Une longue remontée éreintante

Thomas Coville sur Sodebo
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Pour Thomas Coville qui a largué les amarres il y a un mois et demi "aucun moment de sérénité n’est possible à bord." Le skipper de Sodebo reconnaît qu’il a mal au moral : "Mon bateau est abîmé et ça me prend la tête." La traversée de la dépression orageuse au début de la semaine a été critique pour l’homme comme pour le bateau. Les deux en sortent meurtris. "Nous avons forcé dans la dépression. Ce n’est pas dans mes habitudes et, en même temps, il fallait passer. Cela a tellement cogné, tellement tapé que ça casse, comme souvent, quelques jours après."

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Aujourd’hui, le skipper paye ce passage en force contre la mer. Son bateau montre des signes qui ne trompent pas. Le "bout" qui tend la bordure horizontale de la grand voile a lâché ce matin dans le virement de bord. En équilibre, les pieds calés dans les poulies du chariot de grand voile et les bras tendus vers le bout de la bôme, Thomas a réussi en 20 minutes chrono à sécuriser l’extrémité de la bordure avec du fil électrique.

Tout comme son bateau, le skipper est fatigué. On pourrait dire que l’un comme l’autre montrent des signes évidents de lassitude stigmatisés ici et là par quelques courbatures. "Je viens de dormir deux ou trois heures mais c’est un repos éphémère. La fatigue est profonde. Je vis au jour le jour avec la pression du résultat qui monte."

Veine de vent près du Brésil

Malgré cette fatigue latente et une énorme bulle anticyclonique qui a pris ses aises au milieu de l’Atlantique, le skipper de Sodebo profite toujours d’un couloir de vent à proximité des côtes brésiliennes. Il devrait passer l’équateur un peu plus tôt que prévu, sans doute samedi 19, en fin de journée. Thomas a viré après un plus long bord en direction du Brésil pendant lequel il a suivi un vent favorable. Il se débrouille pour ne pas trop s’approcher des côtes et garder du vent. Alors que le jour se lève pour lui, il tente un nouveau bord de recalage qui devrait lui permettre de mettre rapidement cap au Nord. Comme il l’avait prédit le week end dernier, on assiste à une vraie partie de yoyo avec le chrono de Francis Joyon. S’il a eu jusqu’à 266 milles d’avance mardi sur Idec, à 15 heures ce jeudi après-midi il a 142 milles de retard.