mercredi 10 septembre 2025
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Comme neige au soleil !

Bonduelle de Jean Le Cam
Bonduelle de Jean Le Cam

Abracadabrantesque… Ils sont quatre ce matin à tirer des bords et à progresser au près là où, logiquement, ils devraient glisser sous les bons effets des dépressions balayant le grand Sud, profitant d’une houle mieux ordonnée que celle rencontrée dans l’Indien. Et bien non, la progression se fait depuis 24 heures par petite poignée de 170 milles à 7 nœuds de vitesse moyenne sur la route, bateau penché et jouant à saute-mouton. Autant dire que c’est comme neige au soleil qu’est en train de fondre l’avance des quatre/cinq jours chèrement acquise sur le précédent Vendée Globe. Et, histoire de ne pas aider nos camarades glissant actuellement par 54° Sud, cette dépression située très nord générant ces fameux vents dans le nez n’est pas prête de tourner casaque. Autrement dit, ce vent de secteur est dominant va enquiquiner la tête de la flotte pendant trois jours au moins. Si Noël se fera tête à l’envers, il pourrait également se faire penché pour les leaders !

Autre facteur à ne pas oublier, cette fameuse zone d’une quinzaine d’icebergs signalée par les MRCC néo-zélandais placée dans l’est de l’île Campbell. Vincent Riou (PRB), le plus nord du groupe de tête, se trouve ce matin à 213 milles de cette fameuse zone qui se situe cap au 74° soit dans son nord-est. Vincent devrait certainement virer dans le courant de la matinée. A suivre…

Seul Mike Golding (Ecover) n’a pas viré de bord en ce petit matin. Dans l’ordre des virements de bord effectués, on trouve Vincent Riou (PRB), Jean Le Cam (Bonduelle) et Sébastien Josse (VMI), cap au nord-est. Derrière, on profite des conditions de vent portant et on grignote tant que l’on peut les milles de retard sur le groupe de tête. C’est Joé Seeten (Arcelor Dunkerque) qui affiche la meilleure progression sur 24 heures avec 309 milles parcourus à 12,9 nœuds de vitesse moyenne, soit le double de Vincent Riou (PRB) au même moment.

Côté deuxième partie du classement, ils sont encore huit à ne pas avoir passé la longitude du cap Leeuwin. Patrice Carpentier (VM Matériaux) et Joé Seeten (Arcelor Dunkerque) seront demain les prochains « australiens » de la course. La course s’étale ce matin sur 3 480 milles, distance ce matin entre Jean Le Cam (Bonduelle) et Karen Leibovici (Benefic) actuellement au large des Kerguelen.

Source : Vendée Globe 2004

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Retour sur Valence 2004…

America´s Cup
America´s Cup

Les régates à Valence d’un point de vue sportif ?
Michel Bonnefous : Passionnantes ! Depuis Marseille, nous savions que plusieurs bateaux étaient susceptibles de donner du fil à retordre aux teams présentés comme les favoris par les médias. Avec huit équipes au départ, les Valencia Louis Vuitton Act 2&3 s´annonçaient encore plus palpitantes …et ce fut le cas ! Jusqu´au dernier jour, tout était ouvert, tant pour la victoire dans chaque acte que pour le classement général 2004.

Les teams engagés ?
M.B : Les niveaux de compétitivité sont certes différents selon les bateaux en lice, mais j´ai été frappé et réjoui par la motivation très élevée de tous les régatiers, sans exception… Sous un angle plus général, je pense que les teams ont apprécié de pouvoir présenter leur savoir-faire et leur esprit de compétition à leurs divers partenaires, existants ou potentiels.

Vos conclusions après les Valencia Louis Vuitton Act 2&3 ?
M.B. : Mon impression générale est très positive. Nous avons accueilli plus de 240´000 visiteurs qui, pour la plupart d´entre eux, ont vécu pour la première fois l´expérience unique de l´America´s Cup. Le public valencien a pu suivre la course en direct grâce aux écrans géants placés au centre de l´America´s Cup Park, s´émerveiller devant les super-yachts, suivre les cérémonies officielles, croiser les plus grands régatiers du monde… Je suis convaincu que le public a vraiment apprécié ce premier contact.

Et maintenant ?
M.B. : Je considère que notre travail vient à peine de débuter. Notre ambition est de faire évoluer l´America´s Cup, pour son grand retour en Europe, en nous appuyant sur ses éléments fondamentaux. Nous voulons en effet développer l´aura de la plus prestigieuse compétition de voile au monde en nous basant sur ses valeurs immuables. Celles-ci se résument en trois mots-clés : mythe, innovation et émotion. Après les trois premiers actes, je pense que nous sommes sur la bonne voie mais que la plus grande partie du chemin est devant nous. Les compétitions que nous venons de vivre nous ont permis de tirer de précieux enseignements. Il s´agit maintenant de mettre en place les mesures d´amélioration nécessaires… »

Source ACM

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Amélioration avant la tempête

Ellen Mac Arthur - Castorama
Ellen Mac Arthur - Castorama

. Ellen a dépasser les fonds froids : “Si je peux rester plus longtemps dans l´est à l´avant de chaque front froid, j´aurai une mer plus plate, une meilleure vitesse et donc moins de stress ! “” Tel est le jeu des Mers du Sud selon Ellen… Malgré les conditions abominables rencontrées hier, Castorama compte ce matin plus de 20 heures d´avance sur le record, soit deux heures de plus qu´hier au même moment. Depuis le départ, le trimaran a parcouru 9220 milles sur un total de 26000. Le reste de la semaine devrait se courir à un rythme soutenu dans des vents d´ouest compris entre 20 et 30 nœuds. Mais pour le 25 décembre, le Père Noël risque d´amener avec lui un vilain cadeau de 50 nœuds…

. Rafales de 50 noeuds hier. En fin d´après midi, Ellen a empanné bâbord amures pour s´éloigner d´une mer très forte générée par une énorme dépression plus au sud. Pendant quelques heures, Castorama n´avait plus d´échappatoire : au nord, les fonds marins passaient de 2000 à 200m levant de véritables bouillons de mer. Au sud, la dépression. Ellen a empanné vers 16h00 GMT dans 40 nœuds de vent et des creux de plus de 10 mètres. “”Je me sens beaucoup mieux depuis que nous faisons cap au nord-ouest pour nous éloigner de ce système…””

. Castorama va passer à proximité des îles Crozet aujourd´hui … Le trimaran pointe ce matin à 50 milles dans l´ouest de l´archipel situé par 46 degrés S. Il devrait passer dans son nord, ou peut être même en plein milieu ! Ellen a pris la décision de ne pas passer au sud lorsqu´elle a empanné hier pour s´éloigner de sa route à 46S. Francis Joyon avait quant à lui dépassé la longitude de ces îles par 41 degrés S, soit 325 milles au nord de la position actuelle d´Ellen.

. Les conditions météos s´améliorent : Le vent se stabilise au nord-ouest et devrait continuer de souffler dans cette direction entre 18 et 25 nœuds pour les prochaines 24 heures. Ellen trouvera les vents les plus favorables autour de 45 degrés sud, car la dépression plus au sud continuera de pousser les fronts froids vers cette zone. Le vent tournera nord-ouest à l´avant de ces fronts, puis ouest à l´arrière. La prochaine grosse dépression est attendue pour Noël avec plus de 50 nœuds. Le vent tournera alors WSW. Pour l´instant, la journée du 25 décembre ne s´annonce très agréable pour Ellen et Castorama…

. Analyse météo : Depuis une douzaine d´heures, les conditions se sont un peu améliorées pour Ellen. Le vent souffle maintenant entre 20 et 28 nœuds et la mer n´est plus aussi déchaînée qu´elle l´a été ces dernières 24 heures.
Pour les jours à venir, Castorama va retrouver des vents favorables entre l´anticyclone situé au nord (près de 40S) et la dépression centre autour de 55-60S. Cette dernière va engendrer une série de fronts faibles au cours des prochains jours. Le vent va alors tourner plus à droite (NW) à l´avant de chaque front ou talweg, puis il tournera à gauche (W) à l´arrière de ces fronts. Il soufflera plus ou moins entre 20 et 30 nœuds.
Entre l´anticyclone et la dépression, Ellen trouvera le meilleur vent autour de 45S, mais devra sans doute remonter plus au nord s´il est trop fort, ou plus au sud, s´il faiblit.
Un important système dépressionnaire pourrait la concerner le week-end prochain. Elle devra garder un rythme soutenu pour ce tenir à l´avant de cette tempête. Mais il s´agit là de prévisions à 5-6 jours et tout peut encore changer.

(Source Team Ellen)”

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LA PROCHAINE ODYSSÉE DU GEANT ORANGE II

Mise à l´eau d´Orange II
Mise à l´eau d´Orange II

Interview de Bruno Peyron :
Repartir autour du monde pour la troisième fois !
On a construit ce grand bateau avec pour objectif d’en faire le voilier le plus rapide sur tous les océans du monde dans les 5 années qui viennent. Par voie de conséquence, notre ambition passe par différents projets dont le tour du monde est la priorité numéro 1. Le fait de l’avoir déjà fait, de bien connaître le parcours et d’avoir l’expérience de ce genre de bateaux sont un ensemble de choses qui font qu’on est en bonne position pour réussir notre pari dans les années qui viennent. Retourner autour du monde pour la troisième fois n’a rien d’obsessionnel pour moi. C’est comme si vous demandiez à un athlète pourquoi il va tenter de battre le record du 100 mètres pendant 10 ans ! C’est une quête de la performance dans un univers que l’on connaît maintenant un peu mieux mais dont nous savons qu’il a aussi, encore, à nous apprendre…

La Préparation du bateau
Toute l’équipe a beaucoup travaillé depuis cet été pour résoudre les petits problèmes que nous avons rencontrés depuis l’hiver dernier. On a aujourd’hui des safrans qui fonctionnent parfaitement bien. Les problèmes de crashbox et de transformation des systèmes de propulsion ont été réglés. L’autre axe de travail a été l’amélioration de sa performance, apprendre à bien le manœuvrer car il est très puissant. On a parcouru plus de 20 000 milles en 6 mois, donc on connaît mieux la façon de le faire aller très vite. Orange II est aujourd’hui dans une version d’optimisation parfaite.

L’équipage
J’attache toujours autant d’importance à l’esprit du groupe et chaque équipier doit apporter une compétence complémentaire à celle des autres. Mais une chose est nouvelle cette année, car on s’est rendu compte que la qualité des barreurs était encore plus essentielle qu’on ne le pensait déjà. D’abord parce que ce bateau demande une vigilance de tous les instants. Et puis, à la différence d’un monocoque, la vitesse établie entre un bon barreur et un excellent barreur peut atteindre entre 3 et 5 nœuds sur un grand multicoque. Vous imaginez la différence en nombre de milles à l’arrivée… J’ai donc fait particulièrement attention cette année dans la composition de l’équipage, pour avoir dans chacun des 3 quarts, au moins 2 très bons barreurs. Dans le choix de mon équipage, j´ai tenu à donner la priorité à la “dream team”” (l´équipage vainqueur du Trophée Jules Verne 2002). On retrouvera donc des noms comme, Yann Elies, Philippe Péché, Ronan Le Goff, Yves Le Blévec, Jean-Baptiste Epron, Florent Chastel, mais aussi ceux qui étaient présents à mes côtés l’hiver dernier ou cet été, comme Roger Nilson, Jacques Caraes, Sébastien Audigane, Lionel Lemonchois, Nicolas de Castro ou Ludovic Aglaor…

Le Trophée Jules Verne ou le tour du monde absolu…
Quelque soit le nom qu’on lui donne, ce parcours est réellement étonnant quand on regarde le nombre de tentatives qui ont eu lieu avec finalement peu de réussite. La performance la plus impressionnante est bien sur celle de Steve Fossett, et elle se passe de tous commentaires. Un parcours parfait, une très bonne maîtrise, un bon équipage, un bon bateau, une excellente navigation et puis le petit coup de pouce de la chance, nécessaire pour une telle performance. Il faut se rappeler que l’équipage de Fossett a réussi à nous reprendre 4 jours, uniquement sur la dernière partie du parcours, dans la remontée de l’Atlantique entre l’équateur et l’arrivée… La chance ne sourit qu’aux audacieux et aux projets bien menés. Et puis, le petit coup de chance, Fossett ne l’a eu qu’à la fin. Donc s’il n’avait pas fait 58 jours, il aurait fait 60 ou 61… La performance de Kersauson est presque plus « logique ». C’était une belle navigation, avec un bateau bien préparé mais avec des difficultés-météo que n’a pas connu Fossett, ce qui fait la différence entre les deux. Ces deux performances sont très respectables d’un point de vue sportif et constituent désormais nos deux objectifs majeurs.

(Source Orange)”

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Du près, encore du près ….

Sébastien Josse / VMI
Sébastien Josse / VMI

« Arriver dans le Pacifique pour y planter des pieux ! Ce n’est pas très drôle ! » Un brin désabusé, le leader du Vendée Globe. Vincent Riou (PRB) ne s’attendait certes pas à abandonner si tôt et à cet endroit de la course les longues glissades au portant pour jouer à saute vagues contre le vent. Une situation météo un peu anachronique impose un vache coup de frein en tête de flotte. Du près et encore du près, peut-être jusqu’à la prochaine porte, située 1200 milles devant les étraves bondissantes des voiliers. Les trajectoires spectaculairement parallèles à 12 milles d’intervalle Nord Sud, des inséparables Riou- Le Cam (Bonduelle) attestent du peu d’option laissé par la dépression néo-zélandaise. Il faut traverser sa bordure sud et composer avec ses vents forts, 30/35 nœuds dans l’axe du bateau. Même le Britannique Mike Golding (Ecover), un moment tenté par l’idée d’aller chercher le portant dans le Nord a abdiqué. Il indique ce matin un cap similaire à celui de ses camarades de jeu, Est Sud Est.

Plus d’option Nord à proprement parlé pour Mike, mais en revanche un angle de vent et un décalage en latitude pas inintéressant et qui permettent à Ecover de limiter les dégâts vis-à-vis du duo leader, et de combler doucement son déficit face à Sébastien Josse (VMI). Jojo a ralenti au passage de la brusque rotation des vents du Sud Ouest au Nord Est. Un peu plus « appuyé » dans son Nord, Ecover a repris 35 milles au benjamin de la flotte, remarquable 3ème de ce Vendée Globe depuis l’officieux – à défaut d’officiel – retrait de Roland Jourdain (Sill et Veolia). Bilou est entré cette nuit dans la Baie de Hobart. La Direction de Course a missionné Ian Johnston pour l’accueillir ce matin et l’aider dans ses démarches logistiques et administratives en attendant l’arrivée de Gaël Le Cléac’h et son équipe technique.

Un ralentissement dans le rythme infernal des leaders ! Voilà qui réjouit Dominique Wavre (Temenos). A l’aise au portant sur une mer de plus en plus confortable, le Suisse accumule les belles journées de glisse. Il passera aujourd’hui la porte placée sous la Tasmanie. Loin dans son sillage (650 milles) son ancien compagnon de route Jean Pierre Dick et son Virbac-Paprec miné par les ennuis mécaniques infléchissent leur route au sud. Accrocheur et plein de ressources, le Niçois surveille à présent un autre revenant, l’Australien Nick Moloney (Skandia) qui vient de franchir la longitude du Cap Leeuwin et qui joue désormais « à domicile » sous son continent natal.

Conrad Humphreys (Hellomoto) poursuit son irrésistible « come back ». Après Karen Leibovici (Benefic) dépassée sans la moindre galanterie hier, c’est Raphaël Dinelli (Akena Verandas) qui a fait cette nuit les frais de l’appétit glouton du jeune Britannique. A près de 14 nœuds de moyenne, Conrad parcourt plus de 100 milles de plus par jour qu’Anne Liardet (Roxy), située 250 milles dans l’ouest, et prochaine « cible » désignée du skipper de Plymouth.

Source : Vendée Globe 2004

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Rétrospective de l´année : Janvier 2004

Francis Joyon à bord d´IDEC
Francis Joyon à bord d´IDEC

Sydney-Hobart. Plusieurs vainqueurs et seulement trois abandons
De cette 59ème édition de Sydney-Hobart, on retiendra le peu de partants, 56 bateaux, des conditions météo raisonnables, même s’il y eut une bonne partie de près serré dans une mer cassante pour les plus grands voiliers, seulement trois abandons (un démâtage, un souci de gouvernail et une gv hors d’usage) et la victoire d’un bateau made in France, le First 40.7 First National Real Estate mené par des Australiens : une victoire en temps compensé acquise dans les deux classements IMS et IRC. La seule victoire obtenue par un bateau « étranger » est celle du Britannique Chris Little, actuel commodore du Royal Ocean Racing Club, à bord du Farr 49 Bounder (1er en IMS/A). La première place en IRC/A est acquise par le Farr 52 Ichi Ban de Matt Allen.

Deux « bizuths » du Grand Sud
Au mois de janvier, en pleine saison pour les départs planétaires, on réalise que des trois bateaux qui s’élanceront cet hiver à la conquête du globe, seul Geronimo aura déjà vu le Grand Sud. La tentative infructueuse en 2003 a eu le mérite de démontrer la fiabilité et la vélocité du plan Van Peteghem – Lauriot Prévost, et constitue pour Kersauson et ses troupes un avantage dans la mesure où ils savent pertinemment comment se comporte leur trimaran dans toutes les conditions. Il n’en va pas de même pour Fossett, dont le cata géant n’a jamais doublé les grands caps et ne s’est jamais retrouvé piégé dans du très gros temps. Cela dit ses divers records, dont New York – Cap Lizard reste le plus époustouflant avec 4 jours et 17 heures, ont largement démontré son énorme potentiel de vitesse, notamment au reaching. Bruno Peyron a pour lui deux victoires sur ce parcours (dont la première en 1993) et détient encore actuellement ce record : il partira avec un équipage qu’il connaît bien, puisque 70% de ses troupes étaient du dernier voyage victorieux sur Orange en 2002 ! Le bateau est par contre tout à fait nouveau puisque sa mise à l’eau n’est intervenue que le 22 décembre dernier, et la période de mise au point se réduira forcément (timing de départ oblige) à un mois… Score à battre : 64 jours, 8 heures 37 minutes et 24 secondes.

Payer ? Are you joking ?
Selon les informations révélées par leTélégramme, Cheyenne se lancera à l’assaut du record du tour du monde, mais hors du cadre du Trophée Jules Verne (d’après l’entourage du skipper, qui lui-même n’a fait aucune déclaration)… Le milliardaire américain aurait en effet refusé de s’acquitter des droits d’inscription (12 000 Euros, pour couvrir les frais de cérémonie et pour protéger le nom de l’événement), préférant simplement convoquer le WSSRC pour ratifier son éventuelle performance. Cette décision contredit la déclaration d´intention initiale du skipper, qui avait dit lors de l´annonce de son retrait de The Race : “J’aspire à rejoindre la liste des grands marins détenteurs du Trophée Jules Verne : Bruno Peyron, Olivier de Kersauson, Peter Blake et Robin Knox-Johnston””. Il reste qu’il est difficile de croire qu’il ne s’agit là que d’une décision motivée par des motifs financiers : Fossett veut sans aucun doute montrer qu’il ne se sent soumis à l’autorité d’aucune institution…

Orange 2, premiers bords
Le nouveau géant de Bruno Peyron a rallié le port de la Trinité sur Mer le 30 décembre 2003, l’occasion pour le skipper et son équipage de faire un premier point des réglages et autres modifications à effectuer… Cette première sortie constituait également le lancement d’une campagne de tests et d’entraînement qui durera au moins un mois. A la mi-janvier, par un vent oscillant de 12 à 20 nds et une visibilité parfois réduite à 100m, l’heure a sonné pour des premiers essais. Sous GV 1 ris (comptez encore près de 350 m2 !) et Solent (250 m2), le mastodonte a atteint les 21 nds au près, «soit 3 nds de plus que la génération des Club Med (longs de seulement… 34 m)», nous a dit un passager. Dans une houle avoisinant les 2 mètres (sans doute insignifiante sur un tel engin), le grand Tornado a levé la patte dès 15 nds de vent, soit un peu plus tôt que l’aîné. «On a même vu le bas de la dérive, ce qui correspond à une hauteur au-dessus de l’eau d’environ 10 m pour le flotteur au vent…» Inutile de préciser que dans ces conditions les tensions sur les écoutes sont colossales. La poupée de winch (nouveau modèle conçu par Lewmar) emmené par 4 colonnes et donc 8 paires de bras a résisté au choc. Le problème avec ces TGV des mers est qu’on va vite loin. En quelques heures, Orange est allé de la baie de Quiberon jusqu’à l’embouchure de la Loire devant St-Nazaire et il en est revenu. Au portant, l’équipage a envoyé un gennaker intermédiaire, juste histoire de vérifier la voile, la GV avait encore un ris… Et pourtant, ce qui est très probablement le voilier le plus rapide au monde, a fait une petite pointe à 28 nds, histoire de rallier le port de La Trinité pour l’heure du goûter !

Pas de rencontre australe pour les deux solitaires…
Pendant que l’équipage du nouveau géant s’entraîne, deux solitaires, en plein Grand Sud on bien failli se croiser. Mais la rencontre au sommet entre Franis Joyon et VDH n’a pas eu lieu… à quelque chose près !
«C’est dommage, confiait Jean Luc Van Den Heede, nous avions sincèrement envie de nous voir. J’ai dû descendre en latitude (54°30) pour éviter des vents forts de Ouest/Nord Ouest, alors que Francis est remonté à cause de vents contraires générés par une dépression située plus au nord. Donc, nous nous éloignons l’un de l’autre actuellement. Nous allons malgré tout croiser la même longitude, mais, loin, l’un de l’autre. Nous nous sommes promis de réveillonner à terre, plus tard ». Dommage en effet, l’histoire (et l’image !) aurait été belle. Mais – course contre la montre oblige – il ne fallait pas pour cela que chacun soit obligé de trop « tordre » sa route ! Reste que comme l’a rappelé Jean-Luc lorsqu’il a adressé ses meilleurs vœux aux terriens, le rendez-vous à terre sera plus fiable : « (…) Quant à Francis Joyon, je lui souhaite un beau record et lui donne rendez-vous aux Sables d’Olonne, sur le quai, où il devrait m’attendre normalement. Nous réveillonnerons ensemble, à terre au Printemps ».

Joyon : du record historique dans l’air…
« J’ai passé la journée à faire de la voile comme on aime… La mer était plate et le bateau filait à 29 nœuds », confie un beau jour de début janvier Fancis Joyon. Après avoir passé le Horn, ce diable de marin entamait sa remontée de l’Atlantique sur le même rythme que sa descente ! Rappelons qu’après être parti de Brest le 22 novembre, il se trouvait par le travers de Gibraltar après moins de 50 heures de mer, et aux Canaries en 4 jours ! Il passait ensuite l’équateur le 1er décembre, sa vitesse ne chutant pas sous la barre des 12 nœuds, et s’affranchissait du Pot au Noir comme si de rien n’était. Bonne Espérance était doublé après 19 jours, 20 heures et 30 minutes (un nouveau temps de référence en solo), alors que sur le même bateau Olivier de Kersauson et ses hommes (7 personnes au total) avaient mis 1 jour et 19 heure de plus ! A Bonne Espérance, Francis n’accusait en outre qu’1 jour et 2 heures de retard sur Orange, détenteur du Trophée Jules Verne ! Au cap Leeuwin (doublé en 30 jours, 6 heures, 30 minutes), Francis conservait 8 heures d’avance sur Sport Elec, alors qu’il avait pourtant laissé entendre qu’il perdrait du terrain dans le Sud, ne pouvant pas rivaliser avec 7 hommes se relayant à la barre ! Au passage du Cap Horn (49 jours, 2 heures, 21 minutes), IDEC avait perdu du terrain sur Sport-Elec (2 jours et 10 heures), mais restait nettement dans le timing pour un tour du monde en moins de 80 jours : avec 4 jours et 4 heures d´avance sur Commodore Explorer (B.Peyron, Jules Verne 1993) Joyon pulvérisait tous les chronos intermédiaires en solitaire ! Et si à l’aube de cette nouvelle année, Francis refuse de parler clairement de l’objectif « 80 jours », c’est par pure superstition… Parole de marin !Après un cap Horn en 49 jours, Francis disposait d’un peu plus de 30 jours pour remonter l’Atlantique et boucler son périple en moins de 80 jours…

Le nouveau bébé d’Ellen – Castorama B & Q – est arrivé !
« Je dédie le lancement du nouveau bateau à ma famille qui m´a toujours soutenue et entourée dans tout ce que j´ai entrepris depuis ma première navigation en solitaire autour des Iles Britanniques ». Telle fut la déclaration faite par Ellen MacArthur lors du lancement, à Sydney, de son nouveau trimaran de 75 pieds, à bord duquel la petite Anglaise s’attaquera à divers records en solo (pour le tour du monde, les choses s’annoncent plutôt ardues depuis qu’un certain Joyon s’évertue à placer la barre très haut !). Notons que MacArthur effectuera le convoyage vers l’Europe en solo – comme à l’époque d’un Kingfisher – et ceci, probablement dès le mois de mars. En ce mois de janvier – une fois le baptême rondement mené (et médiatisé !) – Ellen et 6 membres d’équipage ont quitté Sydney. Destination Auckland (NZ) afin de faire subir une série de tests au nouveau trimaran signé Irens / Cabaret promis à un bel avenir !

Class 40. Une nouvelle jauge voit le jour
Elle est née ma nouvelle Class 40 ! Une quarantaine de personnes, sans doute attirée par le parfum du large n’ont pas tardé en cette fin 2003 à établir les statuts, enregistré des cotisations, et élu un conseil présidé par Pascal Jamet, propriétaire d’un Pogo 8,50 et bientôt d’un futur Pogo 40 : genre de voilier représentatif de cette Class 40 pour courir la mer et le vent à bonne allure, en régate ou en croisière. Un voilier sûr et à budget raisonnable, bref une sorte de rêve à une coque qui serait réalisable. Rendez-vous était ensuite pris au 10 janvier pour établir, enfin, une jauge de Class 40 afin que ces bateaux à venir ou existants puissent régater en temps réel. A l’issue d’une journée de passionnant et dur labeur durant lequel moult opinions contradictoires ont pu s’échanger, la Class 40 a réussi l’exploit de finaliser, à 98%, le texte d’une jauge qui tient en une page et demie.
«A vouloir brider le bateau pour des raisons de coût, on risquait de se retrouver dans une configuration bateau de course croisière de grande production et donc sans nouvelle raison d’être. A privilégier à outrance la performance, on se dirigeait gentiment vers l’Open 40, un bateau de pure compétition à budget bien trop élevé. Il fallait trouver notre place et on l’a, je crois, trouvée», expliquait, de toute évidence satisfait, l’un des convives, futur propriétaire de 40 pieds, à cette séance de sail storming. Classe à suivre…

2003. Une saison belle et chargée pour Desjoyeaux
Michel Desjoyeaux : «2003 fut une saison très chargée, peut-être trop. Le bilan est malgré tout plutôt satisfaisant avec à la clef une 2ème place au championnat Orma sur le trimaran Géant pour notre première saison complète et peu de problèmes majeurs ce qui nous a permis de prendre le départ de toutes les épreuves et de les terminer. En prime, il y a cette Solitaire Afflelou le Figaro que je ne regrette pas car si avant le départ on m’avait promis la 3ème place, j’aurais signé tout de suite… Et puis cette victoire dans le Trophée Clairefontaine ce qui n’est jamais désagréable. » Et dire qe Michel Desj ne sait pas encore qu’il va s’imposer à l’issue de la Transat Anglaise pour se propulser au rang des plus grands !

Key West. Quatre jours de bonnes régates
Les équipages, principalement américains, des 300 voiliers engagés au rendez-vous hivernal de Key West (sud Floride) ont bénéficié de conditions climatiques excellentes pour leurs agapes véliques : 4 jours de soleil et de vent modéré sanctionnés par 9 régates toutes «banane». Dans les deux catégories reine, celles des Melges 24 (59 engagés) et des Farr 40 (23 engagés), la victoire revient à des équipages non américain, français en Melges 24 et hollandais en Farr 40, celui de Peter de Ridder à bord de son Mean Machine, qui ravit d’un point la première place au général devant un habitué des podiums, le Barking Mad de James Richardson.
Chez les Melges, Sébastien Col et son équipage composé de Philippe Ligot, le gérant de la société Partners et Partners, William Thomas, Thomas Allin et Christian Ponthieu le nouveau de l’équipe, ont fait assaut de prudence. Les Français s’imposent avec 4 points d’avance sur les Américains.

Coupe de l’America. A vous de jouer les Challengers !
En ce début d’année, AC Management a annoncé : « La signature d´une version révisée du Protocole et la publication des ‘Terms of Challenge’ ouvrant la période des inscriptions pour les challengers de la 32ème America´s Cup, qui sera close à la fin de l´année 2004. C´est une étape majeure, qui permet de véritablement lancer la compétition. Celle-ci se concrétisera dès septembre 2004, lorsque les premières pré-régates débuteront dans les eaux du sud de l´Europe ». En clair cela signifie qu’AMC, côté défense, et Oracle BMW Racing, le Challenger of Record censé défendre les intérêts des futurs challengers, se sont enfin mis d’accord sur les termes de cette compétition revisitée. « La publication subséquente des ‘Terms of Challenge’ par AC Management permettra de mettre en œuvre cette nouvelle vision de l´America´s Cup pour le 21ème siècle », a précisé Michel Hodara, Directeur des Opérations d´AC Management. Dans cette somme de documents, on a noté que les Suisses exigent un « performance bond », ou caution d’engagement d’un million d’euros aux challengers d’Alinghi plus un premier versement de 70 000 euros de droits d’inscription et un autre exigible au 31 mars, d’un montant encore non précisé, pour la location et l’occupation des installations à Valence. C’est un contrat qu’ACM propose aux Challengers. Ces sommes à comparer aux droits exigés par les Kiwis lors de la dernière Cup sont nettement supérieures au niveau de la caution mais inférieurs en terme de droits d’inscription. Et…ils seront également restitués aux Challengers après la course. L’urgence devient désormais de faciliter l’accès des Challengers au Graal de la course à la voile. Car la 32ème Coupe de l’America ne peut décemment (ne serait-ce que pour des raisons contractuelles associant ACM et ses partenaires) se limiter à un duel opposant les deux magnats du jeu que sont Ernesto Bertarelli et Larry Ellison. Utile précision : au delà du 17 décembre 2004 et jusqu’au 29 avril 2005, vous pourrez encore devenir challenger d’Alinghi à condition de payer un supplément de 142 000 £.

Stamm et ses troupes au boulot
Le plan Rolland vainqueur de la dernière édition d’Around Alone vient d’entrer en chantier à La Pallice (port de commerce de La Rochelle, le nouveau domicile du 60’) afin d’y subir diverses modifications pré-Transat anglaise et Vendée Globe… Cheminées Poujoulat – Armor Lux verra ainsi son système électrique totalement refait, car comme l’explique Christophe Lebas, co-skipper du bateau, « Bernard ne peut pas partir sur un Vendée Globe sans être sûr à 200% d’éléments essentiels comme ceux-là». D’autre part, une intervention sur le ballast (qui avait flanché au début de la Transat Jacques Vabre) a également eu lieu : «On a enlevé ce qui était cassé. Cela dit, en ouvrant, nous n’avons pas eu de mauvaises surprises. Nous refaisons tout ce qui n’est pas nickel». Bernard Stamm dispose désormais de moyens dont il n’avait pas pu profiter jusqu’alors, et entend bien en tirer parti pour faire de son joli voilier une machine parfaitement aboutie. On connaît désormais malheureusement la triste suite…

Moloney épaulé par Skandia
Le skipper australien Nick Moloney, qui fut le premier pré-inscrit pour le Vendée Globe 2004, annonce qu’il reçoit soutien de la firme Skandia – qui sponsorise en Figaro sa camarade de l’écurie Offshore Challenges Sam Davies. Nick et Sam avaient d’ailleurs disputé la Transat Jacques Vabre sous les couleurs de cette firme spécialisée dans les produits financiers, à bord du plan Owen Clarke d’Ellen MacArthur. Ce bateau reprendra du service autour du monde aux mains de Moloney, qui s’attaquera d’abord à The Transat au printemps… Pour l’heure, Skandia assure au marin australien des subsides pour l’année à venir, et s’engage à ses côtés dans la recherche de partenaires complémentaires. L’entreprise est très présente sur le front de la voile, et vient d’ailleurs de remporter la Sydney Hobart en temps réel, ayant donné son nom au maxi Wild Thing de Grant Wharington. Ce même Wharington qui se déclarait ravi de voir son camarade et compatriote rejoindre le Team Skandia… Rappelons que Nick Moloney a participé à la Coupe de l’America (92 et 95), à la Whitbread (97) et reste aujourd’hui co-détenteur du Trophée Jules Verne (2002) sur Orange, premier du nom…

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Castorama à 500 milles dans l´ouest des îles Crozet

Castorama / Ellen MacArthur
Castorama / Ellen MacArthur

. Mer forte cette nuit, mais Castorama reprend de l´avance sur le record après avoir empanné bâbord amures hier soir pour suivre une route sud-est. La journée d´hier a été très difficile. En moins de 3 heures, Ellen a perdu 8 heures sur le record, passant ainsi de 23 heures d´avance hier matin, à 15 heures en milieu d´après-midi. Castorama progressait alors sous-toilé en attendant l´arrivée de la dépression et d´un vent beaucoup plus fort. Mais il avançait en fait à la même vitesse que le front froid. Après s´être arraché les cheveux pendant 7 heures, Ellen a finalement empanné et en une heure, Castorama filait à nouveau sous un meilleur angle de vent à une vitesse de 18 nœuds dans 30 nœuds de vent. Ce matin, le trimaran portait son avance à 18 heures et progressait à 20 nœuds dans un vent d´WNW de 34 nœuds. La mer très forte générée par le passage du centre de la dépression dans le sud vient rencontrer la houle de nord-ouest et lève des vagues de 25 pieds (8m) atteignant parfois plus de 30 pieds (10m).

. 500 milles dans l´ouest des îles Crozet Castorama devrait dépasser cet archipel par le nord demain pour éviter une mer encore plus forte dans le sud. Les îles Kerguelen sont encore 700 milles plus loin. Ellen devrait les passer vers la fin de la semaine et commence déjà à surveiller l´évolution d´un énorme système de basses pressions qui se développe dans l´est des îles. Cette dépression pourrait générer des vents de 50 à 60 nœuds et menacer le noël d´Ellen…

. Vents plus faibles au nord, mer dangereuse au sud. Ellen va devoir empanner tribord amures en fin de journée pour faire cap ENE et éviter une mer “casse-bateaux”” plus au sud. Castorama retrouvera alors des vents modérés (20 à 25 nœuds) et une mer plus praticable au nord de 45S. Il devrait pouvoir rester sur cette route étroite grâce à une bascule de vent de 20 degrés au NW qui lui permettra de faire route plein est. Ellen est actuellement à 370 milles dans le sud de Francis Joyon au même moment et elle continue de suivre une route plus directe en parcourant moins de milles. L´actuel détenteur du record était resté sur une route assez nord jusqu´aux îles Kerguelen où il avait ensuite plongé de 41S à 46S…

. Améliorations progressive des conditions. Le vent d´ouest assez fort (25 à 35 nœuds, rafales à 45) va lentement faiblir alors que l´anticyclone se déplace vers l´est au nord de Castorama le long de 40Sud. Malgré cela, une forte houle d´ouest de 15 à 25 pieds (5 à 8m) et jusque 30 pieds (10m) continuera de faire rage. Les conditions de mer seront encore pires au sud. Ellen prévoit donc d´empanner bâbord amures pour mettre le cap ENE en fin de journée.
Cette route plus au nord va l´emmener vers des vents plus modérés (20 à 25 nœuds) et une mer plus praticable au nord de 45S d´ici lundi soir et mardi. Mais il faudra rester à distance d´une zone de vents plus faibles (10 à 15 nœuds) près de l´anticyclone, juste au dessus de 43S. Avec un peu de chance, Ellen réussira à progresser entre les deux grâce au vent qui devrait tourner NW d´ici mardi et qui lui permettra de faire cap plein Est. Ellen pourrait passer dans le nord de l´île Crozet en fin de journée mardi.

(Source Team Ellen)”

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Et maintenant les glaçons !

Iceberg
Iceberg

” Déjà que se retrouver au près dans le Pacifique , ce n´est pas ce qu´il y a de plus rigolo. Si en plus il faut veiller les glaçons !”” lâche Jean Le Cam jamais en panne de bonne formules. En guise de cadeau en cette période de Noël , les concurrents pouvaient rêver mieux. Ce danger des glaces vient corser l´histoire et ajoute encore au stress des solitaires qui vont devoir redoubler de vigilance. Hier matin , la direction de course a passé un message d´alerte aux concurrents leur signalant un groupe de 15 icebergs en dérive dans l´Est de l´île Campbell* ( par 52 degrés de latitude Sud et 177 degrés de longitude Est ), c´est à dire à moins de 400 milles dans le Nord Est des deux concurrents de tête.

Riou : le principe de précaution
Plus que les icebergs détectables au radar , la hantise des solitaires ce sont les growlers. Aussi surprenante que soit cette position très Nord des glaces , l´information de la direction de course n´était pas prise à la légère par les concurrents. Vincent Riou a purement et simplement viré de bord et décidé de remonter vers le Nord – Est tribord amure. Le skipper de Loctudy qui a du coup perdu le leadership avait toujours dit qu´il n´était pas question de jouer à la roulette russe au milieu des glaces. ll préfère donc appliquer le principe de précaution en contournant ce groupe repéré par l´Ouest. Une option prudente.

Le Cam prend les rênes
Jean Le Cam qui continuait à cingler par 56 °Sud et s´est emparé de la tête de la flotte avait une analyse différente de la situation. “” C´est sûr que ce n´est pas agréable de les savoir là , mais je ne vois pas , à moins de faire demi- tour comment on peut passer à leur Nord. Pour moi , à ces latitudes ce sont des icebergs isolés. “” Jean Le Cam et son puissant Bonduelle ont une nouvelle fois repris les rênes de la course à Vincent le Terrible et PRB devancés d´une vingtaine de milles hier après- midi. Jamais dans l´histoire du Vendée , deux concurrents n´ont régaté de façon aussi serrée sur l´immense échiquier des océans de la planète. Ils n´ont été séparés qu´une seule fois de plus de 100 milles depuis le départ ( le 15 Décembre avec un avantage PRB).

Pour les deux leaders et leurs deux proches poursuivants , l´objectif c´est aussi de s´extraire de ce système météo compliqué qui les oblige à naviguer au près. Un grand ballet de virements de bord qui met à l´épreuve les hommes et les machines dans un Pacifique qui ne porte pas bien son nom. A quelques jours de Noël , les solitaires ne sont décidément pas à la fête.

GD”

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Changement de leader en vue …

Vendée Globe 2004
Vendée Globe 2004

A 30 milles dans le nord de l’île Macquarie, l’île aux pingouins, les quatre protagonistes en tête de la flotte du Vendée Globe se livrent à un petit jeu de yo-yo. Vincent Riou (PRB) et le très pressant Jean Le Cam (Bonduelle) ont réussi à rester dans un flux Nord et de progresser correctement, au contraire du duo Josse (VMI)-Golding (Ecover) dévoré par la dorsale anticyclonique. Sanction du matin : 51 milles au débit de VMI et… 73 sur le compte d’Ecover, le tout en 24 heures. Bonduelle serre l’ortho et à la faveur d’une meilleure vitesse de rapprochement, revient à quelques encablures de PRB (2,3 milles contre 28,2 hier matin). Changement de leader en vue. Mais tout évolue décidément très vite dans ce Vendée Globe où les prévisions météos nous promettent un nouveau coup de frein pour le duo de tête avec la rencontre à très court terme (24 heures ?) de forts vents d’Est. En gagnant aujourd’hui dans le Nord, le couple Josse-Golding pourrait revenir avec… du Nord Ouest ! Le décalage de 4 degrés en latitude effectué par Ecover devrait gommer aujourd’hui les pertes d’hier.

Situation complexe à l’entrée du Pacifique, avec cette dépression inhabituellement centrée très Nord sur la Nouvelle Zélande. A défaut de contourner l’île Kiwi, les quatre bateaux de tête sont résolus à affronter les vents de face, mais le plus tard possible. La dorsale anticyclonique qu’ils négocient aujourd’hui imprime un drôle de mouvement d’élastique au classement, et les écarts du matin pourraient se combler le soir.

Moins complexes et plus conformes aux paysages attendus du Sud, les schémas météo rencontrés par les suivants. Dominique Wavre, bonheur de naviguer personnifié, voit d’un très bon œil les vicissitudes des hommes qui le précèdent. Le Suisse est le plus rapide de la flotte. Il évolue dans un flux d’Ouest Nord Ouest bien établi idéal pour glisser sous l’Australie et relègue son poursuivant immédiat Jean Pierre Dick (Virbac Paprec) à 536 milles. Si l’état de la mer l’y autorise, Dominique lâchera encore un peu la bride de son Temenos car c’est bien toujours et encore l’avant de la flotte qui motive le bonhomme.

Aux prises avec leurs soucis mécaniques respectifs, Nick Moloney (Skandia) et Marc Thiercelin (Pro Form) poursuivent leur route Nord vers l’Australie. Les deux hommes semblent hésiter à rentrer dans le vif du sujet avec leurs bateaux blessés. Surmotivé par la proximité (Leeuwin est à 230 milles) de sa terre natale, Nick déploie énergie et imagination pour reconditionner son Skandia. Marc a, quant à lui, bien fait le tour des problèmes de son Pro Form. Rien ne lui rendra son bout dehors et ses voiles de portant parties au vent mauvais. La déplorable tenue de sa tête de mât s’ajoute à la litanie de ses inquiétudes.

Un petit bord dans le Sud hier a permis à Joé Seeten (Arcelor Dunkerque) de grappiller quelques milles à Patrice Carpentier (VM Matériaux). Les deux hommes naviguent à nouveau sur des routes parallèles en attendant l’empannage qui les placera en bonne condition pour passer la porte au Sud Ouest de l’Australie. Conrad Humphreys (Hellomoto) a des ailes. Motivé par son impérieux désir de réintégrer la flotte et poussé par le rapide déplacement de la dépression, il fond sur les tableaux arrière du Benefic de Karen Leibovici et d’Akena Verandas de Raphaël Dinelli. Conrad ne fermera plus la marche du Vendée Globe ce soir.

Source Vendée Globe

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