
La compétition reine des maxi-yachts prendra le départ ce 8 septembre sur les eaux azurées de la Costa Smeralda. Opposant les plus grands bateaux de course au monde, cette Maxi Yacht Rolex Cup s’annonce comme la plus disputée à ce jour. Comme il se doit, puisque cette année marque le 40e anniversaire du parrainage de Rolex, elle accueillera non pas un, mais deux championnats du monde.
Comme d’habitude, l’événement est organisé à Porto Cervo par le Yacht Club Costa Smeralda en collaboration avec l’International Maxi Association (IMA) et constitue l’avant-dernière épreuve du Mediterranean Maxi Inshore Challenge annuel de l’IMA. Le leader actuel est Proteus, de George et Christina Sakellaris, devant Spirit of Lorina, de Jean-Pierre Barjon, et Galateia, de David M Leuschen et Chris Flowers.
Le championnat du monde de la classe désormais appelée Maxi Grand Prix (anciennement Maxi 2, Maxi 72) fait son retour en 2025. Il s’est tenu pour la dernière fois officiellement en 2018 et a été remporté par Momo (aujourd’hui Vesper de Jim Swartz).
Proteus est le champion en titre et revient non seulement dans une classe deux fois plus grande, mais aussi en pleine forme après avoir participé, de jeudi à samedi, à une régate d’entraînement soutenue par l’équipe Jolt de Peter Harrison. Cette régate a vu plusieurs vainqueurs, aucune équipe ne s’imposant de manière dominante. « C’était une très bonne innovation », a commenté Stu Bannatyne, stratège de Proteus.
Au cours de l’hiver, Proteus a subi des travaux, notamment l’installation d’un ballast à eau (un peu moins de 2 tonnes), comme c’est désormais le cas pour toute la flotte Maxi Grand Prix. « La régate sera la plus difficile jamais organisée. Tout le monde prend cela très au sérieux et nous allons assister à de superbes courses. Chacun aura son moment de gloire », prédit Bannatyne.
Tous les regards seront tournés vers le Wallyrocket 71 Django 7X de Giovanni Lombardi Stronati, mis à l’eau en juin. Il est équipé de deux safrans et de 2,7 tonnes de ballast d’eau, pour un déplacement de 12 tonnes, ce qui le rend plus léger et plus maniable. Dans sa catégorie, il a la cote la plus basse, à l’exception du North Star de Peter Dubens, le seul Maxi Grand Prix à bénéficier d’un équipage réduit (70 % du nombre indiqué sur son certificat IRC).
Le Jethou de Sir Peter Ogden, le plus long ici avec ses 77 pieds, et le Jolt de Peter Harrison, le mieux classé grâce à son compensateur (vainqueur sous le nom de Cannonball en 2019/21), sont également en lice. Vesper a remporté la victoire ici en 2022, tandis que le Bella Mente de Hap Fauth a été le vainqueur en 2023. Le Balthasar de Filip Balcaen est plus optimisé pour la navigation au large et appréciera les conditions plus difficiles prévues en fin de semaine.
Le championnat du monde Rolex IMA Maxi 1 revient avec neuf bateaux. Le plus récent est le Magic Carpet E de Sir Lindsay Owen-Jones. Lancé au début de l’année, il s’agit du premier maxi yacht innovant conçu par l’ancien designer de l’équipe Emirates Team New Zealand, Guillaume Verdier. Sa quille, qui peut non seulement s’incliner mais aussi être inclinée vers l’arrière pour réduire le tirant d’eau, constitue une caractéristique révolutionnaire. Son fonctionnement entièrement électrique lui permet de naviguer pendant la journée sans avoir à utiliser son moteur pour actionner son système hydraulique sophistiqué. Il est le mieux classé dans la catégorie Maxi 1.
Le précédent Magic Carpet Cubed d’Owen-Jones est de retour sous le nom de Tilakkhana de Pascale Decaux, avec un équipage mixte comprenant des navigatrices de classe mondiale telles que Dee Caffari, Annemieke Bes, Marie Riou, Emily Nagel, Sophie de Turcheim, Rebecca Gmuer Hornell et Lena Le Meillour, en plus de la propriétaire.
Le Leopard 3 de Joost Schuijff revient pour défendre son titre de champion du monde. Son équipage compte désormais deux nouveaux membres : l’Australien Chris Nicholson, skipper de course autour du monde, et Matt Wearn, double médaillé d’or olympique en Laser/ILCA. Le My Song de 80 pieds de Pier Luigi Loro Piana et le Leopard 3 sont les seuls Maxi 1 à concourir avec un équipage réduit. Sur le Leopard 3, cela signifie tout de même 20 personnes : « C’est suffisant sur ce bateau et nous l’avons configuré pour cela », explique son capitaine Chris Sherlock.
Au sein de la catégorie Maxi 1, il y aura des courses dans la course. Outre Tilakkhana, deux autres anciens Wallycentos sont en lice : le V de Karel Komárek et le Galateia de Chris Flowers et David M Leuschen. Le V a remporté cette bataille en 2024.
« L’équipe qui s’occupe du bateau a déployé des efforts considérables pour le mettre en parfait état », déclare Ken Read, tacticien du V. En ce qui concerne la compétition, le président de North Sails ajoute : « Nous avons été plutôt bons dans les Caraïbes. Puis Galateia a vraiment fait un bon début de saison : ils ont modifié le poids, la taille et le poids du bulbe et ont ajouté plus de ballast. À l’heure actuelle, Galateia est donc le bateau à battre dans cette catégorie. »
À ce groupe s’ajoute le Bullitt, un Wally 93 légèrement plus court, appartenant au commodore du YCCS Andrea Recordati.
Un autre groupe, en bas du classement Maxi 1, est séparé par seulement 5 points de rating et comprend certains des bateaux les plus récents : le Deep Blue de 85 pieds de Wendy Schmidt a subi d’importantes modifications, notamment le déplacement de la position de son mât. De même, My Song n’a cessé d’évoluer depuis son lancement en 2022. Le plus récent de ce trio est le Capricorno d’Alessandro Del Bono, lancé l’année dernière.
Le reste de la flotte est divisé en trois classes : Maxi 3, 4 et Super Maxi.
La classe Maxi 3 est la plus importante avec 12 participants, allant du plus haut classé, le Carbon Ocean 82 Aegir, désormais piloté par Philip Rann, au plus bas, le Swan 80 Kallima de Paul Berger.
Le Mylius 65 Oscar 3 d’Aldo Parisotto, vainqueur en 2024, est de retour avec un équipage dirigé par l’ancien barreur de l’America’s Cup, Paolo Cian. « La compétition est très rude cette année dans la Maxi 3 et les conditions météorologiques semblent meilleures que l’année dernière », déclare Parisotto. Oscar 3 dispose de nouvelles voiles. Dans la compétition de cette année, Parisotto s’inquiète surtout du Botin 65 Spirit of Lorina de Jean-Pierre Barjon, vainqueur ici en 2023 et deuxième l’année dernière avec le Southern Wind 82 Grande Orazio de Massimiliano Florio, également de retour cette année.
Le nouveau venu est l’ancien commodore du RORC, James Neville, avec son Artemis Bleu, un voilier similaire au Spirit of Lorina qu’il a récemment acquis. Comparé à son Carkeek 45 Admiral’s Cup Ino Noir, son nouveau cheval de course, à l’origine le Caro de Max Klink, est un voilier de course-croisière, bien qu’il soit équipé d’un équipage comprenant l’ancien skipper de l’Emirates Team New Zealand Dean Barker et d’autres professionnels de premier plan tels que Rodney Ardern et Juan Vila.
C’est la première fois que Neville participe à la Maxi Yacht Rolex Cup. « Notre objectif est de faire en sorte que le bateau fonctionne bien et de le mettre au point en recrutant des personnes compétentes », explique-t-il.
Ils affronteront le trio de Baltic 68 Cafe Racers, de plus en plus compétitifs, avec le retour de l’Open Season de l’ancien président de l’IMA Thomas Bscher, accompagné de Scorpione Hormar et Ganesha. Alex Laing est de retour avec Nice, un maxi ILC élancé de 30 ans, mais très performant : sous le nom de Capricorno, il a remporté le championnat IMA Mediterranean Maxi Inshore 2022. L’Espagnol Andres Varela Entrecanales fait également son retour avec son Vismara 68 Pelotari.Project, le Mylius 60 Cippa Lippa X à quille basculante de Guido Paolo Gamucci, qui a fait l’objet d’une campagne intensive, et le Re/Max One de Dario Castiglia, qui espère vaincre ses démons après s’être échoué ici en 2023.
Les neuf bateaux les moins bien classés se trouvent dans la catégorie Maxi 4, où le favori est le H2O de Riccardo De Michele. Le Vallicelli 78 argenté est le champion en titre ici, et c’était la sixième fois qu’il remportait sa catégorie. Cette année, il ne sera pas confronté à son concurrent habituel, le Wallyño du président de l’IMA Benoît de Froidmont, qui subit actuellement d’importants travaux de réparation de la quille. De Froidmont est ici à bord de son gigantesque catamaran Sunreef 80 Seaclusion, l’un des quatre parmi les 47 participants au total, qui ne participe pas à la course.
Dans la catégorie Maxi 4, on retrouve également les vieux rivaux Luigi Sala avec son Vismara-Mila 62 Yoru, Franz Wilhelm Baruffaldi Preis avec son Mylius 60 Manticore et son sister-ship Robert Szustkowski avec son R6 (ex-Sud). La course s’annonce également passionnante entre les Swan 601 @robas de Gérard Logel et Durlindana IV de Giancarlo Gianni, qui remplace son Carroll Marine 60. Plus récent que les deux, le Swan 65 Marlin II « moderne » d’Enrico Aureli fait son apparition, tandis que le Swan 651 Lunz am Meer de Riccardo Eugen Genghini fait son grand retour. Le CN76 Beautiful Day, piloté par Jonathan Litt, fait son apparition.
Si tous ces bateaux courent sous IRC, les quatre de la classe Super Maxi concourront sous ORCsy. En plus d’être le plus long, le Maxi Dolphin 118 Viriella de Vittorio Moretti est l’un des voiliers qui participe depuis le plus longtemps à cette course. Il affrontera le Briand Inouï de 33 mètres, de couleur vert électrique, de Marco Vogele, et le Swan 115 Moat de Juan Ball, qui a terminé deuxième ici en 2024. Inti, le Wally 94 de Marcos Vivian, fait son retour après avoir largement concouru ici dans les années 2010 sous l’ancien propriétaire.
La course débutera lundi. Contrairement à 2024, les conditions météorologiques s’annoncent clémentes pour les deux premiers jours, puis modérées à fortes pour le reste de la semaine.
Source IMA