"C’est plein d’émotion, ce passage", confiait le skipper de Paprec-Virbac 2, "car le bateau a été construit en Nouvelle-Zélande, c’est un endroit que je connais bien car j’y ai passé quatre mois (…) Le bateau a maintenant l’équivalent d’un tour du monde, et revenir là où il a pris forme, en première place qui plus est, ça compte." Le fameux détroit qui sépare les deux îles de la Nouvelle-Zélande est désormais au coeur des préoccupations, et pas seulement pour les deux leaders car Javier Sanso, à bord de Mutua Madrileña, a lui aussi évoqué l’importance de ce passage : "C’est significatif psychologiquement, car après cela, il ne nous restera plus que 10 000 milles à couvrir pour rentrer à la maison. C’est comme de parvenir au sommet de la montagne, et de voir la vallée vers laquelle on doit descendre (…) Bien sûr, il reste le cap Horn sur la route, et son importance est énorme, mais c’est encore un peu tôt pour y penser."
Toujours véloces, Sanso et Rivero ont réduit l’écart les séparant de Temenos II et ne se trouvent plus qu’à 300 milles, tandis que Dominique Wavre et Michèle Paret doivent bien sûr se résigner au fait que les jours de leur troisième position sont comptés. Leur escale technique à Wellington permettra à Mutua Madrileña de grimper d’une place, mais pour l’heure le tandem franco-suisse reste plus que jamais concentré sur la marche d’un monocoque qui, s’il est "diminué", n’en affiche pas moins des vitesses plus qu’honorables. Lors de la visio conférence du jour, Dominique Wavre faisait état d’un vent en train de forcir et nous annonçait "Après l’appel, je monte sur le pont pour prendre un ris." Les conditions sont musclées pour Educacion Sin Fronteras également, et Servane Escoffier relatait pour sa part "Le bateau avance à 20 noeuds, on fait de longs surfs dans une mer vraiment impressionnante" – les 50èmes hurlants dans toute leur splendeur, même si le soleil a disparu pour faire place aujourd’hui à un tableau à forte dominante grise… "C’est l’été ici, mais c’est une drôle de conception de l’été", plaisantait la jeune navigatrice malouine.
Enfin, les deux joyeux compères à bord de Veolia Environnement s’apprêtent à avoir encore 24 heures difficiles – vent absent ou contraire – avant de "débouler à fond", soit environ 7 à 8 noeuds, vers l’Australie. Bilou et Jean-Luc sont à 650 milles du Cap Leeuwin et 800 milles de Perth.
Les skippers dans le texte
Roland Jourdain, Veolia Environnement
"Il est vraiment sympa, ce club de vacances, on reviendra, mais la prochaine fois on prendra l’option ‘Tour Complet’ (…)"
Alex Thomson, Hugo Boss
"Cette nuit nous avons eu beaucoup de vent et de gros nuages (…) Quant à Noël, nous avons fêté ça avec une grosse bouteille de champagne pour accompagner nos plats lyophilisés, et nous avons aussi ajouté quelques légumes et un peu de Johnny Walker pour finir."
Le classement du 25/12/2007 à 12h00 GMT
1 PAPREC-VIRBAC 2 à 11554 milles de l’arrivée
2 HUGO BOSS à 204 milles du leader
3 TEMENOS 2 à 1630 milles
4 MUTUA MADRILENA à 1961 milles
5 EDUCACION SIN FRONTERAS à 3131 milles
ABD ESTRELLA DAMM
ABD DELTA DORE
ABD PRB
ABD Veolia Environnement