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Sydney – Hobart : les « super maxis » se toisent

AAPT teste son cerf-volant
AAPT teste son cerf-volant

Le Cruising Yacht Club of Australia, organisateur de l’épreuve, a en effet lancé un appel aux divers équipages et / ou armateurs ayant fait les grandes heures de la course, tâchant de réunir un maximum de témoins de l’histoire pour la grande parade qui doit se dérouler en prélude aux hostilités. Bay Richmond, seul survivant de l’équipage vainqueur de la première édition en 1945 (à bord de « Rani ») donnera d’ailleurs le coup d’envoi de la 60ème, tandis que parmi les vieilles gloires on retrouvera le double vainqueur « Love & War », avec son skipper de l’époque à la barre ! Peter Kurts, malgré ses 80 ans, sera à nouveau sur la ligne de départ 30 ans après son premier coup d’éclat… Notons que cette édition anniversaire a fait le plein d’inscriptions, puisque 124 bateaux devraient (sauf désistements de dernière minute) s’élancer de Sydney le 26 décembre. Un tel chiffre n’a été atteint que 9 fois dans toute l’existence de la course !

Du beau monde, et des concepts novateurs
Mais si les festivités historiques retiendront sans nul doute l’attention des plus nostalgiques, les passionnés de « machines à dévaler les vagues » n’auront d’yeux que pour les trois maxis (entre 90’ et 98´) les plus en vue du moment : Skandia de Grant Wharington, vainqueur l’an passé, Konica – Minolta de Stewart Thwaites, battu de 14 minutes en 2003, et le nouveau Nicorette de Ludde Ingvall, à peine sorti de chantier. Les trois bateaux ont d’ores et déjà rejoint le port de Sydney, et les deux premiers s’affronteront dès le week-end prochain lors du Canon Big Boat Challenge, lors duquel on devrait déjà avoir un petit avant-goût de la forme des équipages respectifs… Quant à Ingvall, il se concentrera sur les dernières mises au point et essais en mer de son 90’ flambant neuf, construit tenez vous bien en moins de 90 jours ! la performance a pu être réalisée en réutilisant le pont de l’ancien Nicorette (78’), légèrement modifié pour s’adapter sur la nouvelle coque. A l’instar de Skandia mais aussi du Reichel / Pugh Wild Joe (ex Wild Oats), Nicorette adopte une quille basculante et affiche une silhouette très fine. La bataille devrait faire rage entre les trois plus grands voiliers de la flotte, mais on regardera également avec intérêt AAPT (ex Grundig), le 66’ de Sean Langman, baptisé « maxi killer » aux antipodes en raison de sa capacité à rivaliser avec les unités plus longues que lui. Langman, qui n’a peur de rien, a en outre décidé de remplacer ses spis par des cerfs-volants, contrôlés par des écoutes de 100 mètres de long et s’établissant à environ 70 mètres au-dessus du pont ! On sait également que l’homme prépare une sorte de 49er de 75 pieds, véritable luge géante sur laquelle il travaille avec l’architecte Andrew Dovell.

JB

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Safran arraché : Hervé Laurent abandonne

UUDS - Laurent - Dans les 40èmes
UUDS - Laurent - Dans les 40èmes

Samedi, alors qu´il était en plein cœur de la tempête (lire ci-dessous), le skipper de “UUDS”” avait fait part de ses inquiétudes concernant son safran bâbord : “”Le bateau était devenu volage, mais je n´arrivais pas à savoir d´où ça venait. Je suis allé voir mes safrans de plus près et là… une vision d´horreur quand j´ai constaté que j´avais perdu le safran, qu´il était cassé au raz de la coque. Je ne comprends pas ! Dans la tempête, j´ai dû toucher quelque chose, il y a dû avoir un choc””.


“”L´aventure est finie””

Un choc très certainement violent car la pelle était neuve :””L´aventure est finie. Tout s´effondre d´un coup pour une pièce qui cède : c´est désolant !””
Dimanche, la mer s´était un peu rangée et le vent avait baissé d´un cran (25 nœuds) : “”Je fais route vers Cape Town et je verrai là-bas : faut-il en fabriquer un neuf ou me faire livrer un safran de secours ? Dans le moment, mon but est de rallier Cap Town rapidement car je ne veux pas traîner par ici : il a une grosse dépression qui arrive et elle va générer des vents forts que je vais devoir affronter au près. Je n´imagine pas tirer des bords là-dedans avec un safran en moins…””


“”ça reste un échec””


Présent à la vacation radio, dimanche midi, le Suisse Bernard Stamm a immédiatement proposé à Hervé Laurent (47 ans) de lui prêter les safrans de son 60 pieds : “”Merci Bernard, c´est très sympa de ta part. On va étudier ça””, lui a répondu le Lorientais visiblement abattu par ce coup du sort : “”On n´y peut rien, mais la déception est très forte : ça reste un échec””.
S´il parvient à éviter cette dépression, Laurent (3e du Vendée Globe 97), qui navigue sur l´ancien “”Geodis”” de Christophe Auguin (1er en 97), pense être mardi soir dans le port sud-africain. Forcément, qui dit escale signifie abandon automatique.
Un sacré coup dur pour ce marin éclectique, fin stratège, au palmarès long comme un jour de pétole, qui attendait tellement de cette course…



P.E


Je me suis senti tout petit…
Dimanche, lors de la vacation, Hervé Laurent est revenu sur les conditions dantesques rencontrées samedi : “”Un vent très fort, une mer croisée avec des creux de plus de 10 mètres. Les vagues déferlaient, se croisaient. J´ai eu 50 nœuds au près et 70 nœuds lors du passage du front. La mer est devenue très mauvaise, les crêtes des vagues étaient décapitées : elles partaient en fumée sous la force du vent, les embruns volaient. La mer était blanche et j´avais des tonnes d´eau qui me tombaient dessus toutes les quinze secondes. Oui, je me suis senti tout petit…””

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Record SNSM : « C’est géant ! »

Geronimo - De Kersausson
Geronimo - De Kersausson

Jamais à court d´idées, Grimont, vainqueur de la Mini Transat 1991, a imaginé un nouveau concept de course, dont le côté compétition ne servira que de support et de caisse de résonance au service de la sécurite en mer. Ce record, long de 300 milles et sans marque de parcours entre Saint-Nazaire et Saint-Malo, sera ouvert dès 2005.

Kersauson et Peyron en ouvreurs
Dans un premier temps, deux géants, le trimaran “Geronimo”” d´Olivier de Kersauson et le maxi-cataraman “”Orange 2″” de Bruno Peyron se chargeront d´ouvrir la route. Ensuite, à la mi-juillet, un Trophée réunira toutes les catégories de bateaux sur la ligne de départ, la SNSM profitant de l´occasion pour organiser une grande fête populaire. Enfin, la ligne sera ouverte toute l´année à tous les chasseurs de record (équipage, double et solitaire), à deux conditions toutefois : prévenir l´organisation aux moins 24 h à l´avance, partir de jour et s´assurer qu´il n´y a pas de BMS (bulletin météo spécial) en cours. Même si les montants des droits d´inscription ne sont pas encore arrêtés, ils resteront faibles : de 100 euros pour les petits bateaux à 1.000 euros pour les plus grands.

Une cagnotte en jeu
Ainsi, pour une somme modique, un Sangria, un First 25, un vieux gréement, un Figaro, un Mini, un Mumm, une goélette, tout le monde pourra tenter d´établir un temps de référence sur un parcours qu´emprunteront des maxis, des monocoques de 50 et 60 pieds et des multicoques skippés par Desjoyeaux et MacArthur.

Les droits d´inscriptions (1) iront pour moitié à la SNSM, l´autre moitié servant à alimenter les “”bouées SNSM””, sortes de “”valise RTL””. En effet, celui qui, dans l´année, battra le record dans sa catégorie remportera la cagnotte… et sera bien inspiré d´en reverser une partie à la SNSM. Et ainsi aider les 50.000 hommes et femmes qui, chaque année en France, assurent plus de 50 % des interventions de sauvetage.

“”La SNSM, c´est comme les assurances : il faut les avoir avec nous mais on préfère ne pas en avoir besoin. Ce record est géant””. C´est Michel Desjoyeaux qui le dit !

Philippe Eliès

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Au vent mauvais…

UUDS - Laurent
UUDS - Laurent

En tête, rien de nouveau : Jean Le Cam et Vincent Riou s’échangent toujours les commandes au gré des classements. Honneur cette fois au skipper de Bonduelle, qui a volé la vedette ces dernières heures à son coriace concurrent. Vincent a en effet mis un peu de nord dans sa route et de ce fait, a laissé les îles du prince Edward dans son sud. De ce fait, Jean Le Cam sur une route plus directe est repassé devant au classement de 16 heures. Il glisse sous les îles du prince Edward et compte 14,4 milles d’avance sur Vincent. Par contre, les vitesses ont fortement augmenté pour les deux leaders qui tutoient actuellement les 17 nœuds de vitesse moyenne sur 4 heures. Ils naviguent actuellement dans un vent de nord-ouest de 30 nœuds et glissent cap sur les Iles Crozet qui sont à 400 milles dans les étraves. De la pression dans les voiles pour les leaders, vopilà de quoi creuser pdes écarts encore plus significatifs avec Roland Jourdain (Sill et Veolia), Sébastien Josse (VMI) et Mike Golding (Ecover). A 16 heures, le 3è a perdu 40 milles sur la tête de la course par rapport au classement de 11 heures et le 4è 60 milles…

70 nœuds de vent et des vagues de 12 mètres !

Pour le deuxième groupe, la dépression quasi-stationnaire placée dans le sud-ouest de l’Afrique du Sud continue de faire mal… Jean-Pierre Dick (Paprec-Virbac) est toujours en tête de ce deuxième peloton mais ce sont Nick Moloney (Skandia) et Marc Thiercelin (Pro-Form), avec une superbe cuillère par le nord, qui sont les vainqueurs du moment. Ils ont bénéficié des vents portants soufflant sur la bordure nord de la dépression et ont grappillé entre deux et trois places au général. Nick est ce soir 7e et Marc est 9e malgré ses gros soucis de bout-dehors, de balcon et de voiles d’avant. Mais le plus dur est pour la flotte qui a dû traverser le centre de la dépression pour aller chercher les vents portants.

Tous y sont allés de leur aventure et surtout Hervé Laurent (UUDS) la nuit dernière. «La dépression s´acharne sur nous et il m´est impossible de faire route au sud-ouest. Je suis donc obligé de repartir dans le nord pour en faire le tour. Je me retrouve dans le centre de la dépression où je me suis bien fait secouer cette nuit. 70 nœuds de vent (130 km/h), des vagues de 10 à 12 mètres de haut… ». Une note des plus salées puisque Hervé va voir son UUDS se faire coucher par deux fois par la tempête. C’est au matin qu’il a pu faire un bilan technique des dommages : « je ne connais pas encore l´étendue exacte des dégâts de la nuit, mais déjà j´ai vu que le secteur de barre tourne sur la barre. Un des pilotes est mort, et comme rien n´arrive seul, il y deux bidons de gasoil qui ont explosé dans le bateau.. Ce qui me tracasse le plus, c´est une avarie sur le safran bâbord et j´ai vraiment l´impression qu´il y a du jeu. Avec la mer actuelle, c´est trop chaud pour aller voir de plus près, mais ça ne me plaît pas du tout ». Au dernier pointage de 16 heures, Hervé marche à 12 nœuds de vitesse moyenne sur 4 heures et se trouve à 490 milles de la longitude du cap de Bonne-Espérance. Il navigue encore au près, mais devrait toucher d’ici peu la bordure nord de la dépression placée dans le sud-ouest dans l’Afrique du Sud. Et attraper des vents plus favorables… Cela lui permettra alors de faire le check complet de son bateau et de connaître d’une manière plus précise l’étendue des dégâts…

L.F. (Source Vendée Globe)

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Indiana Jean !

Bonduelle - Jean Le Cam
Bonduelle - Jean Le Cam

A la faveur d’une route plus directe, Jean Le Cam est de nouveau en tête en cette fin de matinée… pour une poignée de milles. Il laisse sur bâbord l’île Marion. Le vent est passé Sud Ouest et permet à Bonduelle d’afficher de nouveau des vitesses élevées : 17 nœuds depuis ce matin. Vincent Riou (PRB) a choisi de croiser au nord des îles du prince Edward, et navigue cap à l’est au portant. Les deux leaders progressent toujours dans le même système météorologique. Jean avouait pourtant que le rythme restait soutenu et qu’il aspirait visiblement à un peu de repos. « On est toujours à la limite d’un système météo avec des pièges qui risquent de se refermer. Pour ne pas se faire piéger, il faut être sur la bête, tout le temps… Il serait temps que l’organisation nous laisse souffler » glissait-t-il, en forme de boutade à son ami Bernard Stamm, venu parler avec lui. Manœuvres de tous poils entre empannages et adaptation de la toile aux régimes de vents, le skipper de Bonduelle a repris les devants aux dépens de « Vincent le Terrible ». Pour combien de temps ? Difficile à dire tellement ces deux solitaires semblent inséparables ! Les routes divergentes des deux skippers donneront-elles à nouveau un coup pour rien ou signeront-elles une attaque conséquente de l’un ou de l’autre ? A suivre…

Beaucoup de vent devant

Quoi qu’il en soit, l’avenir s’annonce venté, très venté, et ce pour l’ensemble de la flotte du Vendée Globe. Le centre dépressionnaire axé aujourd’hui sur les Kerguelen, soit à plus de 1 200 milles des étraves des leaders, génère vents forts (60 nœuds !) et mer énorme (12 mètres de creux). Le vent de Sud Ouest va donc fraîchir et favoriser une progression rapide en tête de course. Si toute la flotte ne profite pas encore de systèmes d’Ouest bien établis, elle est désormais confrontée aux impitoyables réalités de l’Océan Indien : mer dure, vents forts et zones de transition imprévisibles. Dans le vif du sujet, au pays des latitudes hostiles…

Pointage le 4 décembre à 11h HF

1 Bonduelle Jean Le Cam 47 33.08´ S 37 33.88´ à 16242.5 milles de l’arrivée

2 PRB Vincent Riou 45 58.56´ S 38 21.80´ E à 14.2 milles du premier

3 Sill et Veolia Roland Jourdain 44 16.56´ S 30 50.48´ E à 340.8 milles du premier

4 VMI Sébastien Josse 42 57.48´ S 27 10.08´ E à 517.6 milles du premier

5 Ecover Mike Golding 44 17.28´ S 22 45.24´ E à 632.8 milles du premier

6 Virbac-Paprec Jean-Pierre Dick 39 05.92´ S 11 11.72´ E à 1233.6 milles du premier

7 Skandia Nick Moloney 36 36.88´ S 12 17.00´ E à 1291.2 milles du premier

8 Temenos Dominique Wavre 37 50.48´ S 10 32.96´ E à 1305.4 milles du premier

9 Pro-Form Marc Thiercelin 35 25.48´ S 11 50.00´ E à 1355.1 milles du premier

10 Arcelor Dunkerque Joé Seeten 34 59.48´ S 9 31.84´ E à 1455.9 milles du premier

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Quoi de neuf à l’horizon ?

Roxy - Anne Liardet
Roxy - Anne Liardet

BREST – SHANDONG (CHINE)
Mardi prochain, une délégation chinoise sera présente sur le stand Bretagne, où un accord d´attention sera signé avec les représentants de la ville de Brest. Cette course, a priori réservée aux monocoques de 60 pieds (IMOCA), partira de la cité du Ponant très certainement en 2006, l´arrivée étant jugée dans la province chinoise, située entre Shangaï et Pékin. Cette épreuve devrait se disputer en équipage. A noter que c´est sur le plan d´eau de Shandong que se dérouleront les épreuves nautiques des JO 2008.

UNE TRANSAT LORIENT – LES BERMUDES – LORIENT
Rien n´est encore signé, mais une Transat, très probablement ouverte cette fois à tous les 60 pieds (multicoques et monocoques), devrait voir le jour du côté de Lorient. On parle de 2007. “C´est en gestation. Nous voulons mettre de la cohérence dans tout ça””, expliquait hier soir Jean-Yves Le Drian, préssident de la Région Bretagne. Un beau programme en perspective avec ce retour annoncé d’une classique qu’on déjà disputée les plus grandes figures du large.

CALAIS ROUND BRITAIN RACE : EN DOUBLE EN MAI 2005
Dans un avenir beaucoup plus proche, le retour d’ores et déjà annoncé sur le devant de la scène des moncoques de 60 pieds. A peine auront eu-t-ils le temps de se remettre de leurs émotions du Vendée Globe, que les plus valeureux pourront reprendre le chemins des courses. Le 22 mai prochain, les monocoques 60´ IMOCA se retrouveront en effet à Calais sur la ligne de départ 2e édition de Calais Round Britain Race, un grand parcours de 1.850 milles en double autour des îles britanniques. Si le parcours reste le même qu´en 2003, à savoir dans le sens des aiguilles d´une montre, deux changements interviennent par rapport à cette première édition. Tout d´abord, le nombre d´équipiers qui passe de cinq à deux. Deuxième changement : le départ sera désormais donné au mois de mai – et non en juillet- , ce qui promet une météo probablement plus musclée qu´en 2003 où les petits airs avaient dominé. Rappelons que Vincent Riou (“”PRB””) avait remporté la 1re édition devant Roland Jourdain (“”Sill””) et Mike Golding (“”Ecover””). Par ailleurs, le record Douvres-Calais sera remis en jeu. Dans la dernière ligne droite, les concurrents devront passer une bouée à Douvres et tenteront de battre le record de vitesse sur une distance de 19 milles jusqu´à la ligne d´arrivée à Calais. Le meilleur chrono est détenu depuis 2003 par Charles Hedrich (“”Objectif 3″”) qui avait mis 1 h 18´ 50´´, à la vitesse moyenne de 14,62 nœuds.

La TRANSAT JACQUES VABRE ET LA TRANSAT 6.50
Nous reviendrons dessus mais qui dit année impaire dit aussi transat(s) au pluriel avec le départ annoncé de deux grandes classiques. La transat Jacques Vabre ou la transat du café, la « double » par excellence, et la Transat 6.50 ou la « Mini », la reine des épreuves en « solo » – toutes deux de plus en plus internationalisées – promettent d’ores et déjà d’offrir de belles heures de course au large… Ce sont les deux grandes incontournables de l’année… A ne pas manquer !

Philippe Eliès”

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Au pays des dépressions…

Grossse vague à bord d'UUDS
Grossse vague à bord d\'UUDS

« Nous venons de traverser une petite phase de transition mais cela redémarre doucement » explique Vincent Riou (PRB) à la vacation. « Nous voilà repartis vers l’Est, direction le Sud de l’Australie. Mon petit coup se traduit par 5 milles de retard (ndlr, au classement de 11h00) pour l’instant. Finalement, je ne vais pas gagner grand-chose car ce matin, j’ai raté le passage à la caisse. Au petit matin, après le lever du jour, j’ai voulu aller dormir. Echo quasi instantané et satisfaction de son collègue de route, Jean Le Cam (Bonduelle) : « Et oui, nous avons eu une phase de transition… Je suis assez content de voir Vincent là, je le croyais partir beaucoup plus que cela ! Mais il est mieux placé que moi maintenant… S’il me met 30 milles, ce ne sera pas trop grave ! ». Ainsi le petit décalage au nord opéré il y a deux jours de Vincent a tout de même rapporté, même si le nouveau leader du jour est déçu d’être passé à côté de son coup. Quoi qu’il en soit, Vincent navigue maintenant sur la bordure nord de la dépression et a touché le vent quelques heures avant Jean. Mer moins formée les jours précédents, vent un zeste plus tôt, PRB en a profité pour s’échapper sur cette bordure dépressionnaire très nord par rapport aux systèmes qui défilent traditionnellement dans le sud. Vincent et Jean naviguent une fois de plus de concert dans 30 nœuds de vent. Les deux compères se trouvent à 255 milles pile dans l’ouest des Iles du Prince Edward. Derrière, les vitesses ont augmenté avec l’arrivée de la dépression qu’ils ont touchée plus tôt. Roland Jourdain (Sill et Veolia), Sébastien Josse (VMI) et Mike Golding (Ecover), après des nuits difficiles dans les phases de transition entre les systèmes, ont retouché du vent portant et glissent cap à l’est/nord-est.

De quel côté de la dep’ ?
Autre dépression, autres aventures avec celle qui se trouve dans le sud-est de la pointe sud-africaine. Etalée, cette dépression née sur les côtes sud-américaines n’en finit de faire souffrir les marins du gros peloton. Car, si certains se trouvent du bon côté soit vent portant, d’autres à l’instar de Patrice Carpentier (VM Matériaux), Joé Seeten (Arcelor Dunkerque) ou Hervé Laurent (UUDS). Hervé explique : « Ce n’est pas terrible en ce moment… Je suis passé de l’autre côté de la dépression et les conditions de navigation ne sont pas faciles ! Le vent est changeant, dans le nez et je ne fais pas la route. La dépression a l’air de s’immobiliser et du coup il faut que je reparte de l’autre côté de celle-ci pour y trouver des vents portants. Faut que je ressorte de celle-ci au près. Il y a de nouveau des heures ou des jours qui vont se perdre ici ! ». Navigation au près dans 25 à 30 nœuds de vent, pluie, bateau qui tape, ciel gris… Ambiance !

Petites avaries en série
L’Atlantique Sud et l’entrée dans l’Océan Indien commencent à prélever leur tribu en avaries, pépins et autres soucis techniques. Alex Thomson (Hugo Boss) déplore l’incident le plus grave de ce début de course : sa fixation de vit de mulet s’est arrachée et l’anglais fait cap sur la pointe sud de l’Afrique pour tenter de réparer. Il se trouve à 16 heures vendredi à 890 milles de Cape-Town. Problèmes de voiles en pagaille : latte de grand-voile brisée chez Roland Jourdain (Sill et Veolia) et Jean-Pierre Dick (Virbac-Paprec), Code 5 (petit gennaker) à l’eau suite à rupture de drisse pour Conrad Humphreys (Hellomoto), rupture de bout dehors, de balcon et perte de gennaker pour Marc Thiercelin (Pro Form), grand génois (n°1) déchiré à bord du Brother de Norbert Sedlacek, problèmes de communication informatique de Mike Golding (Ecover) et de Sébastien Josse (VMI), tous deux privés de Standard F (communication satellitaire à haut débit). Mais, au premier tiers de la course, aucun abandon n’est à déplorer.

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Solitaire 2005 : De Perros-Guirec à Port Bourgenay

Generali Assurances - Yann Eliès
Generali Assurances - Yann Eliès

En 2005, le nombre de milles à parcourir sera notamment plus important (1.710 milles) qu´en 2004 (1.476 milles). L´an passé, on se souvient que, Jeux Olympiques obligent, les organisateurs avaient été contraints d´avancer l´épreuve (départ donné le 27 juillet – arrivée jugée le 13 août) et d´amputer le parcours de 500 milles. Du coup, les temps de récupération entre chaque étape avaient, eux aussi, été réduits. Au grand dam des skippers. L´année prochaine, exit donc les manches “rikiki”” de 160 milles ! Le parcours retrouve son format habituel. Ainsi, au cours des quatre étapes, les concurrents auront de quoi faire, entre parties côtières et navigations au large.

“”Je pars pour gagner””

Grand animateur de l´édition précédente, où il a terminé deuxième (avec deux victoires d´étape), Yann Eliès, également vainqueur de la Generali Solo et de la Course des Falaises (quatre victoires en sept manches !),rêve maintenant d´inscrire son nom au palmarès d´une course que son père, Patrick, avait remportée en 1979. Le Briochin se dit ravi que cette épreuve qu´il aime tant (8 participations) parte de chez lui. Étape par étape, le skipper de “”Groupe Generali Assurances”” nous livre ses impressions sur ce tracé 2005.

– Première étape : “”Perros-Guirec, c´est chez moi. Je serai à la maison. Là-bas, on aura un concentré de tout ce qu´on peut trouver le long des côtes costarmoricaines : cailloux, courants et beauté des sites. Je pars pour gagner. Donc, si je peux déjà partir en tête, chez moi, ce sera une bonne chose. Quant à cette première étape, elle ressemble au début à un Tour de Bretagne : donc, on connaît bien ces parages et ça donnera lieu à de belles bagarres. Ensuite, il y aura la traditionnelle traversée du golfe de Gascogne où on sait qu´il vaut mieux être devant. Oui, je pense que cette étape sera primordiale””. “”Ce parcours me plaît beaucoup””

– Deuxième étape : “”Le jeu sera très ouvert et il faudra déjouer les nombreux pièges. A l´approche de La Rochelle, il conviendra aussi de se méfier des filets et autres casiers””.

– Troisième étape : “”L´arrivée à Cork ? Super ! Ce sera la grosse étape de ce Figaro. Une vraie étape de course au large, une étape de météorologues où les fins stratèges seront à surveiller de près. Il faudra tenir sur la distance””.

– Quatrième étape : “”Un peu la même chose que la troisième étape, mais dans l´autre sens et avec un peu de côtier au début. Apparemment, on monte crescendo avec des manches à chaque fois un peu plus longues. Oui, il me plaît beaucoup ce parcours là””.

Philippe Eliès”

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Jean Maurel, directeur de course

Portrait Jean Maurel
Portrait Jean Maurel

Course Au Large : Comment concevez-vous votre rôle de nouveau directeur de course ?

Jean Maurel : « le directeur de course a la charge en premier lieu de veiller à assurer la sécurité de l’épreuve. Il est missionné pour cela par l’organisateur pour gérer tous les problèmes relatifs à cette question. Pendant la durée de la course, il doit rester sur le qui-vive pour coordonner les secours et les dispositifs mis en œuvre en cas de chavirage ou d’abordage. Il pourra compter alors sur tous les outils qu’il a développés au préalable – le descriptif minutieux des bateaux engagés, par exemple – pour faciliter et optimiser les interventions. En amont, le directeur de course doit gérer tout ce qui concerne la définition du parcours, la date de départ… Sur un plan beaucoup plus pratique, il s’agit aussi d’organiser l’arrivée et l’escale des bateaux dans le port de départ et de se pencher sur le sujet du trafic maritime… Cette fonction a évidemment une dimension très technique. »

CAL : N’a-t-il pas un rôle médiatique aussi ?

J.M. : « Si, bien sûr. En cas de crise, il doit d’abord prendre contact avec les familles et les proches des marins en difficulté. Mais, on voit aussi que le directeur de course est souvent le plus exposé dans les cas extrêmes. Cela se justifie dans la mesure où il est le mieux placé pour expliquer la situation – d’une seule voix – aux journalistes et aux médias. Lors de l’édition 1996-97 du Vendée Globe, c’est Philippe Jeantot, qui de par son expérience et son rôle majeur dans la course, répondait à toutes les questions soulevées par les nombreux retournements. »

CAL : En cas d’incident, est-ce à dire que, plus que le directeur de course, c’est le marin qui parle ?

J.M : « Sans aucun doute et ce n’est pas par hasard, si aujourd’hui dans les organisations de courses au large, on retrouve de plus en plus de navigateurs. Les exemples ne manquent pas : Gérard Petipas dont je prends la suite à la direction de course sur la Transat Jacques Vabre ; mais aussi Denis Horeau sur la Solitaire du Figaro, The Race aux côtés de Bruno Peyron et le Vendée Globe en 1989 et aujourd’hui ; Philippe Jeantot sur le Vendée Globe… Le directeur de course, grâce à son vécu de marin, possède une sorte de légitimité naturelle pour expliquer les enjeux et les questions maritimes. Il peut tout simplement compter sur son sens marin… »

CAL : Ne peut-on pas faire un parallèle entre vos nouvelles fonctions et celles d’Alain Gautier, consultant sécurité aux côtés de Denis Horeau, directeur de course du Vendée Globe ?

J.M : « Certainement. On a, tous les deux, vécu des fortunes de mer. Pour ma part, j’ai chaviré deux fois dans ma vie : en 1989 et en 1999 lors de la Transat Jacques Vabre (Paul Vatine a malheureusement disparu dans ce chavirage, ndlr). Cela nous a sans doute apporté une expérience et une certaine sensibilité pour aborder les problèmes de sécurité et expliquer avec nos mots de marins ce genre de situation… »

CAL : Nouveau directeur de course, Jean Maurel a-t-il reposé définitivement son ciré ?
J.M : « Sûrement pas ! Si aujourd’hui, c’est une tendance qui se généralise un peu dans tous les sports de voir d’anciens compétiteurs passer du côté de l’organisation d’évènements – on a bien vu Killy prendre en charge l’orchestration des JO d’hiver – cela ne veut pas dire qu’il n’est plus question de pratiquer et de déserter les chemins des compétitions. J’ai fait mal de milles cette année et je me sens encore navigateur avant tout. Et si évidemment je ne disputerai pas la prochaine Jacques Vabre, je ne compte pas m’enfermer dans un bureau pour autant. Ne serait-ce que pour ne pas perdre le contact et continuer de valider et valoriser mon expérience. D’ailleurs, n’hésitez pas à passer le mot : je suis toujours demandeur d’embarquements… Avis à tous ! » “

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Comme s’il en pleuvait

TP52 aux St Francis Big Boat Series 2004
TP52 aux St Francis Big Boat Series 2004

Le concept de cette nouvelle classe qui fait fureur des deux côtés de l’Atlantique a été à l’origine développé par une poignée de propriétaires américains, désireux de s’affronter en temps réel sur la Transpac (Los Angeles – Honolulu). Petit à petit, l’idée a fait son chemin, et la jauge, bien née, a suscité l’intérêt de nombreux armateurs lassés par les incessants changements des règles de l’IMS… Le TP52, schématiquement, est un bateau rapide, plaisant à mener, garantissant aux architectes une certaine liberté (bien que la jauge soit assez « type forming », comme disent les anglais, c’est-à-dire donnant lieu de par ses limitations à des dessins forcément assez proches). Cette classe vient à point nommé, alors que depuis des mois, les diverses instances internationales ne parvenaient pas à se mettre d’accord sur un nouveau format de Grand Prix : le TP52 remplit donc un espace laissé vacant par des tractations n’ayant jamais abouti à une solution satisfaisante ! Aujourd’hui, ce concept s’impose comme une évidence, et l’on pourrait voir en 2005 plus de 20 bateaux courir entre les Etats-Unis et le circuit méditerranéen. Par ailleurs, il est intéressant de noter que les acteurs majeurs de l’IMS en Europe se ruent vers le TP52 : le roi d’Espagne Juan Carlos, mais aussi l’équipe Near Miss de Franck Noël (vainqueur de la Copa del Rey et 3ème du mondial IMS), le roi Harald de Norvège (qui sera à la barre de son nouveau jouet en 2006), Peter de Ridder et son team Mean Machine… Sans compter les nouveaux venus !

Une vraie série internationale
Car comme l’indique aujourd’hui Tom Pollack, président de la classe, « en trois ans, nous avons connu une montée en puissance spectaculaire, pour une jauge qui ne fait pas de publicité, ne se base pas sur un architecte ou un chantier principal, et où les décisions sont prises à 80% par les propriétaires. Je pense que tout le monde reconnaît les mérites d’une box rule qui ne change pas tous les ans. » Derniers développements en date, nous apprenons qu’un TP52 battant pavillon chilien s’alignerait en Méditerranée dès 2005 ! Ce bateau (baptisé « Pisco Soûra », le nom d’un explosif cocktail sud-américain) sera construit en Espagne chez Latitud 0, sur plans Botin & Carkeek – un cabinet emblématique de l’IMS, qui opère une intelligente reconversion ! Sur la côte est des USA, les choses bougent également puisque Tom Stark, pilier du New York Yacht Club, se fait construire un TP52 dessiné par Farr chez Cookson, en Nouvelle-Zélande. « Nous aurons plus de 20 unités, représentant 4 continents et 7 pays, d’ici à la fin 2005, termine Tom Pollack. Et j’espère que d’autres équipes sauteront le pas, et lanceront de nouveaux programmes pour pouvoir prendre part aux championnats de la série, programmés pour janvier 2006 en Floride. »

Technique
Lht : 52’ maxi
Largeur : mini 3,9 m – maxi 4,35 m
Tirant d’eau maxi : 3,05 m
Surface de GV maxi : 91,50 m
Déplacement : mini 7,48 tonnes (16,500 livres) – maxi 7,71 tonnes (17,000 livres)
Le règlement complet est disponible sur le site www.transpac52.org

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