une belle option pour la suite. Pas seulement au passage de la porte brésilienne (encore à 560 milles de là) mais aussi pour la partie suivante : la descente en atlantique sud. Le duel qui se trame en tête s’annonce donc passionnant.

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Effet d’accordéon
Derrière, tous les bateaux vont subir à tour de rôle, ce ralentissement, provoquant ce que l’on a coutume d’appeler « un effet d’accordéon » : regroupement puis étirement de la flotte. Dans l’après-midi, Veolia Environnement (3e à 78 milles) voyait sa vitesse chuter de 14 à 9 nouds. Les suivants sur la liste s’appellent Delta Dore et Hugo Boss.

Autre ambiance à bord de Temenos II (7e à 231 milles) où Dominique Wavre et Michèle Paret, toujours dans les alizés,  voyaient cette arrivée dans les calmes équatoriaux comme un soulagement : « Nous sommes sous spi à fond avec une mer croisée. On se relaie à la barre toutes les heures. Nous sommes en mode fatigue limite, régate à fond ». Le skipper Suisse (6 tours du monde) évoquait au passage son pire souvenir du pot au noir : deux jours et demi pour en sortir !
Mais d’après Jean François Bonin – chargé des analyses météo sur la course – on est loin de ce scénario : la zone délicate s’étend sur 300 milles environ (soit une journée de navigation). Probablement moins selon les marins de tête qui s’attendent à en sortir dès lundi matin. Mais dans quel ordre ?

A 600 milles de Fernando de Noronha
Pour l’instant, c’est le train occidental (regroupant la majorité de la flotte) qui semble être le mieux armé pour franchir rapidement l’obstacle. L’équipage de Delta Dore, légèrement décalé dans l’est, ne peut qu’en faire le douloureux constat. Un constat qui inspirait ces quelques mots à Sidney Gavignet : « c’est là, dans ces moments trop lourds, dans ces moments de rage, qu’il faut puiser sa force et ne rien lâcher».
En effet, la route est encore longue. Voici 15 jours désormais que les neuf équipages sont en mer. et pendant ces deux semaines de navigation marquées par des vents faibles pratiquement jusqu’au Canaries, ils ont parcouru moins de 3000 milles, soit à peine plus de 10 % du parcours. Les voici désormais à presque 600 milles de Fernando de Noronha, porte 3 de la Barcelona World Race.

Le pointage du 25/11/07 à 16h00 TU

1 PAPREC-VIRBAC 2 à 21814,9 milles de l’arrivée
2 PRB à 7 milles du leader
3 VEOLIA ENVIRONNEMENT à 78,7 milles
4 DELTA DORE à 164,2 milles
5 HUGO BOSS à 166,8 milles
6 MUTUA MADRILENA à 214,2 milles
7 TEMENOS 2 à 231,1 milles