Depuis leur entrée dans le Pacifique, les quatre premiers vivent penchés et attentifs aux bascules de vent. Ce vent de secteur Est dominant devrait encore leur empoisonner la vie pendant pendant trois jours. Le Père Noël ne devrait pas déposer un flux de Sud devant leurs étraves avant vendredi. Un ticket attendu pour de belles glissades sur le toboggan du Pacifique .
A saute mouton sous les glaces
Ce jeu de saute mouton pour escalader des montagnes liquides ne ravit pas les solitaires qui serrent les dents. Il faut faire le dos rond sans oublier d´avoir la bonne configuration de voilure. Du coup, la moyenne s´en ressent avec des journées à moins de 200 milles et une avance sur le vainqueur du Vendée Globe 2001 qui fond comme neige au soleil. Et en prime, il y a ces icebergs à la position Nord inhabituelle mais bien réelle. ” Bravo les organisateurs qui ont planté des icebergs dans le décor plaisante Jean Le Cam. Actuellement on fait route sur l´endroit présumé où ces quinze icebergs ont été vus. La situation est délicate. J´ai à peine deux milles de visibilité , le soleil tu oublies. Dans ces conditions là , tu ne mets pas beaucoup le nez dehors.. “” Il fait gris et pour changer il pleut … “” répond en écho Vincent Riou pas franchement emballé. On l´a compris, le bonheur n´est pas dans le près pour ces premiers de cordée.
Hier , le roi Jean et son Bonduelle précédaient Vincent Le Terrible et PRB de 26 milles. Au classement de 11H mardi matin , Mike Golding sur une route théorique plus directe avait repris la troisième place à Sébastien Josse dont le VMI qui n´a pas de quille pendulaire accuse un indéniable déficit au louvoyage face à Ecover. Mais en cours d´après- midi, le benjamin piqué au vif était repassé devant le britannique. Le chassé croisé risque de se poursuivre au gré des virements. Avec son monocoque désavantagé dans le moment , Sébastien Josse fait de résistance.
Karen à son rythme
Derrière les concurrents du second groupe ont embarqué dans le bon train des dépressions. Le suisse Dominique Wavre qui navigue isolé en cinquième position avait grignoté sur les quatre premiers. Hier après- midi il était à son tour ralenti mais toujours au portant. A 3770 milles du leader Jean Le Cam, Karen Leibovici ferme la marche à son rythme: “” Je suis au portant dans un vent de sud-sud-ouest de 12 à20 nœuds. La mer est un peu formée mais c’est vraiment gentil comme conditions. Il y a même un peu de soleil qui pointe de temps en temp. Hier, j’étais dans la pétole. Je me suis fait une petite grimpette au mât et ensuite un peu d’écope à l’avant du bateau. En fait, il faut rester souple et croustillante , calme et souriante à la fois si vous voulez ! Hier, j’ai papoté avec les gens qui sont sur les Kerguelen, c’était sympa. » Il y a plusieurs façons de vivre et savourer un Tour du monde.
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