Ian Lipinski et Amélie Grassi sont toujours en tête de la 3e étape à bord de CREDIT MUTUEL devant l’équipe Belge de Jonas Gerkens et Benoît Hantzpe. Ils sont entrés depuis mardi dans le détroit de Bass, l’archipel qui sépare l’Australie continentale de la Tasmanie et qui marque la fin de leur parcours en Grande Baie Australienne.
Passé en tête à la longitude du Cap Leeuwin le 5 décembre à 08.29 UTC avec une avance de 50 milles sur BELGIUM OCEAN RACING – CURIUM, l’équipage français a été vite rattrapé par les belges revenus à 1 mille d’écart avec une nouvelle dépression le 6 décembre à 09.00 UTC ; puis dans un grand bord au portant dans un vent fort les deux équipages sont partis sur des options différentes, les belges privilégiant la partie sud du plan d’eau. Habileté tactique ou problèmes techniques chez leur concurrent qui ont fait état de problèmes de hook, la phase a été assez favorable à l’équipage français qui abordait le détroit de Bass avec une avance de 100 milles, une avance inédite et jamais observée depuis le début de l’épreuve sur leur duelliste favori.
Est-ce autant pour dire que la victoire va leur sourire sur cette étape 3 aprés une arrivée à La Réunion qui a laissé quelques amertumes ? Il leur reste ce soir mois de 500 milles à parcourir entre les iles du Détroit de Bass, une zone réputée difficile, et des vents plus faibles vers l’arrivée à Sydney : la prudence s’impose donc dans les pronostics au vu des multiples rebondissements ( 28 changements de leaders depuis le départ de la Réunion) déjà observés dans cette étape ou dans les précédentes. Qui pénétrera donc en tête jeudi 11 / vendredi 12 prochains dans la célèbre baie de Sydney ? une baie qui en ces derniers jours avant le départ de Sydney-Hobart le 26 décembre regorge de de voiliers toutes tailles en entrainement avant le coup de canon de la mythique course.
Ian Lipinski-Skipper Crédit Mutuel et Amélie Grassi – Navigatrice à l’entrée du Détroit de Bass au Nord de la Tasmanie !
Bonjour,
Cela fait quelque temps que l’on a pas donné de news. Les conditions rencontrées étaient vraiment sportives et exigeantes. On était vraiment concentré pour essayer de naviguer en sécurité. Mais il y a toujours aussi la pression de la course et donc la nécessité d’essayer d’aller le plus vite possible, ce qui est souvent un peu en opposition avec les impératifs de préservation du bateau. Avec les jours qui ont passés dans cette succession de dépression, nous étions aussi très fatigués et donc parfois les décisions sont difficiles à rendre. On opte finalement pour un choix ou pour l’autre sans n’être jamais sûrs si c’est la bonne solution. Les évènements s’enchainent ainsi, avec quelques manœuvres qui rythment le temps, et des petites bricoles à gérer de temps en temps: réparation de voiles, vague dans le bateau, bout de descente de safran qui pète…. Et toutes ces bricoles sont habituellement une formalité à réparer, mais dans 30 à 35 kts de vent avec un bateau qui surfe à 25 kts…. c’est un peu différent! La vie à bord est compliquée aussi…. Mais on s’habitue à tout et nous serons fiers d’avoir fait cette traversée. Une autre navigation nous attend à présent jusqu’à Sydney, beaucoup plus confortable avec des zones de calme et du vent modéré. Nous allons pouvoir profiter de ces derniers jours et essayer de continuer à bien régater pour tenter de conserver de l’avance jusqu’à la ligne d’arrivée. Le finish à la Réunion nous a rappelé que rien n’est jamais terminé avant la ligne d’arrivée! On garde les yeux ouverts!
A bientôt
Ian
« Terre nous voilà!
Cela fait toujours du bien (après avoir été loin de tout) de retrouver le côté rassurant d’une côte.
Naviguer par le célèbre détroit de Bass et passer de l’océan Indien à Pacifique c’est quand même pas anodin!
Un océan indien bien costaud dans les 40e qui nous a amené ses Albatros et ses dépressions mais aussi ça mer très dure à gérer. On a eu beaucoup de mal à faire bien avancer le bateau dans cette mer très courte et la vie à bord était extrêmement inconfortable.
On a aussi eu quelques casses pénalisantes pour la performance (hook, galettes, ballasts,…) mais c’est surtout la perte de notre petit spi (A6) explosé depuis…10 jours qui nous a grandement pénalisé . Cumulé avec quelques erreurs de manœuvres (et une chute sur mon bassin toujours très douloureux) et cela fait un écart trop grand à notre goût avec crédit mutuel (en même temps Amelie et Ian naviguent très proprement) On reste aux aguets d’ici Sydney si une porte s’ouvre tout en mettant un point d’honneur à amener le Curium 187 au pied du célèbre Opéra » Jonas


















