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Du bricolage sur la Barcelona …

Hugo Boss
DR

Après la Nouvelle Zélande, c’est le grand désert Pacifique qui s’ouvre sans aucune terre en vue avant le mythique cap Horn. Un désert toutefois encombré d’objets flottants à l’origine incertaine mais en tous cas pas un growler (morceau de glace fondu d’un iceberg) puisque Paprec-Virbac n’est qu’à 600 milles des côtes néo-zélandaises par 47°40 Sud. Qu’est-ce qui a pu provoquer cette avarie de safran que Damian Foxall a réussi réparer ? Difficile à savoir mais voilà encore un argument de plus pour confirmer qu’avec 10 000 milles restant à parcourir, le duo leader n’est pas encore au bout de ses peines !
« Damian a recouvert de tissus de carbone et d’enduit la blessure sur le safran. L’idée était de créer une protection pour éviter que le carbone soit à l’état brut en contact avec la mer. A grande vitesse, il y avait un risque que le safran se délamine. Le plus dur était d’accéder à la partie basse du safran. Damian était en extension à l’extérieur du bateau avec un harnais. C’était assez acrobatique ! Nous sommes toujours en course. Il faut faire avancer le bateau de façon normale tout en étant prudent pour ne pas casser le bateau. Ce n’est pas parce que l’on va aller moins vite, que l’on ne va rien casser. Au contraire, être sous puissant dans ce type de mer peut être délicat pour le bateau. Sinon, nous essayons de nous reposer et de bien manger même s’il y a toujours quelque chose à faire : une réparation comme hier ou un passage de front avec ses changements de voiles comme cette nuit. » indiquait Jean-Pierre Dick.

Surtout qu’il y a devant les étraves du premier, un sacré piège à déjouer ! Le Pacifique ne mérite pas son nom, surtout en ce moment car sur la trajectoire normale de Jean-Pierre Dick et Damian Foxall se dresse un anticyclone qui va être balayé par une méchante dépression venue des tropiques pour étrenner l’année. Faire du Sud pour remonter au Nord, voilà la problématique inaugurale pour éviter de se faire prendre par cette perturbation qui amènera des vents d’Est, donc contraires, de plus de cinquante nouds au Sud du 50° ! L’autre alternative serait de plonger encore plus Sud mais tellement Sud que les glaces feraient barrage.
Et derrière, les soucis ne sont pas les mêmes : l’équipe technique de Hugo Boss travaille d’arrache-pied pour résoudre les problèmes de safran et pour offrir à Alex Thomson et Andrew Cape un monocoque revisité et opérationnel à 100% d’ici 24 heures. Le projet manager venu de Grande Bretagne explique : « Le plus gros problème concerne les safrans et leurs casques qui ont tendance à s’ouvrir et l’équipe technique travaille dessus depuis hier. Le groupe électrogène est maintenant opérationnel et nous sommes largement dans les temps pour qu’ils soient prêts à repartir avant les 48 heures d’arrêt obligatoires. Nous sommes trois de l’équipe technique avec le soutien de deux constructeurs locaux et de deux maîtres voiliers. Alex est plus décontracté maintenant qu’il sait que tout va bien à bord même s’il est désappointé par cette escale technique. Ces derniers jours, ils ont poussé le bateau très fort mais avec ces problèmes de safran, ils n’avaient plus confiance à 100%. Ils partiront sereins demain. »

Crever la bulle.
Autres lieux, autres temps : au Sud de la Tasmanie, Temenos II et Mutua Madrinela bénéficient encore de conditions favorables pour glisser rapidement vers le détroit de Cook. Mais devant leurs étraves, se dresse un anticyclone qu’ils ne pourront pas éviter : il leur faudra passer au travers et cela ne va pas être simple pour ne pas se retrouver pleine balle en pleine bulle ! Le réveillon s’annonce plus agité par la houle de l’Indien que par le zéphyr d’Eole. Et du côté de Servane Escoffier et Albert Barguès, c’est une bonne dépression qui propulse Educacion sin Fronteras vers la Tasmanie : « Nous avons trente nouds de vent et nous essayons de garder de l’énergie ! Le bateau va bien et nous avons une bonne vitesse. La nuit dernière, nous avons subi des déferlantes en fonçant à plus de 17 nouds de moyenne : avec la pleine lune, c’était magique. Et le jour, ce sont les albatros. De toutes façons, quand il y a une mer comme celle-là, il faut aller vite pour que ça ne devienne pas dangereux. »
Pas de quoi penser aux petits fours dans cette ambiance humide e t froide qui baigne les poursuivants d’un leader bien installé en tête : un Pacifique violent et un Indien placide, voilà un nouveau paradoxe des mers du Sud !

Classement du 28 décembre à 13h00 GMT
1-PAPREC-VIRBAC 2 à 10 650 milles de l’arrivée
2-HUG BOSS à 648 milles du premier
3-TEMENOS II à 1 560 milles du premier
4-MUTUA MADRILENA à 1 985 milles du premier
5-EDUCACION SIN FRONTERAS à 2 992 milles du premier
ADB. VEOLIA ENVIRONNEMENT
ADB. ESTRELLA DAMM
ADB. DELTA DORE
ADB. PRB

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Francis Joyon vers minuit au Cap Horn

Start Idec
DR

"J’ai encore pris une petite "raclée" cette nuit". Et nous qui, pauvres terriens, à l’examen des vitesses élevées, près de 23 noeuds de moyenne toute la nuit, pensions IDEC sorti des griffes de la dépression à grains chevauchées bride abattue depuis quatre jours! Que nenni! Aucun répit pour le marin solitaire. Un fort coup de vent de secteur Nord est venu cette nuit secouer brutalement, avec près de 35 noeuds, un Francis Joyon quelque peu las et meurtri par 11 jours d’océan Pacifique. "Il a fallu de nouveau prendre le troisième ris et envoyer le tourmentin" raconte Francis, "et c’est dans ces moments-là que je prends la mesure de ma fatigue." Et d’ajouter pourtant ; "L’efficacité du marin, c’est d’être à 100/% des capacités du bateau quelles que soient les conditions… je me suis surpris à n’être par moment qu’à 80%…" Visiblement, il y aurait donc "fatigue" du terrien, et fatigue du Joyon…

Car avec le passage du Horn, point de pause ni de récupération. L’arrivée sous le vent de la Cordillère des Andes alors que le vent a pris franchement du Nord, va mobiliser toute la vigilance et toute l’attention du solitaire. La mer, entre houle du Nord et houle de l’Ouest s’est faite chaotique et Francis, d’ordinaire si plein de compassion pour Dame nature, ne voyait aujourd’hui que peu de matière à émerveillement ; "Ce n’est pas très beau dehors ; la mer est confuse, le plafond est bas et gris…" En route directe vers l’île des Etats, Francis espère entrevoir avec le dernier jour ce soir la masse sombre du Cap Horn, ou tout au moins son fameux phare. En attendant, seul compte le pouls du bateau. "Je dois réduire un peu la vitesse car travers au vent, IDEC monte vite la patte…".

Le Pacifique et sa "force phénoménal" ne sera plus demain qu’un souvenir. L’Atlantique Sud est là, qui attend Francis avec des vents contraires. "Le début de la remontée ne sera pas très rapide" annonce Joyon. L’occasion alors, ne serait ce qu’un instant, pour notre étonnant voyageur de récupérer un peu, remettre de l’ordre dans cette "cours des Miracles" selon ses propres termes qu’est devenu IDEC après la tempête, avant de reprendre l’infernal rythme de la course aux records.

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Wild Oats en route vers une troisième victoire

Wild Oats XI
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Avec 19 milles d’avance sur City Index Leopard 3 et 32 milles sur Skandia, Wild Oats XI semble en mesure de l’emporter à Hobart. Actuellement, le super maxi navigue à 13 nœuds et se trouve à 186 milles de l’arrivée. Malheureusement, les conditions sur la fin de la course ne permettront pas de regagner le temps perdu en milieu de parcours et les chances d’un nouveau record s’évaporent bel et bien. Bob Oatley, propriétaire de Wild Oats XI, pourra peut-être se satisfaire de cette victoire en temps réel mais également de la victoire en temps compensé qui se profile à l’horizon pour les hommes du bord. Après un triplé historique en 2005 avec le record de l’épreuve, les victoires en temps réel et en temps compensé puis une victoire en 2006, Mark Richards, skipper du maxi australien, pourrait bien offrir à son propriétaire un doublé cette année et un troisième victoire consécutive. Mais la route est encore longue vers Hobart et les conditions, très variables sur le parcours, peuvent à tout moment décider le contraire. D’après les spécialistes, le temps de course de Wild Oats XI devrait être supérieur de 2 à 5 heures par rapport à son temps de référence de 1 jour 18 heures et 40 minutes en 2005.

Le gros de la flotte entame désormais la traversée du Détroit de Bass dans un vent léger et très oscillant en direction.
Seul accident à déplorer cette nuit, un problème technique sur le TP52 Cougar, contraint de se retirer de la course et qui porte désormais le nombre d’abandons à 3. 79 sont toujours en course et les premiers voiliers sont attendus à Hobart dans la nuit de jeudi à vendredi pour nous.

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Sainte “Ellen” barre la route de Thomas Coville

sodebo
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Le choix fut cornélien pour Thomas et son équipe météo. Couper à travers l’anticyclone, c’était prendre le risque de rester immobilisé dans son centre pendant plusieurs jours. Et passer dans son Est impliquait de tirer des bords au large de l’Afrique. Sodeb’O longe donc le Brésil en direction de Rio, à plus de 20 nœuds de moyenne. L’objectif est de garder une bonne vitesse, grâce à des vents portants en bordure de l’anticyclone, jusqu’à attraper des vents d’Est, à priori au niveau du 36e degré Sud. Thomas vise une dépression qui progresse actuellement dans le Pacifique, en arrière du trimaran Idec de Francis Joyon (lui-même pointé à moins de 1000 milles du Cap Horn). La stratégie est complexe pour le skipper de Sodeb’O qui doit toucher cette dépression en évitant de descendre trop au Sud où les glaces remontent très haut dans cette région.
 
Explications de Thomas Coville : « Sainte Hélène est l’anticyclone qui protège le record d’Ellen MacArthur. C’est surtout un système qui gère tout l’Atlantique Sud. Aujourd’hui, il s’est installé totalement en travers, de l’Amérique à l’Afrique, et m’empêche de passer. Cela m’oblige à longer les côtes brésiliennes et à faire beaucoup plus de route. En distance cela va représenter de 700 à 800 milles, soit presque deux jours. Depuis le début, je sais qu’une partie de mon avenir est un hasard et que je dois être capable de l’accepter avec humilité. »

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Paprec-Virbac poursuit sa course désormais seul en tête

Paprec virbac
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La navigation, c’est comme la cuisine : il y a des recettes, des ustensiles, des ingrédients, une préparation. mais au final, c’est le « coup de patte » du chef cuistot qui fait qu’un plat est magique, délicieux, réussi, original, appétissant ! Et dans le détroit de Cook, l’explorateur britannique qui découvrit la Nouvelle-Zélande en 1770, le menu était plutôt épicé pour le monocoque leader qui s’est retrouvé « étranglé » dans cet entonnoir par un Eole peu coopératif. Une brise portante musclée qui devient contraire et violente, des îles, du courant, des vents catabatiques : de quoi attraper une indigestion et creuser des sillons pas seulement sur l’océan mais surtout sur les visages.
« Nous avons été chanceux dans le détroit de Cook, car ce n’est pas un endroit facile : le vent passait de 25-30 nouds au portant à 35 nouds au près ! C’était fatiguant, humide et il fallait en plus parer les îles et les côtes. Nous sommes contents d’en être sortis. Maintenant, avec l’arrêt au stand de Hugo Boss, il va falloir gérer différemment la course : entre vitesse et sécurité car il reste tout de même 11 000 milles ! Tout peut encore arriver. » indiquait Damian Foxall ce jeudi matin alors que sa situation était nettement plus confortable à plus de 200 milles de la Nouvelle Zélande.

Gérer la suite
Puisque Alex Thomson et Andrew Cape sont en escale technique à Wellington depuis ce jeudi à 4h00 (heure française), Jean-Pierre Dick et Damian Foxall savent désormais qu’ils ont moins de pression puisque le règlement de la Barcelona World Race précise que dès qu’une équipe technique monte à bord, l’arrêt minimum est de 48 heures. Or, si deux jours de travaux seront suffisants pour fiabiliser Hugo Boss et ses safrans, ce laps de temps est du bonus pour le monocoque leader qui bénéficie en sus, d’excellentes conditions de navigation depuis qu’il est entré « en Pacifique ». Avec au minimum 350 milles quotidiens ces deux prochains jours, Paprec-Virbac devrait accumuler une avance de plus de 900 milles lorsque son dauphin reprendra la mer. Est-ce pour autant important comme marge de manouvre ? Oui et non ! Oui, si les conditions météo pour parer le cap Horn ne sont pas trop rudes (et là, rien d’évident pour la semaine à venir : cf. Francis Joyon !) ; non, car il est impossible de préjuger de la remontée de l’Atlantique (cf. Jean Le Cam vs Vincent Riou lors du Vendée Globe 2004 !). Harassés par un mois et demi de course, le duo leader sait qu’il doit d’abord reprendre des forces et gérer le matériel face à un poursuivant qui sera extrêmement motivé et reposé en disposant d’un bateau entièrement vérifié et fiabilisé.

Cinq jours avant la terre
Pour Temenos II comme pour Veolia Environnement, la prochaine terre est à cinq jours de mer. Dominique Wavre et Michèle Paret sont sortis d’un coup de vent et bénéficient d’une accalmie provisoire jusqu’à la nuit prochaine car ensuite, c’est un courant d’air vent de travers musclé qui va les propulser en plein dans un anticyclone ! «  Nous en avons encore pour une dizaine d’heures dans un vent qui a faibli et nous avançons entre 9 et 10 nouds sur la route. Mais après, cela va forcir et nous serons au reaching, ce qui nous imposera de ne pas trop solliciter le bateau car si les problèmes de quille semblent se stabiliser, nous ne voulons pas aggraver les choses avant d’arriver à Wellington. Il est difficile de dire quand nous atterrirons sur la Nouvelle Zélande parce qu’ensuite, il y a des hautes pressions qui vont nous ralentir et dans un anticyclone, on ne sait jamais à quelle sauce on va être mangé ! Probablement le 1er janvier ou le lendemain. »

Et pour Roland Jourdain et Jean-Luc Nélias, c’est par tranche de cent milles que s’égrainent les jours. Or à 500 milles de Fremantle sur la côte Ouest de l’Australie, Veolia Environnement n’est pas sûr de passer le réveillon de fin d’année au port ! « Il fait toujours froid ici et nous avons eu du mal à garder notre route pendant le passage d’une dépression avec seulement notre trinquette pour faire du près ! Maintenant, le soleil est revenu, nous marchons à cinq nouds mais on se fait secouer p arce que l’océan Indien est encore agité. »

Le petit doigt de Servane
Enfin du côté de Educacion sin Fronteras, Albert Barguès et Servane Escoffier ont dû obliquer au Nord-Est pour assurer leur passage de la porte « australienne » : dans le Sud du cap Leeuwin, le couple navigue dans de bonnes conditions météo mais le vent va repasser vendredi au secteur Sud-Ouest en forcissant, soit de la mer formée et du froid antarctique. La navigatrice indiquait aussi qu’elle s’était blessée, mais sans gravité : « Mes mains sont dans un sale état et je pense que je me suis fêlée le petit doigt, mais rien de grave. Ces jours derniers ont été rudes et on s’est fait bien secouer avec plus de 30-35 nouds au portant, mais on avait la bonne vitesse avec entre 15-18 nouds au compteur, sous un ris et foc solent. Le bateau est en bon état et nous aussi finalement puisque nous pouvons faire de l’Est dans une brise qui a molli. »

Classement du 27 décembre à 14h00 GMT
1-PAPREC-VIRBAC 2 à 11 022,7 milles de l’arrivée
2-HUG BOSS à 275,4 milles du premier
3-TEMENOS II à 1 539,2 milles du premier
4-MUTUA MADRILENA à 1 918,2 milles du premier
5-EDUCACION SIN FRONTERAS à 2 950,2 milles du premier
ADB. VEOLIA ENVIRONNEMENT
ADB. ESTRELLA DAMM
ADB. DELTA DORE
ADB. PRB

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Wild Oats XI remporte le premier duel face à Leopard 3

wild Oats XI
DR

Les conditions étaient idéales mercredi midi en baie de Sydney pour offrir l’un des spectacles les plus attendus de l’année pour de nombreux marins. Saupoudré de milliers de bateaux spectateurs et de centaines de milliers de badauds massés sur les rives (300 000 spectateurs selon les estimations), le plan d’eau a très vite été le royaume de Wild Oats XI. Le maxi australien a rapidement pris le commandement de la course en franchissant les deux premiers points de passage en tête. Après 2,5 milles de course, Wild Oats XI disposait de 40 secondes d’avance sur Leopard 3 et de 50 secondes sur Skandia. Une avance psychologique importante avant d’entamer un long bord de portant, plein sud, en direction d’Hobart.

En quatrième position, Rosebud le nouveau STP65 qui tentera de décrocher une victoire en temps compensé devra être prudent et audacieux dans ses choix tactiques afin de ne pas laisser Yendys lui voler la vedette.

Le deuxième départ, celui des plus petits voiliers, a été marqué par 12 rappels individuels. Deux de ces monocoques ont perdu beaucoup de temps, ne réalisant que très tard qu’ils faisaient partie de ces rappels.

Après 6 heures de course, Wild Oats XI profitait du renforcement du vent pour accélérer à 20,5 nouds et accroître son avance qui se porte désormais à 6 milles. En seconde position, Leopard 3 tente de s’accrocher afin de ne pas se laisser distancer mais demeure sous la menace de Skandia à 0,1 milles derrière. A 20 milles du leader, Rosebud, plane à 18,4 nouds et dispose de 2 milles d’avance sur Ichi Ban et de 10 sur Yendys.

Si la mise en jambe est souvent difficile, il est très important de rester très concentré lors des premières heures car souvent des tactiques bien menées, à ce moment de la course, peuvent faire la différence à l’arrivée.

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Hugo Boss s’arrête à Wellington

hugo boss
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« Nous allons nous arrêter à Wellington, nous avons des problèmes techniques sur nos safrans. » La nouvelle est tombée ce matin. A la vacation du jour, Alex Thomson, skipper d’Hugo Boss, confirmait la nouvelle : « nous ne pouvons envisager de repartir dans le grand Sud avec un bateau qui ne serait pas fiable à 100%. »

« La fiabilisation du bateau passe avant tout »
Ce n’est jamais facile de décider de s’arrêter. Alex Thomson et Andrew Cape, second à 130 milles des leaders ont mûrement réfléchi avant de prendre leur décision. « La fiabilisation du bateau passe avant tout. De toute façon, nous comptons bien préserver notre seconde place malgré cet arrêt », a précisé le skipper d’Hugo Boss.
Le règlement prévoit un arrêt minimum de 48 heures. Deux jours et deux nuits que les deux marins comptent exploiter à 100% pour régler leur ennuis de safrans ainsi que d’autre petits problèmes qui entravent le potentiel de leur bateau.
Sylvie Viant, directrice de course de la Barcelona World Race, confirme le caractère vital de cet arrêt technique : « les réparations qu’ils doivent faire sont nécessaires pour assurer la dernière partie du parcours. Cela fait partie du jeu de cette grande course autour du monde en double où les escales sont autorisées si elles n’ont pas été prévues avant le départ.»

Soulagement devant.
Pendant ce temps, Paprec Virbac 2 est sur le point de franchir le détroit de Cook. Pour le tandem Dick/Foxall, l’arrêt au stand de leur dauphin va sans aucun doute leur ôter un peu de pression. En effet, 48 heures d’arrêt représentent environ 720 milles parcourus pour le leader. Ainsi, dans trois jours, Hugo Boss devrait accuser quelques 850 milles de retard sur Paprec Virbac 2.
La compétition devrait cependant vite reprendre ses droits, comme le précise Sylvie Viant : « L’équipage de Paprec Virbac 2 va pouvoir souffler un peu mais il ne va sûrement pas s’endormir sur ses lauriers ! Tant que la ligne d’arrivée n’est pas franchie, les milles d’avances ne sont jamais acquis définitivement. Hugo Boss est un bateau rapide et les gars sont supers motivés ! S’ils peuvent tout réparer et que le bateau est de nouveau compétitif, ils vont pousser leur machine à fond comme ils l’ont fait depuis Fernando do Noronha (archipel brésilien situé au large de Fortalezza, et porte de passage de la course)! »

Regain d’intérêt derrière
Le « pit stop » d’Alex Thomson et Andrew Cape va également remettre du piment dans la course de Temenos II et de Mutua Madrilena, respectivement 3e et 4e à 1500 et 1900 milles des leaders.
Ces deux duos suivent toujours une route Est dans le Sud de l’Australie avant de pouvoir obliquer vers le Nord et le détroit de Cook. Le vent devrait en revanche faiblir assez rapidement pour eux.

Gros temps toujours pour Educacion sin Fronteras
Pour Educacion Sin Fronteras, la brise est toujours bien au rendez-vous. Servane Escoffier et Albert Barguès attendent 30 à 35 nouds établis avec des rafales atteignant 45 à 55 nouds et des creux pouvant atteindre 9 mètres.
Le duo franco-catalan connait des conditions musclées depuis plus d’une semaine déjà, et ce n’est pas fini. mais cela n’entamme en rien le moral de l’équipage : « le temps est très gris, on a 30 à 35 nouds de vent depuis plus de 24h, ça va vite, le bateau va bien. et on a passé un très bon Noël ! », résumait Servane à la vacation du jour.

Classement du 26 décembre à 10h00 GMT
1. PAPREC-VIRBAC 2  à 11 317 milles de l’arrivée
2. HUGO BOSS à 130 milles du premier
3. TEMENOS II à 1 551 milles du premier
4. MUTUA MADRILENA à 1 957 milles du premier
5. EDUCACION SIN FRONTERAS à 3 047 milles du premier
ABD. VEOLIA ENVIRONNEMENT
ABD. ESTRELLA DAMM
ABD. DELTA DORE
ABD. PRB

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Bostik en escale une semaine au Portugal

Bostik
DR

"Les deux premiers jours ont été vraiment super, avec des journées de 400 milles parcourus en 24h00 et des pointes à plus de vingt nœuds. Le Bostik est vraiment sympa", déclarait Charles Caudrelier dans un reportage vidéo réalisé à bord de Bostik qui sera diffusé mercredi 26 décembre sur Eurosport. "Liz Wardley a atteint les plus grandes vitesses et elle détient le record ! Ensuite nous avons vécu quelque chose d’incroyable. Le hauban sous le vent s’est rompu". C’est l’un des deux gros câbles qui relient le haut du mât à la coque. Celui sous le vent est celui qui est situé sous la voile, à l’opposé de celui qui est en traction et qui subit les plus gros efforts pour maintenir le mât. "Si nous n’avions pas été très vigilants, nous aurions pu virer de bord et le mât se serait écroulé, car il n’était plus du tout retenu. Nous avons mis du temps à comprendre ce qui s’était passé. En définitive, les frottements répétés de la grand-voile sur le hauban au vent arrière ont détruit les protections des fibres de PBO qui constituent ce câble. Sans protection, l’âme du hauban a cédé".

"Cette erreur de conception de notre fabricant aurait pu être lourde de conséquences", déclare Yvan Griboval, Président de SailingOne et initiateur du monotype Veolia Oceans®. "Heureusement que l’équipage de Bostik est attentif et qu’il prend cette campagne de tests très au sérieux, car, sinon, le Tour du monde de Reconnaissance de la SolOcéane s’arrêtait dans le Golfe de Gascogne. La section et la résistance du hauban ne sont pas remises en cause. Lors de la conception de ce gréement, nous avons d’ailleurs augmenté la capacité des haubans à subir une charge supérieure à celle qui avait été calculée initialement, en concertation avec Beat Wildberger (Alucarbon), le fabricant du mât. Rien n’est à remettre en cause à ce sujet".

"Notre fournisseur a été très réactif", ajoute Yvan Griboval. "Un nouveau jeu de haubans, avec des gaines renforcées pour s’adapter aux contraintes rencontrées sur le monotype Veolia Oceans®, vient d’être réalisé en urgence aux Etats-Unis. Il sera acheminé en France en début de semaine, puis équipé des pièces de terminaison de tête de mât et de coque vendredi 28 décembre. Bostik pourra donc reprendre sa route vers Wellington durant le week-end du 30 décembre".

Cette escale au Portugal va permettre à l’équipe technique de SailingOne, dirigée par Jean-Baptiste Daramy, de réaliser quelques travaux complémentaires pour réparer ou modifier des désordres constatés au cours de cette première semaine de navigation au large. C’est le renouvellement des adhésifs de décoration de coque qui se sont décollés ; le resserrage des fixations basses de gouvernail à la coque ; le remplacement du pantalon de ciré de Liz Wardley qui fuit ; la purge d’une bulle d’air dans le circuit hydraulique d’inclinaison de la quille ; le remplacement du tangon – bout dehors brisé dans un départ au lof (sortie de route sous spi), etc.…. Les quatre marins de Bostik en profiteront aussi pour s’échapper 48h00, histoire de passer Noël en famille sur la terre ferme.

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50 noeuds de vent : Joyon frôle le chavirage en plein Pacifique

Idec
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Avec un ton étonnamment serein, Francis Joyon est revenu sur ses dernières 24 heures de course, les plus dures de son propre aveu depuis le départ de Brest voici un peu plus de 33 jours.  "Je ronchonne un peu après les grains mais tant que le bateau avance, je suis satisfait, poursuit le skipper du trimaran géant.

Toujours en alerte…
L’alerte n’est pas encore totalement passée. IDEC va dès demain retrouver un épisode à grains, avant d’entrer enfin dans la partie la plus clémente de la dépression et d’envisager, samedi matin peut-être, un atterrissage sous le fameux rocher du cap Horn… La grosse (960 hpa) dépression qui a enflé sur la route du trimaran géant IDEC n’aura donc laissé d’autre choix à Francis Joyon qu’un affrontement direct au plus fort du vent de Sud Ouest. Victime relative de ce combat de géant, la performance chiffrée ; IDEC a dû naviguer un cran en deçà de ses possibilités face à une mer démontée. Les 500 milles journaliers se sont réduits à 450, grâce à la réactivité permanente aux réglages d’un Francis Joyon dont on se demande quand il trouve depuis 33 jours le temps de se reposer. Ballasté à fond, IDEC a en effet réduit régulièrement la voilure pour ne plus à deux reprises, progresser que sous tourmentin seul, et ce pendant 8 heures. "Je me suis rendu compte qu’il ne servait à rien de toiler le bateau dans le très gros temps" explique Francis. "Dans les grains à 45 noeuds, le bateau filait ses 20 noeuds avec la grand voile totalement affalée".

La cabane sur le chien…
A peine sorti des affres du champs d’iceberg, Francis aura aussi connu la frayeur de la sortie de route ; "Les déferlantes malmenaient le bateau et j’ai bien failli mette la cabane sur le chien…" En d’autres termes, chavirer. La fatigue commence aussi à prélever son écot. Joyon n’en fait pas mystère. "Renvoyer cette immense grand voile après l’avoir totalement affalée est un énorme boulot et c’est là que je me rends compte de la fatigue "explique t’il. "Je ne suis qu’à 80% de ce que je pourrai faire!" Désarmant! Et de repousser à des jours plus ensoleillés les travaux du bord, au premier rang desquels le changement des billes du chariot de grand voile. "Le bateau est en bon état car je répare au fur et à mesure les petites avaries…"

Samedi au Cap Horn ?
A 1 100 milles du cap Horn, Francis Joyon trouve malgré les heures difficiles le loisir d’apprécier la magie des contrées inhospitalières traversées. Un coin de ciel bleu, une lumière plus vive entre les grains, une houle qui s’apaise et Francis reprend son rêve éveillé, sa  inextinguible quête aux Merveilles…

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Sydney – Hobart 2007 : Ralentissement en tête de la course …

Wild Oats
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Alors que les leaders naviguent dans un flux de sud ouest de 10 noeuds, le gros de la flotte bénéficie encore des effets du vent de nord est qui les poussent vers le détroit de Bass mais également vers une zone de convergence plus faible. Dans les prochaines heures, le vent devrait se renforcer pour la tête de la course qui aura atteint la mi-parcours. Wild Oats, calé sur une route directe contrairement à Leopard 3 et Skandia, est idéalement placé et peut ainsi les contrôler à sa guise. Plus en arrière, Ichi Ban et Rosebud se livrent à un magnifique duel. Ce dernier tourne pour le moment à l’avantage d’Ichi Ban de Matt Allen, Commodore du Crusing Yacht Club of Australia (CYCA), qui dispose d’une avance de 4 milles sur les américains de Rosebud.
 
Au classement général en temps compensé, les leaders se succèdent et plusieurs voiliers ont ainsi, le temps d’un instant, occupé la place tant convoitée de leader pour l’obtention de la Tattersall’s Cup. A 19h50, heure française, Morna, un Cavalier 35 devenait leader provisoire.
 
Demain matin et après plus de 24 heures de course, les voiliers de tête devraient être en approche de la pointe nord ouest de la Tasmanie. Les positions seront beaucoup plus claires et les pronostics sur le vainqueur éventuel plus précis.

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