mercredi 10 septembre 2025
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Escalade dans le Pacifique

JP Dick - Virbac-Paprec - vague
JP Dick - Virbac-Paprec - vague

Bonjour le Pacifique et ses belles glissades dans la longue houle. Désolé , pour les surfs au portant c´est raté. C´est au près que les premiers progressent dans des conditions musclées, 35 à 40 noeuds de Nord-Est. Face au vent, par 50° Sud entre Nouvelle Zélande et Antarctique, il faut une bonne dose de philosophie ou d´humour. C´est l´option de Jean Le Cam même s´il goûte modérément la plaisanterie de ce scénario météo inattendu. “Et dire que certains veulent nous faire croire que les voyages forment la jeunesse! “” lâchait Jean Le Cam hier matin depuis son Bonduelle bien secoué.

Riou : “”c´est le bazar !””

La même lassitude était perceptible chez Vincent Riou. “” Cela fait six jours que je n´ai pas vu le soleil et quatre jours que je suis dans une vraie purée de pois. J´en ai marre… J´ai l´impression de revivre les longs bords de près de la transat anglaise. C´est vraiment le bazar “” expliquait hier le skipper de PRB. Après un océan indien agité et chaotique , les premiers espéraient allonger la foulée et engranger des belles journées à 400 milles. Comme s´il voulait les punir d´avoir glissé sur l´Atlantique , le Pacifique les accueille avec des vagues à escalader. C´est le monde à l´envers. Mais les premiers de cordée de ce Vendée qui “” plantent des pieux “” vont devoir s´armer de patience. A leur menu des prochains jours, du près encore du près. Entre une dépression au Nord et un anticyclone massif dans leur Sud , il sera bien difficile d´y échapper.

Josse s´accroche

A ces allures face au vent , Bonduelle est plus puissant et Jean Le Cam qui a réalisé un joli coup en plongeant au Sud était revenu à une poignée de milles du tableau arrière de Vincent Riou. Derrière, l´élastique s´est à nouveau distendu et les poursuivants ont concédé du terrain. VMI, à 289 milles du leader a été le troisième à entrer dans le Pacifique avec la même punition pour le benjamin qui serre les dents “” Le Vendée Globe c´est une alternance de descentes et de montées. En ce moment c´est la fin d´une période de descente en pente douce. Depuis hier je n´y vois pas à 20 mètres et il n´y a aucun oiseau…””

Coup de poker de Golding

Ballottés dans leurs machines en carbone raides et brutales, les solitaires font donc du rodeo sur les vagues du Pacifique. Et il n´y a pas d´autre solution que de faire le dos rond. Ou alors de tenter une option radicalement différente à l´image Mike Golding qui semble vouloir contourner la dépression par le Nord. Ce coup de poker du skipper d´Ecover qui ne veut pas baisser pavillon sera t´il payant ?

Même s´ils laissent paraître une fatigue légitime après un demi tour du monde avalé à grandes enjambées, les deux leaders délivrés de l´indéniable pression de Roland Jourdain qui a quitté la course vendredi affichent maitrise et sérénité. La nuit passée ( de jour pour eux ) ,ils devaient franchir la longitude de la Nouvelle-Zélande, dernière terre civilisée avant le Cap Horn distant d’environ 4500 milles

GD”

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4e semaine de course pour Ellen…

Ellen MacArthur sur Castorama
Ellen MacArthur sur Castorama

Au petit matin, Ellen comptait une journée d’avance sur le temps de Françis à la faveur d’une nuit propice à la progression : « On a bien avancé cette nuit. Notre vitesse dépassait la plupart du temps les 20 nœuds. Ca fait du bien. » Castorama se situe au Nord des îles Marion et Saint Edouard et suit un cap plein Est. Sa route est plus directe que celle empruntée par Françis Joyon positionné alors plus au Nord.
En milieu de matinée et contrairement aux prévisions, le vent est tombé surprenant Ellen : « Le vent est tombé, je ne sais pas pourquoi, je ne comprends pas ! » Ceci a pour conséquence un ralentissement du rythme de Castorama et une petite perte de temps sur le chronomètre Oméga. Toujours poussée par des vents de Nord Ouest à l’avant de la dépression, Ellen rencontre une mer assez formée qui pourrait encore grossir pendant la nuit à venir avec des vents se renforçant…Il se pourrait que les difficultés soient semblables à celles rencontrés il y a à peine 48 heures…!

Le train des dépressions fera une halte probablement lundi en fin de journée… La zone de vent plus faible ( Talweg ) entre la dépression actuelle et celle qui se dessine d’ici à six jours devrait passer derrière Castorama et être accompagnée d’une rotation du vent à l’Ouest Sud Ouest. Ellen sera alors contrainte d’empanner vers le Sud, sous le 45° Sud… Le jeune skipper devra alors se décider à passer soit au Nord, soit au Sud des îles Crozet. Les deux présentent un avantage et un inconvénient : au Nord, le vent sera plus faible et la mer meilleure ; au Sud, le vent sera plus favorable et la mer déchaînée ! Il y a un an et dans une météo différente, Françis Joyon était passé au Nord de ces îles.

Grosse dépression en vue…

Après cette zone d’accalmie, une autre dépression arrivera qui, elle, inquiète Ellen dès à présent : « Un grosse dépression va se former au milieu de notre route et je ne crois pas que nous pourrons l’éviter… » Cette zone de basse pression est prévue dans six jours ; Ellen sera alors dans l’Est des îles Kerguelen : « Je ne sais pas comment y échapper. Il faut éviter les vents de 50 à 60 nœuds, quitte à nous arrêter complètement ! »

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La course continue …

Vincent Riou
Vincent Riou

Cap au Nord Est et à petite allure, Roland Jourdain (Sill et Veolia), s’il n’a encore officiellement signifié son abandon, s’éloigne la mort dans l’âme de son Vendée Globe. L’effet « élastique » annoncé dès hier par Vincent Riou (PRB) ou Mike Golding (Ecover) prend bien effet aujourd’hui ; les deux leaders, Riou-Le Cam ont gardé un peu plus de pression que leurs poursuivants à hauteur de la porte placée sous la Tasmanie. Vincent décidément bien terrible s’est laissé glisser sous le vent de Bonduelle à qui il reprend des milles, 28 ce matin, à la faveur d’une meilleur vitesse de rapprochement. Sébastien Josse grimpe sur la troisième marche du podium (provisoire) et accélère en abattant dans un vent de Nord toujours bien établi. Golding lutte pour rester dans ce même flux. Il lâche 50 milles dans la bagarre.

Le départ de Bilou laisse un vide. Dans les cœurs et au classement où les leaders évoluent à présent par groupe de deux. Leaders « historiques » de ce Vendée Globe 2004/2005, Vincent Riou et Jean Le Cam poursuivent en mer de Tasmanie leur pas de deux. Avec plus de 200 milles de retard, Sébastien Josse vient de rompre assez brutalement avec le Britannique Mike Golding pourtant revenu hier à 30 milles de son sillage et qui en accuse ce matin… 88. Ce Vendée Globe est riche en surprises de toutes sortes et Jojo en est une particulièrement souriante.

Les vitesses affichées ce matin par le reste de la flotte semblent indiquer que le gros mauvais temps est passé sans trop affecter la bonne progression des bateaux. Conrad Humphreys (Hellomoto) ferme toujours la marche à 3 780 milles du leader Riou. Il a passé Crozet dans le sillage de Karen Leibovici (Benefic) et Raphaël Dinelli (Akena Verandas). Son retard sur ce duo ne se compte plus qu’en dizaines de milles. En limite nord du plateau des Kerguelen, Anne Liardet a placé un coup d’accélérateur pour revenir à 65 milles de Benoît Parnaudeau (Max Havelaar/Best Western), reprenant 20 milles en 24 heures.

Objets de toute l’attention de la Direction de Course depuis hier, Patrice Carpentier (VM Matériaux) et Joé Seeten (Arcelor Dunkerque) voient, avec un probable soulagement, le cœur de la dépression s’évacuer dans leur Sud. Les deux hommes ont encaissé un sérieux coup de tabac et réussi cependant à échapper au plus fort de la tempête. A plus de 13 nœuds sur la route, Arcelor-Dunkerque ne semble plus handicapé par le paquet d’algues pris dans sa quille et dont Joé avait hier toutes les peines du monde à se séparer. Patrice Carpentier est à 700 milles de la première porte sous l’Australie. Une porte dont s’approche Jean Pierre Dick (Virbac-Paprec) et que Nick Moloney (Skandia) et Marc Thiercelin (Pro Form) laisseront aujourd’hui loin (250 milles) dans leur sud. Nick n’est plus qu’à 550 miles du Cap Leeuwin et de sa chère Australie.

La mi-parcours sera franchie ce matin par les deux leaders qui se trouveront à 11 840 milles de l’arrivée, soit très exactement la moitié des 23 680 nautiques de la distance théorique totale de ce Vendée Globe.

Source : Vendée Globe 2004

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Le grand chantier de Michel Desjoyeaux

Géant en chantier
Géant en chantier

Totalement mis à nu, le trimaran vainqueur de la Route du Rhum et de The Transat, est quasiment méconnaissable. Entièrement poncé, Géant ne présente, en effet, plus aucune trace de décoration. Seul la structure en composite du 60’ reste en place, l’accastillage, l’électricité, l’électronique et l’hydraulique ayant été démontés et soigneusement rangés.

Le fond de coque

Point de départ de ce chantier hivernal, la découpe de la coque centrale s’est faite relativement rapidement. Par contre, depuis environ 4 semaines, l’atelier de Mer Agitée s’est transformé en atelier de ponçage : ambiance blouses blanches et masque de protection. En effet, Géant a été totalement dénudé de sa peinture et de sa décoration. Jean-Philippe Saliou, second de Michel et responsable de la gestion du planning, nous apportait quelques précisions : « Au début, nous devions garder les peintures au niveau des bordés de coque centrale et des flotteurs mais finalement, et ce dans l’idée d’avoir un type de peinture uniforme, nous avons tout retiré. Au total, ce sont près de 160 kg de peinture et d’enduits qui ont été enlevés ! La nouvelle pose de peinture sur Géant sera échelonnée sur toute la durée du chantier, afin de ne pas immobiliser tout le monde en même temps ».
Le nouveau fond de coque, en cours de fabrication au chantier Gepetto de Lorient, devrait être réalisé ces jours-ci et pourra ainsi être livré à Port-la-Forêt début janvier. Commencera dès lors, le travail de greffe de cette nouvelle pièce sur les bordés et cloisons de la partie supérieure de la coque centrale. Pierre-Louis Pillot et Chris Sayer seront plus particulièrement en charge de la réalisation et du suivi de cette partie délicate. Quasiment de la microchirurgie.

Le mât, les foils et la dérive

Livré début décembre, le tube du nouvel espar, fabriqué par la société Lorima, est actuellement en cours d’équipement au chantier CDK Technologie. Le nouveau mât de Géant devrait donc être fin prêt d’ici un mois et demi. De la même façon, la conception des foils, assurée par l’entreprise suisse ZR Concept, avance : les peaux extérieures et les barreaux (tiges métalliques qui structurent l’intérieur du foil) de ces plans porteurs sont en construction.
Enfin, les maquettes de la nouvelle dérive à volet, dont sera doté le 60’ la saison prochaine, sont actuellement réalisées au sein de l’écurie Mer Agitée par Goulven Le Clec’h.
Outre ces travaux, l’équipe de Michel s’adonne également à une des activités bien connues sur ce type de bateau en période hivernale : la chasse au poids. Ainsi bon nombre d’éléments composites, tels que les aménagements de confort intérieur, ont été revus à la baisse. Toujours dans cette idée, les planchers des postes de barre ont été réduits et les marches de descente dans le cockpit retirées.
Nota : L’équipe qui travaille actuellement sur le Chantier de Géant est composée des membres permanents de Mer Agitée, Jean-Philippe Saliou, Eric Carret, Pierre-Louis Pillot, Goulven Le Clec’h, Jacques Fort, Jean-François Cuzon ou encore Laurent Oudin. Fanchic Laurent, Chris Sayer, Sébastien Guillou, Manu Le Borgne, et Kevin Escoffier sont venus renforcer l’équipe de permanents.

Décembre, le mois des récompenses

Soirée des champions de la voile bretonne
Présent au Salon Nautique de Paris les quinze premiers jours de décembre, Michel a pris part à de nombreuses manifestations. Les remises des prix tout d’abord, avec celle de la Transat Québec – St Malo, du Championnat ORMA et du Trophée Clairefontaine, qu’il remportait pour la troisième fois en septembre dernier. Mais également aux remises de Trophées : à la Soirée des Champions de la FFVoile, au déjeuner du Championnat du Monde Fico-Lacoste, pour sa 2ème place, et au dîner de l’UNCL. Le marin de Port-la-Forêt était également présent hier soir à Morlaix, où, à l’occasion de la soirée des champions de la voile bretonne, il s’est vu décerner un prix pour sa victoire dans The Transat.

(Source : service de presse de Michel Desjoyeaux)

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Catorama fonce dans les mers du sud

Ellen MacArthur
Ellen MacArthur

Des rafales à 45 noeuds et des vagues monstrueuses. “J´ai eu plus de 45 nœuds pendant la nuit. Les vagues sont toujours énormes mais le soleil s´est levé. On a quelques nuages de grains et la mer est impressionnante””. Dans ces conditions, Castorama affiche des vitesses moyennes de 19 nœuds et creuse son avance sur le record à plus de 20 heures ce matin. Lors de sa tentative de record, Francis Joyon était au même moment beaucoup plus lent et se trouvait à 300 milles plus au nord. Mais sur l´ensemble des Mers du Sud, Joyon était allé très vite …

Deuxième temps de référence pour Ellen sur sa tentative de record autour du monde. Hier soir, Castorama a franchi la longitude du Cap de Bonne Espérance à 17h56 GMT (18h56 heure française) après 19 jours, 9 heures et 46 minutes. C´est 10 heures et 45 minutes de mieux que le temps de Francis Joyon l´année dernière…

Du Sud, toujours du Sud …Castorama continue de progresser sur une route plus sud que celle de Francis Joyon et fait cap sur les îles Crozet, à 1250 milles dans son est. Le vent devrait être plus faible au nord de 45S. Le trimaran devra donc descendre jusqu´à 46-47 degrés Sud où les risques d´icebergs deviennent plus importants.

Le vent va faiblir aujourd´hui, mais la prochaine dépression approche … Les conditions difficiles de la nuit dernière vont progressivement se calmer avec un vent soufflant entre 18 et 25 nœuds à l´arrière de la dépression, lorsque Castorama passera une dorsale anticyclonique. Mais la prochaine dépression arrive rapidement par l´ouest et devrait toucher le trimaran d´ici dimanche soir. Le vent forcira alors à 30-40 nœuds et la mer sera plus forte. Avant l´arrivée de cette dépression, le vent va basculer de WSW à NW et Ellen devra empanner bâbord amures pour faire cap plein est le long de 44-45 degrés Sud…

Interview d´Ellen MacArthur (le 18 décembre 2004)
“”On a eu plus de 45 noeuds de vent cette nuit. La dépression est passée avec une bascule de vent et j´ai du mettre un peu de nord dans mon ouest, ce qui n´est pas terrible, mais nous avons décidé de ne pas empanner. Heureusement, parce que la mer était vraiment forte et cela aurait pu être dangereux. Les vagues sont énormes… Maintenant le soleil s´est levé et la mer est vraiment impressionnante. En plus de cela le vent n´est pas très stable… Je n´ai pas beaucoup dormi. J´avais la grand voile à 1 ris et le solent, puis deux ris / solent. Je savais que certaines rafales atteindraient 40 noeuds mais je pensais pouvoir garder le solent… mais ce n´était pas terrible, alors je l´ai affalé et j´ai continué sans voile avant pendant quelques heures, après quoi j´ai envoyé la trinquette au cas où le vent monterait à 50 noeuds et où je ne pourrais pas réduire la grand voile. Là, je suis toujours sous grand voile à deux ris trinquette dans un vent soufflant en moyenne à 28 noeuds avec des rafales jusqu´à 37. La température de l´eau a pas mal chuté. De 16 degrés cette nuit à 12 degrés maintenant. J´ai enfourné à plusieurs reprises. Pas très joli. On ne progresse pas aussi vite qu´on le pourrait mais ce serait idiot de tirer sur le bateau. Il suffit d´une forte rafale, d´un peu trop de toile, les étraves qui enfournent, et ça peut mal tourner. Je vais sans doute renvoyer le solent si ça faiblit et puis j´attendrai pour empanner…
Le vent devrait faiblir un peu avant l´arrivée d´une autre dépression par l´ouest. J´empannerai ce soir et le prochain front va passer dimanche. Il faudra essayer de rester sur cette nouvelle dépression aussi longtemps que possible. Il y a une énorme dépression dans mon sud qui créé ces fortes vagues, mais d´ici 18h00 GMT aujourd´hui, elle devrait se décaler dans mon sud-ouest. Les vents vont alors tourner nord-ouest et se renforcer. On saura alors quelle route suivre jusqu´aux îles Crozet…””

(Source Team Ellen)”

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Jean Le Cam a 9,5 milles de Vincent Riou

Bonduelle / Jean Le Cam
Bonduelle / Jean Le Cam

Rapides. Faciles. Directes. Sébastien Josse et son VMI passent ce matin la seconde porte de l’océan Indien, positionnée au sud de la tasmanie. Jojo est, avec Mike Golding, le plus rapide de la flotte avec 412 milles parcourus ces dernières 24 heures (17 nœuds de moyenne !). Il grappille ainsi une dizaine de milles à ses concurrents immédiats et frappe à la porte du podium. L’écart entre Vincent Riou (PRB) et Jean Le Cam (Bonduelle) est tombé à 9,5 milles au classement du matin. Trois facteurs expliquent ce gain considérable par rapport au dernier pointage d’hier soir 20 heures (39,5 milles) ; d’abord, la bonne vitesse du bateau jaune, supérieure à celle de PRB. La convergence des routes suivis par les deux protagonistes de la flotte, Vincent le nordiste en route directe vers la porte, Jean le Sudiste, sur une allure plus lofée. Le mode de calcul des distances au but enfin, et qui s’effectue depuis hier soir 21 heures sur la prochaine porte située dans le Pacifique. Or, à cet instant, seul PRB avait franchi la porte de l’Indien.

Le Club des Cinq poursuit sa rapide progression vers l’Est. La Nouvelle Zélande est à moins de 1 100 milles. Les écarts ont continué de fondre, moins spectaculairement certes, mais on observe, passage de porte oblige, un certain alignement en latitude d’où seul Jean Le Cam émerge. Le skipper de Bonduelle aime les décalages. A peine la porte « marquée », il a réempanné cap Est Sud Est afin de continuer à évoluer une trentaine de milles sous le vent de Vincent Riou. Comme prévu, la dépression fait du surplace en se comblant. Le vent est au Nord, pour 20-25 nœuds. Idéal pour s’offrir une nouvelle journée de glisse.

Dominique Wavre (Temenos) est en approche du Cap Leeuwin. Marc Thiercelin (Pro Form) et Nick Moloney (Skandia) évitent toujours de trop descendre dans le vent fort. La porte sous l’Australie est encore loin et les deux hommes ont de la marge pour manœuvrer. Bruce Schwab (Ocean Planet) a laissé passer sans dommage le gros coup de vent durant la nuit. Son baromètre, tombé à 980 hpa remonte. Mais l’américain est méfiant. Dans l’ouest des îles Saint Paul et Amsterdam, il restera sous toilé quelques heures encore avant de relancer son bateau.

Deux « couples » continuent de partager les mêmes destins en arrière de la flotte ; Cap et vitesse égales pour Anne Liardet (Roxy) et Benoit Parnaudeau (Max Havelaar / Best Western), à 120 milles l’un de l’autre dans l’ouest des Kerguelen. Cap et vitesse égales pour Karen Leibovici (Benefic) et Raphaël Dinelli (Akena Verandas), séparés de 19 petits milles dans le nord de Crozet. Bonne progression et bonne vitesse pour Conrad Humphreys (Hellomoto) qui cravache ferme pour réintégrer le « peloton ». Conrad n’est plus qu’à 160 milles de Karen.

Source : Vendée Globe 2004

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Vendée Globe : Roland Jourdain abandonne

Roland Jourdain / Sill & Véolia
Roland Jourdain / Sill & Véolia

Première réaction de Roland Jourdain : “J´ai compris, c´est bâché, je n´ai pas moyen de continuer. Le plus dur à avaler, c´est de pousser la barre et de mettre le cap au nord. Pu … n de merde, j´ai pas envie de la pousser cette barre””. Lors de la fatidique conférence call avec son équipe technique, le skipper de Sill et Veolia tente bien de se concentrer sur les procédures de sécurité mais l´émotion remonte inexorablement à la surface, incontrôlable. Il faut que ca sorte et c´est normal. “”Quand j´ai vu le truc, j´ai appelé Jean, tout de suite. Je ne lui souhaite pas de malheur mais nous avons les mêmes bateaux, les mêmes quilles. Heureusement, ça à l´air d´aller chez lui””. A l´autre bout du fil, Gaëtan Gouerou et Gaël Le Cléach ainsi qu´Eric Levet, du cabinet d´architecture Marc Lombard tentent de comprendre ce qui se passe : “”L´affaire se dégrade. La fissure horizontale du côté bâbord est maintenant visible à l´avant et à tribord. Sous l´effet des vérins hydrauliques, la fissure crache un jus noir, du carbone. Je ne sais pas où ca va s´arrêter””.

Comment une telle avarie peut-elle se produire : “”Je n´ai rien touché, il n´y a pas eu de choc. Je ne comprend pas””. Compétiteur certes mais avant tout marin, Roland Jourdain fait corps avec son bateau blessé :”” Même si je dois perdre cette saloperie de quille, le bateau ne devrait pas chavirer. J´ai très fortement réduit la voilure et j´ai rempli les ballasts d´eau de mer pour que Sill et Veolia soit bien appuyé. Je n´ai plus qu´à mettre le cap sur la Nouvelle Zélande et regarder mes petits copains partir devant, loin devant. C´est dur, vraiment dur car nous préparons cette course depuis quatre ans avec la victoire pour principal objectif. Nous étions parfaitement dans le match et patatras, le ciel nous tombe sur la tête””.

Du côté des partenaires, on encaisse : “”Nous pensons d´abord à Bilou et à sa sécurité. Hier encore nous étions avec lui par téléphone et il était en pleine forme, concentré sur sa course qu´il sait si bien nous faire vivre. Nous sommes ensemble depuis 1992. Nous avons tout connu, les galères comme les victoires et nous avons toujours fait face. C´est dur car on y croyait dur comme fer mais c´est la vie et elle n´a pas de prix”” déclarait Gilles Falc´hun de la Sill.

(Source : service de Presse Sill)”

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Vol au-dessus d’un nid de Volvo…

VOR01  - Djuice Dragons - image embarquée
VOR01 - Djuice Dragons - image embarquée

Le premier nouveau V0 70 à toucher l’eau sera le premier bateau d’ABN AMRO, construit en Hollande sur les plans de l’architecte d’origine argentine, Juan Kouyoumdjian. Ses premiers pas sur l’eau sont prévus pour la mi-janvier. Le second bébé de ce syndicat mené par le Néo-Zélandais Mike Sanderson commence lui aussi à prendre forme, à l’abri du chantier.La sélection de l’équipage est en cours et si les deux chefs de quart seront choisis sur CV et palmarès nautiques, les reste des troupes sera composé de deux Hollandais, deux Américains, deux Brésiliens, deux autres équipiers pouvant venir des quatre coins du monde. Place aux jeunes puisque les heureux élus ne dépasseront pas la trentaine !

Du côté des Espagnols de Telefonica Movie Star, ça bouge aussi et l’équipage envisage même de tester leur nouveau plan Farr en construction en Australie en répétant à blanc la quatrième étape du grand tour en remontant le Pacifique Sud, via un passage obligé au cap Horn. Une belle manière de tester en grandeur nature ce nouveau coursier des océans taillé pour dévaler les grands espaces liquides à toute trombe.
En Australie justement, l’équipe de Premier Challenge, avec pour chef de file Grant Wharington, termine actuellement les moules femelles d’un plan Don Jones. C’est chez Hart Marine, le chantier du nouveau Maxi Skandia de Grant Wharington, dans le sud de Melbourne, qu’a lieu la construction. Une équipe de 25 personnes met les bouchées doubles et les dernières estimations tablent sur une mise à l’eau en avril prochain.

Dans le camp du syndicat Suédois Atlant Ocean Racing, un autre plan Farr doit aussi voir le jour. La construction a débuté chez Green Marine à Lymington, en Angleterre. Enfin, chez les Brésiliens de Brasil-1, emmenés le skipper Alan Adler et le barreur aux mains d’or Torben Grael, un autre VO nouveau signé de la patte de l’architecte d’Annapolis prend corps. Il doit être lancé an main prochain avant de rejoindre les eaux de l’état de Rio de Janeiro et de poursuivre avec une traversée de l’Atlantique en guise d’entraînement pour rejoindre Sansenxo…

LF (source Volvo Ocean Race)

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Cap de Bonne Espérance en ligne de mire …

Ellen Mac Arthur - Castorama
Ellen Mac Arthur - Castorama

. A 175 milles de la longitude du Cap de Bonne Espérance, Ellen a de fortes chances de décrocher un nouveau record en solitaire jusqu´au premier des trois caps du parcours. A une vitesse moyenne de 18 nœuds, il lui faudra 10 heures pour rejoindre les 18 29 degrés de longitude Est du Cap de Bonne Espérance, soit un passage vers 17h00 GMT ce soir (18h00 heure française). Mais si le vent souffle aujourd´hui entre 20 et 25 nœuds, comme c´est prévu, Ellen pourrait franchir cette longitude bien plus tôt. Le 12 décembre 2003, lors de sa tentative de record autour du monde, Francis Joyon avait rejoint Bonne Espérance en 19 jours, 20 heures et 31 minutes. Pour battre ce temps, Castorama devra franchir la longitude du premier cap des mers du sud avant 04h41 GMT demain matin, ce qui est plus que probable…
. Le Cap de Bonne Espérance, marque l´entrée dans les mers du sud, et le passage de l´Atlantique Sud à l´océan Indien. C´est le premier des trois caps qu´Ellen devra franchir pendant son tour du monde. Les autres caps sont le Cap Leeuwin, au sud-ouest de l´Australie, et le Cap Horn, sur la pointe sud du continent américain, mais ce dernier est encore à 11 000 milles de la position actuelle de Castorama…
. Castorama suit une route directe et se retrouve avec 16 heures d´avance sur Francis Joyon. Le trimaran a empanné tribord amures juste avant 19h00 GMT hier soir et fait maintenant cap au sud-est. Au cours de la nuit, sa vitesse est tombée autour de 14 nœuds dans un vent assez faible de secteur sud-ouest. “J´ai réussi à dormir un peu. J´ai démarré le générateur, allumé l´alarme “”vent fort”” et je me suis mise dans ma bannette. J´ai essayé de m´endormir mais j´ai du me lever pour aller faire un changement de voiles, ce qui est d´ailleurs arrivé trois fois pendant la nuit. Dormir sous la casquette (partie abritée entre le cockpit et la cabine) n´est pas idéal non plus. J´ai fait ça après un des changements de voiles en mettant une couverture sur moi mais je me suis réveillée absolument frigorifiée alors qu´il ne fait pas encore très froid dehors !”” Ce matin, Castorama progresse à 20 nœuds malgré les conditions de mer très difficiles dues aux courants contraires : “”les fonds marins sont passés de 4000 à 1000m et nous avons 3 nœuds de courant contraire. L´état de la mer est vraiment horrible ! Je pensais que le speedomètre avait des problèmes et puis j´ai vu les hauts fonds sur la carte…”” Les hauts fonds sont en en quelques sortes des montagnes sous-marines de plusieurs milliers de mètres…
. Risque d´Icebergs … Le routage météo l´emmène actuellement sur une route ESE jusque 43-44S. Demain, Ellen devrait ensuite empanner bâbord amures, pour deux raisons : rester à distance des vents forts et des mers difficiles, et éviter les risques d´icebergs en dessous de 45S. L´un des premiers signes indiquant la présence de glaces est la chute des températures de l´eau…

(Source Team Ellen)”

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Quille de malheur !

Roland Jourdain
Roland Jourdain

Défaut de jeunesse””
Véritable petite merveille de technologie, le 60 pieds “”Sill et Veolia””, construit sur plans Marc Lombard, a connu peu de temps après sa mise à l´eau des soucis de quille. Un “”défaut de jeunesse”” qui avait d´ailleurs empêché Roland Jourdain de participer à la Transat anglaise en juin 2004. Même si ce problème de vibration, survenu au niveau de la liaison entre le voile de quille carbone et le bulbe, ne s´était pas manifesté sur le “”Bonduelle”” de Jean Le Cam, le triple vainqueur de la Solitaire du Figaro avait, lui aussi, fait l´impasse sur la reine des Transats, son 60 pieds étant la copie quasi conforme du “”Sill et Veolia””.
Ce premier souci de quille avait été réglé en rajoutant une épaisseur de carbone de chaque côté du voile. Après des parcours de qualification rondement menés, dissipant les derniers doutes des skippers, c´est avec une confiance totale dans leurs montures que Jourdain et Le Cam s´étaient élancés le 7 novembre dernier des Sables. On connaît la suite…

“”Peur que la quille devienne folle””
“”Sauf que ce nouveau problème n´a rien à voir avec le premier. Là, il s´agit de la liaison entre les vérins et la quille, ça se passe dans le puits. Les renforts de carbone se sont décollés, entraînant beaucoup de jeu. On a eu peur que les vérins (NDLR : qui permettent de faire basculer la quille) se désolidarisent dans le puits. Notre crainte était que la quille devienne folle et explose tout. On a donc demandé à Bilou de mettre la quille dans l´axe afin de soulager l´ensemble””, expliquait hier, Gaël Le Cléac´h, fidèle second de Bilou.
Au bout du compte, cette quille tout en carbone aura été la cause de bien des malheurs. Dans un premier temps, elle a privé Bilou de la Transat anglaise, course éprouvante qui aurait permis de tester et fiabiliser le matériel. Là, elle vient de torpiller tous ses espoirs au moment même où le Sud-Finistérien revenait aux avant-postes.

PE”

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