Les gennakers ont ainsi été remisés dans les soutes à voiles, faisant place à un Orc dont l’évocation suffit à laisser entrevoir un tableau particulièrement chahuté. La grand voile a perdu en surface, la prise systématique de deux ris lui permettant de gagner en sécurité et en préservation.
Dans ces conditions, au Nord, on assume ses choix et on courbe l’échine, quand les partisans de la voie sudiste se réjouissent d’échapper au brassage permanent. Dans les faits, le duo Sébastien Josse et Jean-François Cuzon joue les premiers rôles chez les Imoca et le Multi50 de Franck-Yves Escoffier et Erwan Le Roux tient bon la cadence. Pour Crêpes Whaou ! des leaders Escoffier-Le Roux, la compensation est le maître mot pour les hommes quand la machine tape violemment après chaque vague. Obtenant ce matin encore la faveur du classement, gageons que le tenant du titre regardera d’un œil averti la route nordiste du duo aquitain Lalou Roucayrol – Amaiur Alfaro, revenu dans la nuit à 5,5 milles, à la faveur d’un positionnement plus proche de la route directe.
Les surprises et le dénouement de certaines intrigues sont à attendre pour les heures à venir. C’est en effet à 11 heures, que Pachi Rivero et Yves Parlier sortiront du mode furtif et feront leur retour sur les écrans de contrôle. Quel aura été le choix du duo franco-espagnol ? Affronter le phénomène de face ou le contourner en optant pour le mode de vie sudiste ?
Ils ont dit :
Sébastien Josse – BT – 1er au classement Imoca de 5h
« Ca secoue à bord de BT ! On a entre 30 et 35 nœuds et une mer pas très organisée donc effectivement ça gigote un petit peu mais il y a eu pire. Ca devrait se renforcer un peu au passage du front, on aura 40 nœuds mais ça ne devrait pas durer trop longtemps. Là nous en sommes au tout début, c’est encore correct, on est assez content. On n’a pas spécialement changé notre rythme car de toutes façons on n’a pas vraiment de quarts précis depuis le début. On a réussi à bien s’alimenter, on s’est fait double ration pendant qu’on était au portant. On est sur notre option, on va jusqu’au bout. On a un plan d’attaque, ce n’est pas parce que Michel est allé dans le sud que nous aussi on doit aller dans le sud, chacun son option ! ».
Roland Jourdain – Veolia Environnement – 2ème au classement Imoca de 5h
« On commence à entrer dans le vif du sujet, on a dépassé la trentaine de nœuds. Ca y est on est passé du caleçon au string ! Les conditions sont conformes à ce qui nous avait été annoncé. Mais finalement la nuit n’a pas été trop désagréable non plus, c’était étoilé et puis on a mangé notre pain blanc pendant la transition entre le portant et le près. Et maintenant les conditions devraient monter encore un peu. J’espère qu’on n’aura pas au-dessus de 38-40 nœuds. A priori on a un bateau sous notre vent, dans notre nord, nord-est, je pense que c’est Safran. Les jours qui viennent vont être difficiles pour le matos et pour la météo elle-même. Car après cette dépression il y en aura une autre, vraisemblablement nerveuse aussi…».
Franck-Yves Escoffier – Crêpes Whaou ! – 1er au classement Multi50 de 5h
« On ne penche pas beaucoup, mais nous par contre on a le bruit et les atterrissages forcés… J’essaie de faire du sud pour m’écarter du mauvais temps. On marche à 12/15 nœuds et on a 27 ou 28 nœuds de vent avec 3 – 4 mètres de mer. Le pic arrivera dans 1heure ½ – 2 heures. Ca devrait aller jusqu’à 35 – 40 nœuds et on aura sans doute 3 heures délicates dans une mer assez forte. Pour l’instant je suis hyper satisfait de mon bateau dans ces conditions. J’ai déjà navigué dans des mers plus grosses mais ça n’a rien à voir quand le soir tu rentres chez toi !».
Classement de 5h
Monocoques
1 BT Sébastien Josse – Jean François Cuzon à 3944,1 milles de l’arrivée
2 VEOLIA ENVIRONNEMENT Roland Jourdain – Jean Luc Nelias à 12,4 milles
3 SAFRAN Marc Guillemot – Charles Caudrelier Benac à 15 milles
Multicoques
1 CRÊPES WHAOU ! Franck Yves Escoffier – Erwan Leroux à 4411,2 milles de l’arrivée
2 REGION AQUITAINE-PORT MEDOC Lalou Roucayrol – Amaiur Alfaro à 5,5 milles
3 GUYADER POUR URGENCE CLIMATIQUE Victorien Erussard – Loic Fecquet à 77,4 milles