D’où vous est venu l’idée de ce Global Ocean Challenge ?
C’est à Salvador de Bahia, au Brésil à l’arrivée de la Transat Jacques Vabre. Avec des amis, un peu déçus par le peu d’étapes programmées à la Velux 5 Ocean Race (ex-Globe Challenge programmé cet automne-hiver) que l’idée est venue d’imaginer autre chose. On en riait mais dans la nuit j’y ai repensé. Et peu après avec Brian Hancock (compère navigateur et communicant de Josh) on a sérieusement envisagé la chose.
Vous ne craignez pas que ce soit une course en trop ?
Non car elle est différente. Et puis j’ai remarqué que si les courses se multiplient le nombre de participants diminue. Regardez la Volvo Race, la Velux, … Les courses pour les pros font gonfler les budgets et résultat ca devient réservé à un « happy few ». Nous on veut ouvrir l’aventure à plus de candidats.
Dites nous ses différences alors ?
Elle se court en solo ou en double sur des voiliers monocoques de 40 pieds ou de 50 pieds. Elle comporte 5 escales : un départ en Europe en septembre 2007, puis des stop en Afrique du Sud, Nouvelle Zélande, Amérique du Sud, Amérique du Nord et arrivée en Europe en mai 2008. Elle se déroulera tous les deux ans. Plus de détails figureront dans l’avis de course à paraître dans deux mois.
Des 40 pieds à franchir le Cap Horn, c’est pas dangereux ?
Non, ou en tout cas moins qu’avant, car les bateaux vont plus vite. Si l’ex-Boc a abandonné les 40 pieds, c’est plus pour des raisons de timing que de sécurité. Il devenait impossible de gérer les écarts en temps d’une étape à l’autre. Nous avons également prévu des passages obligés dans les mers australes pour empêcher les bateaux de descendre trop sud là où les risques de rencontrer des glaces et des tempêtes sont plus fréquents.
Et vous comment allez vous gérer la synchronisation aux escales?
Et bien d’abord les écarts entre 50 pieds et 40 pieds sont moindres et par ailleurs nous avons prévu de faire partir les 40 pieds quelques jours avant les 50 pieds à chaque étape.
Les bateaux courront en catégorie O/OSR ?
Affirmatif. La différence n’est pas importante comparée à la catégorie 1 à laquelle appartiennent, par exemple, les nouveaux 40 pieds de la Class 40. Ce sont surtout une ou deux cloisons à rajouter ? Une autre originalité de cette course est que l’équipage pourra changer à chaque escale…
Parlons finances. Comment ça se passe ?
Pour l’heure, il est prévu un droit d’entrée pour les concurrents, mais si nous trouvons un partenaire conséquent, ces droits seront remboursés au prorata à l’arrivée de chaque étape. Pour l’organisation de la course dans les meilleures conditions, nous cherchons un partenaire à hauteur d’1 million d’euros
Dites donc, septembre 2007, on est tout près du départ de la Transat Jacques Vabre et du tour du monde en double sur 60 pieds organisé par votre compatriote Mark Turner !
Oui, je sais mais et la TJV et la course de Turner sont radicalement différentes de notre Global Ocean Challenge. Il n’y a pas concurrence entre ces trois courses.
Depuis la semaine dernière où votre nouvelle course a été annoncée par e-mail, vous avez des retours ?
C’est incroyable ! Franchement je ne m’attendais pas à autant d’intérêt. Durant tout le week-end le téléphone n’a cessé de sonner. Notre site (www.globaloceanchallenge.com) a été visité par 20 000 personnes. Ca peut paraître prétentieux mais j’ai l’impression qu’il faudra limiter le nombre d’engagés. Je n’en veux pas plus de quarante.
A quoi vous attribuez ce succès probable ?
Tout simplement au fait de pouvoir participer à une grande aventure en solitaire ou en double à moindre frais et ponctuée d’escales.
Propos recueillis par Patrice Carpentier