Partis de New York jeudi soir à 20h02 (heure fr), Franck et ses neuf équipiers ont mené le maxi trimaran Groupama 3 à un rythme d’enfer, alignant d’heure en heure des moyennes toujours plus élevées.
A bord, les barreurs se relayent toutes les heures. La concentration nécessaire à la bonne marche du bateau s’apparente à celle d’un pilote de chasse. Sur une mer encore plate, le trimaran dessiné par le cabinet Van Peteghem – Lauriot Prévost va vite. Tout ce qui n’est pas fixe à bord a été déplacé au vent et sur l’arrière tribord pour augmenter encore la puissance de Groupama 3 : « Aller vite, ça signifie beaucoup de pression pour tout l’équipage et notamment pour les barreurs. Groupama 3 est un bateau sûr à ces hautes vitesses et c’est pour cela que l’on peut tirer dessus » précisait Franck lors d’une vacation téléphonique à l’issue de ce record.
Exploiter au mieux le vent et la mer, ils n’ont que ça en tête. Navigateurs professionnels, ils se donnent sans compter. En chef de file, Cammas donne l’exemple. Compétiteur dans l’âme, il sait que ce record des 24 heures est prenable. Qu’il ne tient qu’à lui et à ses hommes de tirer le meilleur de cet univers qui leur est si familier. Un meilleur qui devra se faire sans le foil bâbord : « Je quittais la table à cartes pour aller annoncer aux équipiers que le record de Peyron était battu quand j’ai entendu un craquement bizarre. C’était le foil bâbord qui venait de céder, à priori en charge ».
Si le skipper de Groupama 3 est évidemment attristé par cette avarie, il n’en garde pas moins le moral : « La barre des 800 milles parcourus en 24 heures était à notre portée. Maintenant, nous nous concentrons sur la traversée de l’Atlantique Nord. Le record est encore jouable car, à partir de samedi après-midi, nous naviguerons sur l’autre bord et nous retrouverons 100% du potentiel de Groupama 3».