Menu de Noël sur Sodeb´O : téléphone, risotto et quelques cadeaux surprises
« Pour le réveillon, je vais avoir du monde au téléphone. Noël est une jolie fête de famille, d´amitié, d´amour. Mais là je suis isolé et ça n´a pas de sens de faire la fête. Je vais quand même me faire un petit menu spécial avec un risotto qu´un copain restaurateur m´a offert et j´ai aussi un jambon cru. Et puis ma famille et mes amis m´ont déposé des surprises et des cadeaux dans le bateau. Je vais les découvrir aujourd´hui ou demain, ce sera sympa comme moment »
Une nuit de réveillon seul au milieu des glaces à trois jours du Cap Horn
« La particularité de mon réveillon c´est que je suis entouré de glaces. En fait c´est une zone de glaces qui dérive et qui a décidé de s´inviter pile poil sur notre parcours pour le réveillon ! Je suis très concentré et très vigilant sur ces nouveaux invités du réveillon. Noël est une fête de famille avec les enfants, or pour moi aujourd´hui ce n´est pas vraiment le cas. Il faut se dire que je suis seul depuis plus d´un mois sur mon bateau et que je n´ai personne dans mon univers pour partager cette fête. Je ne suis pas dans la même réalité ».
Ambiance givrée sur Sodeb´O qui slalome au milieu d´un champ d´icebergs
« Ma réalité, c´est que je suis dans une zone sensible. Il y a une très grosse bande de banquise qui l´année dernière n´était qu´en un seul morceau d´icebergs qui a éclaté en morceaux cette année. Je slalome entre 100 icebergs qui sont difficiles à éviter, ce qui rend les choses beaucoup plus compliquées. Je ne suis pourtant pas très sud sur une latitude 50°S. Cette année on arrive à localiser les icebergs grâce aux satellites, ce qui finalement est moins kamikaze car on ne navigue plus à l´aveugle, mais cela nous oblige à faire une route très nord. La température de l´eau est de 3 à 5° et celle de l´air est de 5°. Mais avec la vitesse, la température ressentie donne une sensation de -10°. Il y a une pellicule de glace et de gel sur le pont et du givre sur les hublots du bateau… »
Question record, tout est encore possible
« Je reste accroché à la possibilité de gagner du temps sur la remontée de l´Atlantique Sud. Le trajet de Francis Joyon avait été absolument imbattable jusqu´au Horn mais il est plus accrochable dans le remontée de l´Atlantique Sud. Le suspense sera entier jusqu´au bout ».
L’engagement physique et moral
« Je me donne comme ligne de conduite de vivre au quotidien sans avoir la pression permanente de l´objectif final. J´avoue que ça ne marche pas tous les jours. Physiquement ? Je me connais très bien. Et je fais bien avancer le bateau. Avec le froid je mets plus de temps avec les manœuvres, et je n´ai pas beaucoup dormi depuis le début. Le rythme est assez dur mais je gère assez bien. Il faut savoir que j´ai dormi moins de 3 heures par jour depuis le départ et je dors beaucoup dehors. En ce moment ma vie se passe en veille à l´extérieur pour surveiller les icebergs et manœuvrer. J´ai des icebergs en vue… je suis à moins de 100m de certains d´entre eux ».