"Les deux premiers jours ont été vraiment super, avec des journées de 400 milles parcourus en 24h00 et des pointes à plus de vingt nœuds. Le Bostik est vraiment sympa", déclarait Charles Caudrelier dans un reportage vidéo réalisé à bord de Bostik qui sera diffusé mercredi 26 décembre sur Eurosport. "Liz Wardley a atteint les plus grandes vitesses et elle détient le record ! Ensuite nous avons vécu quelque chose d’incroyable. Le hauban sous le vent s’est rompu". C’est l’un des deux gros câbles qui relient le haut du mât à la coque. Celui sous le vent est celui qui est situé sous la voile, à l’opposé de celui qui est en traction et qui subit les plus gros efforts pour maintenir le mât. "Si nous n’avions pas été très vigilants, nous aurions pu virer de bord et le mât se serait écroulé, car il n’était plus du tout retenu. Nous avons mis du temps à comprendre ce qui s’était passé. En définitive, les frottements répétés de la grand-voile sur le hauban au vent arrière ont détruit les protections des fibres de PBO qui constituent ce câble. Sans protection, l’âme du hauban a cédé".
"Cette erreur de conception de notre fabricant aurait pu être lourde de conséquences", déclare Yvan Griboval, Président de SailingOne et initiateur du monotype Veolia Oceans®. "Heureusement que l’équipage de Bostik est attentif et qu’il prend cette campagne de tests très au sérieux, car, sinon, le Tour du monde de Reconnaissance de la SolOcéane s’arrêtait dans le Golfe de Gascogne. La section et la résistance du hauban ne sont pas remises en cause. Lors de la conception de ce gréement, nous avons d’ailleurs augmenté la capacité des haubans à subir une charge supérieure à celle qui avait été calculée initialement, en concertation avec Beat Wildberger (Alucarbon), le fabricant du mât. Rien n’est à remettre en cause à ce sujet".
"Notre fournisseur a été très réactif", ajoute Yvan Griboval. "Un nouveau jeu de haubans, avec des gaines renforcées pour s’adapter aux contraintes rencontrées sur le monotype Veolia Oceans®, vient d’être réalisé en urgence aux Etats-Unis. Il sera acheminé en France en début de semaine, puis équipé des pièces de terminaison de tête de mât et de coque vendredi 28 décembre. Bostik pourra donc reprendre sa route vers Wellington durant le week-end du 30 décembre".
Cette escale au Portugal va permettre à l’équipe technique de SailingOne, dirigée par Jean-Baptiste Daramy, de réaliser quelques travaux complémentaires pour réparer ou modifier des désordres constatés au cours de cette première semaine de navigation au large. C’est le renouvellement des adhésifs de décoration de coque qui se sont décollés ; le resserrage des fixations basses de gouvernail à la coque ; le remplacement du pantalon de ciré de Liz Wardley qui fuit ; la purge d’une bulle d’air dans le circuit hydraulique d’inclinaison de la quille ; le remplacement du tangon – bout dehors brisé dans un départ au lof (sortie de route sous spi), etc.…. Les quatre marins de Bostik en profiteront aussi pour s’échapper 48h00, histoire de passer Noël en famille sur la terre ferme.