Transat Café l’Or. C’est reparti pour Aurélien Ducroz et Jonathan Chodkiewiez

Après un arrêt technique express de six heures hier matin à Madère pour résoudre leur problème de safran, Aurélien Ducroz et Jonathan Chodkiewiez ont remis leur Class40 Crosscall en mode course et ont repris le fil de leur Transat Café L’Or.

Le Chamoniard raconte l’ascenseur émotionnel sans fard : « avant-hier matin, j’étais au fond du trou, je ne voyais plus l’intérêt à rien… et puis les choses se sont remises en place, dans la tête et sur le bateau. » La réparation n’est pas “neuve d’usine”, mais elle est jugée suffisamment fiable pour rallier la Martinique. Et cela leur suffit : repartir, rester acteurs, continuer. L’ironie : ce redécollage se fait… dans du vent mou. « Depuis qu’on a quitté l’archipel portugais, on n’a jamais eu plus de 4 nœuds. On n’a même toujours pas mis le spi ! », constate le skipper-skieur, englué dans une dorsale anticyclonique.

L’objectif immédiat est donc clair : s’extirper de cette molle pour aller chercher plus au sud l’entrée dans l’alizé, le vrai, le générateur de vitesse. « On veut vite retrouver du vent porteur. On a envie de cavaler et de renvoyer la toile. » Après un début de transat démentiel, marqué par une succession de fronts violents, des claques à 64 nœuds et une mer qui frappait comme rarement, l’envie de glisse est immense. Il reste encore dix à douze jours de mer. Beaucoup de miles. Beaucoup d’histoires possibles. Et des cibles concrètes à portée. « Devant, autour, derrière : on a plusieurs bateaux dans un rayon de 50 à 100 milles. Il y a encore de quoi jouer. Petit à petit, il faut naviguer propre, revenir sur ceux qu’on peut. » Le Chamoniard ne quitte jamais très longtemps sa philosophie : potentiel offensif, mais vraie capacité à rester solide mentalement. « C’est ma sixième Route du Café. Je n’ai jamais abandonné. Je sais que même quand on n’est pas devant, il y a toujours quelque chose à apprendre. Le plaisir de traverser l’Atlantique revient. » Le duo de Crosscall repart. Avec l’envie d’aller chercher, encore, ce qu’il reste à prendre.

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