Le vent est au Sud Sud Ouest, pour environ 16 noeuds, comme annoncé par Jean Yves Bernot, conseiller météo de Francis Joyon. Le trimaran IDEC s’est élancé ce matin et a rapidement trouvé son rythme, glissant plaisamment à 20 nœuds de vitesse. S’il avoue volontiers ressentir un peu d’inquiétude en ces premières heures de course dans l’attente de la confirmation du régime de vent attendu, Joyon se déclare aussi totalement libéré après ces longues semaines d’attente et d’incertitude. Il a quitté seul hier soir la marina de North Cove au pied de Manhattan, avec un brin de précipitation devant la menace déclaré d’un gros orage au dessus de New-York. « Je me suis vite retrouvé seul sur l’Hudson » raconte Francis, « sous les trombes d’eau, avec 35 nœuds de vent au niveau du pont de Verrezano, au milieu des cargos et par une visibilité nulle. » Arrivé au pied du phare d’Ambrose, Francis a consacré de longues minutes à discuter avec Jean Yves Bernot de l’heure du top départ, l’orage n’ayant laissé sur zone qu’un gros clapot et un petit 5 nœuds de vent. « Je ne voulais pas revivre l’expérience du mois de mai dernier où nous sommes partis au devant d’un vent qui n’est jamais venu » explique le skipper Morbihanais. C’est donc avec l’aurore (heure locale) que Francis a choisi de border ses voiles et de mettre cap à l’Est vers le vieux continent. « Je marche à présent entre 20 et 26 nœuds et je prends beaucoup de plaisir à retrouver mon bateau. » Joyon a particulièrement préparé son affaire. Il a considérablement allégé son trimaran, n’hésitant pas à débarquer tout le matériel non vital à New-York. « Le bateau glisse bien et je commence à sentir de petites accélérations au fur et à mesure que je m’éloigne de Long Island. »Francis vit ainsi des heures contrastées, entre plaisir d’être de nouveau dans son élément, seul sur son trimaran géant face à l’immensité Atlantique. « Mes voiles sont à poste et je suis prêt à réagir aux moindres variations d’angle de vent. Le jeu est simple ; il faut adapter le bateau aux configurations qui me sont proposées pour être constamment au maximum de mon potentiel. » Point de calculs d’apothicaire chez Francis. Il sait que ce record est le plus difficile à faire tomber en solitaire. Ce ne sont pas moins de 440 milles qui devront être parcourus quotidiennement pour accrocher le « chrono » de Laurent Bourgnon.
Bon départ pour Francis Joyon
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