Bruno Peyron pulvérise le record de l´Atlantique

Equipage d´Orange II après le passage de la ligne
DR

Le premier sentiment ?
« C’est une joie profonde… Il y a des grands sourires sur des visages fatigués… C’est normal, on s’est donné comme il faut et de temps en temps dans la vie ça fait du bien de se donner à fond ! On est focalisé sur l’instant. Pour moi ça fait trois… Trois Jules Verne, Trois records de l’Atlantique. Ce qui me plait aussi c’est la manière : ça s’est passé exactement comme on voulait, tout l’équipage a eu les bonnes réactions au bon moment. On a touché un bout de glaçon – enfin, je pense que c’est ça – mais on a bien réagi. Le bateau est blessé mais entier et à l’endroit, et on peut être fier de ce boulot là. C’est un peu surréaliste a  ussi, comme si on était partis hier de New York…

Un record très éprouvant physiquement ?
C’est un record physique qui demande de l’engagement. On n’était pas très nombreux. Nous avions choisi d’être douze, deux quarts, donc forcément ça a été physique. Mais c’est une belle fatigue. Sur le Tour du monde c’est différent car on gère sur la longueur, là nous étions dans l’avion la veille du départ et Jet Lag ou pas, nous sommes partis tout de suite. De plus, nous avions l’espoir de ne pas faire trop de manœuvres et en fait on a du en faire une bonne vingtaine. Et on les fait avec tout l’équipage sur le pont, y compris à 35 nœuds et en pleine nuit dans la brume, bien sûr. Et quand le quart soit disant de de repos se fait réveiller deux fois, forcément ça use.

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L’avarie sur le safran ?
On a perdu entre 6 et 8 heures avec cette histoire de safran, mais quelque part ce n’est pas grave, même si on sait qu’on peut faire encore mieux, que le bateau le mérite. Mais je le répète, ce n’est  pas grave, ça laisse un peu de latitude à nos amis et adversaires qui vont tenter de nous battre… et ça nous donnera une occasion de retourner sur l’eau le chercher, même si on n’a pas fait exprès !

Descendre sous la barre des 4 jours, c’est possible ?
Catégoriquement, oui !  Quand on faisait notre routage avant de percuter notre Ofni, ce bout de glaçon, nous étions sur ce rythme de traverser en moins de quatre jours. Donc, je le répète : catégoriquement, c’est oui. Traverser en moins de quatre jours, c’est possible.

La concurrence arrive, de nouveaux maxis…
La concurrence ? Il leur reste une dizaine d’heures de marge. On aurait pu les prendre cette fois-ci, mais une dizaine d’heures c’est à mon avis ce qu’on leur laisse. Et je suis ravi que des adversaires s’engagent, car si on est encore numéro un de la discipline, il va falloir se battre pour le rester. Les équipes qui arrivent sont de très belles équipes, très performantes…

C’est la victoire d’un groupe ?
C’est certain. Lors du Jules Verne 93, j’ai découvert tout ce qui pouvait se passer en équipe. On a réussi à pousser au paroxysme cette notion de qualité de groupe avec l’Or  ange Sailing team, la Dream Team, appelez là comme vous voulez… Ce que je veux dire c’est qu’on peut ne pas se voir pendant 3, 4 ou 6 mois mais les automatismes reviennent en 10 minutes, et ça c’est magique. Quand on fait un sport collectif à ce niveau d’ambition, il faut savoir le faire à fond, ensemble et avec la manière. Après, la vie fait qu’il y a un peu de chance qui sourit ou pas. Ici, ça a failli s’arrêter sur un morceau de glace au milieu du parcours…

Le record des 24 heures ?
On a été les premier à 600 milles en équipage, les premiers à 700 milles et maintenant les premiers à 750 milles (766 en fait, NDR)…
L’équipe de France en finale, Amélie Mauresmo en finale, le record pour Orange II…
Je ne sais pas en quelle couleur jou  e Amélie mais c’est très beau tout ça ! Les Bleus de Domenech, nous autres les Orange… tout ça nous fait de jolies couleurs pour ce week-end sportif, c’est très beau. C’est parfait !

Retrouver La Baule demain ?
Ça fait plaisir ! C’est un clin d’œil pour nos amis du petit pays dans lequel on a passé notre jeunesse. C’est plutôt sympathique de passer faire coucou aux amis et à la famille, j’espère qu’à eux aussi ça leur fera plaisir !