La belle envolée des 89 Mini…

Mini Transat 6.50 départ La Rochelle sous spi
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Ils sont partis prudemment. Presque tous avec des ris. "Moi, je prends un ris devant et un ris derrière". Avant même le coup de canon libérateur, Isabelle Joschke avait annoncé la couleur. Pour l’avoir disputée il y a deux ans, la Franco-Allemande sait que la route est longue d’ici à Salvador de Bahia : 7.800 kilomètres très exactement.

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L’audace de Lobato et Stipanicev

De ce magnifique départ sous le soleil, on retiendra surtout l’audace du jeune Portugais Fransico Lobato à la barre de son Pogo 2 "Bpi" et du Croate Sime Stipanicev sur son proto "Marina Tribunj". Tous deux ont osé un départ bâbord amûre et ils se sont offerts le luxe de croiser devant la flotte partie tribord. A montrer dans les écoles de voile !

Les malheurs de Mihelin

Reste qu’à la bouée de dégagement, mouillée à l’entrée du chenal du port des Minimes, c’est Adrien Hardy (Brossard) qui a grillé la politesse à ses camarades, suivi de près du Dunkerquois Thomas Ruyant (Faber) et du Brestois Xavier Haize (Fidelia Assistance).
Hélas, peu de temps après le passage de la bouée de dégagement, Andraz Mihelin a été stoppé net dans son élan, victime d’une collision avec un bateau-spectateur.
Dans le choc, la dérive tribord de son proto "Adria Mobil Too" a souffert. Après une longue hésitation et malgré des éraflures sur la partie avant du bateau, le Slovène, candidat à la victoire, a repris sa route.

Le Blévec fait son show

Dans le clapot des pertuis rochelais, les premiers ont ensuite mis le cap sur le phare de Chassiron, à la pointe nord-ouest de l’île d’Oléron. Alors qu’il ne pointait qu’en 10e position à la bouée de dégagement, le Trinitain Yves Le Blévec (Actual) a subitement mis du charbon dans la machine, déposant les autres protos les uns après les autres.
Sous grand spi et grand-voile haute, il a impressionné tout le monde, surfant à plus de 15 nœuds. Derrière lui, Matthieu Cassanas (Ville de Balaruc-les-Bains) et François Duguet (Crédit Agricole Skipper Challenge) tiraient déjà la langue, tandis que Isabelle Joschke, Samuel Manuard et Alex Pella se montraient prudents lors des premières heures de course.

Dans 6 jours à Funchal ?

Partis après une immobilisation de 48 heures, les solitaires ont donc entamé cette 16e édition dans des conditions idéales. Et la suite s’annonce aussi agréable. En effet, au fur et à mesure que la flotte s’enfoncera dans le golfe de gascogne, le vent va mollir progressivement. "Mercredi, ce sera du 2-3 Beaufort toujours portant mais instable. Je pense qu’ils seront au cap Finisterre 48 heures après le départ, donc jeudi midi", selon Denis Hugues, directeur de course.
Ce n’est qu’au cap Finisterre que les minis risquent de retrouver des vents plus soutenus : il sera temps alors de plonger au sud le long des côtes portugaises. Les 1.100 milles de la première étape entre La Rochelle et Funchal (Madère) pourraient ainsi être avalés en 6 jours.

Philippe Eliès