Transat Jacques Vabre. Matchs jusqu’au bout en Imoca !

Charal, Initiatives Cœur, ainsi que Teamwork.net et Malizia SeaExplorer, ont livré une régate d’une intensité rare en approche de la ligne. Les petits, voire tout petits, écarts pour les départager soulignent toute la valeur d’une compétition océanique de très haute volée….
17 minutes, c’est le temps qui sépare finalement Charal (4e) et d’Initiatives Cœur (5e), deux récents bateaux nés des planches à dessin de l’architecte Sam Manuard qui ne sont sont pas lâchés depuis trois jours. Jérémie Beyou et Franck Cammas, qui ont longtemps mené la course, n’ont pas démérité pour se battre jusqu’au bout aux avant-postes, en dépit de la casse d’une pièce pour envoyer leur gennaker après le passage des Canaries. Quant à Sam Davies et Jack Bouttell, ils tirent les bénéfices d’une navigation tout en maîtrise sous le signe d’une régularité à toute épreuve. Elle salue aussi la complicité partagée par les deux co-skippers britanniques à bord d’un bateau de 2022, fiablisé, arrivant à maturité.

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Et que dire de l’arrivée de teamwork.net, l’ancien plan VPLP de Jérémie Beyou lancé en 2018, déboulant du nord pour se mêler à cette ultime régate sur les eaux bleu turquoise baignant les latitudes tropicales ? L’incertitude qui accompagnait sa progression vers la ligne finale et sa capacité à rejoindre la mêlée des bateaux qui ont suivi la route des alizés, saluent une course qui a marqué les esprits par son audace. Si Justine Mettraux et Julien Villion, qui ont fait le pari de monter au front sur une route nord, manquent finalement de peu l’exploit de se hisser sur le podium occupé par des sudistes, leur final est à la hauteur de leur navigation sur une option radicale. En match-racing avec Malizia – SeaExplorer, les deux « Jujus», comme on les désigne dans la course au large, s’offrent le plaisir de lui voler la politesse pour se classer en 6e position. Ils l’emportent contre Boris Herrmann et Will Harris, engagés à bord d’un plan VPLP de 2022, pour 1 minute et 05 précieuses secondes. Ce petit hold-up de forçats du nord face à des partisans des alizés offre la saveur d’un joli baroud d’honneur à l’équipage, qui a su associer le talent de Justine à la finesse de l’analyse météo de Julien.

Mais là encore, les petits écarts à l’arrivée entre des binômes qui ont bouclé leur transat à Fort-de-France comme s’ils étaient partis hier du Havre, affichant pourtant un décalage nord-sud culminant à 800 milles, confirme aussi l’homogénéité de la classe, sa belle santé et la faculté de ses marins à naviguer au meilleur niveau. Autre constat ce dimanche : l’internationalisation est bel et bien en marche sur le circuit des monocoques de 60 pieds. La baie des Flamands en témoigne, puisqu’après Sam Goodchild, elle a accueilli ce dimanche trois Britanniques, une Suissesse et un Allemand, comptant toutes et tous parmi les grands animateurs de cette 16e Route du Café, marquée par la montée en puissance des foilers.