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Sodeb’o, un demi-jour de retard à l’équateur

Sodebo
DR

Dans les heures qui viennent, Sodeb’O va toucher les alizés de sud-est. Les grains se raréfient même si au moment où il parlait hier, un nuage noir et peu rassurant montait rapidement vers lui. Ce genre de nuage typique du Pot au Noir amène des rafales de vents violents. Ils obligent les marins solitaires à rester sur le qui-vive sous peine de chavirer. Au petit matin, Thomas s’est d’ailleurs fait une belle frayeur. Assoupi après une nuit passée à manœuvrer, il a été réveillé par une pluie violente et n’a eu que le temps de choquer en grand quand il a pris conscience que le bateau était très haut sur une coque.
La partie d’échec météorologique va se compliquer avec le contournement nécessaire de l’anticyclone de Saint Hélène qui lui barre la route au milieu de l’Atlantique sud et qui l’empêche aujourd’hui de profiter de la route la plus courte pour rejoindre les 40èmes rugissants et les grands vents portant d’ouest.

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Top départ mercredi de la Sydney-Hobart 2007

Sydney Hobart 06
DR

Si les monocoques sont l’un des éléments clés pour une victoire, la météorologie demeure le nerf de la guerre pour les navigateurs. Au grand jeu des pronostics, les australiens avaient d’abord pensé à un temps extraordinaire, idéal pour un nouveau record, mais les caprices du temps ont bouleversé la donne.
Après un départ assez rapide dans un flux de nord est à nord ouest forcissant progressivement de 5 à 30 nœuds mercredi, les maxis auront l’occasion d’allonger la foulée dans les premières heures de course. « Wild Oats XI et Leopard seront très certainement en avance sur le record mercredi soir » analysait Roger Badham météorologiste et routeur de nombreux voiliers y compris de ces derniers.
 
Malheureusement, les conditions devraient opérer un 360° dès jeudi pour offrir aux 82 engagés un vent de secteur sud-ouest, sud, sud-est, nord-est puis nord mais n’excédant pas les 15 nœuds. «  Je ne vois pas les maxis en avance sur le temps de référence après le passage de ce système. Ils seront très certainement proches du record mais pas assez rapides pour le battre. » Toujours selon Badham, les premières arrivées devraient avoir lieu vendredi 28 au matin. Les 40 derniers milles seront difficiles à négocier pour les premiers avec des vents très légers. En revanche et à contrario, le gros de la flotte descendra sur Hobart avec des vents de nord assez forts. Cette configuration permettra à la catégorie des 40 à 65 pieds d’accélérer la cadence et de se disputer la victoire en temps compensé.
Après le briefing météo, Mark Richards donnait son point de vue sur le record : « C’est pour cela que nous appelons un record, un record. Il est souvent insaisissable et très difficile à battre. Jeudi devrait être une journée lente et pour un nouveau temps de référence, nous ne pouvons pas rester trop longtemps encalminé. La course va être un vrai chalenge pour les tacticiens. »
 
Le cas de Leopard sera difficile sur l’ensemble du parcours. Avec un début de course assez venté, Leopard devrait réussir à prendre la tête mais les calmes seront très certainement fatals à ce monocoque lourd et puissant. Mike Slade, skipper et propriétaire, avoue bien malheureusement que Wild Oats XI ou Skandia sera le vainqueur en temps réel. « Nous avons besoin de 12 nœuds de vent minimum pour permettre au bateau de se caler au surf »
 
Selon les spécialistes, Rosebud devrait être le grand vainqueur en temps compensé de cette édition 2007 de la Rolex Sydney Hobart. Yendys demeure également un redoutable adversaire qui pourrait causer beaucoup de soucis à ses adversaires mais seule la météo sera décisionnaire dans l’attribution des prix et pourrait bien réserver des surprises.

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A l’approche du détroit de Cook

Jean-Pierre Dick qualifié
DR

"C’est plein d’émotion, ce passage", confiait le skipper de Paprec-Virbac 2, "car le bateau a été construit en Nouvelle-Zélande, c’est un endroit que je connais bien car j’y ai passé quatre mois (…) Le bateau a maintenant l’équivalent d’un tour du monde, et revenir là où il a pris forme, en première place qui plus est, ça compte." Le fameux détroit qui sépare les deux îles de la Nouvelle-Zélande est désormais au coeur des préoccupations, et pas seulement pour les deux leaders car Javier Sanso, à bord de Mutua Madrileña, a lui aussi évoqué l’importance de ce passage : "C’est significatif psychologiquement, car après cela, il ne nous restera plus que 10 000 milles à couvrir pour rentrer à la maison. C’est comme de parvenir au sommet de la montagne, et de voir la vallée vers laquelle on doit descendre (…) Bien sûr, il reste le cap Horn sur la route, et son importance est énorme, mais c’est encore un peu tôt pour y penser."

Toujours véloces, Sanso et Rivero ont réduit l’écart les séparant de Temenos II et ne se trouvent plus qu’à 300 milles, tandis que Dominique Wavre et Michèle Paret doivent bien sûr se résigner au fait que les jours de leur troisième position sont comptés. Leur escale technique à Wellington permettra à Mutua Madrileña de grimper d’une place, mais pour l’heure le tandem franco-suisse reste plus que jamais concentré sur la marche d’un monocoque qui, s’il est "diminué", n’en affiche pas moins des vitesses plus qu’honorables. Lors de la visio conférence du jour, Dominique Wavre faisait état d’un vent en train de forcir et nous annonçait "Après l’appel, je monte sur le pont pour prendre un ris." Les conditions sont musclées pour Educacion Sin Fronteras également, et Servane Escoffier relatait pour sa part "Le bateau avance à 20 noeuds, on fait de longs surfs dans une mer vraiment impressionnante" – les 50èmes hurlants dans toute leur splendeur, même si le soleil a disparu pour faire place aujourd’hui à un tableau à forte dominante grise… "C’est l’été ici, mais c’est une drôle de conception de l’été", plaisantait la jeune navigatrice malouine.

Enfin, les deux joyeux compères à bord de Veolia Environnement s’apprêtent à avoir encore 24 heures difficiles – vent absent ou contraire – avant de "débouler à fond", soit environ 7 à 8 noeuds, vers l’Australie. Bilou et Jean-Luc sont à 650 milles du Cap Leeuwin et 800 milles de Perth.

Les skippers dans le texte
Roland Jourdain, Veolia Environnement
"Il est vraiment sympa, ce club de vacances, on reviendra, mais la prochaine fois on prendra l’option ‘Tour Complet’ (…)"

Alex Thomson, Hugo Boss
"Cette nuit nous avons eu beaucoup de vent et de gros nuages (…) Quant à Noël, nous avons fêté ça avec une grosse bouteille de champagne pour accompagner nos plats lyophilisés, et nous avons aussi ajouté quelques légumes et un peu de Johnny Walker pour finir."

Le classement du 25/12/2007 à 12h00 GMT
1 PAPREC-VIRBAC 2 à 11554 milles de l’arrivée
2 HUGO BOSS à 204 milles du leader
3 TEMENOS 2 à 1630 milles
4 MUTUA MADRILENA à 1961 milles
5 EDUCACION SIN FRONTERAS à 3131 milles
ABD ESTRELLA DAMM
ABD DELTA DORE
ABD PRB
ABD Veolia Environnement

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Francis Joyon au milieu des Icebergs

Start Idec
DR

Loin de toute terre hospitalière, au coeur du Pacifique Sud, aux prises avec une dépression la plus creuse rencontrée depuis son départ voici un mois de Brest, (975 hpa!!) et la menace avérée des icebergs, Noël est décidément une période difficile à vivre dans ces latitudes : "ll y a 4 ans (2003), j’avais déjà bien "dégusté" pour Noël, et Ellen aussi à en croire ses notes que je feuillette… Noël tout blanc ; Icebergs et déferlantes blanches. Pas de lumière mais tout est blanc. C’est étonnant de penser que ces icebergs constituent un morceau de l’antarctique, on imagine les ours blancs encore dessus… C’est à la fois impressionnant et très beau!". En bordure Nord Ouest du centre dépressionnaire, le marin solitaire sacrifie tout à la bonne marche de son trimaran géant, sans ménager sa peine en multipliant les prises de ris. L’oeil rivé au baromètre, il doit aussi caler avec précision sa trajectoire sur le fort flux de Sud Ouest qui enfle vers le cap Horn. Deux ris, puis trois ris trinquette. "J’ai dû hier freiner très fort le bateau dans les déferlantes" explique Francis " J’ai encore 32 noeuds et il va forcir jusqu’au bord de la dépression, 40-45 noeuds… Le multi aime le medium… dès que la mer déferle, le bateau se met en crabe et ce n’est pas terrible pour la vitesse… la mer était très grosse  cette nuit. J’ai fait un départ au surf sur la crête d’une vague, avec plantage à la clé…"

Prévenir les concurrents de la Barcelona…
Marin jusqu’au bout des ongles, Joyon, la stupéfaction et disons le, l’émerveillement passé, s’est empressé de relever la position des icebergs croisés cette nuit à cette latitude si inattendue. Et ses pensées d’aller naturellement vers d’autres marins appelés à traverser ce champs de mines : "On considère traditionnellement que le danger est absent au delà de 55 N, mais cette année, les glaces dérivent un peu plus haut. J’ai relevé leurs positions pour les communiquer aux concurrents de la Barcelona World Race…" Et d’expliquer… "J’ai eu bien de la misère dans les 56èmes avec les icebergs et sans visibilité. Je suis remonté de quelques degrés et c’est alors que j’en ai vu 4 ici. Le radar m’a alerté après une nuit galère dans du vent fort, 3 ris trinquette… J’étais à 4 milles de l’iceberg… dans les grains et la pluie je ne vois pas grand chose et le radar fait bien son boulot… Je zigzague entre eux, je m’écarte d’ eux et j’observe l’eau à la recherche de growlers… Le dernier était plus loin, 6-7 milles. Il faisait une tache énorme sur l’écran radar… Je pense qu’il mesurait bien 300 à 400 mètres de long…"

Affronter le pire en attendant le meilleur
Alors qu’il continue d’aligner des journées à près de 500 milles, et que son avance virtuelle sur Ellen MacArthur tutoie les 3 000 milles, Francis Joyon dévore avec calme et application son "pain noir de Noël". Le menu s’annonce copieux, avec dans l’ordre de passage des plats, stratégie et positionnement vis à vis de la dépression, vents soufflant en tempêtes et déferlantes, le tout sous la menace des icebergs. "Je commence à être fatigué" lâche simplement Francis. "Je suis dans la tempête. 975 hpa devant moi. On n’en voit pas beaucoup de si creuses en Bretagne. Cela ne fait que commencer. Je vais "tangenter" cette « dépression » au plus près du centre par le nord. Il n’y a pas d’autres solutions; Je dois y passer. .." Et  de conclure, désarmant de laconisme : " Il faut que je me repose un peu maintenant et ce sera parfait…."

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44ème jour de course …

Paprec virbac
DR

192 milles d’avance lors du pointage de 10h00 GMT, 222 milles à midi : ces dernières 24 heures ont été bonnes pour le tandem Dick-Foxall qui hier ne se trouvait qu’à 100 milles de l’étrave du plan Finot-Conq battant pavillon britannique. Comme nous l’a confirmé Damian Foxall, les efforts n’ont pas été ménagés et à bord de Paprec-Virbac 2 on a conscience de la pression imposée par Thomson et Cape ! "Cela va être une course serrée jusqu’au bout", prédisait le jovial Irlandais, laissant entendre par ailleurs que le passage du Détroit de Cook pourrait bien leur être favorable. "Nous allons en profiter pour faire une vérification générale, monter en tête de mât pour inspecter l’état des drisses, ce que nous n’avons pas fait depuis Barcelone."

A bord de Temenos II, Michèle Paret avait du mal à attendre l’heure des paquets, et laissait transparaitre son enthousiasme. "Je n’y touche pas pour l’instant, j’ai promis et il paraît que cela porte malheur d’ouvrir les cadeaux à l’avance" – et qui a dit que les marins étaient superstitieux ? Avec 400 milles d’avance sur Mutua Madrileña, le tandem franco-suisse retrouve des vitesses dignes de sa monture, et même si l’heure est à la prudence, dans 20 noeuds de vent le monocoque progresse droit vers la porte du détroit de Cook. Tout comme son poursuivant, qui a parcouru 399 milles lors des dernières 24 heures : seul Paprec-Virbac 2 affiche un meilleur score avec seulement 4 milles de plus. Autant dire que tout va pour le mieux du côté du duo espagnol, qui s’attend bien sûr à profiter de l’escale technique de Temenos II pour s’emparer de la troisième place.

A bord d’Educacion Sin Fronteras, l’ambiance était aujourd’hui à la fête… Car en effet, le soleil est de la partie depuis 2 jours, ce qui permet à l’équipage de sécher quelques vêtements et d’afficher un moral radieux, et de surcroît Albert Bargués a eu la chance d’être "acceuilli" par sa famille lors de la vidéo conférence ! La mère, les deux fils et la soeur du skipper catalan étaient en effet présents au PC presse de Barcelone, et Albert ne cachait pas son émotion. Dans les 50èmes hurlants, le froid continue à mordre et c’est "7 couches de vêtements le matin", mais le navire avance vaillamment, sous spi. et sous le soleil. Alors que demander de plus pour Noël ?

Les skippers dans le texte
Servane Escoffier, Educacion Sin Froneras
"J’ai demandé au père Nöel une paire de mains anti froid, mieux que celles de Robocop, j’espère qu’il va être d’accord, sinon c’est que je n ai pas été assez sage et tant pis pour moi. Déjà, aujourd hui nous sommes sous spi, (ça ne va pas durer mais bon…), on a même un rayon de soleil qui nous accompagne. il est sympa Père Noel, joli cadeau !!! Je vous souhaite à tous, marins, terriens, enfants, adultes, un très joyeux Nöel, plein de sourires et de rires. A très bientôt, Servane"

Damian Foxall, Paprec-Virbac 2
"Je ne suis pas un de ces vieux aigris qui n’aiment pas Noël, c’est une fête que j’adore. le bon repas, la famille, les amis. Je vais bien sûr téléphoner à mes proches tout à l’heure, et à bord nous avons déjà célébré l’évenement, c’est un bateau français alors il y a un peu d’avance" (ndlr : le réveillon du 24 n’est pas un événement en soi pour les anglo-saxons qui se concentrent sur le jour de Noël lui-même).

Le classement du 24/12/2007 à 12h00 GMT
1 PAPREC-VIRBAC 2 à 11842 milles de l’arrivée
2 HUGO BOSS à 222 milles du leader
3 TEMENOS 2 à 1662 milles
4 MUTUA MADRILENA à 2015 milles
5 EDUCACION SIN FRONTERAS à 3138 milles
ABD ESTRELLA DAMM
ABD DELTA DORE
ABD PRB
ABD Veolia Environnement

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Rosebud, un potentiel vainqueur en IRC

Sydney Hobart 2007
DR

Premier voilier d’une nouvelle série, les STP 65 répondent à une attente de propriétaires désireux de posséder un monocoque performant. Monotype à quille fixe et courant en IRC, Rosebud, dessiné par Bruce Farr est un voilier mixte aussi à l’aise dans des régates entre 3 bouées que lors de parcours côtiers ou de courses au large.

Anciennement propriétaire d’un TP 52, une classe qui connaît un réel succès sur la plupart des plans d’eau du monde, Sturgeon dispose d’une équipe soudée et expérimentée. Articulé autour de Jack Halteman à la barre et du tasman Justin Clougher sur la plage avant, l’équipage de Rosebud a parcouru de nombreux milles.
 
Lors des Rolex Trophy Series, Rosebud s’est imposé de 2 points devant le redoutable Yendys, un plan Reichel/Pugh de 55 pieds. Dessiné pour affronter des conditions difficiles, Yendys est également un excellent régatier qui, depuis maintenant 2 saisons, cumule les podiums.
 
Sur la route de la victoire finale et de l’obtention de la Tasttersall’s Cup, ces deux machines à gagner auront sur leur route des unités toutes aussi performantes comme les TP 52 Wot Yot et Ragamuffin.
 
A bord de Wot Yot, le poids total de l’équipage a été revu à la hausse avec 100 kg de plus sur la balance. L’âge des marins a également été corrigé avec une moyenne beaucoup plus jeune.  Avec 29 Sydney Hobart à son actif, Michael Green, responsable des voiles, avoue que sur une telle unité la jeunesse est primordiale pour mener vite et bien ces monocoques capables de naviguer à 25 nœuds.
 
Sur Ragamuffin, Sid Fisher âgé de 80 ans, a sensiblement modifié son TP52. Avec une quille plus lourde et un renforcement de la structure afin de supporter celle-ci, Sid Fischer a également doté sa grand-voile de 3 bandes de prise de ris au lieu d’une seule et remplacé son spi traditionnel par un spi asymétrique sur bout dehors. Des modifications importantes pour permettre au TP52 de planer sur la route d’Hobart.  « Si nous ne partons pas au planning, nous n’irons pas assez vite » confiait Tony Ellis qui comptabilise 40 Sydney Hobart à lui seul. « C’est certainement un bateau très amusant à mener ».
Le troisième TP52, Cougar II, a remporté la dernière manche des Rolex Trophy Rating Series et est mené par Alan Whitley de Melbourne. Son premier Cougar était un First 44.7.
 
Côté français, si aucun inscrit de l’hexagone n’a participé à la Rolex Sydney Hobart depuis plusieurs années, l’industrie nautique française est bien représentée cette fois-ci avec la participation de neuf monocoques dont six Bénéteau (quatre 44.7, un 40.7 et un 34.7), un Pogo 40 et un A 40 des chantiers Archambaud. Sur cette armada française, huit voiliers battent pavillon australien et un seul vient de l’étranger. Immatriculé MEX 407, Latai est le premier voilier mexicain à participer  à la Rolex Sydney Hobart. Ce First 40.7 appartenant à Marcos Rodriguez portera haut les couleurs du Mexique.
 
Le panorama de la liste des inscrits serait incomplet sans les nombreux voiliers de séries comme les J Boats, les Sydney, les X Yachts, les Corel, les Swan et d’autres sans qui une course ne serait rien. Si la victoire de la Tattersall’s Cup est souvent remportée par des voiliers dont la taille est comprise entre 40 et 65 pieds, seules les conditions météorologiques décident de l’épilogue de la course. Un vent soutenu en début de parcours accompagné de calmes à l’arrivée et les espoirs de victoire s’envoleront pour une certaine catégorie de voiliers. Du vent fort sur l’ensemble du parcours et une nouvelle série sera avantagée. Combien de fois les grandes unités ont pensé pouvoir faire le doublé mais un changement des conditions à mi-parcours anéantissait leurs espoirs ?

Si la victoire en temps réel est une donnée plus exacte, la victoire en temps compensé n’est souvent acquise qu’à l’arrivée des plus petits. Lors de l’édition 2005 de la Rolex Fastnet Race, il avait fallu attendre presque 3 jours après l’arrivée des premiers pour connaître le vainqueur en temps compensé, un  Nicholson 33.  
En 1998, Ed Psaltis et Bob Thomas sur le 35 pieds AFR Midnight Rambler avaient remporté cette édition qui avait causée tant de dégâts. A l’inverse, l’édition de 2005 avait été favorable aux grandes unités avec rappelons-le le triplé désormais historique de Wild Oats XI.

De récents retraits de la liste des inscrits, y compris celui de Maximus, portent désormais le nombre de participants à 82.

La départ de la Rolex Sydney Hobart sera donné le 26 décembre 2007 dans la baie de Sydney pour un parcours plein sud, en direction de la l’île de Tasmanie et de Hobart.

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Les leaders s’approchent de la moitié du parcours

Hugo Boss
DR

Lundi 17 décembre – Jour 37
La direction de course de la Barcelona World Race est informée à 18h00 GMT (19h00 heure française), du démâtage de Veolia Environnement skippé par le duo français Roland Jourdain et Jean Luc Nélias. Les deux marins sont sains et saufs, et la structure du monocoque est intacte. Veolia Environnement naviguait alors avec 22 nouds de vent, sous grand-voile haute et gennaker. Le bateau a été pris dans une risée à 30 nouds, est parti au surf et a heurté une vague de 2 à 3 mètres, provoquant le démâtage – l’espar s’étant rompu 3,5 à 4 mètres au-dessus du pont. Sa position au moment de l’incident était : 48 49.49N, 82 42.41E.

Mardi 18 décembre – Jour 38
Sur les neuf concurrents au départ de la Barcelona Word Race le 11 novembre dernier, ils ne sont plus que 5 en lice. Comme le rappelait Mark Turner, co-organisateur de l’épreuve, peu après le démâtage de Veolia Environnement, « la victoire dans cette course va être précieuse et l’adage qui veut que pour gagner il faut d’abord la finir n’a jamais été aussi vrai ». Pour cette victoire, deux prétendants sont en train de se bagarrer comme s’ils régataient autour de 2 bouées. Cet après midi, ils étaient sur le point de franchir la porte de sécurité australienne, 750 milles au sud du Cap Leeuwin et Hugo Boss, toujours plus rapide, n’avait plus que 38 milles de retard sur Paprec-Virbac2.

Mercredi 19 décembre – Jour 39
"Nous sommes plutôt heureux d’être là où nous sommes". La phrase est d’un Alex Thomson qui a en effet toutes les raisons de se réjouir cet après-midi, l’étrave de son puissant plan Finot Conq ne pointant qu’à 21 milles du tableau arrière d’un Paprec-Virbac 2 n’ayant pu qu’assister à la remontée fulgurante de son poursuivant. "Le bateau est rapide, et Capey nous a choisi un excellent chemin", commentait Alex, mais Paprec-Virbac 2 n’allait pas tarder à reprendre des milles de marge.

Jeudi 20 décembre – Jour 40
Temenos II poursuit sa route prudente vers la Nouvelle Zélande. La préocupation première du duo Wavre/Paret étant plus que jamais de préserver leur quille en fuyant les vents forts et les mers démontées des 40e. Depuis cette nuit, Dominique et Michèle semblent d’ailleurs avoir atteint la latitude souhaitée : ils font route à l’Est. Pour Mutua Madrilena et Educacion Sin Fronteras, il semble que le gros de la dépression soit passé : « le vent devrait légèrement s’atténuer dans les prochaines 36 heures pour se caler autour de 20/25 nouds », précise Jean-François Bonnin de MétéoStrategy. Si côté brise cela devrait devenir plus maniable, la mer, elle, reste formée longtemps sous ces latitudes où aucune terre ne vient stopper l’élan de ces montagnes d’eau glacée.

Vendredi 21 décembre – Jour 41
Pas de repos pour Paprec-Virbac 2 car il s’agit de résister à la pression d’un Hugo Boss qui a déjà fait étalage de son potentiel de vitesse – la menace est donc bien réelle, et les simulations ne donnent pour l’heure que quelques heures d’écart entre les deux bateaux pour le passage du détroit de Cook ! A bord du monocoque noir, Alex Thomson admettait naviguer de manière "conservatrice en raison des nombreuses rafales qui ne facilitent pas la tâche", et se réjouissait également d’être en mer à cette époque de l’année. "Je pense à vous tous, en train de faire vos achats de Noel à la dernière minute, alors que nous profitons de la simplicité de notre vie en mer."

Samedi 22 décembre – Jour 42
Les écarts restent stable au sein de la flotte, alors que l’on approche la mi-parcours et que le leader, Paprec-Virbac 2, est à moins de 1300 milles du détroit de Cook. Comme le souligne Damian Foxall, "On a travaillé dur récemment pour rester en tête, et ce serait un beau cadeau de Noël de passer le détroit de Cook en première position(…) Nous surveillons toujours Hugo Boss, qui est bien placé, un peu plus au nord par rapport à nous. Les conditions sont bonnes, on a environ 20 noeuds de vent et beaucoup de toile, ce qui implique de passer du temps à la barre." A Barcelone, la vidéo conférence quoti dienne est marquée par la présence exceptionnelle de Mr Jordi Hereu, maire de la ville, venu souhaiter un joyeux Noël à tous les équipages.

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Francis Joyon a franchi l’antéméridien

idec
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Francis Joyon est repassé à l’Occident, passant en une seconde de 180 degrés de latitude Est à 180 degrés de latitude Ouest. Et de l’autre côté de la ligne, il était… la veille à la même heure puisqu’en franchissant l’antéméridien on passe instantanément du temps universel plus 12 heures au temps universel moins 12 heures. C’est jeudi 20 décembre au soir, peu avant 20h en heure française, que le navigateur d’IDEC a joué les Phileas Fogg et donc « rajeuni » d’un jour. Symboliquement aussi, à partir de ce moment on peut définitivement considérer que chaque mille parcouru rapproche Francis Joyon de sa Bretagne, alors qu’il n’avait fait que s’en éloigner jusqu’ici.

Moins de 10000 milles à courir ce vendredi soir

Voilà pour l’anecdote, toujours un tantinet vertigineuse. Côté navigation proprement dite, IDEC n’affiche pas les moyennes très élevées de l’Océan Indien, mais reste tout de même sur des bases supérieures à 450 milles par jour. D’ici ce soir, le grand trimaran rouge devrait également passer la barre, certes symbolique mais toujours agréable pour le moral, des moins de 10 000 milles à parcourir pour rentrer couper la ligne d’arrivée en France. Par 54 degrés de latitude sud, IDEC fait toujours route avec sur un cap au plein Est, soit la route directe pour le Cap Horn. Son avance sur le temps de référence d’Ellen MacArthur, toujours estimée à plus ou moins sept jours de course, s’élève ce soir – en distance cette fois – à 2860 milles nautiques, soit près de 5300 kilomètres en langage terrien.

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Départ éventuel à Noël pour Groupama 3

Groupama 3 en navigation
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Groupama 3 devrait partir dans la nuit du 24 au 25 décembre pour tenter de battre le record du Trophée Jules Verne, (tour du monde en équipage).
Le team, en stand-by depuis le 6 décembre, guète une fenêtre météo idéale pour partir à l’assaut du globe. L’équipage vient d’annoncer qu’il passe en code orange c’est à dire que les prévisions météorologiques sont favorables et qu’un éventuel départ sur zone se prépare. Les prochaines étapes sont le code jaune (Départ H -48) et le code vert (Départ H -24).
L’objectif pour Franck Cammas et ses hommes est de battre le temps réalisé par Bruno Peyron en 2005 : 50 jours, 16 heures, 20 minutes et 4 secondes.

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Bagarres dans le Grand Sud

hugo boss
DR

Il est "unique" ce Sud, selon les termes de Jean-Pierre Dick, et a cette semaine inspiré des commentaires parfois lyriques aux marins engagés dans la Barcelona World Race. Le skipper de Paprec-Virbac 2, solide leader de la course malgré les assauts d’un Hugo Boss très menaçant, écrivait hier : "On sent ici que le vent n’a pas de limite. Il monte tout simplement : 35, 40, 45 noeuds. On n’en attendait pas tant ! De la rigueur, tout vérifier, prise de ris, réduction de la voile d’avant : voilà le beau programme de l’après-midi. Essayer de ne rien oublier, c’est ce qu’il faut se rabâcher intellectuellement pour ne pas passer à côté d’une petite chose. Chercher à être zen, à relativiser pour se reposer un peu et repartir à l’affront des vagues, de l’eau gelée et braver la mer qui, c’est sûr, restera toujours la plus forte. Pourvu qu’elle nous laisse une porte entrebâillée où nous nous faufilerons !"

"La chance de naviguer ici"

Pas de repos car il s’agit de résister à la pression d’un Hugo Boss qui a déjà fait étalage de son potentiel de vitesse – la menace est donc bien réelle, et les simulations ne donnent pour l’heure que quelques heures d’écart entre les deux bateaux pour le passage du détroit de Cook. A bord du monocoque noir, Alex Thomson admettait naviguer de manière "conservatrice en raison des nombreuses rafales qui ne facilitent pas la tâche", et se réjouissait également d’être en mer à cette époque de l’année. "Je pense à vous tous, en train de faire vos achats de Noel à la dernière minute, alors que nous profitons de la simplicité de notre vie en mer."
Une vie simple certes, mais une vie éprouvante, avec comme lot de consolation la conscience de vivre une expérience à nulle autre pareille, comme le soulignait Javier Sanso, dont le Mutua Madrileña navigue dans les 50èmes hurlants. "Depuis 48 heures nous avons une mer forte avec des vagues de 5 ou 6 mètres, 30 ou 35 noeuds avec des rafales à 40 noeuds. Le bateau est plus rapide maintenant, on surfe beaucoup, les conditions à bord sont très inconfortables (.) Je pense que le corps est résistant et comme vous savez que vous ne pouvez pas vous échapper, vous ne perdez pas votre temps à paniquer.. Nous naviguons vite, nous avons un bon cap. C’est un plaisir d’avancer à 17 noeuds, de surfer à 26 ou 27 noeuds, nous vivons des moments fantastiques. Ce n’est que pour 2 ou 3 semaines mais quand vous y êtes vous ne dites pas la même chose.. Peu de personnes ont l’opportunité de naviguer dans cette zone de la planète. Nous avons de la chance !"
Même son de cloche du côté d’Educacion Sin Fronteras, à bord duquel Servane Escoffier, jointe cet après-midi lors de la vidéo conférence, expliquait qu’Albert Bargués et elle-même avaient fait le choix de passer au nord des Kerguelen pour bénéficier de vents plus favorables. "Tout va bien, nous sommes heureux", indiquait la jeune navigatrice visiblement sous le charme de ces contrées qu’elle découvre pour la première fois. A près de 3000 milles du bateau de tête, Educacion Sin Fronteras fait sa route et vit intensément son aventure, sa part de rêve.

Le classement du 21/12/2007 à 17h

1 PAPREC-VIRBAC 2 à 12872 milles de l’arrivée
2 HUGO BOSS à 88 milles du leader
3 TEMENOS 2 à 1489 milles
4 MUTUA MADRILENA à 1962 milles
5 EDUCACION SIN FRONTERAS à 2932 milles
ABD ESTRELLA DAMM
ABD DELTA DORE
ABD PRB
ABD Veolia Environnement

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