La seule étape française du Circuit Audi MedCup,
a été riche en tout point. Mais avant l’heure des bilans comptables,
Marseille laisse déjà le souvenir d’une épreuve exceptionnelle. Une
météo idéale a permis de lancer un maximum de manches et chacune des
séries a pu s’exprimer dans des conditions très variées, allant des
petits airs à la brise, avec deux journées sportives disputées dans
20/25 nœuds de nord-ouest. La beauté du site n’a ensuite laissé
personne indifférent, notamment lors de la grande course côtière qui
emmenait les onze TP52 le long des Calanques de Marseille et Cassis. Un
spectacle époustouflant par la splendeur du paysage mais aussi pour
l’âpreté de la bagarre.
Un cran au dessus
Côté
sportif, la donne a légèrement changé par rapport à Alicante. En
Espagne, sept équipages différents s’étaient partagés les neuf
victoires des manches. A Marseille, Emirates Team New Zealand a survolé
les débats et largement surclassé ses adversaires. Dean Barker et son
groupe signent en effet quatre régates victorieuses, laissant les
« miettes » à Quantum, Synergy, Matador, Bigamist et Bribón. Outre
leurs premières places, les Kiwis ont toujours réussi à terminer dans
le tiercé de tête, à deux exceptions près. Mais leurs seules
(relatives) contreperformances – deux places de 6e- sont aussi le
résultat de remontées spectaculaires après des passages en 10e position
à la marque au vent… Bref difficile de résister au rouleau compresseur
de l’hémisphère sud !
Interrogé le dernier jour de l’événement, Grant Dalton révélait
quelques-uns des points forts de son équipe, soudée depuis plusieurs
années d’America’s Cup. Un travail sur les voiles (nouvelle
grand-voile, spis et génois recoupés) a été effectué entre les deux
premières épreuves, des débriefings systématiques, aussi longs que
détaillés, sont réalisés à l’issue de chaque journée de régate, un
effort constant est opéré sur la communication du bord. Mais ce qui
fait probablement la réussite de ce groupe est sa faculté étonnante à
ne jamais se laisser affecter par les chutes de performance et sa
capacité à garder le contrôle, quelle que soit la situation.
Confirmations, révélations, déceptions
D’autres équipages ont néanmoins montré qu’il fallait compter sur eux. Les grands favoris Quantum (tenant du titre 2008) et Matador
(malheureusement victimes de leur étai dans la course côtière) ont été
à la hauteur de la réputation, tandis que les Portugais de Bigamist et
les Russes de Synergy constituent une des révélations de cette étape française. Les Espagnols de Bribón, avec Thierry Peponnet
à la barre, ont tenu l’objectif qu’ils s’étaient fixé: rectifier le tir
après la déception d’Alicante. Pari gagné puisqu’ils terminent 5e à
Marseille. La petite déception vient de la prestation des Suédois d’Artemis (Torbjorn Tornqvist, Russell Coutts) qui sont apparus comme déstabilisés par les airs changeants de la rade Sud.
Roma au top
Du côté des GP42, les Italiens de Roma ont tenu la dragée haute à leurs adversaires.Paulo Cian et
son équipe ont remporté quatre régates et ont toujours terminé dans le
tiercé de tête. Il faut dire que leur principal rival (et compatriote) Airis
a connu des déboires lors du premier jour de course, un pataras cassé
les obligeant à abandonner deux manches. Toujours très régulier,
l’équipage d’Islas Canarias Puerto Calero (Jose María Ponce
à la barre et Gustavo Martinez Doreste à la tactique) termine 2e à
Marseille, une place qu’il occupe aussi au classement général
provisoire.