Ils sont partis prudemment. Presque tous avec des ris. "Moi, je prends un ris devant et un ris derrière". Avant même le coup de canon libérateur, Isabelle Joschke avait annoncé la couleur. Pour l’avoir disputée il y a deux ans, la Franco-Allemande sait que la route est longue d’ici à Salvador de Bahia : 7.800 kilomètres très exactement.
L’audace de Lobato et Stipanicev
De ce magnifique départ sous le soleil, on retiendra surtout l’audace du jeune Portugais Fransico Lobato à la barre de son Pogo 2 "Bpi" et du Croate Sime Stipanicev sur son proto "Marina Tribunj". Tous deux ont osé un départ bâbord amûre et ils se sont offerts le luxe de croiser devant la flotte partie tribord. A montrer dans les écoles de voile !
Les malheurs de Mihelin
Reste qu’à la bouée de dégagement, mouillée à l’entrée du chenal du port des Minimes, c’est Adrien Hardy (Brossard) qui a grillé la politesse à ses camarades, suivi de près du Dunkerquois Thomas Ruyant (Faber) et du Brestois Xavier Haize (Fidelia Assistance). Hélas, peu de temps après le passage de la bouée de dégagement, Andraz Mihelin a été stoppé net dans son élan, victime d’une collision avec un bateau-spectateur. Dans le choc, la dérive tribord de son proto "Adria Mobil Too" a souffert. Après une longue hésitation et malgré des éraflures sur la partie avant du bateau, le Slovène, candidat à la victoire, a repris sa route.
Le Blévec fait son show
Dans le clapot des pertuis rochelais, les premiers ont ensuite mis le cap sur le phare de Chassiron, à la pointe nord-ouest de l’île d’Oléron. Alors qu’il ne pointait qu’en 10e position à la bouée de dégagement, le Trinitain Yves Le Blévec (Actual) a subitement mis du charbon dans la machine, déposant les autres protos les uns après les autres. Sous grand spi et grand-voile haute, il a impressionné tout le monde, surfant à plus de 15 nœuds. Derrière lui, Matthieu Cassanas (Ville de Balaruc-les-Bains) et François Duguet (Crédit Agricole Skipper Challenge) tiraient déjà la langue, tandis que Isabelle Joschke, Samuel Manuard et Alex Pella se montraient prudents lors des premières heures de course.
Dans 6 jours à Funchal ?
Partis après une immobilisation de 48 heures, les solitaires ont donc entamé cette 16e édition dans des conditions idéales. Et la suite s’annonce aussi agréable. En effet, au fur et à mesure que la flotte s’enfoncera dans le golfe de gascogne, le vent va mollir progressivement. "Mercredi, ce sera du 2-3 Beaufort toujours portant mais instable. Je pense qu’ils seront au cap Finisterre 48 heures après le départ, donc jeudi midi", selon Denis Hugues, directeur de course. Ce n’est qu’au cap Finisterre que les minis risquent de retrouver des vents plus soutenus : il sera temps alors de plonger au sud le long des côtes portugaises. Les 1.100 milles de la première étape entre La Rochelle et Funchal (Madère) pourraient ainsi être avalés en 6 jours.
La première régate de la journée, courue en fin de matinée dans un faible courant de sud-ouest, a été marquée par la victoire du Ladycat de Dona Bertarelli-Späth, qui a creusé un bel écart sur ses poursuivants directs, Alinghi et Foncia. C´est la première victoire de cette équipe, ainsi que le premier succès d´un équipage entièrement féminin au plus haut niveau sur le lac Léman. Plus tard dans la journée, les quatrième et cinquième régates – courues dans un joli sud-ouest établi à 2-3 Bft – ont permis à Alinghi de confirmer son leadership, déjà clairement établi depuis le début de la saison.
La journée a été riche en retournements de situation. Il faut dire que le plateau était superbe, avec notamment la présence de Frank Cammas sur Cadence et de Pascal Bidégorry sur Zen Too. Comme l´explique Alex Greenwood, régleur de voile d´avant sur Cadence, « la présence à bord d’un professionnel de la voile – en l’occurrence Franck Cammas – perturbe quelque peu les habitudes puisqu´il faut s´habituer à une nouvelle alchimie. Mais elle permet surtout de progresser dans les manoeuvres du voilier très physique qu´est un D35. »
Alinghi et Foncia partagent la tête du classement final avec huit points pour les deux équipes, mais c´est Alinghi qui s´impose conformément au règlement du challenge. Cadence occupe la troisième place, devant Axiom, Okalys et Lady Cat. A noter que tant Axiom que Ladycat réussissent ainsi l´un des meilleurs résultats de leur saison à l´occasion de cet Open de Versoix. Mais pour Olivier de Cocatrix, jeune recrue 2007 du Centre nautique de Versoix sur Gonet, « le bonheur de naviguer sur des bateaux aussi exigeants et pointus est présent lors de toutes les régates, quelque soit le résultat! »
Classement final de l´Open de Versoix après 5 manches :
1- SUI 1 – Alinghi – 8 points 2- SUI 5 – Foncia – 8 points 3- SUI 6 – Cadence – 15 points 4- SUI 7 – Axiom Risques & Finance Management – 20 points 5- SUI 2 – Okalys – 20 points 6- SUI 10 – Ladycat – 21 points 7- SUI 9 – Smart Home – 21 points 8- SUI 3 – Julius Baer – 23 points 9- SUI 4 – Zen Too – 27 points 10- SUI 8 – Banque Gonet & Cie – 29 points
Classement général après l´Open de Versoix :
1- SUI 1 – Alinghi – 14 points 2- SUI 5 – Foncia – 22 points 3- SUI 6 – Cadence – 27 points 4- SUI 2 – Okalys – 35 points 5- SUI 3 – Julius Baer – 36 points 6- SUI 9 – Smart Home – 38 points 7- SUI 8 – Banque Gonet & Cie – 42 points 8- SUI 4 – Zen Too – 44 points 9- SUI 10 – Ladycat – 46 points 10- SUI 7 – Axiom Risques & Finance Management – 49 points
" Je prendrai, demain, le départ de ma première transat en solo, en course. Le départ de la Mini. Nous serons 84. Non, c’est désormais 89 qui avons beaucoup donné pour obtenir notre place dans le bassin des chalutiers de La Rochelle, pour ce qui est sans doute devenue la plus difficile à atteindre des transats solo.
Le nombre de têtes que l’on a plus l’habitude de voir sur leurs gros bateaux dans les magazines et qui avaient fait le déplacement pour la très bon enfant soirée des 30 ans, montre à quel point ces petits bateaux ont servi de révélateur à maintenant plus d’une génération de marins. Déambuler sur les pontons à quelques jours du départ suffit, par quelques indices, à comprendre à quel point cet aspect « pied à l’étrier » est aujourd’hui une motivation importante des participants. En 2005, j’étais venu aider un ami à préparer son bateau la dernière semaine et nous étions loin d’être aussi opérationnels. A quelques jours du départ les bateaux fermés étaient l’exception qui confirmait la règle du joyeux capharnaüm et de la «to do list» longue comme le bras. En 2007, maintenant en série comme en proto, beaucoup de bateaux sont plus que prêts. Et leurs skippers ne font plus que de rapides aller–retour sur les quais. Ils sont pros, au moins dans l’esprit. Cette mini n’est, ils l’espèrent, que la première étape de leur parcours au large. Je caricature un peu mais indubitablement, le mouvement s’accélère.
Pour ne pas déroger à la nouvelle règle, il ne me reste quasiment que les courses de frais à embarquer et cette dernière journée va être consacrée à la météo et aux partenaires. Ce qui pour le moment, me procure le plus d’émotion (mais nous ne sommes pas encore demain) c’est qu’il ne me reste plus que 2 navigations, les 2 étapes, sur mon bateau. Ensuite il faudra m’en séparer. Et, bien sur, j’ai pris mon temps pour m’amarrer à ma place dans le bassin. Pour en profiter un peu.
La météo qui s’annonçait favorable a été contrariée par une dépression mal venue qui a motivé un retard du départ, tant il semble que la mini, à sa 30ème édition, reste encore et toujours sur la sellette. Revers de la médaille d’un héritage «dissident» assumé, revendiqué parfois, qui a construit la légende de «l’esprit mini» que l’on racontera bientôt aux enfants au coin du feu.
A défaut de départ, dimanche, nous avons eu une pétole. Pardon, un promène sponsors. Encore pardon, un prologue. Sans classement puisque interrompu, l’un des principaux intéressés ayant, vous l’aurez compris fait défaut. Cela a quand même permis au coureurs quelques plouf équipés d’éponges et à l’organisation de retirer des pontons du bassin qui étaient affectés à d’autres priorités.
Le village de course est fermé, les bateaux sont à couple et le départ devrait finalement être donné dans la simplicité. Comme il y a 30 ans. "
Une fois de plus, le comité de course a été contraint de composer avec les caprices du vent. Avec un parcours long de 8 milles pour cette dernière manche de la Rolex Veteran Boat Rally, les participants pouvaient craindre le pire dans ce genre de situation. La manche n’était ni trop courte ni assez longue pour pouvoir refaire son retard et les leaders devaient impérativement faire une course parfaite.
Dans la catégorie des Classiques, Stormvogel a été le premier à faire les frais de cette configuration de course. Suite à une place de quatrième dans l’ultime manche, Stormvogel perd sa première place. Une contre performance qui sourit à Emeraude, premier de la manche et qui accède du même coup à la tête de sa division, à égalité de points avec Stella Polare. Seule la victoire d’Emeraude départage les deux voiliers.
Dans la catégorie Vintage à gréement Bermudien, depuis le début de la compétition, les deux leaders n’ont cessé de s’échanger leur place. Au terme de cette dernière journée, Marjatta grâce à sa victoire dans cet ultime parcours reprend le commandement. Mariella doit ainsi se contenter de la seconde place juste à 1 point derrière. A la troisième place, Skagerrak avec 9 points n’a rien pu faire contre les deux leaders. Il en a été de même pour Sylvia contraint de se contenter à chaque manche de la quatrième et dernière place.
Si les manches ont été plus disputées dans les deux premières catégories, Mariette n’a pas eu de mal à s’imposer chez les Vintages avec voiles à cornes. Auteur d’un sans faute avec trois places de premier, Mariette n’ayant pas eu réellement de voilier à sa mesure, faisait souvent cavalier seul avec fréquemment une heure d’avance sur la ligne d’arrivée. « Nous n’avons pas eu de mal à gagner. Les voiliers sont très différents les uns des autres mais il est difficile d’établir une jauge pour que nous puissions régater ensemble. Naviguer ici à Porto Cervo est un réel plaisir pour le propriétaire, les invités et les membres de l’équipage. Nous avons eu des conditions parfaites avec un vent soufflant entre 15 et 20 nœuds. » confie Charles Louis Morruan, marin permanent de Mariette placé en haut du mât de misaine. Avec quatre points d’avance sur Tirrenia II, Mariette n’avait donc rien à craindre mais pour la seconde place de ce classement, Véronique et Tirrenia II ont dû se battre jusqu’au bout. Avec deux places de second et une place de troisième, Tirrenia II devance finalement Véronique d’un point.
Avec huit points d’avance et trois victoires de manches, Nicolas Lunven et Charles Caudrelier ont remporté, à la barre du Figaro-Bénéteau Bostik, la sixième édition du Tour de Bretagne à la voile. Une édition disputée dans des conditions anticycloniques idylliques qui ont même permis aux concurrents de naviguer à « 90% du temps au portant », comme le souligne Erwan Israel, équipier de Thomas Rouxel, deuxièmes sur Défi Mousquetaires.
Le Tour de Bretagne s’est achevé au large de Lorient, après 8 jours de régate, par un parcours banane. Faute de vent, les voiliers ont quitté Piriac-Sur-Mer, en Loire-Atlantique, samedi matin à 9 heures. Peu après 14 heures Loïc Ponceau, le directeur de course, parvient à mouiller un parcours banane devant la rivière d’Etel. Un parcours disputé dans 5 à 6 nœuds de vent seulement. Il est remporté par les leaders du classement général : Nicolas Lunven et Charles Caudrelier. Une ultime manche qui ne bouleverse pas un podium final complété par Christopher Pratt et Jérémie Beyou, sur Espoir Crédit Agricole.
Le fil de l’édition 2007 du Tour de Bretagne
Manche 1 – étape 1 : Saint Malo – Saint Quay Portrieux : Vincent Biarnès – Tual Le Guillerm (Côtes d’Armor) Le Tour de Bretagne à la voile 2007 débute par une superbe première manche disputée dans du petit temps mais sous un beau soleil. Samedi 8 septembre, les 31 équipages quittent Saint Malo à 11 heures 30, pour six heures de régate. Les premiers à couper la ligne d’arrivée sont les costarmoricains Vincent Biarnès et Tual Le Guillerm, sur Côtes d’Armor. « Une petite victoire de manche chez, soi avec tous les amis et la famille qui nous attend : c’est super ! » peut se féliciter Biarnès à l’arrivée.
Manche 2 – étape 2 : Saint Quay Portrieux – Perros-Guirec : Armel Tripon – Dominic Vittet (Gedimat) L’étape costarmoricaine s’achève par la victoire d’Armel Tripon et Dominic Vittet (Gedimat). Les deux hommes devancent Bertrand de Broc – Joé Seeten (Les Mousquetaires) et Nicolas Troussel – Armel Le Cléac’h (Financo). « Tout s’est joué au départ ! » explique Armel Tripon qui a mené l’étape quasiment du début à la fin, ne laissant aucune chance à ses trente adversaires. « On a pris la tête de l’étape à Men March (ndr : 16 milles après le départ), peu avant Bréhat. Après, on a enchaîné sur une descente sous spinnaker en contrôlant les autres. C’était une bonne combinaison stratégique ! » Au classement général après deux manches, Vincent Biarnès et Tual Le Guillerm (Côtes d’Armor) restent leaders.
Manche 3 – étape 3 : Perros-Guirec – Douarnenez : Nicolas Lunven – Charles Caudrelier (Bostik) Final étonnant en baie de Douarnenez. Alors que Nicolas Troussel et Armel Le Cléac’h (Financo) avaient course gagnée à une demi-mille de l’arrivée, ce sont Nicolas Lunven et Charles Caudrelier (Bostik) qui s’imposent avec quelques secondes d’avance. « Ce n’était pas facile ce final. On a eu un petit coup de réussite. Mais c’était un peu stressant ! » conclut Nicolas. Beau joueur, Armel Le Cléac’h digère rapidement la perte de la première place « À la fin, on essayait d’aller au plus vite sur la ligne. Les trois premiers, même si l’ordre n’est pas le même, sont restés les trois premiers ! ». « On manque juste de réussite à la fin mais, eux-aussi (ndr : Bostik) ont bien navigué. Ils méritent autant que nous de gagner ! » positive tout autant Nicolas Troussel. Heurtés par un bateau au départ, Eric Drouglazet et Jean-Pierre Nicol (Luisina) obtiennent réparation auprès du jury. Ils prennent les commandes du classement général.
Manche 4 – banane 1 : Douarnenez : Nicolas Bérenger – Erwan Tabarly (Koné Ascenseurs) Le programme du jour consiste en deux parcours banane disputés dans la baie de Douarnenez. Chacune de ces deux manches compte autant qu’une des cinq étapes de ralliement. La première régate est lancée à 13 heures. « Il fallait avoir un gros cœur bien accroché, sur cette première manche ! » analyse Dominic Vittet (Gedimat) à l’issue de cette journée mouvementée. Pacôme Jouany et Philippe Troguer (AXA Atout Cœur pour Aides) passent en tête à la bouée au vent. Ce sont ensuite Thomas Rouxel et Erwan Israel (Défi Mousquetaires) qui prennent les commandes. Cependant, à la dernière marque, les deux jeunes hommes manquent d’agressivité et ce sont Nicolas Bérenger et Erwan Tabarly qui en profitent. « On prend la tête à la bouée sous le vent. Erwan a été très bon. Il a bien placé le bateau et on a bien passé notre empannage. »
Manche 5 – banane 2 : Douarnenez : Nicolas Lunven – Charles Caudrelier (Bostik) « Lors du deuxième parcours, le vent est un peu plus stable » explique Gildas Morvan qui va terminer deuxième avec Bertrand Pacé. Toutefois le choc de la journée se passe sur la ligne de départ. Après un rappel général, le comité de course envoie le pavillon Z. Eric Drouglazet et Jean-Pierre Nicol, en tête du classement provisoire au lever du jour, volent le départ. Luisina écope de six points de pénalité. Pire, le voilier repart bon dernier pour terminer 25ème… Devant, Thomas Rouxel et Erwan Israel passent la bouée au vent en tête. Cependant le bord de vent arrière ne leur sourit pas. Sur la droite du plan d’eau, Lunven – Caudrelier lancent la charge et s’envolent en tête, pour boucler un dernier tour sans concurrence. « Ensuite, il fallait contrôler Cercle Vert qui était 500 mètres derrière nous » conclut Nicolas Lunven.
Biarnès et Le Guillerm (Côtes d’Armor) reprennent les commandes du Tour, au terme de cette journée de régates à Douarnenez. Eric Drouglazet et Jean-Pierre Nicol passent de la première à la dixième place au classement général.
Manche 6 – étape 4 : Douarnenez – Piriac-Sur-Mer : Nicolas Bérenger et Erwan Tabarly (Koné Ascenseurs) L’étape débute au lever du jour, jeudi matin en baie de Douarnenez. Elle se termine à la fin de la nuit, vendredi matin. Il est 5 heures 55 quand le premier bateau franchit la ligne d’arrivée. Il s’agit de Koné Ascenseurs, mené par Nicolas Bérenger et Erwan Tabarly qui a mené la course quasiment de bout en bout. Cinquièmes, Nicolas Lunven et Charles Caudrelier (Bostik) en profitent pour prendre la tête du classement général, puisque les Costarmoricain Vincent Biarnès et Tual Le Guillerm terminent à une lointaine 23ème place. « Nous sommes heureux d’avoir gagné la plus courte et la plus longue manche ! » se satisfait Nicolas Bérenger, déjà vainqueur d’une banane à Douarnenez. « Rien n’était acquis avant la fin ! Il s’est passé plein de choses sans arrêt ! » ajoute Gildas Morvan, remonté avec Bertrand Pacé de la 24ème place à Audierne à la deuxième, sur la ligne d’arrivée. Les hommes de Côtes d’Armor réalisent la mauvaise opération du jour qui les relègue à la 6ème place au général provisoire.
Manche 7 – banane 3 : Lorient : Nicolas Lunven- Charles Caudrelier (Bostik) Les voiliers quittent Piriac-Sur-Mer pour Lorient au moteur, sous la direction du bateau comité. Arrivé en début d’après-midi devant la rivière d’Etel, Loïc Ponceau, le directeur de course, décide de lancer un parcours banane pour valider cette septième manche, en remplacement du parcours de ralliement, annulé faute de vent. Dans 5-6 nœuds de vent orienté au 230 puis au 250, Bostik, le leader du classement général « confirme son beau championnat ! » et s’impose devant Groupe Céléos (Ronan Treussart – Anthony Marchand) et Défi Mousquetaires (Thomas Rouxel – Erwan Israel).
Classement général 1. N Lunven – C Caudrelier (Bostik) 33 pts; 2. T Rouxel – E Israel (Defi Mousquetaires) 41 pts; 3. C Pratt – J Beyou (Espoir Credit Agricole) 48 pts; 4. N Troussel – A Le Cléac’h (Financo) 49 pts; 5. A Tripon – D Vittet (Gedimat) 52 pts; 6. V Biarnès – T Le Guillerm (Cotes D’armor) 60 pts; 7. G Morvan – B Pacé (Cercle Vert) 61 pts; 8. C Douguet – T Chabagny (E. Leclerc – Bouygues Telecom) 62 pts; 9. R Treussart – A Marchand (Groupe Celeos) 66 pts; 10. E Drouglazet – J Nicol (Luisina) 79 pts; 11. N Bérenger – E Tabarly (Kone Ascenseurs) 82 pts; 12. T Duprey du Vorsen – F Gabart (Domaine Du Mont D’arbois) 97 pts; 13. B de Broc – J Seeten (Les Mousquetaires) 103 pts; 14. L Wardley – E Péron (Sojasun) 105 pts; 15. F Le Gal – E Le Roux (Lenze) 106 pts; 16. A Loison – J Aubert (All Mer-ineo Suez) 107 pts; 17. G Mahé – S Audigane (Le Comptoir Immobilier) 118 pts; 18. R Toulorge – B James (Bandit Manchot) 122 pts; 19. C Bos – J Le Déroff (Belle Ile En Mer) 124 pts; 20. P Jouany – P Troger (Axa Atout Coeur Pour Aides) 131 pts; 21. P Bougard – P Orlando (Kogane) 136 pts; 22. S Thétiot – L Mermod (Grandeur Nature) 139 pts; 23. A Belloir – P Dombre (Cap 56) 140 pts; 24. Y Livory – D Lemaitre (Defi Transat 1) 147 pts; 25. P O’Rian – J Parkin (City Jet) 165 pts; 26. J Bird – R Parkin (Gfi Group) 167 pts; 27. J Le Meitour – A Godart-Philippe (Construction Dorso) 181 pts; 28. J Monnet – L Duc (Degremont – Suez ”source De Talents”) 184 pts; 29. P Desmaret – B Kersten (Tetraktys) 190 pts; 30. J Le Baut – G Bigot (Port Olonna Arrimer) 191 pts; 31. P Rolland – K Rolland (Defi Transat 2) 209 pts
Denis Hugues, Directeur de la course, avec l’appui d’Eric Mas de Météo Consult, en a fait l’annonce aux coureurs hier, peu après 16 heures, après avoir longuement examiné les derniers fichiers météos. Un front froid aborde le Golfe de Gascogne, générant dans la nuit de lundi à mardi un fort flux d’ouest avec des vents de force 9 dans les grains. Les Minis 6,50 devraient alors progresser face au vent, sur une mer levée. La Direction de course, soucieuse de préserver l’intégrité des coureurs et l’intérêt sportif de la course, a donc jugé raisonnable d’attendre le passage de ce front et de reporter le départ, vraisemblablement à mardi soir ou mercredi matin. Ce point reste à confirmer en fonction de l’évolution des fichiers météos.
Denis Hugues, Directeur de course : "Les observations météo menées avec Eric Mas, notre partenaire de Météo Consult, nos amènent à prendre une décision peu réjouissante au regard des inconvénients pratiques qui en découlent, mais qui nous semble frappée du bon sens. Le départ de la Transat 6,50 Charente-Maritime/Bahia est reporté à une date qu’il convient de préciser, probablement mardi soir ou mercredi matin."
Yves Le Blevec (skipper Actual) : "Il s’agit ici de respecter la logique de flotte. Nous sommes 89 coureurs au départ. Il doit y avoir 89 coureurs à l’arrivée."
Un prologue sous forme de régate entre Fort Boyard et la Rochelle est organisé aujourd’hui afin de permettre aux nombreux spectateurs attendus sur le plan d’eau de profiter de la magie de cette immense flotte de 89 solitaires. L’heure de départ de ce prologue est à 11h00 comme initialement prévu.
Les prévisions pour la journée de dimanche laissaient espérer un vent léger de secteur Est tournant progressivement au Nord puis à l’Ouest. C’est le renforcement de ce vent par l’Ouest à compter de lundi qui justifie le report de la course. Une zone de haute pression s’établit ensuite qui permettra aux coureurs de descendre au portant le long des côtes du Portugal, dans du vent cette fois plutôt faibles.
Déception pour Carolijn Brouwer et son équipe malgré le soutien du public sur place, “Cela ne m’a pas plu aujourd’hui. Perdre n’est jamais agréable, et je déteste perdre. Vendredi dernier, nous avons bien travaillé, hier nous sommes restés prudents et nous croyions que nous étions bien placés, mais aujourd’hui nous avons fait trop d’erreurs.” Légère déception également pour Nick Moloney sur BT, qui doit se contenter d’une troisième place, notamment suite à un faux départ dans la 17ème course, où il s’est vu attribuer zéro points. Nick Moloney: “Nous ignorions que nous avions franchi la ligne trop tôt et avions découvert cela à l’arrivée. C’était dur de voir que cela nous avait coûté notre seconde place au classement.” Du coup avec quatre victoires consécutives Basilica remporte la première édition de la iShares Cup et on retrouve les mêmes équipes sur le podium final qu’à cette épreuve d’Amsterdam :
Classement final de la iShares Cup 1. Basilica 40 pts 2. Holmatro 32 pts 3. BT Better World 30 pts
Bien sûr, c’est à Russell Coutts et son équipage d’Artemis que l’on doit cet exploit, eux qui depuis le début de cette étape hyéroise ont décidé de mener les bouts en train du classement.
Changements de voile et tactique incéssante étaient donc nécessaires aujourd’hui pour tenir le rang et c’est le menu que se sont imposés les leaders, en particulier les inséparables Artemis le vainqueur et son rival direct Caixa Gallicia encore une fois à la lutte jusqu’au dernier moment. Après deux heures de course, à peine plus d’une longueur de bateau les séparait alors que, emportés par leur duel, ils creusaient un impressionnant écart avec le reste de la flotte.
Derrière, les autres TP52 ne sont pas des enfants de coeur pour autant. Les deux derniers bords ont donné lieu à une sérieuse empoignade impliquant quasiment toute la flotte. Au grè des risées, des rotations de vent et des intuitions des tacticiens, les places se sont redistribuées jusqu’à la dernière minute. C’est ainsi qu’une très belle course de Balearia se termine par une frustrante 8ème place, et que Mutua Madrilena, et encore mieux les Russes de Rusal Synergy, se sont retrouvés à remonter presque toute la flotte sur de bonnes options.
Il faut cependant préciser qu’une année de différence entre deux carènes se traduit vite par quelques dixièmes de noeud d’écart en vitesse, et donc quelques minutes à l’échelle d’un parcours côtier. Baleria, qui souffre de ce déficit, pourrait s’en plaindre.
Du côté du classement final du cricuit Breitling Med Cup 2007, si mathèmatiquement les Suédois d’Artemis, son propriétaire Torben Tornqvist à la barre et Coutts à la tactique, peuvent encore céder leur place de leader aux Espagnols de Caixa Gallicia, on ne s’avance pas trop à dire que ce ne sera pas facile. Ils peuvent être sereins. Réponse définitive demain. N’oublions pas que tout reste possible tant que la ligne d’arrivée est encore devant.
L’anticyclone des Açores qui a généré l’été indien de ces derniers jours est malheureusement en train de s’écrouler sur lui-même pour laisser place à un marais barométrique sans beaucoup de vent dans le golfe de Gascogne pour le week-end. Mais une dépression venue du Groenland se décale lentement vers la mer Baltique ces prochains jours et entraîne un vaste front froid qui balaye presque tout l’Atlantique ! Et qui dit front froid, dit bascule de vent à l’Ouest puis au Nord-Ouest, de la pluie, des grains, des rafales et une mer plus mouvementée…
Mais dimanche midi, le beau temps sera au rendez-vous tandis qu’un minimum dépressionnaire se crée sur l’Espagne avec une grosse zone nuageuse sur la Galice. La brise attendue pour le départ de la Transat 6.50 Charente Maritime-Bahia sera donc de secteur Est d’une dizaine de nœuds avec une mer calme et un soleil généreux. La situation météorologique se dégrade cependant au large à partir de lundi midi avec l’arrivée de ce front par le Nord-Ouest. Le petit temps du départ va laisser place à une brise de secteur Ouest 15 nœuds pour la première nuit de course, puis à un flux de Nord-Ouest plus soutenu en milieu de journée lundi (20 nœuds) se renforçant progressivement pour la deuxième nuit de mer 25-30 nœuds avec rafales en tournant au secteur Nord.
Flux de Nord en Espagne
Mais cette situation musclée ne devrait pas durer longtemps car dès mardi au lever du jour, quand la flotte des Minis sera en approche du cap Finisterre, le vent va franchement basculer au Nord voir Nord-Est d’une vingtaine de nœuds et devenir encore plus musclé mercredi au large de l’Espagne : 30 à 35 nœuds de Nord-Nord Est mollissant au fur et à mesure que les bateaux vont atteindre la latitude de Lisbonne. Une bonne glissade jusqu’à Madère puisque l’anticyclone des Açores refait son apparition dès mercredi et génère un flux stable, dit alizé portugais, de secteur Nord jusqu’aux Canaries.
La difficulté de cette première étape va donc être de bien négocier ce passage de front qui va secouer les Minis pendant cinq à six heures, dans la nuit de lundi à mardi, puis de garder du jus pour glisser le long des côtes espagnoles puis portugaises dès mercredi et ce, jusqu’à l’arrivée : près de huit cent milles sous spinnaker ! Cela pourrait réduire la première étape à un redoutable surf de moins de six jours… Une arrivée à Madère dès samedi matin est plus qu’envisageable !
En créant une structure indépendante pour gérer les Séries Éliminatoires des Challengers et l’America’s Cup Match et en développant une stratégie marketing professionnelle, les organisateurs de la 32e America’s Cup ont réussi à créer un excédent net à partager entre tous les concurrents de la 32e édition. Cet excédent de 66,5 millions d’Euros est issu d’un total de 240 millions d’Euros de recettes générés principalement grâce au processus de sélection de la ville d’accueil et au programme de partenariat de quatre ans, mais aussi grâce aux droits TV, au programme de relations publiques et aux concessions et aux marinas du Port America’s Cup.
"C’est un résultat significatif et en reversant aujourd’hui les fonds aux équipes, nous voulons les aider à se préparer pour la 33e édition, tout en assurant la continuité de l’événement", a déclaré Michel Hodara, Président d’ACM.
"L’objectif de la 32e America’s Cup était de créer une formidable opportunité sportive en Europe sur un modèle commercial viable comparable aux autres grands événements sportifs mondiaux", a ajouté Ernesto Bertarelli, président du syndicat d’Alinghi, Defender de la 33e America’s Cup.
Avec plus de 4 milliards de téléspectateurs et 6 millions de visiteurs venus assister à une compétition très disputée, la 32e édition fut sans conteste plus aboutie des Coupes organisées. Ernesto Bertarelli regarde maintenant vers l’avenir : "Notre objectif pour la 33e America’s Cup est de créer une opportunité sportive encore plus grande en 2009 avec une nouvelle classe de bateaux passionnante et de rebondir sur les succès de la 32e édition".
STRATÉGIE ET ÉTAPES DE LA DISTRIBUTION DE L’EXCÉDENT NET :
1. AC Management SA (ACM), organisateur de l’événement, a approché l’America’s Cup de façon stratégique et a créé une seule entité en réunissant l’America’s Cup Match et les Séries Éliminatoires de Challengers, auparavant gérés par deux organisations distinctes. ACM a également créé les Pré-Régates qui se sont courues pendant la campagne de quatre ans.
2. La stratégie marketing de l’événement, centrée sur la valeur de la marque ‘America’s Cup’, a généré un excédent net de 66,5 millions d’Euros sur 240 millions d’Euros de recettes. 90% de cet excédent sera distribué aux équipes participantes.
3. Le montant généré est principalement issu du processus de sélection de la ville d’accueil et du sponsoring qui a offert aux Partenaires de l’événement une présence pendant les quatre ans de la campagne.
4. ACM a également contrôlé les droits TV, les relations publiques, les concessions et les emplacements dans le Port America’s Cup.
5. Le principe de redistribution, comme mentionné dans le 32e Protocol de 2003, est de 10% pour ACM, 45% pour le Defender, 45% pour les autres équipes.
6. Ainsi, le premier challenger (Emirates Team New Zealand) recevra plus de 9 millions d’Euros et la contribution minimum, pour les équipes qui n’ont pas atteint les Demi Finales, reste de plus d’1 million d’Euros.
7. Bien que la date de distribution indiquée dans le Protocol soit mars 2008, ACM a accéléré la fermeture des comptes pour permettre aux équipes de bénéficier immédiatement de ces recettes qui les aideront à préparer la prochaine campagne. La 33e America’s Cup se tiendra à Valencia en 2009.