Les Canaries à une centaine de milles …

delta dore
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Après s’être mis en arrêt de travail en début de week-end, le vent a repris son souffle sur un plan d’eau agité par le mouvement brownien de particules élémentaires encore bien instables. Mais si un flux de secteur Sud-Est s’installait doucement sur la flotte ce dimanche matin, sauf pour Educacion sin Fronteras (en queue de peloton) et pour Mutua Madrilena (encore trop près des côtes africaines), l’approche des Canaries ne va pas être des plus simples. En effet, la brise va se renforcer entre Madère et les Canaries en tournant lentement au secteur Sud-Ouest tandis qu’elle va faiblir entre les îles et devenir presque inexistante une fois l’archipel passé !

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Les neuf monocoques, déjà dispersés en trois groupes avec deux retardataires (l’un au large de Gibraltar, l’autre aux abords de l’Afrique), devrait donc se regrouper à l’occasion de ce changement climatique. Ce « régime spécial » du vent est toujours dû à la présence d’une perturbation au large de Madère qui met beaucoup de temps à se déplacer vers la péninsule ibérique. Il s’en suit que le courant d’alizés ne passe plus et se voit reléguer à 500 milles au Sud des Canaries ! Des vents instables et faibles sont donc encore au programme pour les jours à venir entre l’archipel canarien et la latitude de Nouadhibou (Mauritanie).

Coupure de courant
Cette cassure des alizés, ou du moins ce décalage très Sud d’un régime normal de vent de Nord-Est, va donc être une nouvelle épreuve pour les duos qui n’ont pas fini de manouvrer et de se creuser la tête pour tenter de trouver une sortie de crise : à la côte, la brise s’annonce aux abonnés absents et au large, Eole sera en grève ! Certes, le passage des Canaries va fournir une hiérarchie réelle de la flotte après neuf jours de mer mais ce qui sera plus intéressant, ce sont les écarts entre les duos qui naviguent en tandem. Ainsi Jean-Pierre Dick et Damian Foxall (Paprec-Virbac 2) ont vu Vincent Riou et Sébastien Josse (PRB) revenir un peu, à la faveur d’une bascule de vent du Sud-Est vers le secteur Sud. Les leaders ne peuvent donc pas faire route directe vers la première « porte » du parcours située entre Gran Canaria et Fuerteventura, à moins de cent milles de leur étrave.

A 80 milles derrière ce couple de monocoques, Roland Joudain et Jean-Luc Nélias (Veolia Environnement) suivis de très près par Jérémie Beyou et Sidney Gavignet (Delta Dore) puis par Alex Thomson et Andrew Cape (Hugo Boss), retrouvent un peu le sourire après s’être faits peur en voyant cette échappée par devant. Le retard devrait en grande partie se combler à l’occasion du passage de l’archipel car ils auront l’avantage de traverser les îles de jour et non de nuit. Quant au groupe central composé de Guillermo Altadill et de Jonathan McKee (Estrella Damm) et de Dominique Wavre et Michèle Paret (Temenos), la situation est moins enviable puisque le vent « refuse » et il est fort probable qu’ils soient obligés de tirer un contre-bord pour franchir la porte.

Quant au tandem Javier Sanso et Pachi Rivero (Mutua Madrilena), sa position à l’Est de la flotte n’est pas faite pour favoriser un retour, du moins en début de semaine. Enfin, la sanction est très sévère pour Servane Escoffier et Albert Barguès (Educacion sin Fronteras) qui cumulent les configurations négatives : après les calmes, du vent fort. et contraire ! Mais puisque de toutes façons, une nouvelle zone de calme va engluer les premiers après les Canaries, les rebondissements météorologiques n’ont pas fini de s’enchaîner, du moins jusqu’à la frontière mauritanienne ! L’Atlantique Nord est vraiment sous un régime spécial.

Classement du dimanche 18 novembre à 16h00 GMT :
1-Paprec-Virbac 2 à 23 494 milles de l’arrivée
2-PRB à 16 milles du leader
3-Veolia Environnement à 80 milles
4-delta Dore à 82 milles
5-Hugo Boss à 117 milles
6-Estrella Damm à 141 milles
7-Temenos 2 à 145 milles
8-Mutua Madrilena à 161 milles
9-Educacion sin Fronteras à 369 milles