Aurélien Ducroz sur Crosscall et Amélie Grasi sur La Boulangère ont pu rejoindre La Corogne après cinq jours passés sous gréement de fortune suite à leurs démâtage. Ils ont du faire face à des conditions de mer et de vent particulièrement musclées. En panne de gasoil, ils ont pu compter sur l’aide d’un autre concurrent en Class40 Mikael Mergui sur Centrakor avant lui-même d’abandonner.
Aurélien Ducroz a rallié le port de La Corogne jeudi et raconte. « Je suis tellement content d’arriver ! Quel calvaire ! Ces cinq jours ont été très longs et très compliqués à gérer mais cette fois, ça y est, je suis à quai ! Je suis bon pour un sérieux mal de terre après autant de temps passé à me faire lessiver à la dérive ! », a relaté le skipper du Class40 Crosscall, visiblement soulagé après ce long périple en mode « bouchon ». « Ces derniers jours, le stress a été permanent. Le fait d’être privé de moteur et donc de ne plus être manœuvrant a généré beaucoup de stress, en particulier lors de la traversée du rail des cargos au large du cap Finisterre hier, puis peu avant l’atterrissage en Espagne ce matin », a détaillé le Chamoniard dont l’épilogue, dans cette 12e édition de La Route du Rhum – Destination Guadeloupe, n’est, certes, par celui qu’il avait espéré, mais qui restera un fait marquant de sa carrière et de son histoire commune avec Crosscall. « Dans mon malheur, j’ai finalement eu la chance inouïe que Mikaël Mergui, l’un de mes concurrents de la Class40 alors en escale à La Corogne à la suite de soucis techniques, reçoive l’autorisation de la Direction de course de nous porter assistance, à Amélie Grassi et à moi. Accompagné de nos préparateurs respectifs, il nous a rejoint à la mi-journée afin de nous livrer en gasoil, simplifiant du même coup nos derniers milles de galère », a relaté Aurélien, forcément touché cette belle solidarité propre aux gens de la mer.
Mikael Mergui, le skipper de Centrakor a annoncé son abandon vendredi après-midi alors que ses batteries ne fonctionnaient plus. Le marin d’Hyères, qui avait connu plusieurs problèmes techniques, n’avait pourtant pas ménagé ses efforts afin de poursuivre l’aventure.
Amateur aguerri et autodidacte de la course au large, Mikael Mergui parlait de la Route du Rhum – Destination Guadeloupe comme « d’un sacré rêve de gosse ». Pendant plusieurs mois, il s’était évertué à donner corps à ce rêve avant le grand départ. Pourtant, rien ne lui a été épargné techniquement. Mikael avait dû faire une première escale à Camaret après avoir heurté une bouée lors de la 1ère journée de course.
Après avoir repris sa progression, il a dû s’arrêter à La Corogne suite à des dégâts provoqués lors d’un passage de front. Pendant quatre jours, le skipper de Centrakor s’est évertué à réparer. jeudi il est venu prêter main forte à Amélie Grassi (La Boulangère Bio) et Aurélien Ducroz (Crosscall) qui étaient en difficulté à l’approche des côtes espagnoles.
Bien décidé à repartir, Mikael a largué les amarres ce vendredi matin. Néanmoins, il a dû faire face à des problèmes de batteries. N’ayant plus d’instruments à bord et de pilote automatique, le bateau s’est couché dans des grains à 30 nœuds. « Sans batterie donc sans pilote et sans cartographie, ce n’était pas raisonnable de continuer » explique-t-on dans son entourage. Mikael a donc été contraint de signifier sa décision d’abandonner à la Direction de Course et de faire à nouveau route vers le port de La Corogne. Il raconte comment il a aidé Aurélien et Amélie.
” Tu serais OK, pour nous aider à apporter des bidons de gazoil pour Amelie et Aurelien??”
Ça c est passé un peu comme ça…un appel de Gianluca..
J ai dit , oui, tout de suite… Je savais que les équipes de la Boulangere et de crosscall avaient fait des tentatives: sans succès…
Les 2 bateaux derivaient comme des bouchons, vers les cotes.
Ils m ont présenté le déroulé des opérations.Il fallait que ça soit safe et cadré…
Après avoir averti le comité de course: on est parti.
Pour trouver Amélie Grassi – Navigatrice , son AIS fonctionnait et au bout d ‘ une heure de navigation, on etait sur zone…
On a affalé la Gv, on a fait le tour du bateau avec pour seul voile: un génois.
Et le processus à commencé…
Les équipes techniques ( Charles, Gianluca et Jonathan) avaient accroché à un fil de spectra ( fil très léger et extrêmement solide) à une balle ….
Le but etait de lancer la balle à bord,puis dans un 2eme temps, d’accrocher à ce fil de spectra un cordage plus epais…
Quand le cordage plus epais avait été récupéré sur le bateau à ravitailler, il suffisait de le mettre sur un winch…
Et ainsi par la force du winch, remonter le bidon de 20L de gasoil…
Évidemment, on s est pris un gros grain, au moment de la première manœuvre…
Quand le premier ravito a été posé, on a cherché Aurelien Ducroz – Crosscall Sailing Team ..
Un peu plus dur!
Car, ce dernier n ‘ avait pas d ais, Aurelien nous transmettait ses coordonnées par le téléphone.
Il y avait de la mer… et finalement on a vu le bateau noir !
La manœuvre était presque rodée… Un seul tir de balle : un joueur de hand cet Aurelien!!
Ensuite on a fait une petite sécu entre les 2 bateaux jusqu’au port..
Et tout le monde m a donné un coup de main pour mes dernières réparations…
Ce soir j’avoue être ” rincé”… 8 jours se sont écoulés depuis le départ… Ressenti : bcp plus..