Ce lundi matin, après analyse de la situation jugée critique compte-tenu des délais trop importants pour parvenir à envoyer un remorqueur sur zone, l’équipage de Cheminées Poujoulat – victime d’une importante voie d’eau depuis 23 heures hier soir alors qu’il naviguait à 130 milles au nord des Açores – a déclenché sa balise de détresse, actionnant ainsi les secours pour la récupération de son bateau.
En effet, les conditions météorologiques actuelles sur l’archipel ne permettaient pas à un remorqueur de prendre la mer avant deux ou trois jours au mieux pour rejoindre le monocoque de Bernard Stamm et Jean-François Cuzon distant de 143 miles du port d’Horta.
Un helicoptere a decollé vers 10h50 pour rejoindre Cheminees Poujoulat. Le CROSS Gris Nez, qui coordonne les opérations de sauvetage en France, a prévenu la direction de course de la Transat Jacques Vabre à 13h54, que Bernard Stamm et Jean-François Cuzon avaient été récupérés par les secours portugais.
« Le bateau filait à 15-16 nœuds au reaching. Nous naviguions sous trinquette avec deux ris dans la GV mais nous venions de décider de prendre un deuxième ris et de changer la voile avant en envoyant l’ORC. C’est à ce moment-là que je suis rentré à l’intérieur et que j’ai constaté que c’était plein d’eau. Sous le vent, j’ai notamment aperçu le gennaker que nous avions rentré en vrac au moment du départ dans la soute. Il avait migré tout seul dans la cellule de vie. Je n’ai pas eu besoin de réfléchir longtemps pour comprendre l’ampleur du problème. Nous avons immédiatement arrêté le bateau. Une voie d’eau particulièrement visible est apparue. Rapidement, nous avons tout fait pour sécuriser Cheminées Poujoulat », a détaillé le skipper suisse, peu après son retour sur la terre ferme.
« Il nous a fallu faire des choix. Le monocoque ne coulait pas. Alors, dans un premier temps, nous avons d’abord essayé de voir si nous pouvions nous faire aider par un autre bateau. Mais, impossible avant un grand laps de temps. Nous avons également tenté de naviguer mais la coque se remplissait d’eau à vitesse grand V. Comme dehors, c’était relativement dantesque, nous avons jugé qu’il n’était pas raisonnable de rester à bord trop longtemps et nous avons déclenché la balise de détresse ce matin à 10h20. Lorsque les secours sont arrivés, ils nous ont expliqué ce que nous devions faire. Conformément à leurs instructions, nous avons sauté dans le radeau de survie avant de couper les liens qui nous relaient au bateau. Ensuite, un plongeur est descendu nous chercher l’un après l’autre. Tout s’est bien passé » a expliqué Bernard dont l’équipe technique travaille d’ores et déjà sur une opération de récupération du monocoque 60′.























