Sur une route directe et une petite distance, ce record de la Méditerranée pourrait paraître simple à première vue mais les skippers sont peu à s’y être attaqués et prennent cette traversée très au sérieux. D’une part la Méditerranée balayée par le Mistral peut être violent, rendant les conditions de navigation particulièrement éprouvantes. D’autre part, il faut se méfier des fréquents orages sous la Sardaigne et du vent à l’approche de la Tunisie alors que le trafic maritime s’intensifie.
Kito de Pavant connaît toutes ces difficultés et sait qu’il bénéficie d’une météo, a priori, favorable pour cette tentative. Grâce à un vent orienté Ouest-Nord Ouest puis Ouest, il peut envisager une traversée sur un seul bord travers au vent, c’est à dire sans empannage, une manœuvre toujours périlleuse en solitaire. La brise devrait aussi souffler fort (30/35 nœuds) sur l’ensemble des 458 milles du parcours (850 km), ce qui laisse espérer de belles vitesses moyennes jusqu’à Carthage.
Le tableau de marche théorique donné par l’ordinateur de bord annonce un peu plus d’une journée de mer, ce qui permettrait à Kito de battre son propre record de 45 heures et peut-être même rivaliser avec la performance absolue en monocoque de Giovanni Agnelli et ses 20 hommes d’équipage (29 heures).
Kito de Pavant avant son départ de Marseille : “Les conditions sont plutôt optimistes avec du vent soutenu d’Ouest-Nord-Ouest qui devrait basculer à l’Ouest dans le Sud de la Sardaigne cette nuit avec des grains orageux. Cela promet quelques bons paquets de mer, une bonne dose d’adrénaline et des vitesses confortables qui pourraient me permettre de battre mon record de 2009. Je vais avoir du vent fort avec des rafales pouvant atteindre jusqu’à 50 nœuds sur une mer courte où le bateau bute de vague en vague et où la vitesse est difficile à stabiliser. Je m’attends à une journée de mer difficile. A priori, je laisserai le pilote automatique barrer pour me concentrer sur la vitesse pour aller le plus vite possible.“