L’objectif de Safran (Guillemot/Caudrelier) en ce dimanche est clair : avaler Cheminées Poujoulat (Stamm/Cariou) qui n’est plus qu’à 17 milles devant lui à 4 heures, contre 25 la veille à 20 heures. « Safran marche bien à toutes les allures, notamment au débridé. On navigue sous 1 ris dans la GV et la trinquette. On est limite de prendre le deuxième ris. Côté ballast, il y a des langoustes dedans…». Entre intox et infos, la guerre fait également rage sur les ondes de Radio Jacques Vabre. Le leader Michel Desjoyeaux (Foncia) en connaît un rayon. « La vitesse de Safran ne m’impressionne pas. Elle est même inférieur à ce qu’elle devrait être vu le différentiel d’angle. Il est plus au débridé que nous, mais il ne va pas beaucoup plus vite. On est hyper confiant… ».
Logiquement, il n’y a plus que les quatre premiers à pouvoir prétendre au trône. Mais si les prochaines 24 heures sont « claires », la navigation finale le long de la côte brésilienne peut encore offrir bien des rebondissements puisque la force et la direction du vent y sont à nouveau plus instables, avec souvent des grains digne du Pot au Noir qui viennent perturber durablement le rythme de l’alizé. Légèrement moins rapide, avec 4,5 milles de perdu face au leader lors des huit dernières heures, VM Matériaux (Le Cam/Morvan) est toujours dans le match, même si sa position sous le vent sera bientôt un handicap. Plus loin derrière, les écarts restent stables, avec Generali (Eliès/Audigane) qui sort à son tour du Pot au Noir. « J’ai connu pire comme passage, déclare Sébastien, prêt à revenir sur Gitana Eighty (Peyron/Le Vaillant) pour lui ravir la huitième place au classement général. A tous les étages du classement, d’ici Bahia, il y a des places à gagner ou perdre, alors les écoutes vont « fumer » sur les winchs et les barreurs vont être « au taquet » pour grappiller le moindre « pouillième » de nœuds.
Du côté de Crêpes Whaou ! (Escoffier/Fauconnier), l’ambiance doit être à nouveau parfaitement détendue. 200 milles d’avance sur le deuxième permet de gérer tranquillement cette dernière partie de parcours. Cependant, un objectif prioritaire pour l’équipage : doubler à nouveau la flotte des IMOCA, après s’être fait dépasser dans le passage du Pot au Noir.
Cahin-caha, la Class40 poursuit sa descente vers l’équateur à 6,5 nœuds de moyenne pour la tête de flotte, avec un classement inchangé par rapport à la veille. A noter que la flotte s’étale sur 300 milles, le dernier Gonser Group (Lefebvre/Gonser) étant encore au nord des îles du Cap Vert, le premier, Télécom Italia (Soldini/D’Ali) n’étant plus qu’à 600 milles de l’équateur, avec une entrée dans le Pot au Noir programmé pour la nuit prochaine.
 
             
		