Francis Joyon, jeudi matin sur la ligne de départ…

Trimaran IDEC au départ de New York
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« J’ai quelques petits problèmes à régler aujourd’hui » raconte avec placidité Francis Joyon. « Le départ est imminent. Je me donne 90% de chance d’être demain matin jeudi sur la ligne de départ. » Pour respecter ce timing, Francis attend les dernières recommandations de Jean Yves Bernot. Le célèbre « routeur » Rochelais » peaufine les prévisions sur la zone européenne, « là où se gagnent ou se perdent tous les records ». Mais Joyon devra aussi effectuer le lent et périlleux convoyage cette nuit du géant IDEC le long de l’Hudson, au nez de la statue de la Liberté, sous le pont du Verezziano, le long du Jersey Coast Line, avant de rallier le phare d’Ambrose, près de 13 milles au large de New York City. Les chronométreurs du World Speed Record Council seront à poste pour enregistrer à la seconde près le démarrage d’une tentative que Francis lui-même qualifie d’Herculéenne ; « C’est le record le plus inaccessible en solitaire ! pensez ! près de 18 nœuds de moyenne… ». Mais la « fenêtre » météo si longtemps attendue (IDEC est à New York depuis le 10 avril dernier) est en voie d’établissement. L’anticyclone des Açores paresse au beau milieu de l’Atlantique, rejetant un fort couloir de vent de Sud Ouest le long des côtes orientales des Etats-Unis. « J’attends dès le départ 20 à 25 nœuds » confirme Joyon, « des conditions idéales qui pourraient aller forcissant vendredi jusqu’à 35 nœuds. » Pas ému outre mesure le Morbihanais, soucieux de s’éloigner le plus rapidement possible de cette côte américaine que perturbe trop souvent de petits systèmes météos indécelables. Viendra très vite le temps des grands déboulés sous gennaker, sous terre-neuve et dans le fort clapot du Gulf Stream, le marin en veille permanente aux nombreux bateaux de pêche, alternant navigation à la table à carte, réglages sur le pont et longues heures de barre. Point de rêveries sous les étoiles en perspective pour Francis bien décidé à frapper une fois de plus un grand coup ; « Je suis en forme. J’ai passé hier 4 heures dans l’eau à caréner le bateau… la plongée, ça réveille. »

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Source Mer & Media