Déjà cinq empannages pour le skipper qui croise sous le 54e degré Sud et progresse désormais à moins de 500 milles du Cap Leeuwin qu’il atteindra demain mercredi dans la journée, pour le début de son 25e jour de mer. Thomas approche également de la mi-parcours de ce tour du monde débuté le 29 janvier dernier.
Les conditions de navigation restent particulièrement éprouvantes en raison du froid, de l’humidité permanente et de cette houle des mers du sud de près de quatre mètres actuellement. D’autant qu’il naviguer plein vent arrière, une allure instable où il faut surveiller son bateau comme le lait sur feu A cela s’ajoute cette série de manœuvres physiques, bien entendu, mais aussi risquées puisqu’à chaque empannage, Thomas risque de voir se briser ses lattes de grand-voile.
Le skipper se concentre à fond pour réaliser un "VMG" optimal sur chaque bord, c’est à dire le meilleur compromis entre le cap et la vitesse, afin de gagner au maximum sur la route. "On ne peut avoir de rythme dans ces endroits," disait-il hier, "On est d’abord et toujours au service du bateau, se faire à manger trois fois par jour est une routine qu’il faut tenir mais à chaque fois, je me mets un coup de pied aux fesses pour démarrer le rituel, parce que je n’ai pas toujours envie de manger ou tout simplement l’énergie nécessaire de me préparer un repas chaud. Je sais qu’il ne faut pas mollir là-dessus alors je le fais car, si on ne dort pas, il faut au moins manger."
Avec 1281 milles de retard sur la route de Francis Joyon, Thomas a concédé une soixantaine de milles sur le détenteur ces dernières 24 heures. Depuis son entrée dans l’Océan Indien, le 15 février à 20h50 (HF), au moment où Sodebo a dépassé le Cap des Aiguilles situé par 20 degrés Est après Bonne Espérance, Thomas n’a eu aucun répit. Il a d’abord eu du près et beaucoup de mer contraire pour rejoindre les Kerguelen, suivi d’une descente au Sud obligée en raison de cette très forte dépression qu’il a laissé dans son Nord, et maintenant cette succession d’empannages.
Retard à 15h15 : 1281 milles par rapport au parcours de Francis Joyon