On vient de recevoir le calendrier fédéral des courses en 2006. Plus abondant que jamais ! Et dire que toutes ces courses sont validées FFV. Comment faites-vous ?
… On travaille beaucoup à tous les niveaux : local, régional, national, international. Que ce soit un président de club ou un organisateur privé, il nous appartient de hiérarchiser l’épreuve et de l’inscrire au calendrier une fois validée. C’est indispensable au niveau de l’arbitrage et aussi pour l’harmonisation des dates.
On note que vous mentionnez l’IRC !
Depuis la reconnaissance par l’ISAF et la FFVoile de cette jauge, voici deux ans, l’IRC (inventée conjointement par l’UNCL et le RORC, ndlr) figure évidemment dans le calendrier au même titre que les deux autres systèmes de handicap que sont l’ORC Club-IMS et le HN.
La Commission Centrale d’Arbitrage a récemment crée une commission des directeur de course. Qu’en est-il exactement ?
Il est important de séparer la tâche du président de comité de course (un arbitre) qui doit être totalement indépendant de l’organisation, de celle du directeur de course comme on en voit désormais fréquemment sur les grandes épreuves. Et la FFVoile à tout récemment crée une commission des directeurs de course, non pas dans l’intention d’écarter quiconque comme cela a pu être dit. Concrètement, cette commission a listé les épreuves nécessitant la présence d’un directeur et demande aux organisateurs de lui faire connaître quelle personne a été choisie pour occuper ce poste. Elle a pour rôle de statuer sur dossier si cette personne est compétente. Notre souhait est que le président du comité de course et le directeur de course travaillent en bonne intelligence pour la sécurité des compétiteurs participant à des courses hauturières présentant des risques. J’ajouterai que notre intention est aussi de proposer à l’horizon 2006/ 2007 une formation pour les directeurs de course qui le souhaiteraient.
En décembre dernier, le président Champion a présenté un projet de graduation des épreuve sportives. Y a-t-il quelque chose à dire de nouveau sur le sujet trois mois après ?
Non, il n’y a rien encore d’officiel sur cette graduation. Je peux simplement vous dire que des réunions ont lieu actuellement sur ce sujet à la FFVoile qui travaillent à hiérarchiser les courses pour permettre de protéger certaines grandes épreuves. Pour éviter notamment que de nouvelles courses viennent se télescoper avec celles existantes et ainsi de mieux gérer le calendrier. Je donne un exemple : le fait que la Route du Rhum soit créditée d’un grade 1 la garantira de ne pas être concurrencée par une épreuve du même genre à la même époque.
Parlons de la Commodore’s Cup (course IRC biannuelle opposant en Angleterre des équipes nationales de trois bateaux, ndlr). Vous la soutenez ?
Evidemment, et nous allons essayer de mettre des moyens à disposition des compétiteurs et du comité de sélection. Et de répéter ce que nous avions fait ça fait deux ans, avec un entraîneur et si possible un coach et un spécialiste en météo et en réglementation de course. On présentera au prochain comité exécutif une proposition dans ce sens. Notre intention est de faire le maximum.
Jusqu’à soutenir financièrement les équipes ?
Non. Nous n’avons pas les moyens financiers d’aider les projets de cette envergure. Mais si on peut déjà faire ce que je viens de mentionner : ce sera bien.
Ce que vous faites pour l’Equipe de France de match racing ?
C’est différent, il s’agit d’une équipe de France, en l’occurrence composée de Sébastien Col, Thierry Peponnet, Mathieu Richard et Philippe Presti. Et actuellement nous sommes en train de renouveler des conventions d’objectif à l’horizon 2006/2008 avec la possible intégration de champions connus.
Que pensent les étrangers de cette extraordinaire diversité de la course en habitables chez nous ?
A l’Isaf, tout le monde nous regarde avec des grands yeux. Ils n’en reviennent pas de voir un tel niveau dans tant de disciplines véliques. On peut dire que cette diversité est un cas quasi unique au monde. C’est une grande force car la FFVoile c’est la voile toute la voile mais c’est aussi une difficulté, il faut gérer cette multiplication des supports des genres, des compétitions…
Votre préférence va quand même à la régate en monotype ?
Personnellement c’est mon cursus. Et je me réjouis que Hyères accueille cette année au mois d’août les Championnat du Monde de Melges 24. C’est une série top niveau et on attend une centaine d’équipages parmi les meilleurs de la planète.
Un premier bilan après trois ans au service de la fédération.
D’un côté je suis fier de travailler pour cette grande maison et ce sport qui prône de vraies valeurs. De l’autre, la mer me manque de plus en plus…
Propos recueillis par Patrice Carpentier